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EAN : 9791032923696
L'Observatoire (12/01/2022)
3.43/5   7 notes
Résumé :
L’écologie a gagné la bataille des esprits, c’est incontestable. Mais telle qu’elle s’incarne aujourd’hui, dans Europe Écologie les Verts, chez Anne Hidalgo ou dans les mouvements associatifs et militants (animaliste, antispéciste, végan, zaddiste), elle est engagée dans une vaste, furieuse et abstraite entreprise de déconstruction de nos sociétés. Plus occupée à « changer les comportements et les mentalités », à convertir les âmes, à remodeler nos imaginaires et no... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Il m'a paru nécessaire de défendre ce livre, non pas pour affirmer que tout ce qui y est écrit est vrai, mais juste pour dire qu'il est digne d'être lu. À chacun ensuite de se faire sa propre opinion.
J'ai en effet été surpris de lire sur Babelio, les anathèmes d'énergumènes qui ne font même pas l'effort de développer une argumentation, mais se bornent à citer des passages de l'ouvrage avec pour seuls commentaires : « Cette femme est folle ! » ; « Mais d'où est-ce qu'elle sort ? »
Ce faisant, ils ne se rendent même pas compte qu'en se comportant ainsi, ils donnent raison à ceux qui préviennent du danger du totalitarisme vert.
Passons à la critique du livre, écrit par une femme de grande culture. Bérénice Levet s'est donné pour objectif de nous décrire l'écologie « telle qu'elle s'incarne chez les Verts et certains socialistes, ou dans les mouvements associatifs et militants » et « la porosité et les alliances avec le féminisme intersectionnel, le décolonialisme, l'islam politique, le « wokisme » ou la « cancel culture »... »
On peut discuter des termes. Faut-il parler de l'écologie ou de l'écologisme qui serait une dérive de la première ? Si Bérénice Levet utilise le premier nom, ce n'est pas par crainte qu'on lui reproche un néologisme, mais parce que selon elle, l'écologie porterait en elle dès l'origine les germes de ce qu'elle est devenue actuellement.
On découvre ainsi au fil de ces pages, une idéologie qui utilise des préoccupations légitimes (protection de l'environnement, nécessité de réduire les gaz à effet de serre…) comme cheval de Troie, pour atteindre d'autres buts. Une idéologie révolutionnaire et prométhéenne, dernier rejeton de « la modernité technicienne et fonctionnelle », stade suprême de l'individualisme libertaire des années 1960 et 1970, ainsi que paradoxalement, d'une forme de consumérisme hédoniste.
Même si on n'est pas obligé d'être d'accord sur tous les points, force est de reconnaître la qualité de l'exposé et des raisonnements.
Dans une troisième partie, hélas beaucoup trop courte, Bérénice Levet commence à esquisser le portrait d'une autre écologie, d'une écologie de l'autolimitation, de la gratitude (du « oui » à la vie dirait Nietzsche), d'une écologie qui n'oppose pas mais allie nature et culture, d'une écologie conservatrice. Ce que d'aucuns appellent l'écologie intégrale.
C'est assez frustrant d'en rester là, cette autre écologie possible mériterait qu'un livre entier lui soit consacré. En attendant, c'est au lecteur d'approfondir la question.
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Il faut d'abord vous dire que ce livre m'a été offert, et que je ne l'aurais sûrement pas acheté de moi même. La quatrième de couverture ne m'aurait pas convaincue. Pour autant, j'ai fini par m'y plonger, et finalement y trouver un intérêt. Je ne me suis pas ralliée à la cause défendue par l'autrice (oh, elle n'aimerait sûrement pas ce mot !), mais j'y ai trouvé des pistes de réflexion intéressantes.
Il faut dire ensuite que cet essai est une attaque en règle contre les militants écologistes en général, membres d'Europe-Ecologie les Verts en particulier, et finalement contre tous les gauchistes, féministes, antiracistes, antispécistes, wokistes, végans, islmo-gauchistes et autres zadistes... ça commence à faire un peu de monde dans le colimateur de cette dame. Restent heureusement les mâles blancs hétéros qu'elle se plaît défendre des attaques indignes dont ils sont la cible. Mme Levet est tellement en colère contre les militants et cadres du parti EELV (plus NUPES), qu'elle finit par les associer aux nazis et autres staliniens, régimes autoritaires voire à la Terreur de 1793. Autant dire qu'avec des discours comme ça, je ne vais pas changer facilement d'avis !
