Tout le monde connait au moins le titre de ce polar, devenu classique de romans policiers et adapté plusieurs fois au cinéma.
Pour les distraits, l'intrigue tourne autour de la résolution d'une agression commise dans une chambre fermée. le sujet en lui-même est presque devenu un classique des énigmes.
Si on se contente de lire ce roman avec nos yeux de lecteurs du 21e siècle, habitués aux thrillers modernes, aux policiers équipés des dernières technologies, aux intrigues à rebondissements successifs... on ne peut que trouver ce premier roman mettant en scène Rouletabille un peu désuet.
Maintenant, si on se place dans l'époque, tout début du 20e siècle et qu'on se rappelle que le roman est paru sous forme de feuilleton en 12 épisodes, on ne peut que saluer la performance.
Bien sûr qu'il y a des répétions, le genre feuilleton oblige à cela, pour que chacun se remette en mémoire, par quelques mots, l'intrigue dont il doit reprendre le fil. de même, les moments de "suspens", où un chapitre s'arrête au milieu d'un moment important, ou quand Rouletabille tergiverse, encore et encore, à raconter ce qu'il sait... c'est parfait quand on doit faire patienter le lecteur et s'assurer qu'il achète bien la suite. Alors qu'avec nos habitudes de lecture actuelles, on peut trouver cela trop lent, ou que ça fait beaucoup d'esbrouffe pour pas grand chose.
Première rencontre donc entre Rouletabille et ses lecteurs. Je dois avouer que je ne suis pas parvenue à le trouver sympathique. Je l'ai trouvé trop arrogant et sûr de lui. le fait que l'auteur ait mis toute la lumière sur ce jeune reporter au détriment de la construction des personnages secondaires n'est sans doute pas étranger à mon agacement.
Du côté de l'intrigue, j'ai apprécié le fait que tout se dénoue grâce uniquement à la raison, par son bon bout comme dirait l'autre. Généralement, la facilité fait souvent intervenir un peu de surnaturel pour expliquer ce qui parait inexplicable. Et bien, pas ici, ce qui est à souligner, qu'on adhère ou pas à la construction en soi du mystère.
Ce fut donc pour moi une rencontre en demi-teinte avec ce personnage mais j'ai vraiment bien apprécié l'approche de
Gaston Leroux, surtout dans son contexte. Je vais donc partir sur les traces de la femme en noir...