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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
"De tout l'Ulster, il en était le champion,
Maintenant viens, écoute bien ce nom.
On l'appelait Cu Chulainn , le chien du forgeron."


Cu Chulainn, ce héros celtique était presque un chien sauvage, avec un caractère de chien. A 7 ans, il tua le chien du forgeron ( un énorme molosse) à mains nues et fut surnommé "Le chien du forgeron."


Il avait un mal de chien à s'exprimer et à trouver une épouse, car Cu Chulainn avait peur des femmes..
"Qu'ont-elles de si différent de nous, les femmes ? Je parle d'elles puisqu'il n'y en a pas dans la pièce ."
Éclipsés par l'ombre du Chien, peu savent les souffrances endurées par Dechtire, Emer et Findchoem ( les femmes qu'il a côtoyées...)


"Le cycle de la branche rouge a toujours continué ses pas !
A travers le temps, j'en garderai la foi.
Tous les récits des dieux, des rois et des tribus de Dana"
Un héros violent, obtus et bête.
Son monde était un monde où il n'y avait que des combats et des tueries. "Son univers à lui était entièrement constitué de bagarres et de ses rêves de batailles. "


"Pauvre garçon qui n'a jamais été homme, et à peine chien. le Chien n'a jamais été qu'une arme : une lance sans maître."


Cu Chulainn ne pouvait agir différemment, il ne pouvait que mordre et tuer, à cause de ce mythe du Héros qui le suivait partout, comme un chien : une virilité violente portée aux nues ( ou un poison qui devient une maladie incurable...).


"Maintenant viens, écoute bien ce nom.
On l'appelait Cu Chulainn , le chien du forgeron.
Et tel était son nom." Manau.
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L'univers du Chien du Forgeron m'a fait voyager dans l'univers des mythes celtiques que je ne connaissais peu. C'est aventureux, prenant, riche.
Pris au jeu de ce conteur qui narre la vie du héros, je découvre, fasciné, à travers ce roman le destin tragique de Cuchulainn : « Setanta, fils de Sualtam de Muithemne, telle sera ta peine. Jusqu'à ce qu'un autre animal que toi puisse prendre ta place, tu garderas la porte des forges de Chulainn. de ce jour, personne ne s'adressera à toi autrement que comme Cuchulainn, le Chien du Forgeron. ».
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Les jeunes éditions bretonnes Argyll proposent d'ores et déjà romans et essais, et notamment cet été 2021, le cinquième ouvrage de Camille Leboulanger, le Chien du Forgeron, un roman mythologique celtique !

Un héros à la mode celtique
Pour son cinquième roman, Camille Leboulanger nous conte l'histoire de Cuchulainn. Enfin, plutôt un narrateur qui l'a bien connu nous propose de passer la nuit à l'écouter conter ce qu'il a vu, entendu et compiler comme aventures de ce personnage mythique pour son auditoire. du fin fond de l'Ulaid, Cuchulainn est le neveu honni du roi « choisi par son peuple », le jeune qui ne cherche qu'à briller et à devenir le héros parfait. Tout petit, il n'est que Setanta, fruit d'un amour inexistant entre une princesse revancharde et un seigneur vieillard. Sa conception est déjà sujette à toute une controverse sur son origine divine ou non liée à Lug, un des Fils de Dana. Étape après étape, Setanta se construit à la fois une aura certaine et un certain mépris (des autres, comme de lui vis-à-vis des autres) : il combat nu pour être plus celte que les autres, il provoque des défis forcément incroyables et il se lance « à l'assaut » de la plus belle jeune femme de son âge. Bref, il cherche la merde et la trouve, au point donc de rapidement être surnommé le « Chien du Forgeron », le Cuchulainn. Enchaînant les challenges héroïques, la seule question qui s'impose est : jusqu'à quelle extrémité s'arrêtera-t-il pour se dire satisfait de la gloriole qu'il aura accumulée ?

