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Livre passionnant qui nous apprend comment le christianisme influence encore nos modes de pensées et nos vies. En reprenant l'histoire depuis le début, des faits et gestes de Jésus de Nazareth relatés par les Évangiles, en passant par la subversion de son message qu'en a fait l'Église institutionnelle, notamment à travers l'Inquisition, et le questionnement progressif de son propos amorcé dès la Renaissance et l'Humanisme et accentué avec les Lumières, au profit de la raison et la science, l'auteur fait un remarquable résumé de 2000 ans d'histoire chrétienne. Comme toujours, il sait intéresser son lecteur par un style simple et accessible en s'appuyant sur de nombreuses références.
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« le christ philosophe » est un livre passionnant, parce qu'il démontre grâce à une argumentation précise, l'impact fondamental qu'à eu le christianisme sur toute l'histoire de la pensée occidentale.
Ce livre très pertinent, construit comme une enquête, met en perspective la manière dont le Christianisme influence les mentalités et l'élite intellectuelle depuis toujours. Au point que les penseurs des lumières s'en soient eux-même inspirés. Notamment lorsqu'ils ont, par la raison, voulu fonder la société humaine sur la liberté, l'égalité et la justice sociale.
En effet, pour Jésus, le seul espace sacré était l'esprit. Quelles que soient ses origines sociales, sa religion, sa nationalité, seuls comptent les actes, les pensées, et les paroles, qui permettent de soupeser l'âme humaine, de fonder sa qualité intrinsèque, dépouillée de la vie mondaine artificielle.
Aujourd'hui encore, une sagesse de l'Amour qui change le visage traditionnel d'un Dieu inspirant la crainte et que contredit l'instinct le plus universellement répandu, celui de s'affirmer en dominant l'autre, n'est pas encore atteinte.
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Comment exprimer en quelques phrases le contenu du livre ?

Commençons par dire qui est Jésus-Christ.

Jésus est le fondateur de la religion chrétienne. C'est un juif qui s'est voulu réformateur du judaïsme.

Jésus a initié une nouvelle voie spirituelle fondée sur la rencontre avec sa propre personne, il a transmis un enseignement éthique à portée universelle : non-violence, égale dignité de tous les êtres humains, justice et partage, primat de l'individu sur le groupe, importance de la liberté de choix de l'individu, séparation du politique et du religieux, amour du prochain allant jusqu'au pardon et à l'amour des ennemis. Cet enseignement révèle un Dieu amour soucieux de se conformer à la volonté de Son Père.

L'Eglise a bien transmise, la parole du Christ, mais il se fait qu'elle-même a été lacunaire dans la mise en pratique du message qu'elle annonçait. Pourtant les premiers chrétiens ont préférer mourir en martyres plutôt que de renier leur foi. L'Eglise a connu un tournant lorsque le christianisme est devenu la religion officielle de l'Empire romain. Des persécutés à cause de leur foi, ils sont devenus persécuteurs. L'institution s'est alors occupée d'elle-même.

A la renaissance, les philosophes des Lumières ont réussi à faire de la liberté de conscience un droit fondamental de tout être humain. Aujourd'hui ces idées se sont imposées à tout l'Occident, croyants et non-croyants. de ces philosophes des Lumières, Erasme est un représentant incontestable.

Les colères du Christ ont focalisées le sens qu'il voulait donner à ses propos, Il s'en prenait à ses disciples, qui ne comprenaient rien de son message, aux hommes religieux de son époque : scribes, pharisiens, prêtres doit-il dénonce l'hypocrisie, le formalisme, le dogmatisme, le moralisme ou la lecture fondamentaliste des textes.

L'auteur clôture son ouvrage par l'Evangile selon saint Jean, chapitre 4, verset 3 à 30, nommé : « L'entretien avec la Samaritaine ».

