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3,47

sur 862 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il y a deux semaines je postais ma critique du roman « Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur », sans même savoir qu'une suite venait à peine de paraître.
Je remercie Michemuche, Lehane-fan et Dourvach d'avoir attisé ma curiosité quant au dernier roman d'Harper Lee.
J'ai adoré « Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur » et il me paraissait tout naturel de lire la suite dans la foulée et ce fut un plaisir de retrouver Jean Louise Finch, dite « Scout ».


On la retrouve vingt ans plus tard, toujours aussi mutine, si peu encline à suivre les règles de la bienséance sudiste, avec ce même franc-parler qui amuse tant les lecteurs !
Vivant désormais à New York, bien loin de Maycomb, sa petite ville natale, Jean est devenue une jeune femme indépendante et émancipée.
C'est lors d'une visite à son père et à son ami Henry Clinton (qui veut l'épouser) que tout ce en quoi elle croyait fermement va soudainement s'écrouler.
Et le lecteur avec elle de partager sa stupeur !
Quoi ! Comment Atticus, son père, cet homme intègre et grand défendeur des opprimés, fervent combattant des discriminations et de la ségrégation raciale peut-il siéger à un conseil des citoyens, aux côtés de ceux qu'il avait toujours détesté, ceux qui prônaient la haine et la supériorité des Blancs sur les Noirs ? Comment Atticus peut-il laisser parler ces hommes racistes et les écouter tranquillement sans quasiment broncher ?
Et le lecteur de compatir à la colère de Jean Louise, à ce sentiment terrible d'avoir été trahie par son père, celui qui jusqu'alors représentait son idéal, celui qui avait bâti une à une ses convictions, qui avait fait d'elle cette jeune femme moderne et humaniste.


Alors, bien sûr, on peut se demander ce qui a bien pu passer par la tête d'Harper Lee et rejeter en bloc ce roman qui dérange, qui nous trouble et qui nous renvoie à nous-mêmes.
Mais toute la force de ce roman est là. Il dérange, il pose des questions sans toujours donner les réponses, il nous aide à peser le pour et le contre, il nous aide à grandir encore...


« Chacun a son île, chacun a sa sentinelle : sa propre conscience. »


C'est cette phrase qu'il convient de méditer et ce roman nous y aide drôlement !
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Au soir de sa vie, Harper Lee, qui n'avait commis qu'un seul roman, en publie un second. On peut s'interroger sur le coup marketing réussi à base de rumeurs autour de la genèse de ce texte qui porte une ombre sur son authenticité. On peut aussi, imaginer qu'une histoire aussi forte que " l'oiseau moqueur" procédait d'un travail énorme d'écriture et de sélection qui a laissé pas mal de pages de côté qui nous reviennent maintenant.
Tous ces doutes entachent le début de la lecture d'un parfum de scandale, et m'ont beaucoup troublée je l'avoue . A quoi ressemblent ces pages qui ont sans doute nécessité plus de réécriture ou de mise en forme de la part de la maison d'édition qu'un manuscrit ordinaire ? Quelle histoire nous raconte Harper Lee par delà la mort comme une sorte de testament ?

j'ai voulu retrouver Scout, enfin Jean Louise, jeune femme libre de 26 ans qui réside et travaille à New York et qui vient passer quelques jours de vacances dans sa famille dans l'Alabama dans les années 1950 . Elle y retrouve son éternel fiancé Hank, devenu l'associé de son père vieillissant diminué par les rhumatismes.

Chaque lieu lui rappelle un épisode de son enfance et de son adolescence. C'est la chronique douce amère du temps qui passe et des choses qui changent et ne reviennent plus. La fille émancipée qui s'est construite dans la douleur, dans la séparation et le deuil, découvre amusée que son groupe de copines se compose de filles à marier, de jeunes mariées et de jeunes mamans, elles ne se définissent que par rapport aux hommes. Les bavardages entrecroisés de ces pipelettes lors d'un Tea Time organisé par la toujours aussi guindée tante Alexandra, sont aussi drôles que les espiègleries des souvenirs d'enfance et d'adolescence et produisent comme un bruit de fond pour notre héroïne déconnectée par sa vie new-yorkaise.

Puis, c'est la découverte que son père, son petit ami, la plupart des anciens copains d'école sont membres de conseils de citoyens, des collectifs ségrégationnistes, pas loin du Klan. L'adulte voit enfin sans les lunettes roses de l'enfance, avec douleur, son pays qu'elle aime, meurtri et fracturé par des guerres non oubliées, et la mémoire de l'esclavage, un monde et des personnes qui l'ont façonnée et dont elle est sortie meilleure plus lucide, avec des valeurs de justice et d'égalité .