Pour autant, j'ai été intéressée par certaines des réflexions de l'autrice. Des réflexions qui pour l'essentiel sont proches des analyses de Vindana Shiva dont je viens de finir l'ouvrage "Restons vivantes". Mme Levet n'aimerait sans doute pas ce rapprochement... et pourtant. Les raisons principales selon elle, de la destruction du vivant et de notre environnement tiennent de notre rapport à la nature qui ne la prend en considération que comme source de profit et qui ne sait plus voir la beauté en elle. Vindana Shiva ne dit pas autre chose. Cette dernière ajoute la prétention du monde occidental à vouloir guérir le mal par le mal, à savoir toujours courrir après d'autres innovations, d'autres techniques susceptibles de sauver notre planète mais qui ne font finalement qu'accélérer le cours choses. Bérénice Levet va dans le même sens quand elle se désespère de voir pousser les éoliennes dans le paysage français, installées à grand renfort de bétonnisation. L'autrice s'attache à la beauté des paysage, aux racines naturelles des Hommes. Vandana Shiva s'appuie sur le lien entre l'humanité et la nature, lien qui se noue selon elle, par le truchement des femmes et des paysans. Mais le parallèle s'arrête là, car l'autrice indienne met clairement en cause le mode de vie des sociétés occidentales et le capitalisme (que Bérénice Leve ne cite pas une seule fois dans son livre, tout en y faisant pourtant clairement référence), tandis que l'autrice française défend les racines et l'histoire de l'occident, sa perception de la culture et du beau, de l'esthétique des paysages et d'une culture classique, élitiste et conservatrice.
Alors que la première partie du livre est très politique, agressive et manque sérieusement de finesse, la seconde est très riche et intéressante. L'autrice mobilise ses compétences et sa passion pour la philosophie pour emporter son lecteur. La troisième et dernière partie de cet essai, "Une autre écologie est possible", qui promettait d'apporter des solutions alternatives, m'a terriblement déçue. J'aurais aimé que l'autrice aille plus loin et qu'elle ouvre des voies plus concrètes. Or elle s'en tient à la question de l'esthétique et de l'éducation à la culture classique... Je ne suis pas certaine que cela suffise à rapprocher l'Humanité de la terre et de la nature.
En synthèse, je dirais que c'est un livre intéressant, qui pose des questions et pointent des dysfonctionnements majeurs, mais qui manque terrriblement de nuances et trop malhonnête à certains égards pour convaincre vraiment. C'est dommage : il n'y a, je pense, aucun intérêt à chercher à convaincre des lecteurs convaincus. Mépriser ainsi ceux qui pensent différemment s'apparente selon moi à la posture autoritaire et totalitaire dont elle accuse ses adversaires. Et c'est ainsi manquer l'objectif du débat démocratique.
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L'auteur démonte toutes les crapuleries de la religion écologiste de nos belles âmes petites bourgeoises citadines qui ne sauraient distinguer le blé de l'orge ni les tenants du véganisme un porc d'un veau. Toute la cohorte des obscurantistes verts relayée par les journaleux ignares, analphabètes ou simplement de mauvaise fois conjugue la cancel culture (facile quand on ne dispose d'aucune), féminisme psychotique, wokisme et autres fariboles enseignés dans nos universités, avec l'islam pour pimenter le tout. Poutine n'a pas tort, sur ce point, quand il parle de décadence de l'Occident. Il lui suffit d'attendre, pas la peine d'envahir, l'Occident se suicide, un peu de patience Vladimir.
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Brûlot anti-woke, cet essai parle finalement assez peu d'écologie puisqu'il parle des "verts" ce qui n'est pas la même chose, loin s'en faut.
L'auteure démontre que loin de vouloirs "sauver la planète" les verts entendent bien plus faire table rase du passé. Un passé jugé rétrograde voire facshiste.
l'ensemble de l'ouvrage est bien sourcé, la thèse est bien étayée soutenue par de nombreuses citations très pertinentes et placé au bon endroit. Néanmoins, j'ai trouvé le style assez lourd, hormis les citations, je n'ai pas pris de plaisirs à la lecture ce qui pour un essai n'est finalement pas rédhibitoire.
