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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce livre « La vie rêvée des plantes » du coréen Lee Seung-U est délicat à résumer car il comporte tant de choses indicibles...juste raconter l'histoire c'est lui ôter tout ce qui l'entoure, cet espace par moment surnaturel, la nature décrite vibrante de vie, son onirisme et son ésotérisme, l'écoulement du temps, parfois lent, parfois suspendu, pouvant tourner en rond ou filer. Oui, son atmosphère. Ce récit est beau et m'a fait du bien, m'a même par moment envoutée, notamment du fait de la présence de belles métaphores surréalistes de l'amour, de l'amour passion, absolu, basées sur la nature. Il distille une sorte d'apaisement, de caresse, de doux flottement, ce malgré quelques passages durs, voire crus.

« Elle s'était tue. Les rayons du soleil passaient à travers les mailles ajourées du rideau. La poussière voltigeait comme des éphémères dans la lumière. La mélodie, lente et mélancolique, s'immisçait doucement à travers cette danse immatérielle ».

Après des années d'absence et d'errance, Kihyon revient dans le giron familial où dominent silence et non-dits. le père notamment ne dit jamais rien et ne s'occupe que de ses plantes au point d'être fantomatique, la mère, froide et distante, tient un restaurant, ce qui lui prend tout son temps, et son frère, pourtant promis à un bel avenir, Uhyon, se terre désormais dans sa chambre depuis qu'il a perdu ses deux jambes durant son service militaire. Kihyon vit de petits boulots et notamment exerce le métier de détective privé. Il est chargé par un mystérieux commanditaire de suivre sa propre mère. Cette curieuse filature va lui permettre de lever le voile sur le secret de cette femme et de comprendre pourquoi son frère ainé a toujours été préféré par sa mère…au point d'ailleurs qu'elle l'amène, sur son dos, voire les prostituées afin d'assouvir ses pulsions sexuelles. Ce d'autant plus que Sunmi, la petite amie de Kihyon, n'est plus là. Sunmi dont Uhyon était tombé fou amoureux.

« Elle avait ce teint pâle de plante poussée dans l'ombre. Ses longs cils palpitaient ».

Ce retour après toutes ces années nous montre un Uhyon bien plus mature, plus lucide, qui se rend compte de sa responsabilité dans le drame survenu et le destin de son grand frère. Il tente, avec beaucoup de sensibilité et de courage, de redonner un sens à la vie de son ainé au destin brisé.

Un livre sur les secrets, les silences, terreau de toute histoire de famille dans lequel Lee Seung-U plante des graines d'espérance. Y poussent alors, dans une sorte d'onirisme, des arbres dont les racines s'enlacent, dont les troncs se mélangent au point de ne former qu'un, dont les feuilles se caressent, dont les frondaisons frôlent les cieux… Une nature qui nous montre le chemin, nous guide vers l'essentiel.

« Un arbre effectivement voluptueux, svelte et souple comme un corps de femme. Il enlaçait le pin dans une tendre étreinte. J'imagine que, sous terre, leurs racines s'entremêlaient dans une intimité encore plus scandaleuse ».

Une lecture magique dans laquelle la violence côtoie la douceur, la bassesse conjugue la grandeur d'âme, le drame s'entrelace à la poésie, les penchants bestiaux se déclinent en amour pur et en bonté, la crudité en sensualité, « La vie rêvée des plantes », je le sens, va rester en moi et va diffuser ses particularités que, en tant que lectrice occidentale, j'ai du mal à mettre en mots. C'est un ressenti avant tout, comme une main qui vient nous caresser pour nous transcender.

« Ce qui en nous est le plus apte à exprimer les sentiments, n'est-ce pas la main ? de cette main, émanaient une tendresse, une affection extrêmes, perceptibles même pour quelqu'un qui regardait à bonne distance. Cette main câline et aimante glissait sur les cheveux de l'homme, ses oreilles, ses yeux, ses lèvres. Et à chacune de ses caresses, le visage s'éclairait, s'illuminait d'or ».

Voilà ce que m'a procuré ce livre à chaque fois que je l'ouvrais. Je crois. Un esprit surnaturel l'habite.



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Refermer ce livre m'a confirmé un désarroi qui grandissait en moi avec le temps qui passe : au plus je lis, et au plus je me rends compte que jamais je n'arriverai à lire tous ces livres qui attendent bien sagement dans leur coin pour me faire rêver...

