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Citations sur Salut à toi ô mon frère (57)

Fée -Rousse disparaît avec le lit occupé par Antoine et réapparaît une minute plus tard avec un autre identique ,mais plein celui-là.Un petit vieux recroquevillé semblable à Gollum ,le Hobbit dégénéré du Seigneur des anneaux, les bras et la gueule hérissés de tubes, de tuyaux et de tout un tas de bidules, comme s'il venait de se battre avec un Balrog dans les profondeurs ténébreuses des mines de la Moria ou rentrait d'Irak après s'être pris une mine antipersonnel dans la tronche.
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Ma mère me dévisage d’un air effaré, comme si je venais de lui annoncer que Dieu m’était apparu, qu’il portait une toge orange et qu’il m’avait ordonné de placer toutes les économies de la famille en Bourse. (P. 35 )
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lainte pour disparition inquiétante d’un mineur de moins de seize ans, mise en danger de la vie d’autrui et divulgation à la presse de pièces supposées confidentielles du dossier par les forces de police chargées de l’enquête….. il fustige, Boyer. Il vitupère. Il s’insurge. Il ne pivoine pas, Boyer, il ne rosit ni ne groseille pas non plus ! Il erubesce. Il écrevisse. Il écarlate. Il cramoisit. Il éructe en se frappant la poitrine du poing comme le mâle dominant d’un groupe de gorilles pour affirmer sa supériorité. (P. 72)
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Anéantie, j'en lâche le magazine porno. Tous les protagonistes masculins de cette tragédie suivent sa courbe descendante jusque sur le paillasson, avant que le chien se jette dessus, langue pendante et queue haute, et disparaisse dans les profondeurs abyssales de sa niche pour se vautrer dans le stupre. Les hommes, tous les mêmes !
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Un papillon, c'est jamais qu'une mite qui aurait pris de l'acide.
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Me voilà, deux ans après, belle comme une fleur, rose donc, et enragée comme un grizzly. Diplômée en littérature, actuellement en congé sabbatique, durée indéterminée, j’occupe la fonction de cerbère de la porte, de maîtresse des clefs et, accessoirement, de directrice de l’espace culture d’un petit salon de coiffure situé en pleine rue piétonne. Popul’Hair, donc. Un nom qui défrise. Mon boulot consiste à détendre la clientèle en récitant des poèmes, en lisant des extraits de romans que j’affectionne. Ça dépend de mon humeur, de la tête de la coiffée ou de l’ambiance dans la boutique. Un concept culturel. Uniquement les lundis et vendredis. Une idée de Vanessa, la propriétaire, un soir où, sirotant un demi pêche, j’évoquais mon amour des belles tournures et de la grande littérature. Rémunérée en plus, oui, madame ! En brushings ou balayages gratuits et en bouquins.
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Quand on y pense, c’est tout de même terriblement monotone et prévisible, une vie de portail, coulisser dans un sens, puis dans l’autre, et faire office de mur, la plupart du temps, tout ça parce qu’un imbécile heureux a inventé un jour le concept de propriété privée. Il suffit d’ailleurs que le mécanisme se grippe et que ledit portail reste accidentellement ouvert pour que les propriétaires paniquent, branchent leurs caméras de vidéosurveillance high-tech, stockent du sucre, des pâtes et de la farine, claquemurent leur famille – les femmes et les enfants d’abord ! – et astiquent leur fusil, tétanisés par la peur, alerte maximale, prêts à endiguer la moindre invasion, c’est dire la puissance monotone et prévisible du concept.
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Je réintègre le service urologie. Je me réhabitue à l’odeur avant de retrouver ma piaule. N’allez pas croire que j’ai une dent contre les retraités, hein ! Je sais ce que l’industrie du camping-car leur doit. Je n’ai d’ailleurs que mépris pour les populistes qui leur reprochent de ne rien foutre toute la journée, de vivre aux crochets des travailleurs et de bénéficier de réductions au cinéma et des minima sociaux.
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N’allez pas croire que j’ai une dent contre les retraités, hein ! Je sais ce que l’industrie du camping-car leur doit.
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J’allume une cigarette aux pesticides pour couper ma faim.
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