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EAN : 9782797301881
418 pages
Otherlands éditions (02/03/2020)
4.75/5   2 notes
Résumé :
Willy Goth est inspecteur de police. Un inspecteur un peu particulier, car il est intérimaire. On ne l'appelle en effet que lorsque la police dite "classique" est dans une impasse, ou que l'enquête présente des aspects quelques peu dérangeants. Alors rentre en scène Willy Goth, affublé d'un acolyte de la police nationale, qui tente de suivre l'incroyable personnage : enquêtant de nuit uniquement, il sort de son antre, qu'il a aménagé sous les artères de la ville, po... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Otherlands Editions nous offre un recueil de nouvelles vraiment très original ! Je n'avais jamais lu rien de tel auparavant, le fait que ce soit de multiples affaires policières avec un protagoniste commun était juste génial !

Voici le sommaire des nouvelles que le lecteur pourra trouver au sein de ce recueil :

Miroir, mon beau miroir…
Le syndicat des zombies
Issachar
Au service du Président
Da Vinci Mode
Un appel d'outre-tombe
Une légende urbaine
Mélinda a disparu
Le vampire habite au 21
Home sweet home

Willy Goth est un personnage qui dépasse l'entendement, j'ai tout simplement adoré sa personnalité peu commune, son franc parlé, les sous-entendus et l'humour noir quasi omniprésent dont il fait preuve au cours des différents récits. Cet homme d'un âge mûr ne sort que la nuit, vit dans un endroit assez particulier… à des familiers surprenants et surtout, il n'est pas vraiment le genre de policier qui suit les règles à la lettre…
Son partenaire, Djamel, une recrue toute fraîche qui n'a pas encore connu les pires atrocités des crimes auquel il sera confronté, a aussi un très bon potentiel en tant que personnage secondaire.

Autant dire que ce duo va nous réserver des surprises !

La plume de l'auteur est une découverte que j'ai fortement appréciée, en dépit du caractère assez traditionnel d'une enquête policière et de son déroulement, Bernard Leonetti va contourner les règles et nous offrir des moments d'anthologie, des enquêtes surprenantes et des échanges à mourir de rire !

Les différents récits sont vraiment bien construits, chacun à son lot de suspense, d'humour noir, de découvertes et de surprises. Je n'ai pas vraiment vu le temps passé durant ma lecture.