Un personnage mythique
Je dois le confesser, la mythologie celtique est une de celles que je connais le moins, par rapport notamment à la romaine, grecque, égyptienne, nordique, proche-orientale et mésopotamienne. Après quelques recherches très rapides (et post-lecture), le Chien du Forgeron semble être un semblant du Hercule romain (ou du Héraklès grec), du Horus égyptien, du Thor nordique ou du Gilgamesh mésopotamien : il se doit d'enchaîner (de par sa volonté ou contre son gré) des aventures épiques afin de conquérir ou de conserver son prestige, dans une quête d'immortalité plus ou moins assumée. Dans ce but, l'auteur réunit ici les principales aventures liées au personnage, notamment celles présentes dans La Conception de Cuchulainn (Compert Con Culainn), La Courtise d'Emer (Tochmarc Emire) ou La Razzia des vaches de Cooley (Tain Bo Cuailnge). Ainsi, il a de quoi enchaîner aventures et péripéties de façon assez méthodique, les connaisseurs retrouveront les passages classiques du personnage de Cuchulainn, et cela marque un rythme plutôt soutenu où la lecture se fait à grande vitesse. Mais, pour le protagoniste, l'épique est à double tranchant : certes les faits d'armes parlent pour lui, mais dès qu'il a une action non guerrière, dès qu'il ouvre la bouche, dès qu'il agit en public, c'est un pauvre type. On pourrait dire qu'il est un être inadapté, mais non, il est juste détestable, car au contraire il est très adapté au type de société à laquelle il participe. Cela est d'autant plus souligné et original que le narrateur est drôle et facétieux comme un Thot ou un Hermès du pauvre, ou plutôt une version alcoolique ici, puisqu'il agrémente ses remarques désobligeantes sur Cuchulainn d'innombrables appels à remplir sa coupette. Et on serait tenté de l'imiter…

À bas le virilisme !
Camille Leboulanger en est à son cinquième roman et le Chien du Forgeron est clairement son plus réussi. Enfin la nuit (2011), Bertram le Baladin (2017), Malboire (2018) et Ru (2021) ont leur charme particulier, mais dans celui-ci, le style est maîtrisé de bout en bout, la longueur correspond parfaitement au protagoniste choisi et le ton est ciselé. Camille Leboulanger narre les aventures de Cuchulainn, mais avec les yeux d'un jeune trentenaire du début du XXIe siècle (ça me parle). Là où d'autres récits feraient du protagoniste un parangon de bravoure et d'héroïsme, l'auteur nous met la réalité en face des yeux : le Chien du Forgeron est un être violent, égocentrique et pour qui les relations avec les filles et les dames peuvent se résumer à l'adage patriarcal « La femme est une conquête »… Camille Leboulanger nous met donc tout ça bien en face pour démonter le virilisme ambiant dans ce type de mythes guerriers. Pour glisser quelques touches de féminisme en contrepoint du personnage envahissant du Chien, il est pourtant compliqué de trouver des personnages intéressants : ses mère et grand-mère sont plutôt dans le moule que leur présentent leur famille et leur situation matrimoniale, ses mentors (le druide grand-père, le Forgeron, son oncle le roi, etc.) sont plutôt du genre à fuir ce jeune guerrier qui veut tout ramasser. Il reste trois contrepoints très intéressants : le meilleur ami, Ferdiad, qui le soutient tout du long de ses épreuves au mépris de sa propre réussite ; Scathach, la magicienne du Nord et ses (à ce titre, le passage dans la « forteresse des femmes » est particulièrement juste) ; et, bien sûr, le narrateur lui-même. Eux trois mettent Cuchulainn devant ses contradictions primordiales (tout résoudre par la force l'oblige à s'user pour rien mortel ; son mépris vis-à-vis des autres lui attire plus d'ennuis qu'il ne peut en gérer ; sa recherche de gloire éternelle le prive d'un bonheur)

Avec le Chien du Forgeron, Camille Leboulanger est très habile : il s'est approprié un héros de la mythologie celtique pour le réinterpréter de manière efficace et bien écrite, c'est à lire !
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En faisant revivre la figure mythique de Cuchulain, le chien du forgeron, Camille Leboulanger réussit un coup de maître. Il parvient à nous rendre proche, mais pas nécessairement sympathique, loin de là, un être mythique qui a donné naissance à des dizaines de récits. Il se place dans la droite ligne d'un Jean-Philippe Jaworski par sa prose âpre. Et apporte à cette histoire une touche contemporaine bien dans l'air du temps.

