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3,77

sur 2949 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
« Vaste programme » s'exclamait le Général de Gaulle, en aout 1944, en découvrant la Jeep du Capitaine Raymond Dronne baptisée « mort aux cons », arrivée dans Paris libéré en tête de la Division Leclerc.

En 1985, le Commandant Henri et Mathilde, deux glorieux résistants, poursuivent ce « vaste programme », mais quarante années ont passé, et, si les réflexes sont toujours excellents, le respect des procédures s'est amoindri, pour le plus grand mécontentement du DRH, lorsqu'il constate que la même arme est utilisée pour deux contrats différents. Une mise à la retraite s'impose. Mais un tueur à gage est il à même de faire valoir ses droits à pension et que deviendront alors les « cons » ?

Pierre Lemaitre s'en donne à coeur joie et nous offre un roman noir, truculent et plein d'humour. Bonne occasion de visiter ou revisiter les années 80, une époque sans ADN, sans GPS, sans 4G et de parcourir la France au volant d'une AMI 6 en compagnie de personnages merveilleusement croqués en quelques phrases d'une cruelle finesse.

Mais sous un ton badin, sans avoir l'air, le romancier prend à bras le corps les sujets essentiels de la parité, de l'indispensable promotion des femmes parmi l'élite des tueurs, puis traite du droit à la vie de la race canine et de la situation des personnes âgées arrivées aux bornes de la dépendance.

Incontournable, ce premier roman (resté inédit) est un agréable divertissement qui ensoleille l'été et donne envie de découvrir les polars de l'auteur.
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N'ayant que peu apprécié le peu lu de Pierre Lemaitre, je me suis portée vers ce livre avec prudence. Pourtant très vite, je me suis laissée embarquée par cette histoire semi rocambolesque qui n'est pas sans rappeler Mami Luger.

Mathilde, une sexagénaire bien en chair est une tueuse à gage professionnelle. Mais depuis quelque temps, elle accumule les maladresses, ce qui inquiète le commandant Henry que Mathilde aime éperdument en secret.

Une série de meurtres s'abat en France, de l'homme d'affaire Maurice Quentin à la pauvre mère célibataire Constance, le mystère plane. Quel dommage de ne pas apprendre le mobile de ces meurtres. Pierre Lemaitre nous fait rentrer dans la vie de ces victimes comme Constance, tirant ainsi sur la corde sensible mais ne nous donne aucune réponse. C'est frustrant.

Malgré tout, ce petit monde qui tourne autour de Mathilde, l'inspecteur Vassiliez, le vieux monsieur sénile, le voisin Lepoitevin, même le dalmatien Ludo de Mathilde, ils ont tous de quoi nous émouvoir tant l'auteur en dresse un portrait fin et non dénué d'humour.

Les scènes sont très visuelles et sensorielles, les pages se tournent sans l'ombre d'ennui. Cette Mathilde nous fait tourner la tête avec ses sautes d'humeur, ses principes qui l'amènent dans des colères incroyables.