Connaissant mes goûts pour les découvertes littéraires, je me suis cette fois envolé pour la Corée du Sud, avec le premier roman traduit en français (chez Zulma - dont on connait l'art de dénicher les perles) d'un auteur majeur dans la littérature coréenne contemporaine... comme souvent injustement inconnu sous nos lattitudes... ce voyage ne pouvait donc que me plaire sur papier; et il a comblé mes espérances.

A la fois mystérieux avec un zeste subtil de fantastique, mais également à haute teneur poétique de par son univers teinté de plantes et d'arbres, ainsi qu'une réflexion sur les relations et les non-dits entre les membres d'une famille, ce livre m'a fait penser à un savant mélange entre Yoko Ogawa et Murakami. Décidément, la littérature asiatique ne cessera jamais de me surpendre.

Un roman à apprécier également entre les lignes. Je ne peux donc que vous conseiller de vous laisser bercer comme moi par ce fort joli conte.
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Écrire un livre, c'est « entrer dans la vase ». Cette phrase de l'auteur, Lee Seung-U, pour résumer la genèse de son roman. Je me suis longtemps interrogé sur la signification de cette phrase. A quel moment de la vulgaire boue peut entrer dans le processus créateur de l'auteur ? Et puis, j'ai eu mal à la tête. Alors j'ai arrêté de réfléchir et j'ai bu une bière. Je me suis senti mieux. Et j'ai pu apprécier.

J'ai repensé à cet arbre, un palmier du brésil qui poussa dans un univers plus hostile au bord d'une falaise de Corée du Sud. Une graine à l'origine brésilienne qui traversa les courants, les flots et qui se déversa dans cette boue venue s'échouer sur le rivage coréen. Avec vents et marées, de l'attention et de l'amour, cette graine a su se développer et capter l'âme d'un couple, celui d'un amour brisé.

La lecture est toute fraîche. Pourtant, je me rends compte que j'ai un mal fou à rassembler mes idées sur le sujet. Il y a tellement dedans. Tellement quoi, vous allez me dire ? de l'émotion, des sentiments, de la passion mais aussi de la rage et de la haine. Une violence des sentiments aux deux extrêmes entre amour et déchirement. C'est une magnifique lecture et une surprenante découverte. Des secrets, des histoires de famille, des silences. Mais aussi des arbres, du soleil, de la magie, de l'espérance. de la poésie en somme, symbolisée par la présence de ces arbres et de cette nature quasi mystique.

[...]
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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La vie rêvée des plantes de Lee Seung-U est un récit empreint d'une atmosphère poétique et dramatique en même temps. La lecture de cet ouvrage fût vraiment marquante pour moi et je remercie donc énormément Babelio et les éditions Zulma pour l'envoi de ce roman dans le cadre d'une Masse Critique. Réédité cette année, les éditions Zulma remet en avant ce titre traduit pour la première fois en 2006.

Kihyon est un jeune homme un peu paumé dans la vie. Revenant tout juste d'une fuite, Kihyon redécouvre son foyer comme il le connaît : un père fantomatique, une mère froide et distante et son grand frère amputé des deux jambes après son service militaire qui avait un avenir prometteur et une petite amie parfaite. Alors qu'il se retrouve à espionner sa mère pour le compte d'un client de sa toute nouvelle agence de renseignements, Kihyon se retrouve à déterrer des secrets de famille et à devoir comprendre sa famille et ses sombres impulsions.