Pour moi, Cuchulain d'abord est un guerrier puissant et harnaché, qui se laissait déborder parfois par le furor, cette colère terrible qui le prenait d'un coup et lui faisait, en quelque sorte, perdre la raison. Pour le calmer, un moyen : le plonger dans une bassine d'eau froide. Ainsi, il pouvait évacuer la chaleur extrême qui l'habitait. D'ailleurs, on dit qu'il faisait s'évaporer tout le contenu de cette bassine, tant il avait chaud. Pour moi, donc, Cuchulain possédait quelque chose de magique, associé à une petite touche de comique, avec cette eau qui se transforme en vapeur à son contact.
Mais en fait, le mythe de Cuchulain est ancien, très ancien. Et il a une longue descendance, tant ce personnage a fasciné nos lointains ancêtres (les Celtes, donc, puisqu'il provient de leur panthéon, tout fils de Lug qu'il est ; Lug, le polytechnicien : rien à voir avec une école célèbre ; cela signifie juste « inventeur de tous les arts »). Et on le retrouve dans d'anciennes épopées celtes du XIe siècle.

Camille Leboulanger s'empare sans hésiter de cette figure et, au prix de certaines torsions comme il l'avoue lui-même, il la fait entrer dans son récit à lui. Un récit qui n'est autre qu'une tragédie : on connait la fin, on connait même la plupart des épisodes (même si on n'en a qu'entendu parler, sans avoir en mémoire les détails). de toute façon, tel que cela est annoncé dès le début, on ne peut croire en une fin idyllique. Et d'ailleurs, cela n'aurait aucun sens. Cuchulain est une figure forte mais tragique. Né dans la violence, il vit dans la violence et meurt de même. Il ne peut comprendre le monde qui l'entoure qu'à travers les rapports de force. Il doit être le meilleur, par la force. On doit l'acclamer pour sa force.
Le but de l'auteur ne semble pas de nous entraîner à l'apprécier malgré sa brutalité. Il le décrit tel qu'il est. Ou, en tout cas, tel qu'il le voit : un prototype du gros macho de base, qui considère le muscle comme étalon de mesure et les femmes comme des prises de guerre. D'ailleurs, ces dernières ont bien du mal à exister. Et c'est une des forces de l'auteur d'être parvenu à les faire émerger de ce monde où elles étaient cantonnées à des rôles annexes. Il a réussi à les rendre fortes, volontaires, tenaces, folles, pugnaces, dangereuses, violentes. Mais vivantes. Et bien à leur place, avec toute l'énergie dont elles pouvaient faire preuve. Face à elles, Cuchulain ne peut être sympathique. Et pourtant, Camille Leboulanger réussit le tour de force de nous attacher à ses pas. Même si on sait où tout cela nous mène, on veut suivre ce chemin, glorieux à ses débuts, pitoyable sur la fin.

Et pour nous conduire à ces sentiments, il passe par l'intermédiaire d'un conteur, soiffard invétéré qui n'hésite pas à interrompre son récit pour réclamer que l'on remplisse son verre. Lui, est sympathique. Lui, attire les sourires, puis la compassion quand on en apprend davantage à son propos. Car l'autre originalité de ce personnage qui entame et clôt le roman, c'est de ne pas être qu'un simple narrateur. On découvre peu à peu son importance dans l'histoire de Cuchulain : spectateur lointain ou proche, acteur indirect ou direct. Il est là du début à la fin et nous permet de voir la vie de Cuchulain dans son ensemble et de mieux comprendre sa trajectoire. Et cela, non pas comme elle est racontée d'habitude, à grands renforts de tirades héroïques, transformant Cuchulain en héros digne de louanges. Non, et c'est pour cela que je parlais de Jean-Philippe Jaworski dans mon introduction à cette chronique. Camille Leboulanger emploie des mots crus et décrit la réalité avec, non pas une brutalité malvenue, mais un sens de la formule qui nous place devant la cruauté, la force brute sans aucun fard, sans aucun voile. Il montre, et démonte implacablement, la dégringolade programmée de celui qui se voulait au-dessus des autres, qui ne s'imaginait qu'au sommet et n'a pas su y vivre.