En dépit des bémols relevés plus haut, j'ai pris un plaisir sadique à suivre les péripéties de Mathilde qui est un personnage haut en couleur.
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Devant l'incompréhension de ses lecteurs parce qu'il n'écrivait plus de polars, Pierre Lemaitre décide d'en sortir un dernier afin de clore l'exercice. Il trouve parmi ses archives un manuscrit qu'il avait rédigé en 1985, le remanie légèrement pour qu'il devienne « le Serpent majuscule », et fait de son véritable premier polar écrit, le dernier à être édité. Comme il le souligne : « Ainsi, la boucle est bouclée. »
Mathilde Perrin, 63 ans, veuve du docteur Perrin, revient d'un week-end passé chez sa fille et son gendre, deux imbéciles sans enfant, qu'elle méprise autant qu'elle les trouve cons. Elle roule péniblement au milieu des embouteillages qui doivent la mener avenue Foch à Paris. Elle a tout de la gentille grand-mère, du moins dans son apparence physique. Arrivée à destination, sa Renault 25 garée, elle l'apperçoit dans son rétroviseur, déambulant avec son chien, Maurice Quentin, le richissime homme d'affaire. Lorsqu'il arrive à sa hauteur, elle pointe le silencieux de son magnum .44 sur ses parties génitales, tire, il s'écroule, et l'achève d'une balle dans la gorge. Elle explose la tête de son chien d'une dernière balle, le pauvre, que serait-il devenu sans son maître ? Elle remonte dans sa voiture et part vers son pavillon de banlieue, l'esprit léger d'une personne qui a une nouvelle fois réussi sa mission. L'affaire fait grand bruit dans les médias, l'inspecteur Vassiliev est chargé de l'enquête : « Il est alors loin d'imaginer que ce mystère reviendra frapper à sa porte et la somme de conséquences tragiques que ce retour entraînera. »
Pour un dernier polar, Pierre Lemaitre remplit à merveille le contrat. Ce n'est pas aussi effroyable que « Alex » ou « Robe de mariée » mais on savoure pleinement l'humour macabre de cette histoire. C'est un roman dans la veine de « Mamie Luger » de Benoit Philippon, à la fois tragique et désopilant.
Un très bon moment de lecture, savoureux et surprenant.
Editions Albin Michel, le Livre de Poche, 305 pages.
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Pour un coup d'essai, c'est un coup de maitre ! Bon, je sais, le jeu de mots est éculé, mais je n'ai pas résisté, vu mon enthousiasme pour ce roman policier déjanté, vif et surprenant.
C'est le tout premier roman noir de Pierre Lemaitre, et franchement, moi qui n'apprécie pas outre mesure ce genre, j'ai a-do-ré !

- Pour sa facture pas classique du tout, parce que des rebondissements, il y en a ! Ca commence déjà dès les premières pages. Pfou…
- Pour le style décontracté, naturel, tout en restant très maitrisé (il sait où il va, ce diable d'auteur ! )
- Pour ces sourires fréquents que j'ai arborés : il faut dire que les personnages sont particulièrement bien esquissés, mention spéciale à Mathilde !

Parlons-en, de cette Mathilde : la soixantaine bien entamée, un physique dont les yeux bleus perçants sont l'unique souvenir de sa jeunesse, et le ciboulot qui tourne parfois à vide. Si je vous révèle qui elle est, la surprise des premières pages sera éventée.
Donc je me limiterai à dire que plusieurs meurtres sont commis en quelques mois, particulièrement à la fin, quand la machine s'emballe. Il y a une enquête, un commissaire incapable qui s'y croit, un inspecteur à l'apparence fade et molle mais futé, un vieux monsieur émouvant et surprenant ainsi que sa gardienne pour laquelle l'inspecteur fade se sent un intérêt particulier, un autre vieux monsieur, encore vert mais très collet-monté, qui entretient une relation particulière avec la Mathilde dont je vous ai parlé, et les victimes, toutes dignes d'être citées et/ou tuées.
Et tous ces serpents qui sont lovés dans les cerveaux, dans nos cerveaux…