Il faut attendre le dernier chapitre qui fonctionne comme une ouverture pour donner un éclairage nouveau à cette opposition violente qui ravage notre héroïne . Je vous laisse trouver qui est la sentinelle de ce roman complexe qui nous fait méditer sur une leçon de vie personnelle. "Ce n'est pas quand nos amis ont raison, qu'ils ont besoin de nous".

J'ai reconnu le style pétillant de l'auteur, et j'ai beaucoup aimé ce roman dans lequel ce grand écrivain sudiste met beaucoup d'elle et de ses espérances, de sa foi en l'humain. C'est un roman recevable maintenant à notre époque, loin du champ clos américain des combats pour les droits civiques. Il résonne autrement d'une dimension plus universaliste du très dur chemin vers la liberté qui nous concerne tous, et en tout temps.






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Tout d'abord un grand merci a Mosaique92, parce que sans elle je serais passée à côté de cette suite de "Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur".

On retrouve Scout, devenue adulte et travaillant à New York Elle revient parfois dans sa petite ville natale. Elle retrouve son père, son amoureux, sa tante....mais surtout ses souvenirs.

Ce roman est très prenant autant que le premier. L'écriture est très agréable et toujours aussi plaisante. Harper Lee arrive a nous immerger dans cette amérique du Sud ou la négrophobie est de mise. Jean Louise forte de ses convictions va se rendre compte que le pays "des bisousnours" de sa jeunesse n'existe pas. Elle va aller de déconvenues en déconvenues
Un livre qui prend aux tripes, que j'ai dévoré et qui est a mon sens aussi fort et bon que le premier roman de l'auteure.
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Arghhh...J'enrage !Nous sommes à peine le 29 décembre et voilà que je termine déjà le second livre que le Père Noël à déposé sous mon sapin, à savoir le quart des nouveaux saveurs fraîches que j'ai eu pour ce jour exceptionnel...heureusement que ce dernier est suivi de près par un autre grand jour pour moi, à savoir celui de mon anniversaire, autre occasion pour moi de me faire offrir des livres que j'aurai, tout comme ici, méticuleusement choisi au préalable ! J'enrage aussi car, à force de trop savoir ce que l'on a réellement envie de lire (sans surprise donc, j'entends), on ne peut être qu'enchantée par ce que l'on vient de lire mais aussi légèrement déçu (e) car on a (encore une fois) lu trop vite et que l'on sait pertinemment (du moins est-ce le cas pour moi) que même si l'envoie nous venait de le relire, on ne ressentirait plus jamais la même impression que l'on a eu le première fois que l'on a découvert ce dit ouvrage !

J'avais lu il y a quelque temps déjà "Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur" et lorsque j'ai appris, via les réseaux sociaux (merci Babelio) qu'une suite paraissait, c'est donc tout naturellement que j'ai u envie de découvrir cette dernière. la première lecture d'Harper Lee m'avait m'avait laissé un si agréable souvenir que je n'ai même pas eu besoin de le relire au préalable avant de me plonger dans cette suite. L'image de Scout, le surnom de notre héroïne, véritable petit garçon manqué, toujours en salopette, m'était si familière que j'avais peur de la découvrir vingt ans après. Aurait-elle changé ? Certes, oui, comme tout le monde en grandissant, Jean Luis Finch (alias Scout) est devenue une belle jeune femme et est partie loin de Maycomb où elle a laissé son père Atticus, sa vieille tante toujours bougonnant dès que Scout ne fait pas les choses telles qu'elle aimerait qu'elle les fasse, et son ami de toujours, Henry. C'est donc New_York qui va voir s'épanouir Jean Louise et en tant que grande ville, et étant donc plus ouverte sur le monde, des moeurs différentes à celle de Maycomb. Alors que dans cette ville immense, Jean Luise ne s'offusque nullement de s'asseoir à côté d'un homme de couleur noire dans le bus, cela n'est pas encore acceptable dans cette petite bourgade de l'Alabama qui a vu grandir notre chère Scout, son frère aujourd'hui décédé et ce cher vieil Hank (le surnom de leur voisin et ami de toujours à tous deux, Henry Clinton.