Le Chien du forgeron est une lecture nécessaire pour plusieurs raisons : découvrir ou redécouvrir un mythe classique, mais pas assez repris à mon goût, celui de Cuchulain. Lire un roman passionnant et qui se lit sans pause, tellement le rythme instillé est puissant et efficace. Se poser la question du personnage du héros placé sur un piédestal uniquement pour sa force : sans vouloir faire descendre quelques nouvelles statues de leurs piédestaux, il n'est pas stupide d'interroger ces figures qui traversent nos imaginaires au regard de notre société actuelle. Et les revisiter ainsi ne les affadit pas, au contraire, cela leur permet de durer davantage, de façon plurielle et plus forte encore.
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
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Le Chien du Forgeron est le cinquième roman publié de Camille Leboulanger. Il paraitra le 19 aout aux éditions Argyll. le roman est présenté comme un mélange entre de la fantasy et de l'histoire. C'est surtout un très bon roman, alliant la mythologie à l'histoire au travers du prisme du temps qui passe et qui montre le talent de conteur de Camille Leboulanger.

Le Chien du Forgeron s'inspire d'une figure importante de la mythologie celte :Cuchulain. Celui-ci est un des archétypes du héros puissant, aux pouvoirs quasi divin, un peu semblable à Achille par plusieurs éléments dans la mythologie grecque. Comme toute histoire de légende, celle de Cuchulain varie selon les sources. Camille Leboulanger a choisi de nous donner sa version en prenant bien entendu quelques libertés, le roman ne se veut pas la véritable histoire de Cuchulain avec le réalisme celtique pur et dur. Il s'agit de la réécriture d'un mythe. L'histoire du chien du forgeron se déroule au VIIIe siècle avant J.-C en Irlande, une époque dont nous avons assez peu d'éléments, donc tout à fait propice aux légendes.

L'histoire de Cuchulain est racontée par quelqu'un de proche de lui, quelqu'un qui connait la vie de ce personnage hors du commun et qui lui est lié. Ce conteur choisit de narrer la vie du héros d'une traite en partant de sa conception. Dechtire, soeur du roi est contrainte à un mariage forcé dont naitra Setanta. Ce dernier vivra ses premières années loin du roi avant finalement de rejoindre ce dernier quelques années plus tard. Cette rencontre sera marquante pour lui, lui amenant son surnom de chien du forgeron et forgeant ainsi son destin.

Le choix de raconter cette histoire sous le prisme d'un conteur est une superbe idée. Il permet de nous immerger complétement dans cette ambiance si particulière du monde celte. On se prend très vite au jeu, plongé dans ce monde irlandais de légendes, par ce récit ponctué des interventions du conteur précisant quelques éléments sans jamais digresser. Et on l'écoute, fasciné, nous raconter la naissance, l'enfance, la gloire, l'explication du surnom, le destin d'une légende en devenir.

Setanta a un destin incroyable, pourtant ce n'est pas un personnage sympathique, où un héros. Il correspond plutôt à un archétype: puissant, fort, viril, vivant toujours l'arme à la main, brillant combattant. Il vit pour le combat, la gloire, ne se souciant peu de sa famille ou des ses amis et encore moins de la veuve et l'orphelin. Pourtant, il est vu comme un héros par beaucoup, mais aussi comme un monstre au surnom peu glorieux. Derrière le conte pointe l'histoire tragique d'un homme, brisé, trahi, blessé, pris dans le tourbillon de la gloire et de la légende. Un personnage ambivalent qu'on a du mal à aimer mais qu'on essaye de comprendre. Tout comme ceux qui l'entoure et dont nous parle le conteur : de Ferdiad, l'ami d'enfance et compagnon de route, de Dechtire mère sans le vouloir vraiment et ne sachant que faire de cet encombrant fils, du conteur dont le destin est lié à celui de Setanta. Autant de destinées qui s'entremêlent et qui sont tissées avec brio par Camille Leboulanger qui offre une palette de personnages variée.