En conclusion, tant pis, je réitère ce jeu de mots rebattu : Pierre Lemaitre, c'est un maitre !
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En dépit de ce que l'auteur dit de son premier roman, le lecteur retrouve en filigrane les lignes de force des futurs récit de Pierre Lemaître. Celles-là mêmes qui sont à l'origine des clivages de la société française encore aujourd'hui.
Du concentré.
Les oppositions entre Gaullistes et Pétainistes nées de la seconde guerre mondiale et cristallisées de nos jours dans les débats politiques. Résistants, collabos, réalistes ou pragmatiques ayant fait le gros dos pendant l'occupation sont des bons clients pour l'auteur qui les croque avec plaisir.
La première guerre mondiale n'est pas absente de ce roman avec l'agonie médiatique des derniers poilus que l'on ressort le jour du 11 novembre pour les remettre illico dans la naphtaline.
L'immigration des russes blancs dans les années 1920 et l'inénarrable chauffeur de taxi dont les enfants ont réussis donnant de l'URSS cette image de Russie romantique qu'elle n'a jamais eu sauf dans les clichés des Français.
Autre sujet qui traverse le roman, la prise en charge des personnes âgées dépendantes atteintes de sénilité ou de la maladie d'Alzheimer. Un ancien préfet d'Indre et Loire se retrouve seule et ne peut éviter la déchéance de l'EHPAD. le dévouement de l'infirmière à domicile allant au- delà de l'engagement qui lui est demandé est remarquable de réalisme, de pudeur et d'amour.
Sur ces repères, Lemaître comme il sait le faire met en scène différents personnages dont les parcours se croisent et s'entrecroisent pour donner un thriller époustouflant aux rebondissements toujours inattendus qui nous tient du début jusqu'à la fin.
Mathilde et le Commandant Henry d'anciens résistants qui reprennent du service dans une officine clandestine de l'Etat.
Le commissaire qui se bourre de noix de cajou
René le fils du Taxi, inspecteur aux talents jalousés par sa hiérarchie
Le grand patronat
L'étudiante qui se prostitue.
Ne boudez pas votre plaisir, lisez le Serpent Majuscule.
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Un peu dans la culpabilité et la tristesse d'avoir tourné le dos aux polars sans un adieu et même sans un merci, Pierre Lemaitre s'est souvenu d'un roman écrit en 1985 qu'il n'avait jamais édité. C'est ainsi que le serpent Majuscule a finalement rampé jusqu'à nous ! Quel dommage cela aurait été de le laisser mourir sans un regard !
Dans ce roman pas de mystère car on connaît l'assassin dès le début et quelle bougresse ! S'il avait été écrit récemment,entre deux sagas historiques, j'aurais pensé que p.lemaitre s'était fait plaisir en se lâchant sans retenue dans un roman noir peu crédible mais jouissif. Mathilde,notre tueuse à gages n'y va pas avec le dos de la cuillère. Pas de pitié pour les cons...ni pour les autres! Les tontons flingueurs en pâliraient de jalousie.
Je n'aurais jamais pensé m'entendre m'esclaffer ainsi sur une lecture : "non!" " Pas ça !"" Quand même pas ! "...et encore moins rire sur un roman noir qui plus est sanglant. Comme quoi tout arrive!
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Comme l'explique Pierre Lemaitre dans sa préface, le serpent majuscule est son premier polar écrit au milieu des années 80 (cela se remarque d'ailleurs dans le livre), il n'avait pas été publié à l'époque et il le ressort au moment où il a décidé d'arrêter d'écrire ce type de romans pour passer à un autre genre avec le succès que l'on sait.
Si l'on ne peut que regretter la décision de Pierre Lemaitre d'arrêter d'écrire des polars, il est heureux qu'il nous ait offert celui-là comme un cadeau d'adieu car c'est une lecture absolument jubilatoire.
Certes, le roman n'est pas exempt de petits défauts, mais le personnage de Mathilde est formidable. Une mamie tueuse à gages, il fallait déjà avoir l'idée! Mais quand celle-ci commence à perdre la mémoire, cela donne lieu à des situations cocasses!
Je considère donc pour ma part que ce polar noir et déjanté vaut vraiment le coup d'être lu, car il m'a fait beaucoup sourire tout en étant totalement immoral
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Mathilde est une charmante vieille dame qui adore les chiens. D'ailleurs, elle en a un, un dalmatien qu'elle appelle Ludo.
Elle n'a qu'un seul défaut : elle défouraille à tout-va.
Comment lui en vouloir, ce n'est pas de sa faute.
Elle a 63 ans, mais elle travaille encore.
Son chef direct, c'est le Commandant.
Elle dépend aussi d'un DRH, qu'elle craint un peu. Comme tout le monde, non ?
Quand elle a besoin de matériel, elle s'adresse aux Fournitures.
J'ai dit qu'elle n'avait qu'un seul défaut, mais parfois, elle se laisse emporter par la colère et alors là...
Sorti des oubliettes, ce premier roman de jeunesse de Pierre Lemaître ne dépare pas dans sa galerie de romans noirs.
A découvrir et apprécier.
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Que se passe t'il quand une tueuse à gages vieillit et commence à perdre la tête ? de fâcheuses déconvenues qui pourraient bien mettre tout le monde dans la panade. Et que se passe t'il quand, de surcroît, ladite tueuse à gages est outrageusement chanceuse et brillante ? « C'est la cata, c'est la cata, c'est la catastrophe ! »1