Bien plus qu'un roman, je dirais, cet ouvrage est également un livre d'histoire, de coutumes et de bonnes moeurs qui ont sévi durant bien longtemps aux Etats-Unis (et sévissent parfois encore et d'ailleurs, pas seulement aux Etats-Unis mais également en France ou ailleurs en Europe et dans le monde) un livre dans lequel on découvre comment se détacher de l'enfance et de ceux et celles qui nous ont élevé (chose qui s'avère nécessaire mais qui peut parfois s'accomplir de manière brutale).
Bref, un livre à mettre entre toutes les mains tant celui-ci est poignant de vérité et est admirablement bien écrit. Vous l'aurez certainement compris ou faut-il que j'en rajoute : J'adore !
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C'est avec grand plaisir que je me suis rendue en Alabama, plus précisément à Maycomb, dans les années 50.

Années 50 dans le Sud des USA ? Ouh là, gros gros problèmes en ce qui concerne les Noirs, le sentiment des Blancs d'être supérieurs, la condescendance avec laquelle ils traitent les Noirs, « encore des enfants, sales et capricieux ». le Sud est pour cela en conflit avec le reste des Etats-Unis, d'où la formation de la « NAACP », principale association de défense des droits civiques des Noirs aux USA. D'où les « Citizens'Councils », associations locales regroupant des défenseurs de la « suprématie de la race blanche »…

Harper Lee a le don de nous plonger dans cette atmosphère conflictuelle et délétère par l'intermédiaire d'une famille, ou plutôt ce qu'il en reste : le père, la tante, l'oncle, la jeune fille…Scout, la petite Scout de « Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur », qui m'avait scotchée par son impertinence, sa joie de vivre, sa foi totale en son père, avocat au service de la Justice avant tout, au risque de défendre un jeune Noir soupçonné d'avoir violé une Blanche et de s'attirer les pires représailles.

Eh oui, nous retrouvons Scout, de son vrai nom « Jean Louise », qui à l'âge de 26 ans, alors qu'elle travaille à New York, revient en vacances dans son Sud natal. Elle y retrouve son ami d'enfance (qui a fait partie de la bande des 4 du roman « Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur »), Hank, qui voudrait devenir davantage qu'un ami d'enfance.
C'est sans compter sur une découverte foudroyante que va faire Jean Louise, qui la bouleversa totalement…

En plus de l'atmosphère super bien rendue du Sud profond, l'auteure décrit de façon juste ces années 50 où les femmes sont encore subordonnées à leur mari, et où elles semblent de belles idiotes, n'ayant pas continué leurs études afin de dorloter leur « maître » et leurs enfants.

Et enfin, la relation père-fille y est sublimée, surtout dans la toute dernière partie du roman qui m'a même arraché une larme. Quelle fin, mes amis !