Et si l'histoire en elle même est connue dans ses grandes lignes, si elle a des points communs avec d'autres racontant le destin de personnage mythique, ce qui marque surtout à la lecture, c'est l'habileté dans la construction du roman, dans le choix des mots, dans la narration. Camille Leboulanger a une plume parfaite pour ce genre de récit, un talent de conteur hors pair qui nous entraîne dans les pas de cet étrange personnage qui vécut dans un temps où les légendes forgeaient les destinées.

Alors, approchez et laissez vous bercer par ses mots, par la puissance qui se dégage de ce récit et plongez dans un monde de légendes, dans les pas du Chien du forgeron!
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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Camille Leboulanger nous propose une réécriture du mythe du Chien du Forgeron issue des légendes Celtes.

Sous forme d'un conte narré par un mystérieux vieillard dans une taverne, (ses diverses apartés sont savoureuses) nous allons découvrir les circonstances particulières de la conception, puis la naissance, l'enfance jusqu'à l'âge adulte de Setanta.

La vie de Setanta, renommé le Chien du forgeron, est semé de combats, voyages et rencontres. Tel Achille il devra choisir entre une vie longue et paisible ou une vie glorieuse mais courte.

Sa recherche éperdue de gloire et de reconnaissance va le pousser sur un chemin tortueux.
Être froid, obtus, orgueilleux, puissant, violent et cruel, c'est une autre vision du « héros » qui nous est proposée par le conteur.

L'auteur reprendre les grandes figures des légendes Celtes et refaçonne l'histoire du Chien du forgeron en adaptant le mythe aux problématiques contemporaines mais sans dénaturer l'histoire de base.
La place des femmes dans les mythes/légendes est très intéressante tant les conteurs les oublient facilement de même que le traitement du thème de la virilité.
Peu de dialogues, un style narratif, une plume travaillée et immersive.

J'ai été complètement emportée dans le récit et je n'ai regretté qu'une seule chose, l'absence d'une carte qui aurait permis plus aisément de se représenter les différents lieux visités ou évoqués.

𝐄𝐧 𝐁𝐫𝐞𝐟 :

Cette réinterprétation de légendes Celtes est maîtrisée, épique et magnifiquement écrite.
Un voyage tragique, violent mais aussi troublant sur les terres d'Irlande où les réflexions de vie cachées derrière les actes du personnage du Chien sont passionnantes.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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De mon voyage scolaire en terre celtique et plus précisément en Irlande, je détiens encore un vif souvenir du folklore et de l'ambiance saisissante et emblématique de cette contrée. Pour autant et ne m'intéressant guère à la mythologie à l'époque, je n'ai retenu aucune connaissance quand à celle irlandaise et celtique. C'est pourquoi, ce roman m'a de suite faire l'oeil lors de sa parution et je suis ravi de sa sortie au format poche qui m'a permis de rencontrer, en compagnie de ma chère acolyte Tachan – dont l'avis ne devrait tarder – un conteur hors pair.