Pour cet Evangile, les exégètes ont contribués à nous fournir des questions/approches intellectuelles qui sont dans le fil conducteur de la réflexion de Frédéric Lenoir à savoir par exemples :
- Les Samaritains méprisés contre l'avis de Jésus.
- Jésus veut montrer qu'amour et liberté sont les deux piliers qu'il veut apporter à l'humanité.
- Ce n'est pas au Temple de Jérusalem qu'il faut adorer Dieu, mais en esprit et en vérité.
- La vérité et la liberté n'ont de sens que dans ce qui constitue la nature même de Dieu : l'amour.
Bien d'autres choses encore sont révélées dans cet Evangile.

Le Christ philosophe est un livre qui donne accès à une chaîne de réflexions sans fin.

Frédéric Lenoir est un homme de grand savoir ouvert à bien des formes de pensées. Il a même enseigné, en France et en Belgique, avec beaucoup de bonheur et de satisfaction, la philosophie à des enfants et même à Molenbeek dans des écoles fréquentées par des enfants issus de milieux défavorisés.

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Je découvre progressivement les ouvrages de Frédéric Lenoir. Cette fois-ci, j'ai entrepris la lecture de l'essai « le Christ philosophe » qui date de 2007. J'apprécie ses essais car ils sont sobres et condensés. Frédéric Lenoir explore les ombres du temps où la nuit se crible de terreur et le message du Christ mort sur la croix. Il nous plonge dans les secrets de la civilisation romaine et du Temple de Jérusalem. Il replace Jésus dans l'ordinaire : son baptême dans le Jourdain par Jean-Baptiste, son enseignement auprès des petites gens - Un message d'amour, d'égalité et de liberté intolérable aux autorités religieuses de son époque. Un message par la suite galvaudé par l'institution catholique. Car « Jésus s'adresse d'abord aux exclus ». C'est cette intimité qui permet de voir et de croire à la Résurrection. Jésus est un humaniste. Frédéric Lenoir rapproche les doctrines philosophiques grecques à la morale promue par Jésus. L'Europe peut-elle se soustraire à son héritage ? Une société chrétienne dont les valeurs sont l'égalité, la justice, la charité. C'est ce que démontre encore l'auteur à travers les Confessions de Saint Augustin, à travers la Réforme protestante et le siècle des lumières, puis, enfin, la séparation du pouvoir temporel et du pouvoir spirituel. La modernité – même si elle menace – apporte un second souffle à son message de tolérance. Frédéric Lenoir écrit encore « nous sommes des héritiers de l'Europe chrétienne médiévale ». Quel que soit sa nature, humaine et divine, il occupe une place particulière dans notre coeur.
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Au coeur de l'essai, l'éthique universelle du Christ : justice, non violence, liberté, égalité, fraternité…

Pourquoi les droits de l'homme sont-ils nés en Occident ? Frédéric Lenoir nous répond, parce que l'Occident était chrétien. L'Eglise, dès sa naissance, a assombrie l'enseignement du Christ, c'est-à-dire qu'elle a subverti les valeurs du Christ. Dès que le christianisme est devenu religion officielle de l'Empire Romain au Vie siècle, c'est un voile, un nuage, un ciel qui s'est interposé entre le véritable enseignement du Christ.

L'ouvrage, reprenant par époque, le développement de la religion chrétienne, parvient à montrer que c'est en opposition à l'institution ecclésiale, que le message du Christ a pu se développer et parvenir à notre société actuelle. de même que l'auteur porte une lecture neuve sur les Evangiles.
L'ouvrage est pertinent, clairement présenté, et écrit dans une clarté implacable. L'auteur part des origines pour parvenir à notre société moderne actuelle qui a repris l'essentiel du message christique. Voici les grandes lignes.