Presque sous la forme un conte, l'auteur joue avec une ambiance singulière et indescriptible accompagnée de métaphores surréalistes très poétique et singulière autour de la nature, comme souvent dans la littérature asiatique. Je découvre avec ce récit l'auteur Lee Seung-U, auteur reconnu de la littérature coréenne contemporaine et j'avoue avoir été totalement charmé par sa plume pourtant crue. Malgré les réflexions complexes et les scènes dramatiques de ce récit, l'auteur envoûte avec une écriture pleine d'une vérité ensorcelante. Chaque membre de cette famille cache de sombres secrets et penchants, mais chacun est touchant à sa manière. Un titre que je recommande et un auteur que je vais surveiller !
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Ignorante de la littérature coréenne, j'ai suivi les conseils d'un ami documentaliste qui avait placé ce livre parmi ses gros coups de coeur. Que je le comprends !
C'est une oeuvre prenante, à la fois sensible et dure, entre poésie et crudité.
Un père qui parle aux plantes, peu présent, mais au rôle néanmoins important et à la place surprenante dans la famille, une mère absente (gère un restaurant), un fils aîné qu'elle adore et protège, revenu de l'armée amputé des deux jambes, un cadet marginal revenu vivre à la maison avec une fonction de ‘'détective privé'' de bas étage.
Un appel, une consigne : surveiller une femme. Hors, celle-ci n'est autre que sa mère. Une commande qui le surprend mais le véritable commanditaire ne se dévoile pas. Kihyon commence par obéir, et les premières filatures le mettent mal à l'aise. Voir sa mère dès les premières pages du roman emmener son frère dans une maison close à de quoi surprendre.
Pourquoi ? Pourquoi la mère ? Quelle place occupe-t-elle ? Pourquoi les quatre membres de la famille cohabitent-ils ainsi en se supportant à peine ?
L'enquête le mène au coeur d'un secret de famille vieux de trente cinq ans et permet une prise de conscience. Kihyon va chercher à recoller les morceaux avec son frère et à recréer une intimité familiale disparue.
Des arbres témoins d'amours brisées et peut-être recollées, deux histoires d'amour, des rêves, entre passages crus (car c'est la vie) et poésie. Un livre étrange, qui ne laisse pas indifférent et qui n'est près de s'effacer de ma mémoire.
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Dans un mélange surprenant de brutalité et de délicatesse, Lee Sung-U compose un roman d'une grande beauté. L'ambiance feutrée et déstabilisante de la vie à Séoul, l'écriture sensible et métaphorique de l'auteur, le motif obsessionnel du triangle amoureux, la profondeur du lien au monde végétal, ou encore la douceur nostalgique des derniers chapitres, j'y ai tout adoré.

Avec pudeur, l'auteur sud-coréen pénètre dans l'intimité d'une famille bancale, celle de Kihyon, le narrateur : entre une mère souvent absente, un grand frère mutilé de guerre, un père qui préfère parler aux plantes qu'aux humains, l'ambiance est plutôt mutique. Kihyon lui, c'est un peu le raté de la famille, alors quand il revient habiter à la maison, cela bouscule forcément les équilibres déjà fragiles et fait resurgir les rancoeurs du passé. Kihyon parviendra-t-il à se faire pardonner ses erreurs et à comprendre enfin ce qui se joue sous les silences de ses proches ?

Au coeur de cette recherche, c'est le sentiment amoureux dans toute sa complexité qu'explore l'auteur: le désir incontrôlé, la passion dévorante, le sentiment refoulé, l'amour empêché. Tout cela prend corps dans la métaphore végétale : un palmier né d'un amour impossible, deux pins qui entrelacent leurs racines dans les profondeurs de la terre, des forêts sombres qui accueillent les plus étranges métamorphoses des amants.

Avec sensibilité et onirisme, Lee Seung-U raconte ces êtres qui rêvent de devenir des arbres, et les arbres, forts, solides, que l'on porte en nous.