Oh punaise ! Mais quelle histoire ! Quel roman noir délicieusement loufoque, drôle, incroyable !

Tout a commencé à cause du chien. Henri aurait dû savoir qu'il y avait anguille sous roche. Pas le genre de Mathilde ce travail. C'est trop voyant, trop risqué. Quand il comprend que son meilleur élément perd la raison, il est trop tard, elle est déjà incontrôlable, et les dommages collatéraux, irréversibles.


Pierre Lemaître brosse un portrait au vitriol de son personnage principal, Mathilde Perrin, une vieille dame, veuve, tout ce qu'il y a de plus ordinaire. Enfin, en apparence. Car Mathilde est tueuse à gages, et elle est très douée pour son métier. Il faut dire qu'elle a commencé jeune, pendant la guerre. Cette dernière nous régale de ses réflexions saugrenues et décalées. Quand elle pense « quel con », elle dit « vous êtes gentil ». Avec elle, tout le monde en prend pour son grade. Ludo, le dalmatien, le sait bien lui. Dès qu'il la sent un peu tendue, il se fait le plus petit possible, car c'est sûr, « sa vision est basée sur le mouvement »2. Disparaître des écrans radars, et attendre que ça passe !

Ce qui est hilarant chez elle, c'est le décalage totalement incongru entre les horribles choses qu'elle est en train de faire et les pensées qui l'habitent au même moment.

Pourtant, Mathilde est un personnage qui m'a touchée, malgré son aigreur, malgré l'absurdité de son comportement. Ses conversations fictives avec cet homme qu'elle aime malgré tout, m'ont émue.


Hasard ou malchance, d'autres protagonistes vont croiser sa route. A la manière d'un roman choral, ils sont tous narrateurs de leur histoire. Nous connaissons leurs pensées, mais nous avons un avantage sur eux, nous connaissons aussi celles de Mathilde. Des personnages intéressants et sympathiques, auxquels je me suis attachée.


Avec le serpent majuscule, j'ai passé un super moment de lecture, un sourire planté tout du long sur le visage. Pas d'avis mitigé pour moi, non, un avis assuré et positif. Peu importe que ça soit un premier roman, peu importe qu'il ne soit pas parfait, je l'ai tout simplement a-do-ré !

Notes :
1. Les trois frères
2. Jurrasic Park

La chronique complète est sur le blog.
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Mathilde, 'grosse vioque', démence sénile naissante, tueuse à gage sur le déclin et c'est un peu une tragédie pour elle et aussi pour Henri, son commanditaire avec qui elle a eu une relation platonique intense depuis leurs hauts faits de guerre en 1942 dans la résistance.

L'idée est géniale et délicieuse car malgré sa simplicité, Pierre Lemaître y croque avec talent des personnages comme le grand escogriffe de flic René Vassiliev qui ne se prive pas de dire 'Je sais, tout le monde me prend pour un con', ou l'incompétence du commissaire Occhipinti.

Un chouette côté Marie-Aude Murail, un humour gore à la Tarantino, un grand plaisir de lecture!
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