Un tour sur le bolide

Ahh Stephen King… toujours aussi difficile d'avoir un avis concis en sortant de ses bouquins. Mais je dois dire que je n'ai pas boudé mon plaisir même si encore une fois, je suis un peu restée sur ma faim.

L'auteur écrit dans sa préface qu'à travers cette histoire de fantôme, il essayait de retranscrire les sentiments qu'il éprouvait lorsque sa mère était sur le point de mourir. Aussi maigre que soit le compliment face à cette épreuve indicible, je dois dire qu'il y est parvenu avec brio. En partant d'un postulat simple, il parvient à nous engouffrer dans une atmosphère oppressante tout en suscitant une certaine réflexion chez ses lecteurs. Ça serait mentir que de vous dire que je ne cessais de me demander ce que j'aurais fait dans la situation d'Alan. Je ressentais toute la torture qu'il éprouvait face à ce choix impossible – que je ne vous divulguerai pas pour ne pas gâcher la découverte – l'idée peut paraitre basique, mais combiné à cette ambiance glauque et glaçante au possible, il est difficile d'y rester insensible. La pointe de fantastique disséminée à des moments clés créait le doute en Alan, mais aussi en nous. Est-ce réel ou au contraire, est-ce un mécanisme mental qu'Alan s'est créé pour se préparer à l'inexorable ? Toutes ces interrogations m'ont plongée dans une soif insatiable de connaitre le fin mot de tout ceci, c'est donc très addictif.
Bien que court, le récit offre une construction des personnages réussite, et les liens qui unissent Alan et sa mère sont très bien développés. Certains souvenirs de notre protagoniste viennent renforcer ce lien sans que ça n'alourdisse pour autant le texte, il y a juste ce qu'il faut pour que l'on puisse facilement s'attacher à eux ou s'y identifier. En si peu de pages, parvenir à créer des personnages aussi réalistes témoigne encore une fois du talent de King.

Mais comme souvent avec les nouvelles, je suis restée sur ma faim, j'aurais voulu que les idées soient exploitées plus en profondeur, que tout soit plus poussif. L'histoire est passée bien trop rapidement à mon goût. de plus, j'avoue ne pas être adepte des fins ouvertes, je préfère avoir la certitude de ce que l'auteur a voulu nous passer comme message, et ce n'est pas le cas ici. Sur ce point, je suis donc un peu mitigée.

Néanmoins, mon ressenti global reste positif, j'ai passé un bon moment d'effroi aux côtés d'Alan et de ces étranges conducteurs. Finalement, n'est-ce pas la métaphore de ce voyage que nous faisons tous sur ce bolide mortel qu'est la vie ?

attendre, bien décidé à rentrer chez lui avant la fin de journée. Hélas, avec sa voiture en panne, sa seule possibilité pour traverser l'état est l'autostop. Et c'est bien connu, on peut faire de bien vilaines rencontres sur la route, la nuit. D'une vieille Dodge bringuebalante à une Mustang dont l'habitacle recèle des odeurs déplaisantes, Alan est confronté à un dilemme terrifiant. « Qui monte dans le Bolid' et qui reste à terre. Toi ou ta mère. » (p. 55)

Quatre-vingt pages de terreur pure ! du concentré de Stephen King ! Et toujours, derrière l'horreur, la famille et la tendresse. Parce que même s'il concocte des histoires effrayantes, notre King est un bon gars. Toutefois, si je faisais du stop et qu'il devait s'arrêter, je doute que je monterais en voiture avec lui…

Ce qui m'impressionne souvent avec les bouquins de King, c'est leur taille... c'est toujours de bonnes pavasses, et je dois avouer que ça me décourage un peu... Mais ici, c'est du 100 pages à tout casser !! Je me dis que c'est tout ou rien avec lui. Je sais bien que c'est une nouvelle, alors qui dit nouvelle, dit histoire condensée au maximum ! Mais ça ne veut surtout pas dire moins bon et moins prenant !

Ici, on suit l'histoire d'un jeune de 21 ans, étudiant à l'Université du Maine, qui reçoit un appel d'une voisine de sa mère qui lui annonce que cette dernière a fait une attaque et qu'elle repose à l'hôpital. Guidé par l'envie d'être près de sa mère, il décide de faire en stop les kilomètres qui les séparent. Il croisera sur sa route des personnages bien étranges, comme venus d'un autre monde. Réalité ou cauchemar ? le lecteur tournera les pages à une vitesse folle pour le savoir...

