AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782234079649
198 pages
Stock (01/02/2017)
3.85/5   13 notes
Résumé :
« Cet essai est né d'une impatience, d'une colère même. Depuis bientôt quarante-cinq ans, les besoins fondamentaux de l'être humain sont non seulement méprisés mais disqualifiés, diabolisés par l'idéologie progressiste. Le besoin de racines, d'identité nationale, de frontière, le besoin d'un passé et d'une histoire : toutes ces constantes anthropologiques sont traitées par les idéologues contemporains comme de la frilosité, de la crispation sur soi, comme un repli i... >Voir plus
Que lire après Le crépuscule des idoles progressistes Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Un excellent ouvrage qui présente, de manière très documentée et dans un langage on ne peut plus clair, les dérives idéologiques de notre société qui constituent autant de facteurs gommant notre identité nationale pour la conduire dans un univers de plus en plus orwellien. Mécanisme implacable déployé par des politiques s'attachant à détruire la capacité de raisonnement individuelle afin de transformer définitivement les citoyens en machines à énoncer des principes assis sur du "ven"t ou à répéter, voire reformuler, des idées qui leur ont été enseignées et dont ils n'ont pas saisi l'essence faute d'une capacité d'analyse suffisante.
Cet ouvrage, qui m'a enthousiasmé, reste néanmoins angoissant du fait de l'avenir qui se dessine pour le peuple français. Peuple qui oublie qui il est. Soumis à une plaie qui risque d'entrainer sa perte si le réveil du Peuple ne s'opère pas.
La démonstration de Bérénice LEVET est très bien présentée car parfois exprimée de façons différentes afin de permettre à chacun de parfaitement saisir la réalité des problématiques existantes et de discerner très clairement la ou les solutions possibles.
La quinte essence du conservatisme est posée de manière on ne peut plus claire et apporte ainsi la preuve de l'intérêt de cette position intellectuelle tant décrié en France alors qu'il est parfaitement assumé et reconnu dans d'autres Etats.
A lire d'urgence face à ce que la France tend à devenir sous les assauts des "progressistes" qui se condamnent eux-même à la plus triste des fins sur un terrain où ils sèment des graines empoisonnées : "Les idoles des progressistes – l'ouverture à l'autre , le culte de la diversité , l'affranchissement à l'égard du cadre national , historique , le culte des différences , la fraternité universelle … – se brisent sous leurs yeux mais ils en entretiennent le culte . « Je l'ai mis au point où il peut tout voir sans rien croire » , dit Tartuffe d'Orgon . Cela vaut pour nos progressistes . Même les morts des attentats islamistes ne parviennent pas à les réveiller de leur sommeil dogmatique.".
Commenter  J’apprécie          60
Bérénice Levet nous livre dans son essai un état des lieux de la situation française, héritée de l'ère post Mai 68. Parmi les conceptions dans l'air du temps de ces quarante dernières années, nous pouvons citer :

- Une anthropologie selon laquelle l'homme ne devient réellement libre que lorsqu'il s'est affranchi de toute identification et de tout devoir de leg et de transmission.
- Un programme politique désireux de ne plus opposer aucune exigence d'intégration au motif d'être le plus inclusif possible, notamment vis-à-vis des populations d'origine immigrées. le "vivre-ensemble" et le modèle multiculturel anglo-saxon tend à être imposé à la France d'en bas par le haut.
- Un système éducatif versant dans le formalisme pédagogique, et organisé au service d'une atomisation de la mémoire commune en brouillant les pistes - chronologiques notamment - de l'histoire.

Cet essai est le témoignage d'une génération : celle des quarantenaires d'aujourd'hui qui, à l'image de l'auteur, ont effectivement connu et expérimenté l'acculturation en creux qui est décrite. Est-il normal de quitter son année de philo sans n'avoir rien compris des enjeux auxquels répondent les philosophes des diverses époques ? Est-il normal d'avoir suivi des cours d'histoire sans qu'à aucun moment, la chronologie n'ait été explicitée pour comprendre le contexte des périodes décrites ? Est-il normal de baisser lentement mais sûrement les niveaux d'exigences en terme de maîtrise des savoir basiques, dans le seul soucis d'afficher des taux de réussite au Baccalauréat qui ne signifient plus rien ?

Bérénice Levet nous expose son analyse avec beaucoup de référence et d'érudition, c'est un des grands mérites de cet essai. Hanna Arendt, Simone Weil, Marc Bloch ; sont souvent cités. On reconnaît là les auteurs fétiches de la galaxie Finkielkraut, à qui elle se réfère également de façon récurrente.

Le seul bémol que j'aurais à exprimer est relatif à la longueur de l'essai, en tant que partisan d'analyses plus ramassées, mais cela fera le bonheur de ceux qui apprécient le côté magistral de la démonstration. C'est un essai de qualité.