La nouvelle : le syndicat des zombies est sans nul doute ma favorite. Rien qu'en lisant l'intitulée de celle-ci, j'ai su que l'auteur allait m'emmener dans une enquête excentrique et fantasque à souhait. Et je n'ai pas été déçu une seule seconde !
En conclusion, si vous aimez les enquêtes policières singulières, que vous ne craignez pas une bonne dose d'humour noir et des personnages hauts en couleur, alors vous allez tout simplement adorer ce recueil de nouvelles !
Lien : https://www.yurensei-chronic..
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Habile mélange de fantastique et de policier, Willy Goth prend ses aises avec les lois et les règles, au grand dam du comiviseur (un commissaire fraîchement nommé superviseur) qui aimerait bien qu'il rentre dans le rang. Avec Djamel, un pauvre flicaillon tout juste débarqué sans aucune formation, il va mener une dizaine d'enquêtes toutes plus déjantées les unes que les autres, dans la bonne ville de Laville (et oui, ça ne s'invente pas !).
Un recueil de nouvelles que j'ai dévoré, ramassis de personnages savoureux, dont la plupart, parfaitement incapables et imbéciles, ont quelques points communs avec des personnalités plus ou moins lointaines (toutes ressemblances avec des personnages...)
En bref, une pur moment de plaisir, où l'humour (noir, forcément !) n'est jamais loin, et vous tombe sur le coin du pif lorsque vous ne vous y attendez pas !
Une véritable pépite humoristico-fantastico-policière !
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
— Si je vous dis « vampire », que me répondez-vous ?
— Cela dépend de quel genre de vampire vous parlez, répondit Willy Goth. Actuellement, la mode est aux vampires financiers, aux traders, aux actionnaires insatiables… Mais ces gens manquent de noblesse, de sens du tragique, d’instinct esthétique, de poésie en résumé.
— Vous ne travaillez pas pour la brigade financière, que je sache ?
— Vous parlez alors des vampires de la légende.
— C’est de ceux-là que je veux parler.
— Moi qui vous croyais un être rationnel.
— Depuis que j’ai eu mon affectation à Laville, plus rien n’est rationnel… Qu’avez-vous à me dire sur ce genre de vampire ?
— Je vous arrête… Vous évoquez là une enquête atypique. Ne revient-elle pas de droit à un certain Octavius Pierredol de la Tour, le neveu du député-maire et détective hors pair à ce que l’on dit ?
— Il se trouve que ce monsieur est occupé à d’autres tâches. Il recherche une certaine secte qui jouerait du trident et mangerait des tomates dans le jardin des Hespérides. Il y a aussi une histoire de ketchup. Allez comprendre ! Donc Octavius voulait visiter quelques musées en Irak afin de parfaire ses investigations. Investigations, c’est comme ça qu’il appelle ces escapades. Il paraît que les démons en usage dans notre civilisation seraient originaires de cette région et un trident trempé dans du ketchup s’avérerait une arme redoutable contre ces entités. Je vous dis ce qui m’a été rapporté. Mais la météo a signalé une nouvelle guerre au Moyen-Orient. Les autorités recherchent un champ de bataille et une fiole contenant des armes de destruction massive. Donc il a plutôt opté pour un voyage en Crète. Là, il est question de dauphin et il paraît qu’en Crète se trouveraient les adeptes de Delphinus. Je ne vous dis pas combien cela va coûter au service, mais au moins il ne le perturbe plus avec ses demandes absurdes. La dernière fois, il a demandé une commission rogatoire pour effectuer la fouille d’une fabrique de ketchup. Le ketchup, c’est là que se trouve le fin mot de l’affaire, je pense que vous l’avez compris, et la réponse se trouve à Iraklion, qu’il a dit. Bref, Octavius ayant quitté le territoire hexagonal, je ne vois que vous pour s’occuper d’une affaire atypique. Donc revenons à nos volatiles.
— Il s’agit de revenants qui sortent de leur tombeau pour sucer le sang des vivants. L’archétype a été défini par Bram Stoker dans son roman Dracula. Depuis, la légende a été relayée par le cinéma qui a fait la promotion de la gousse d’ail, de l’eau bénite et du crucifix pour se défendre contre ces créatures démoniaques. Il est communément admis que le vampire brûle au soleil et qu’un pieu planté en plein cœur le réduit en cendres.
— Réduit en cendres, permettez-moi d’en douter, intervint le commissaire.
— Derrière tout cela, se cache l’éternelle peur de voir revenir les personnes mortes.
— Que se trouve-t-il à la base de cette croyance ?
— Peut-être un manque de savoir-faire des pompes funèbres.
— Que voulez-vous dire ?
— Si vous enterrez quelqu’un dans la précipitation comme pendant une épidémie, vous risquez fort d’ensevelir une personne vivante. Si celle-ci a le malheur de se réveiller, elle paniquera dans son cercueil, frappera la cloison, griffera le bois. Si par la suite on ouvre le cercueil, on constatera les traces de griffures. Il peut même y avoir des circonstances aggravantes. Par exemple, après votre mort, vos ongles et vos cheveux continuent de pousser. On a découvert des cadavres hirsutes. Avec ces quelques éléments, on en conclura que le mort a cherché à sortir de sa tombe et la rumeur traduira qu’un mort est réellement sorti de sa tombe. Alors que l’interprétation la plus logique serait de convenir que le mort n’était pas encore mort. Avec ce genre de raisonnements, on se retrouve en Crète pour une affaire qui s’est passée dans une banlieue de Laville.
— Cela aurait donc suffi à créer la légende des vampires.
— Non.
— Quoi d’autre ?
— Les vrais vampires.