L'enseignement de Jésus est révolutionnaire pour son temps. Contre la tradition juive, ( Jésus reste tout de même juif) Jésus prône l'égalité entre personne, la liberté au-delà des conditions extérieures de détermination (ethniques, sociales, politiques…) propres à une société, où chacun à sa place, son rôle à tenir, le tout au détriment de la partie (système holiste). Pour qu'un homme puisse suivre Jésus, il doit se défaire des liens familiaux, qui priment dans une société traditionnelle. Par là, c'est la Tradition qui est touchée. Amour du prochain, fraternité, justice sociale…autant de valeurs portées par le Christ. Et c'est valeurs ont forgé notre identité moderne.
Mais le message christique, a dévié. L'Eglise a été coupable d'actes de violence, des persécutions à l'Inquisition. Par ailleurs, elle a permis de contribuer à développer des centres de charité, pour la pauvreté…

L'humanisme de la Renaissance était encore imprégné du message christique, il ne reniait pas la foi. Les Lumières reprennent à leur tour, des idées des Evangiles, et au-delà du Christ. Elles ne fondent pas ce message sur la foi, mais sur la raison. Partant de là, le message du Christ est conservé sous une forme d'un humanisme séculier, et ensuite athée (les Lumières croient en une entité…). C'est la version laïcisée qui est venue à nous.
Enfin, l'auteur revient sur notre société actuelle : la place de la religion, du christianisme.

Jésus, deux millénaires avant nous, avait posé les bases de la « modernité ». Pourquoi dès lors, cette modernité a été refusée ? Ces valeurs étaient, à mon avis, trop révolutionnaires, dans une société aussi traditionnaliste. Peut-être que l'Humanité devait apprendre des leçons, peut-être son histoire n'était pas toute faite, elle attendait de voir la contingence, des actes libres surgir. S'il n'y avait pas eu de Moyen Age de l'Eglise, certaines idées n'auraient pas germé. C'est que chaque époque est complémentaire. On pense sur des idées léguées par les plus anciens, par là, on peut les reprendre, et développer à son tour, une idée novatrice, qui fait la dialectique des idées précédentes. ( ex : en philosophie, Kant, qui concile les empiristes et les idéalistes).

Ces valeurs ne devaient pas s'imposer, comme une hétéronomie, mais elles devaient se réaliser, se choisir, et devenir la marque de l'autonomie de la raison et de l'homme. Est-ce-là aussi un enseignement du Christ ?
Ces questions sont toujours ouvertes, le monde est toujours à regarder, à deviner, à déchiffrer.

On l'aura compris : le christianisme est toujours là, c'est un christianisme « invisible ». D'ailleurs, n'avons-nous pas trop de foi en nos idées modernes ?
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Frédéric Lenoir est un auteur désormais célèbre et très médiatisé. Ce n'était pas encore le cas en 2007, au moment où il a publié ce livre. Dans cet ouvrage, il y a beaucoup de choses (et peut-être trop ?): la vie et l'enseignement de Jésus, l'histoire du christianisme, y compris les schismes et les hérésies, la relation entre l'Eglise et la société moderne, etc... C'est présenté d'une manière claire et synthétique mais, comme j'ai déjà beaucoup lu par ailleurs sur tous ces sujets, je n‘ai sans doute pas appris grand-chose.
Le titre même de ce livre peut surprendre. Mais F. Lenoir souligne que « la révolution apportée par la philosophie du Christ a créé une véritable onde de choc dans l'histoire humaine ». En effet, dans le domaine éthique, l'enseignement de Jésus a promu le pardon, la non-violence et l'amour du prochain. De plus, il se trouve à la base des valeurs fondamentales de notre société laïque moderne: la liberté, l'égalité, la fraternité, la séparation des pouvoirs. (J.-C. Guillebaud a livré le même type d'analyse dans "Comment je suis redevenu chrétien", paru également en 2007).