Commenter  J’apprécie          30


critiques presse (1)
LaLibreBelgique
23 février 2017
Une violente charge contre les intellectuels progressistes, accusés de démission et de permissivité outrancière dans la défense du cahier des charges scolaire en France.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Loin d'avoir débouché sur l'orgie créatrice promise par ses promoteurs, l'idéologie de la non-transmission a engendré des êtres déliés assurément mais non pas libres, sensibilisés à tout mais attachés et fidèles à rien, condamnés à vivre à la surface d'eux-mêmes, privés de cette intériorité qui définit le sujet et permet de n'être pas ballottés à tous les vents, hors sol et sans épaisseur temporelle, incarcérés dans la prison du présent, voués par conséquent à un conformisme de pensée et comportement confondant, soumis fatalement à la tyrannie de l'opinion, pensant comme ON pense, sentant comme ON sent, jugeant comme ON juge, désarmés spirituellement, intellectuellement, dépossédés de la langue - cet instrument d'émancipation par excellence.
Commenter  J’apprécie          140
Et le philosophe de poser la question qui jamais plus n’affleure, semble-t-il, à l’esprit d’un progressiste : « Qui détient l’assurance que, là où s’affaisse une tradition ou qu’on prononce sa fin, une création prend figure ? » La réponse lui a été apportée : la tradition s’est éboulée et c’est le vide qui s’est installé. Le progressisme a tourné au nihilisme, au sens où c’est le néant qui est venu s’asseoir en face de nous.
Commenter  J’apprécie          150
« La colombe légère, qui, dans son libre vol, fend l’air dont elle sent la résistance, pourrait s’imaginer qu’elle volerait bien mieux encore dans le vide. » Sauf que, dans le vide, nous dit Kant, elle ne volerait pas du tout. Cette résistance qu’elle ressent et appréhende comme un obstacle, un empêchement, est la condition de possibilité de son mouvement, de son déplacement. Faute de « point d’appui », on se condamne à ne faire « aucun chemin », conclut le philosophe. Cette colombe nous ressemble, ou plutôt nous lui ressemblons. Comme elle, nous vivons de l’illusion que les hommes sont et seront d’autant plus libres, d’autant plus créatifs, originaux, d’autant plus eux-mêmes, qu’ils seront délestés de tout héritage. Cette conception de la liberté est au fondement de l’éducation progressiste.
Commenter  J’apprécie          70
"Vivre sans temps mort et jouir sans entraves", cette formule situationniste qui a fait florès en mai 68 scelle l'alliance implicite du libéralisme économique et du gauchisme culturel. (...) Ce que cette gauche dénonce dans le libéralisme, elle le transpose dans le domaine des moeurs, de l'éducation et de la culture. Les pourfendeurs de l'obsolescence des objets programmée par le Grand Capital (ce qui n'a jamais été démontré) ont programmé l'obsolescence de nos manières de vivre, de nos moeurs, des formes qui règlent les relations entre les hommes et les femmes...
Commenter  J’apprécie          100
Michel Foucault est célébré comme le « prophète des radicalités contemporaines », « l’homme de toutes les ruptures », des ruptures sans doute, qui débouchent sur le vide, qui se complaisent dans l’anéantissement. L’effet le plus assuré de sa vaste « archéologie du savoir » est de laisser « assis, dernier compagnon, en face de nous, le néant » (Brecht). On pense non moins à l’entreprise de « déconstruction » de Jacques Derrida, qui n’a d’autre visée que le démantèlement de l’Occident au travers de la traque des discours. Les mots que nous employons ne disent pas les choses, ils les font exister. Le couple féminin/masculin ne dit rien d’une différence des sexes qui serait donnée avec la vie, en tant que nous sommes des êtres incarnés, des êtres de chair, il la fabrique de toutes pièces. Ainsi tout ce que l’Europe a pensé, élaboré sur la dualité sexuelle ne serait que château de cartes qu’il n’y aurait plus qu’à faire tomber, d’autant que cette construction se serait faite, fatalement, selon la règle de la domination des femmes par les hommes.
Commenter  J’apprécie          40

Lire un extrait
Videos de Bérénice Levet (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Bérénice Levet
utter contre les discriminations ? Si elles sont souvent réelles, parfois fantasmées, nous voilà aujourd'hui sommés d'adopter un idiome artificiel jugé conforme aux droits des uns et des autres. Pourquoi ? Afin de manifester notre adhésion sans réserve à la cause sacrée de l'« inclusion ». Or, la langue inclusive cristallise tensions et incompréhensions. Seulement, qui oserait la contester tant elle apparaît relever du progrès ?
Les systèmes autoritaires ont toujours voulu contrôler la parole et l'écriture. L'actualité montre qu'il est urgent de protéger la langue française des assauts qu'elle subit. C'est la conviction des douze écrivains et penseurs de premier plan et de tous bords que réunit ce livre. Ils y analysent et combattent ce phénomène de société paradoxal, défendant ensemble l'universalisme républicain. Un ouvrage salutaire.
Préfacé par Annie Genevard, dirigé par Sami Biasoni, cet ouvrage réunit Mathieu Bock-Côté, Jean-François Braunstein, Jean-Michel Delacomptée, Yana Grinshpun, Nathalie Heinich, Anne-Marie le Pourhiet, Bérénice Levet, Mazarine M. Pingeot, François Rastier, Xavier-Laurent Salvador, Boualem Sansal et Jean Szlamowicz.
+ Lire la suite
autres livres classés : progressismeVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (45) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (5 - essais )

Roland Barthes : "Fragments d'un discours **** "

amoureux
positiviste
philosophique

20 questions
851 lecteurs ont répondu
Thèmes : essai , essai de société , essai philosophique , essai documentCréer un quiz sur ce livre

{* *}