En peu de pages, King a réussi à créer un climat de terreur. On embarque dans cette histoire comme le personnage principal embarque dans la voiture d'un étranger en particulier. le suspense est à son comble, d'autant plus qu'il devra faire un choix, très difficile... Un bon très de King... mêlant à la perfection le fantastique et un petit côté gore... Mais ce qui sort surtout, c'est tout l'amour qu'on porte à une mère... Bref, ne boudez pas votre plaisir si ce texte vous tombe entre les mains...

Petite nouvelle en réédition wiz (Albin Michel jeunesse).

De quoi ça parle ? « Et si vous deviez choisir entre votre vie et celle de votre mère ? Est-il seulement possible d'envisager une telle réponse ? Face à la mort, chacun se révèle...
Nouvelle diabolique, brève mais efficace, "Un tour sur le bolide' laisse peu de répit au lecteur. L'atmosphère dramatique est posée dès le départ quand Alan Parker apprend que sa mère, dont la santé est déjà fragile, a fait une attaque.
Persuadé qu'il n'arrivera jamais à temps pour la revoir une dernière fois, il se laisse emmener en stop par des personnages très étranges. On ne sait jamais quelle est la part entre rêve et réalité, raison et folie.
Stephen King, maître incontesté de l'horreur, joue de la psychologie des personnages avec un savoir-faire bien rodé. On suffoque avec Alan, on tremble, on transpire et on aimerait bien descendre du bolide'...
Publiée sur Internet au printemps 2000, cette nouvelle de Stephen King a connu un premier succès en version numérique. Elle connaît en quelque sorte une deuxième vie de papier avec cette édition inédite.»
J'aime beaucoup ces éditions de Stephen King qui offrent une deuxième vie à certaines histoires de King, notamment des nouvelles !
Celle-ci est particulièrement courte, 100 pages et c'est écrit assez gros ! Parfait pour un jour avec peu de temps de lecture.
Ce n'est pas facile de parler d'une histoire aussi courte sans spoiler ou gâcher le plaisir de lecture, je ne vais donc pas trop m'étendre sur le contenu, le résumé suffit et plus tôt parler de mon avis.
Ce que j'aime avec King c'est que peu importe que ses histoires fassent 1500 pages ou 100 il a ce dont de nous captiver de la même manière ! Je ne suis pas une fan de nouvelles en général, mais je lis tous les recueils de king ! Bien sûr il y en a certaines que je n'ai pas aimé, comme ses romans d'ailleurs, quand on lit un auteur depuis 30 ans, il y a forcément quelques petites déceptions 😊
C'était pour moi une relecture car j'avais lu cette nouvelle dans le recueil tout est fatal il y a des années ! J'avoue que je n'en gardais pas vraiment de souvenir, il me semble d'ailleurs qu'il ne fait pas parti de mes recueils préférés de king !
Cette petite histoire se lit très bien, elle est plus tôt sympa mais j'avoue qu'à la fin on reste quand même avec une sensation de trop peu et quelques questions sans réponses. C'est le genre de livre qu'on ouvre pour le lire d'un coup, pour rester dans l'ambiance.

Un agréable moment de lecture, pas ce que S.K fait de mieux très adapté aux éditions wiz qui s'adressent à la jeunesse et qui offre des chouettes supports pour faire découvrir aux plus jeune les histoires du maître de l'épouvante !

Note 8/10

Je n'aime pas me faire peur. C'est pourquoi je ne suis un adepte ni des films d'horreur, ni des thrillers fabriqués juste pour vous glacer le sang. Ma réaction de défense, dans ce cas, est souvent de les prendre au second degré et d'en rigoler (jaune).
Quand je lis les gros pavés de Stephen King, je me trouve pris en otage dans une grande machinerie à laquelle j' ai du mal à adhérer. L'avantage du texte "Un tour sur le Bolid", c'est qu'il est simple et très court. Ainsi je ne gaspille pas mon temps et, surtout, je décèle facilement les ficelles utilisées par l'auteur. Par exemple, à la page 37, il écrit inopinément: « Tout clochait, absolument tout », et puis à la page 41 le narrateur fait un lapsus en disant « funérailles » au lieu de « épousailles », enfin à la page 46 sort la "blague" de la Cadillac à 750 dollars. Après cela, le lecteur est bien préparé pour la grande dérive onirique qui commence au cimetière. Bon, c'est plutôt bien fait mais, de mon point de vue, peu convaincant. Toutefois je note que, en arrière-plan, se dessine peu à peu la relation compliquée entre le narrateur et sa mère, qui sous-tend les délires du fils.
Je considère cette brève lecture comme une expérience qui me permet de mieux décrypter l'habileté de S. King pour nous mettre en émoi.