Indéniablement, Camille Leboulanger et, à l'aide de son mystérieux et secret narrateur, revisite avec une véritable et franche réussite le mythe du héros – pas toujours si héroïque – qu'est le complexe et passionnant Cuchulainn. Je ne m'attendais nullement à faire face à un récit aussi captivant et étayé malgré une densité moindre et cette incursion dans l'univers celtique irlandais se joint à merveille à ma lecture en cours de l'essai dédié à ces mythes et légendes et ayant servi de support à l'auteur, Mythologie du monde Celte de Claude Sterckx. Néanmoins, cette lecture n'aurait pu être aussi vive et percurtante sans la savoureuse plume de celui-ci. Sans détour ni tabou et avec une efficacité redoutable, ce dernier offre un récit des plus immergeant qui soit et j'ai ressenti la constante l'impression de faire partie de l'assemblée à laquelle cette tradition orale était destinée. En ce sens, ce récit m'a fait vivre de vives et fortes émotions et j'ai vibré au rythme de cette violente et parfois sinistre légende récitée par moments avec poésie et lyrisme. Nul doute que la contré d'Ulster n'était pas seulement qu'un havre de paix lorsque l'on découvre et suit la mystérieuse naissance et la savoureuse évolution de Cuchulainn, appelé aussi le Chien, ce personnage aussi complexe qu'emblématique.

Étonnamment, je ne peux affirmer avoir totalement apprécié cette figure majeure de la mythologie celtique même si j'ai adoré la découvrir dans son intégralité. J'ai été saisi par l'importante complexité mais aussi l'importante profondeur présentes dans la construction de ce brave héros. Ainsi et qu'on adhère ou pas à la psychologie ou au caractère bien trempés de ce quasi dieu, nul doute que celui-ci ne vous laissera pas indifférent tant le Chien s'éloigne du schéma manichéen du bon ou mauvais protagoniste et se révèle un savoureux mélange de nombreuses polarités. Je n'ai d'ailleurs guère réussi à me représenter ce personnage tant je m'imaginais à la fois un jeune homme fort et courageux ainsi qu'à l'inverse, une créature austère mi bête mi humaine. Il faut dire que Camille Leboulanger idéalise nullement son personnage et encore moins l'univers revisité et dévoilé.

Ainsi et en très peu de chapitres seulement, une certaine violence ne cesse d'émaner de sa brutale oeuvre et cette dernière s'intensifie au rythme de son intrigue. Il est de même quant à la tension permanente de ce roman. C'est pourquoi, les derniers chapitres débordent de combats physiques mais aussi moraux et offrent une finalité frappante et saisissante. En effet bien qu'inlassablement parsemé de batailles et autres offensives, le Chien du Forgeron met fidèlement en avant certaines difficultés sociales et notamment la place de la femme en ces siècles précédents. Celles-ci et sans misogynie aucune de la part de l'auteur sont bien souvent reléguées aux rôles de génitrices potentielles. Par conséquent, j'ai été ravi de rencontrer certaines des célèbres femmes et déesses de la mythologie celtique. Grâce à l'apparition de ces trois fortes femmes dont je tairais les noms, Camille Leboulanger met à l'honneur le symbolisme païen et/ou ésotérique que j'apprécie tant et qui m'anime ces derniers mois. Qu'il m'a été plaisant et enivrant de retrouver par exemple le symbole de la triple lune mais aussi les différents sabbats composant la roue de l'Année, le célèbre calendrier de l'ancien monde celtique tels que Samhain, par exemple. Ces différents choix renforcent l'ambiance mystique de cette oeuvre et démontre tout le travail de recherche qu'à méticuleusement réaliser ce dernier.

Ainsi et aussi passionnant historiquement que mystiquement, le Chien du Forgeron se dévoile une captivante et éloquente revisite du mythe celtique immersif et addictif au possible. Grâce au savoureux talent de conteur de Camille Leboulanger, j'ai eu l'honneur de découvrir un univers aussi riche que complexe et aussi envoûtant que violent. Amateurs de mythologie, nocives ou aguerris, ce récit est pour vous et j'encourage quiconque à découvrir cette divine oeuvre.

Cette lecture a été réalisée à l'occasion du Pumpkin Autumn Challenge – 2022 : Menu Automne de l'étrange – La cueillette des champignons.
Lien : https://mavenlitterae.wordpr..
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Comment ne pas mirer la taverne où l'on se trouve, criante de véracité dans son ambiance ; comment ne pas cocotter soi-même cette odeur de houblon, de sueur, de ce vieux bois, de ce feu crépitant ; comment ne pas vouloir effleurer ses compagnons de table, pendu aux lèvres du scribe, nous contant l'histoire du chien du forgeron ?!