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— La chance ou le hasard n’a rien à faire dans cette affaire, trancha Willy Goth. Je suis toujours là où je dois être. Cela doit venir de mon thème astral. Quel est votre signe à vous ?
— Je suis Poisson, répondit-elle par pur réflexe, puis elle désigna d’un coup de menton volontaire le corps sans vie pour suggérer qu’une conversation astrologique était déplacée devant celui-ci. La colère qui l’animait encore brûlait comme des braises au fond de ses yeux.
— Il est allé dans la chambre pour soi-disant vérifier l’état des volets. Ne le voyant pas revenir, je l’y ai rejoint. Monsieur était nu, en train de s’exhiber, tout fier de lui et de son affaire, le tire-bouchon prêt à déboucher la cruche que j’étais censée être.
— Mais vous reveniez de la cuisine armée d’une fourchette à viande, continua Willy Goth.
— Lorsqu’il s’est jeté sur moi… cracha-t-elle. Cela aurait pu être un accident… Je ne veux pas aller en prison…
Willy Goth la prit par le bras et ils sortirent de la chambre.
— Ne vous inquiétez pas, dit-il. Nous n’allons pas envoyer un petit poisson dans un aquarium pour le meurtre d’un maquereau. Voilà ce que vous allez faire. Vous allez sortir faire des courses…
— Des courses !
— Oui, des courses au supermarché du coin. Achetez donc du pain ! Et aussi un fond de teint pour dissimuler votre ecchymose. Vous avez du ketchup?
— Du ketchup ? Oui, dans le frigo…
— Inutile d’en racheter alors. Après les courses, vous revenez ici et vous découvrez un cadavre dans votre lit.
— Mes empreintes sont sur la fourchette, je n’ai aucun alibi, s’affola-t-elle. Je ne supporterai jamais un interrogatoire. Je ferai des aveux… Il n’y a rien pour me sauver.
— Nous avons touché récemment un pittoresque personnage, dit Willy Goth comme s’il ne tenait aucun compte de ce qu’elle disait. Il s’agit d’Octavius Pierredol de la Tour. Oui, du nom de notre député-maire. C’est son neveu plus exactement, et il a été aisé à celui-ci d’être muté à Laville…
— Je ne vois pas le rapport, s’étonna-t-elle, ce qui lui permit de retrouver son calme.
— Octavius est un criminologue d’un genre particulier. Il aime les sciences occultes, mais il ne les a apprises qu’en allant au cinéma et en lisant des romans à fort tirage. Il a également abusé des sites complotistes les plus débiles d’Internet. La première chose qu’il fait lorsqu’il rencontre quelqu’un, c’est de vérifier qu’il ne s’agit pas d’un reptilien. Je pense aussi qu’il a été attiré par Laville à cause de ma réputation et, d’une certaine façon, il aimerait se mesurer à moi. Il est d’ailleurs en train de me remplacer pour les affaires atypiques, et je vais bientôt finir à signifier les avis d’expulsion…
— Je ne vois toujours pas…
— Une dernière chose : comment vous appelez-vous ?
— Delphine.
— Delphine, répéta-t-il. Et signe des Poissons. Nous allons pouvoir faire quelque chose.
— Comprends plus, haleta-t-elle.
— Regardez-moi dans les yeux.
Willy Goth avait ôté ses lunettes.
— Oui, vos yeux… chuchota la femme.
— Vous allez faire des courses. De retour chez vous, vous découvrez un homme mort dans votre lit. Vous irez ensuite à la fenêtre et vous me verrez passer dans la rue. N’oubliez pas que je suis toujours là où je dois être. A ce moment vous m’interpellerez pour m’annoncer votre macabre trouvaille. C’est compris ? C’est tout. Il ne s’est rien passé d’autre, rien…
— Rien, répéta-t-elle.
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Par la grâce d’un arrêté ministériel, Charles Mouron n’était plus commissaire. Il était devenu le superviseur en chef de la Police Urbaine de Laville, et cela lui faisait une belle jambe. Rénover et innover étaient les deux mamelles de la nouvelle administration. Cela procurait des emplois à d’éminents parasites.
Ce qui ne changeait pas, c’était de se retrouver dans la fraîcheur du petit matin alors que les lumières bleues des gyrophares éclaboussaient les environs. Un lieutenant, que l’on appelait maintenant préposé à l’Ordre et à la Sécurité, soit POS, vint vers l’ex-commissaire avec une mine défaite. C’était une nouvelle recrue – promotion Française des Jeux, les candidats à la fonction publique étant tirés au sort à partir d’une liste homologuée Parti Moral. Cette méthode permettait à chacun d’accéder à un emploi sans s’encombrer d’inutiles études préliminaires, et aussi de faciliter les ayants droit. Le POS apprenait sur le tas et sa promotion dépendait du mérite que ses supérieurs voudraient bien lui accorder. Le jeunot qui se trouvait là, ce matin, sur les lieux du crime, n’avait été confronté aux cadavres que par le truchement de la télé. L’immersion dans la réalité l’avait remué. Il y avait des traces de vomi sur ses chaussures qu’il s’était donné la peine de cirer. Le Superviseur le salua, car il savait y faire avec les subordonnés. Il avait la réputation d’être proche de ses troupes et armé d’une sévérité de bon aloi. Sévère mais juste. Comme un bon père de famille.
— Alors, Djamel, dit-il de sa grosse voix, une sale affaire, je crois ?
— Oui, il y a du sang partout.
— Eh oui, mon petit Djamel, toujours le sang ! L’être humain en est gorgé. Il suffit de faire une petite encoche sur sa peau et le voilà qui apparaît et se met à couler.
Le jeune homme n’avait plus de petit déjeuner dans l’estomac, sinon il y serait allé d’une petite pinte sur le trottoir.
— Vous verrez, dit gentiment le superviseur, vous vous habituerez.
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