Gros coup de coeur, vous l'aurez compris! J'ai complètement succombé au charme bizarre de ce roman et à l'écriture de l'un des plus grands romanciers sud-coréens contemporains.
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Un petit bijou, trois cents pages de délicatesse et de poésie qui m'ont pris par la main pour m'emmener bien loin, sur un rivage de Corée où pousse un incongru palmier, symbole et témoin d'un amour maudit, finalement préservé par sa pureté ; un grand merci à l'auteur et aux traducteurs pour cette oasis bienvenue dans le désert de cynisme et de matérialisme que constitue trop souvent notre passage ici-bas.
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Lee Seung-U est un écrivain Coréen que je découvre. Son livre est émouvant, il s'en dégage une ambiance poétique, mêlant les êtres à la nature. C'est une double histoire de passion amoureuse autour d'une petite maison perdue et d'un arbre.
Dans la famille décrite par le cadet des enfants, la vie semblait s'écouler tranquillement, la mère passait ses journées dehors, le père ne disait rien, son occupation était d'arroser les plantes du jardin. Chacun avait sa chambre et chacun était enfermé dans la sienne, nul ne s'en plaignait et nul ne trouvait cela gênant. Chacun vivait sa vie en toute indépendance sans chercher à avoir de relation avec les autres. Huyon, le grand frère était bourré de qualités et de talents et donnait à son frère un sentiment très vif d'infériorité. Il aimait Sunmi, une jeune fille à la voix d'or, et le jeune narrateur en ressentait encore davantage de jalousie d'autant qu'il était aussi épris de Sunmi. Mais voilà, le grand frère perdit ses deux jambes pendant son service militaire et son aimée avait disparu de sa vie. Il est alors sujet à de violentes crises de désespoir. le petit frère qui se reprochait sa jalousie et lui avait dérobé son appareil photographique va tout faire pour l'aider à guérir et se reconstruire. Il lui fallait d'abord retrouver la jeune Sunmi, ce qui ne fut pas bien difficile pour le détective qu'il était devenu.
Un jour alors qu'il surveillait sa mère sur la demande d'un homme, il la suivit jusqu'à une maison isolée loin de Séoul, au bord d'une falaise donnant sur la mer, près d'un grand palmier. Il la vit sortir de la maison en compagnie d'un vieil homme décharné, se dévêtir et se coucher nue sur l'homme. Plus tard elle demanda à ses fils de venir la rejoindre à cette maison pour leur compter l'histoire qui l'avait lié à cet homme lorsqu'elle était toute jeune.
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Ça démarre assez brutalement. Un homme, Kihyon, engage sans élégance une prostituée pour son frère Uihyon amputé des deux jambes suite à un accident à l'armée.
C'est, le peu sympathique Kihyon qui narre l'histoire de sa famille. Jaloux de son frère - qu'il admire néanmoins - parce qu'il fut sans doute le préféré de sa mère, il est aussi secrètement amoureux de sa petite amie. Par convoitise et provocation il va lui voler - ce qu'il a de plus précieux [\son appareil photo] précipitant ainsi l'accident qui coûtera les jambes à son frère. Au début, c'est mêlé de culpabilité et de morgue qu'il raconte mais au fil des pages et de ses découvertes, il baisse la garde et son enquête le conduit autant vers sa famille que vers lui-même . Il se diffuse très vite une atmosphère étrange et agréable. Étrange car Kihyon est engagé par un inconnu pour suivre sa mère, on ne sait pas pourquoi ; agréable parce que ce qu'il découvre au fur et à mesure de sa filature c'est l'amour, l'Agapé des grecs. Cet amour si vaste qu'il fait agir pour le bien d'autrui sans rien attendre en retour car tout est donné.
Du père silencieux qui a perdu l'usage de la parole après avoir appris de l'accident de son fils, on ne voit qu'un fantôme qui arrose son jardin luxuriant et pourtant on découvre un homme tenace, endurant qui tient une place capitale dans l'histoire. de très belles et poétiques images viennent effacer les crises effroyables d'Uihyon. Toutes ces plantes qui poussent en silence, cet arbre au bord de la mer scintillante qu'on admire à la presque fin de l'ouvrage procurent un sentiment océanique qu'on n'oublie pas même après avoir terminé la lecture.
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Kihyon revient dans sa famille coréenne après des années d'absence, et l'ambiance est plutôt morose. Sa mère passe son temps dehors, son père ne dit jamais un mot, sa seule occupation étant d'arroser les arbres et les plantes du jardin. Quant à son frère, il reste enfermé dans sa chambre depuis qu'il a été amputé des deux jambes au service militaire.
Ainsi, chacun vit dans son coin, comme si les autres n'existaient pas.

Un jour, un mystérieux commanditaire demande à Kihyon de suivre sa mère. Il va alors découvrir des secrets de famille obscurs. En fait il a une grande part de responsabilité dans le sort de son frère. La culpabilité l'envahit et il se donne comme mission de lui redonner la joie de vivre.

Ce roman réserve au lecteur des moments de violence dans la description des sentiments et comportements des personnages (haine, trahison, désespoir, jalousie...), mais aussi des moments de pure poésie notamment avec la présence des rêves, de l'imaginaire et des plantes qui sont bien vivantes et incarnent l'amour et la délicatesse.
(La surface de la plante perçoit grâce à ta main ce qu'il y a dans ton âme)

Il règne également une atmosphère très prenante, un suspense qui fait qu'on ne lâche plus ce livre une fois qu'on l'a commencé !
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