Un roman sur l'effroyable virilité d'un mythe qui trouve son écho dans d'autres cultures, mais dans celui ci nous découvrons l'histoire celtique, mais d'un point de vue beaucoup plus contemporain.

Un roman en tout point bien écrit et si prenant qu'il place son lecteur en témoin d'incroyables et détestables actes, du à un héros de légende que nous n'aimerions pas forcément avoir pour ami.. surtout en l'ayant connu dans le plus jeune âge..

Lisez-le ! Pour le talent de son auteur, pour connaître enfin l'envers d'un décor beaucoup trop édulcoré. Lisez-le ! Pour son approche moderne de la virilité !
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Le Chien du forgeron est un roman de Fantasy de Camille Leboulanger, dans lequel l'auteur revisite le mythe de Cuchulainn, à travers la parole conteuse d'un narrateur lors d'une soirée bien arrosée.
Il met en évidence la manière dont les héros et les légendes se construisent sur des faits plus ou moins enjolivés, comment ils influencent les peuples, mais aussi les stéréotypes de genre qu'ils véhiculent, ce qu'on observe à travers la virilité exacerbée de Cuchulainn et le statut de subalterne des femmes.
Si vous vous intéressez à la figure de Cuchulainn, ou si vous souhaitez le découvrir, je vous recommande ce roman !
Chronique complète et détaillée sur le blog.
Lien : https://leschroniquesduchron..
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e ne connais pas vraiment les légendes autour des enfants de Dana et tout ce qui en découle, donc si vous aussi ne vous inquiétez pas vous ne serait pas perdu. Par contre, il faut aimer les contes et légendes, ce qui est mon cas. Si vous aimez la fantasy aussi c'est pour vous aussi… en fait pour les amateurs de littérature de l'imaginaire.

Le narrateur est un conteur comme on les imagine dans les temps anciens. Cela se passe autour d'une table dans une auberge. Il joue avec son public, il doit être accrocheur et maintenir l'attention en alerte sans que l'alcool n'altère sa diction, sa mémoire ni la qualité de son auditoire qui boit aussi. Il a l'art de ménager des pauses et se servir des digressions pour faire durer l'histoire. J'ai beaucoup aimé les passages où il dit des choses sur son art « j'aurais pu dire … mais cela n'aurait pas eu le même effet ». Il joue ainsi entre le présent et le passé. Il dit des choses comme : « je si vieux que j'ai connu la forteresse de Emain Macha, vous être trop jeunes mais vous pouvez me croire ». J'adore ce genre d'intervention du narrateur car le lecteur se sent lui aussi inclus dans l'auditoire. Il joue avec le passé de la narration et le présent, c'est va et vient accrochent les auditeurs. (je n'ai pas les bonnes citations car je ne les ai pas notées !)

Je vous rassure je n'ai pas fait comme l'auditoire mais j'aurais bien aimé écouter l'histoire contée. Je l'imagine bien en film ou livre audio.

Il va nous transporter dans un autre espace et un autre temps. On va découvrir des personnages légendaires dans leur quotidien et leurs aventures. le conteur est lui-même légendaire.

Ce personnage se dévoile au fur et à mesure qu'il dévoile les dessous du mythe du Chien du forgeron, il se raconte…

J'ai été très intéressée par les personnages féminins, leur place dans la narration et leurs rôles dans ces histoires dramatiques. Ils vont prendre de l'ampleur et de la puissance…

Le héros de cette histoire est un être sombre qui n'a rien de sympathique. On a beau lui chercher des circonstances atténuantes, je ne suis pas arrivée à l'apprécier. C'est rare que les personnages principaux ne soient pas sympathiques et porteurs de valeurs positives. Défi relevé haut la main.

Les scènes de combat sont bien décrites et on a l'impression de les voir, les entendre et les sentir…
Lien : https://latelierderamettes.w..
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