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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Livre passionnant qui nous apprend comment le christianisme influence encore nos modes de pensées et nos vies. En reprenant l'histoire depuis le début, des faits et gestes de Jésus de Nazareth relatés par les Évangiles, en passant par la subversion de son message qu'en a fait l'Église institutionnelle, notamment à travers l'Inquisition, et le questionnement progressif de son propos amorcé dès la Renaissance et l'Humanisme et accentué avec les Lumières, au profit de la raison et la science, l'auteur fait un remarquable résumé de 2000 ans d'histoire chrétienne. Comme toujours, il sait intéresser son lecteur par un style simple et accessible en s'appuyant sur de nombreuses références.
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Comment exprimer en quelques phrases le contenu du livre ?

Commençons par dire qui est Jésus-Christ.

Jésus est le fondateur de la religion chrétienne. C'est un juif qui s'est voulu réformateur du judaïsme.

Jésus a initié une nouvelle voie spirituelle fondée sur la rencontre avec sa propre personne, il a transmis un enseignement éthique à portée universelle : non-violence, égale dignité de tous les êtres humains, justice et partage, primat de l'individu sur le groupe, importance de la liberté de choix de l'individu, séparation du politique et du religieux, amour du prochain allant jusqu'au pardon et à l'amour des ennemis. Cet enseignement révèle un Dieu amour soucieux de se conformer à la volonté de Son Père.

L'Eglise a bien transmise, la parole du Christ, mais il se fait qu'elle-même a été lacunaire dans la mise en pratique du message qu'elle annonçait. Pourtant les premiers chrétiens ont préférer mourir en martyres plutôt que de renier leur foi. L'Eglise a connu un tournant lorsque le christianisme est devenu la religion officielle de l'Empire romain. Des persécutés à cause de leur foi, ils sont devenus persécuteurs. L'institution s'est alors occupée d'elle-même.

A la renaissance, les philosophes des Lumières ont réussi à faire de la liberté de conscience un droit fondamental de tout être humain. Aujourd'hui ces idées se sont imposées à tout l'Occident, croyants et non-croyants. de ces philosophes des Lumières, Erasme est un représentant incontestable.

Les colères du Christ ont focalisées le sens qu'il voulait donner à ses propos, Il s'en prenait à ses disciples, qui ne comprenaient rien de son message, aux hommes religieux de son époque : scribes, pharisiens, prêtres doit-il dénonce l'hypocrisie, le formalisme, le dogmatisme, le moralisme ou la lecture fondamentaliste des textes.

L'auteur clôture son ouvrage par l'Evangile selon saint Jean, chapitre 4, verset 3 à 30, nommé : « L'entretien avec la Samaritaine ».

Pour cet Evangile, les exégètes ont contribués à nous fournir des questions/approches intellectuelles qui sont dans le fil conducteur de la réflexion de Frédéric Lenoir à savoir par exemples :
- Les Samaritains méprisés contre l'avis de Jésus.
- Jésus veut montrer qu'amour et liberté sont les deux piliers qu'il veut apporter à l'humanité.
- Ce n'est pas au Temple de Jérusalem qu'il faut adorer Dieu, mais en esprit et en vérité.
- La vérité et la liberté n'ont de sens que dans ce qui constitue la nature même de Dieu : l'amour.
Bien d'autres choses encore sont révélées dans cet Evangile.

Le Christ philosophe est un livre qui donne accès à une chaîne de réflexions sans fin.

Frédéric Lenoir est un homme de grand savoir ouvert à bien des formes de pensées. Il a même enseigné, en France et en Belgique, avec beaucoup de bonheur et de satisfaction, la philosophie à des enfants et même à Molenbeek dans des écoles fréquentées par des enfants issus de milieux défavorisés.

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Au coeur de l'essai, l'éthique universelle du Christ : justice, non violence, liberté, égalité, fraternité…

Pourquoi les droits de l'homme sont-ils nés en Occident ? Frédéric Lenoir nous répond, parce que l'Occident était chrétien. L'Eglise, dès sa naissance, a assombrie l'enseignement du Christ, c'est-à-dire qu'elle a subverti les valeurs du Christ. Dès que le christianisme est devenu religion officielle de l'Empire Romain au Vie siècle, c'est un voile, un nuage, un ciel qui s'est interposé entre le véritable enseignement du Christ.

L'ouvrage, reprenant par époque, le développement de la religion chrétienne, parvient à montrer que c'est en opposition à l'institution ecclésiale, que le message du Christ a pu se développer et parvenir à notre société actuelle. de même que l'auteur porte une lecture neuve sur les Evangiles.
L'ouvrage est pertinent, clairement présenté, et écrit dans une clarté implacable. L'auteur part des origines pour parvenir à notre société moderne actuelle qui a repris l'essentiel du message christique. Voici les grandes lignes.

L'enseignement de Jésus est révolutionnaire pour son temps. Contre la tradition juive, ( Jésus reste tout de même juif) Jésus prône l'égalité entre personne, la liberté au-delà des conditions extérieures de détermination (ethniques, sociales, politiques…) propres à une société, où chacun à sa place, son rôle à tenir, le tout au détriment de la partie (système holiste). Pour qu'un homme puisse suivre Jésus, il doit se défaire des liens familiaux, qui priment dans une société traditionnelle. Par là, c'est la Tradition qui est touchée. Amour du prochain, fraternité, justice sociale…autant de valeurs portées par le Christ. Et c'est valeurs ont forgé notre identité moderne.
Mais le message christique, a dévié. L'Eglise a été coupable d'actes de violence, des persécutions à l'Inquisition. Par ailleurs, elle a permis de contribuer à développer des centres de charité, pour la pauvreté…

L'humanisme de la Renaissance était encore imprégné du message christique, il ne reniait pas la foi. Les Lumières reprennent à leur tour, des idées des Evangiles, et au-delà du Christ. Elles ne fondent pas ce message sur la foi, mais sur la raison. Partant de là, le message du Christ est conservé sous une forme d'un humanisme séculier, et ensuite athée (les Lumières croient en une entité…). C'est la version laïcisée qui est venue à nous.
Enfin, l'auteur revient sur notre société actuelle : la place de la religion, du christianisme.

Jésus, deux millénaires avant nous, avait posé les bases de la « modernité ». Pourquoi dès lors, cette modernité a été refusée ? Ces valeurs étaient, à mon avis, trop révolutionnaires, dans une société aussi traditionnaliste. Peut-être que l'Humanité devait apprendre des leçons, peut-être son histoire n'était pas toute faite, elle attendait de voir la contingence, des actes libres surgir. S'il n'y avait pas eu de Moyen Age de l'Eglise, certaines idées n'auraient pas germé. C'est que chaque époque est complémentaire. On pense sur des idées léguées par les plus anciens, par là, on peut les reprendre, et développer à son tour, une idée novatrice, qui fait la dialectique des idées précédentes. ( ex : en philosophie, Kant, qui concile les empiristes et les idéalistes).

Ces valeurs ne devaient pas s'imposer, comme une hétéronomie, mais elles devaient se réaliser, se choisir, et devenir la marque de l'autonomie de la raison et de l'homme. Est-ce-là aussi un enseignement du Christ ?
Ces questions sont toujours ouvertes, le monde est toujours à regarder, à deviner, à déchiffrer.

On l'aura compris : le christianisme est toujours là, c'est un christianisme « invisible ». D'ailleurs, n'avons-nous pas trop de foi en nos idées modernes ?
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Le meilleur Lenoir à mon avis.
Quand le Christianisme mène aux Droits de l'Homme en passant par les lumières....
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