Toutefois, le message principal de Frédéric Lenoir est ailleurs. Il peut se résumer en une phrase: « Le christianisme n'est PAS D'ABORD une religion, avec des dogmes, des sacrements et un clergé: c'est AVANT TOUT une spiritualité personnelle et une éthique transcendante à portée universelle » (p. 298 de l'édition de poche). Il importe de bien méditer cette phrase qui, justement, fait écho au titre du livre. Pour ma part, j'en déduis ceci: la place de l'Eglise - avec toute son influence et tous ses pouvoirs - , autrefois dominante, n'a jamais garanti le respect des principes éthiques énoncés par le Christ. Inversement, l'effondrement apparent de l'Eglise dans la société contemporaine n'implique pas nécessairement un dévoiement moral généralisé. La position de l'homme devant le "Royaume de Dieu" n'a vraiment pas changé depuis deux mille ans: ce "royaume" est toujours comme un mirage qui recule à mesure qu'on avance… Dans cette quête individuelle jamais achevée, l'action de l'Eglise n'a en fait qu'un rôle très mineur.

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Frédéric Lenoir prend le temps d'établir une réalité historique que les peuples occidentaux ont peut-être eu tendance à occulter ou à nier au gré des partis pris politiques de ces derniers siècles. Il suffit pour s'en convaincre de se remémorer les cours d'histoire en collège et lycée français. Il le fait, comme à son habitude, rationnellement, sobrement et dans le total respect des convictions de ses lecteurs.
Il s'agit d'un bon ouvrage de vulgarisation au sens où, non seulement la lecture est à la portée des non spécialistes, mais surtout le but à atteindre (la "démonstration") et le volume limité de l'ouvrage (300 pages) ne laissent évidemment pas à l'auteur le loisir d'approfondir, autant que certains lecteurs pourraient le souhaiter, les différentes facettes du sujet, principalement historique mais aussi philosophique, politique et religieuse.
Seul bémol: j'ai trouvé que Lenoir, que j'ai lu plus tonique et frondeur, ronronnait un peu, jusqu'à l'épilogue, émouvante.
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Avec le Christ philosophe, Frédéric Lenoir nous expose la portée universaliste de la pensée chrétienne. Pas seulement attachée à la stricte religion et à la foi en Dieu, l'enseignement du Christ au travers des Evangiles à une portée beaucoup plus large : en effet, la charité, la fraternité, la liberté de conscience ou la non-violence sont l'apanage de l'humanité dans son ensemble et pas uniquement des croyants.
L'auteur reprend l'histoire du Christ, par les sources reconnues par l'Eglise et par les récits de témoins de contemporains. Il explique ensuite comment les sociétés romaines ou grecques se sont peu à peu christianisées. de religion persécutée elle a connu un essor fulgurant quand l'empereur Constantin s'est converti, tournant le dos aux dieux romains.
Ce qui est intéressant dans cet ouvrage c'est le gros travail de recherche de l'auteur qui démontre que d'une part l'humanisme chrétien s'est mué en humanisme athée, et que d'autre part, la société moderne est pétrie de références chrétiennes (langage, expression, fêtes). La pensée chrétienne, strictement religieuse au départ, s'apparente davantage désormais à un corpus philosophique ouvert à tous.
Le livre, parfois technique, offre une réflexion intéressante sur l'essence de la religion chrétienne et sur l'influence qu'elle a sur le monde actuel, alors même que le nombre de croyants, et de pratiquants, baisse continuellement en Europe.
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Le meilleur Lenoir à mon avis.
Quand le Christianisme mène aux Droits de l'Homme en passant par les lumières....
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"Le Christ philosophe" de Frédéric Lenoir
La philosophie ne fait, hélas, pas partie des matières enseignées dans les lycées techniques. de plus, mes convictions religieuses ne sont plus ce qu'elles étaient. Deux raisons qui m'ont poussé à garder une certaine distance avec ce livre, emprunté à ma fille. La pile de livres "à lire" diminuant dangereusement, le Covid-19 sera finalement venu à bout de mes états d'âme.
Passionnant !
Frederic Lenoir, revient aux origines du christianisme et relate 2000 ans d'evolution de la pensée chrétienne. Deux siècles d'histoire qui ont façonné nos sociétés occidentales.
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