Je conseille donc ceci à chacun d'entre vous : « Va et poste une sentinelle » devant librairies ou bibliothèques pour t'assurer que ce roman ne te passera pas sous le nez.
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Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur d' Harper Lee est un roman que j'ai rangé depuis quelques années dans mon "olympe" personnel , alors ouvrir Va et poste une sentinelle et retrouver Jane Louise Finch, alias Stout,relevait de la gageure!!
Jane Louise vit à New-York , nous la retrouvons dans le train qui la conduit à Maycomb,Alabama, nous sommes en 1954 , le Congrès vient de voter une loi qui déclare illégale la ségrégation raciale dans les écoles.Scout est heureuse de rentrer à la maison , de retrouver Atticus, son père , son héros, son idole ,l'homme à qui elle doit tout, bien sûr elle va aussi rejoindre Henry Clinton, son ami d'enfance, son futur époux? Et tout à coup le monde, son monde s'effondre, comment Atticus, cet homme droit ,intègre, respectueux de tous, peut-il assister à un Conseil des citoyens, et laisser des vipères cracher leur venin sur les noirs, les insulter sans intervenir! Comment peut elle rester dans cette ville, sa ville alors que les vieux démons ressurgissent , que tous ses proches tiennent un discours qui lui fait horreur?
On peut ou non adhérer aux propos tenus par Harper Lee via Scout , mais ne pas entendre, ne pas écouter, ne pas essayer de comprendre est-ce le meilleur moyen pour faire évoluer les choses ?
A chacun sa sentinelle, à chacun sa conscience.
Merci Madame Harper Lee .
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Je n'ai qu'un seul regret : qu'Harper Lee n'ait écrit - ou du moins publié - que deux romans dans sa vie ! L'écriture est limpide, parfaite. On apprend l'histoire, on comprend les moeurs d'une époque en Alabama, Scout est un personnage entier. Bref, une autre petite merveille.
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55 ans après Ne tuez pas l'oiseau moqueur est publié Va et poste une sentinelle. Bien que se déroulant vingt ans après le premier roman, ce dernier n'a pas été écrit comme une suite mais a bien été le fondement de l'histoire, un premier jet remanié par Harper Lee pour correspondre aux exigences de son éditeur.
L'intrigue elle-même est assez classique. La fille prodigue, Scout, ayant fui pour une vie dans la grande ville progressiste de New York, retourne à Maycomb, avec le regard nostalgique de sa jeunesse. Sa nouvelle manière de vivre, plus mondaine, urbaine, se heurte maintenant aux conventions de sa ville natale.
Scout Finch que nous avons découverte garçon manqué est désormais une femme indépendante : Jean Louise. Son frère Jem est mort, tandis que son père, le héros-avocat Atticus, est devenu un bigot arthritique, bien plus un homme ordinaire de son temps. le récit est entrecoupé de flashbacks sur l'enfance de Scout.
Le roman offre une observation critique des tensions des années 1950, et présente les arguments sur la ségrégation et les droits des États, question épineuse de cette période instable. C'est une oeuvre plus colérique, plus désabusée et plus manifestement politique que Ne tuez pas l'oiseau moqueur.
Un roman beaucoup moins "confortable" dans ses conclusions : il n'y a pas de héros cette fois, juste un Sud ségrégationniste, raciste et sans classe sociale blanche moralement supérieure, mais une excellente lecture.
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Je referme ce livre en clôturant toute l'histoire, le manque et le trop peu que j'ai ressenti après ‘L'oiseau moqueur' c'est rempli grâce à la suite avec ce livre ci !
J'ai été très heureuse de retrouver Jean Louise Finch alias Scout, un personnage que j'ai beaucoup aimé ainsi que son père Atticus.
Ici on va les retrouver avec des années en plus et c'est chouette de les retrouver 20 ans plus tard, avec toujours les mêmes problèmes que l'Amérique du Sud connait.
Ce livre n'est peut-être pas d'un aussi haut niveau que le premier, mais il n'est pas pour autant moins bon, pour moi il fût comme il aurait dû être et en toute simplicité.
Si vous n'avez jamais lu Harper Lee, je pense qu'il est préférable de commencer par L'oiseau moqueur et de continuer avec celui-ci.

En conclusion, une très belle suite toujours aussi touchante !
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Elle a bien grandi la petite Scout que nous avons laissée avec son déguisement de jambon à la fin de «Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur ».
Elle, la petite fille indomptable, est devenue une jeune femme libre ayant quitté son Alabama natal pour vivre seule à New-York.
Vingt ans après les évènements de «Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur », elle revient en visite à Maycomb voir son père, sa tante et son oncle, alors que l'Alabama et les autres états du sud sont en pleine confusion au milieu de ces années 50.
Les Noirs dont les ancêtres esclaves ont été libérés depuis près d'un siècle n'ont toujours pas pu obtenir leurs droits civiques, les Blancs se refusant à toute concession les considèrant toujours comme des êtres inférieurs et pour certains même ne leur reconnaissant toujours pas le statut d'êtres humains.
La révolte gronde…..
C'est alors que Scout surprend Atticus son père et Hank son ami d'enfance devenu avocat associé avec Atticus à une réunion de suprémacistes blancs.
Scout en ressortira littéralement malade, son père en perdra irrémédiablement le statut divin auquel elle l'avait placé, elle va rompre ses fiançailles avec Hank et refusera totalement d'écouter les arguments des uns et des autres dont son oncle et sa tante qui sont eux aussi ralliés aux idées d'Atticus.
Si dans ce livre on retrouve quelques traces joyeuses on le doit uniquement aux souvenirs de l'enfance de Scout.
Pauvre Scout qui a perdu toutes ses illusions.
Plaidoyer en faveur des droits civiques des Noirs américains, qui a été écrit il y a plus de 70 ans, puisque même si le livre n'est paru qu'en 2015 il a été écrit au milieu des années 50 et qu'il est en fait considéré comme étant la première version de «Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur ».
Mais malheureusement, on se rend compte que rien n'a véritablement évolué depuis, bien sur les citoyens Noirs ont obtenu leurs droits civiques mais ils restent quand même que la ségrégation gangrène toujours la société américaine surtout dans les états du sud.
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