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Un livre intéressant à lire. Je ne suis pas en accord avec tout ce qu'elle dit à propos de sa défense du christianisme, car ce genre de religions reste pour moi un fléau plus que quelque chose à considérer, mais sa critique de l'écologie extrémiste et de ses dérives est on ne peut plus pertinente.
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Qu'on me permette une incise sur l'usage de ce mot de résilience, dont les écologistes n'ont pas, hélas, l'exclusivité. La fortune et le prestige de cette notion sont un signe des temps et un très mauvais signe. La vie morale est devenue affaire de technique et de psychiatres. Initialement, le mot de résilience appartenait au champ lexical de la mécanique et désignait " la résistance d'un matériau à absorber une énergie ou un choc sans se déformer". Les sciences de l'écologie se l'approprient dans les années 1970 pour décrire la capacité des vivants, animaux ou végétaux, à renaître après avoir quasiment disparu dès lors que les conditions leur redeviennent propices. [...] N'avions-nous pas des mots, et des mots eux-mêmes vaillants, énergiques, fougueux, pour louer la capacité de vaincre l'adversité, de ne pas se laisser abattre, de ne pas se décourager? Qu'est-ce que la force d'âme, le panache sinon la capacité d'affronter des forces contraires et de se relever?
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La civilisation n'est pas venue briser quelque harmonie préétablie entre l'homme et la nature. La sagesse de l'élevage et de l'agriculture traditionnels n'est pas de ne pas "commander" à la nature, mais de lui commander en lui obéissant, en se montrant attentif à ce qu'elle est, à son rythme.
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" Avant, le vent, c'était juste du vent. D'ici à 2030, EDF va encore doubler sa capacité de production d'énergies renouvelables. " Pouvait-on rêver plus bel aveu ! Enfin, confessait le producteur et d'électricité, grâce à la transition énergétique, le vent servira-t-il à quelque chose ! Enfin, pourra-t-il justifier de son existence ! Enfin, ce fripon qui ne servait à rien sinon à retrousser les robes des femmes, pourra rendre raison de son être ! Après le Rhin, « fourniseur de pression hydraulique», voici le vent, « fournisseur d'électricité». À la faveur de cette campagne publicitaire, l'éolien jetait le masque. L'écologie ou la continuation de l'esprit de la modernité, de cet esprit qui a présidé à l'épuisement des ressources, ce que, autrement dit, Heidegger appelle l'arraisonnement.
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Loin de rendre sa légitimité anthropologique au besoin d’enracinement, d’inscription dans un lieu et dans une histoire, qui se fait entendre aujourd’hui en France comme dans l’ensemble des pays occidentaux, l’écologie telle qu’elle s’incarne dans l’écologie militante et politique — Europe Écologie-Les Verts et leurs satellites socialistes — travaillent à extirper le peu de racines qui ancraient encore la France dans une histoire, dans un passé. Et pourtant, le réenracinement — qui n’est pas l’enkystement — est le plus sûr adjuvant à la restauration d’une terre viable. Nous sommes dans un entre-deux : plutôt que de nous abandonner à des chimères, repartons des réalités humaines concrètes.
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La rhétorique victimaire, et encore plus la surenchère victimaire, présente en outre une formidable vertu: elle autorise les demandes les plus exorbitantes. Le discours victimaire broché sur l'esprit de repentance qui nous tyrannise depuis les années 1980, produit tous ses effets; nos élites, politiques, culturelles, économiques sont pleinement acquises à l'idée que l'Occident, et singulièrement la France, auraient commis de telles fautes et de telles erreurs que les "victimes" seraient autorisées à tirer des traites sans fin sur le capital occidental et en l'occurrence français. Sans oublier qu'il est doux de se croire victime quand on n'est que vide et ennuyé, pour paraphraser Musset.
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Vidéo de Bérénice Levet
utter contre les discriminations ? Si elles sont souvent réelles, parfois fantasmées, nous voilà aujourd'hui sommés d'adopter un idiome artificiel jugé conforme aux droits des uns et des autres. Pourquoi ? Afin de manifester notre adhésion sans réserve à la cause sacrée de l'« inclusion ». Or, la langue inclusive cristallise tensions et incompréhensions. Seulement, qui oserait la contester tant elle apparaît relever du progrès ?
Les systèmes autoritaires ont toujours voulu contrôler la parole et l'écriture. L'actualité montre qu'il est urgent de protéger la langue française des assauts qu'elle subit. C'est la conviction des douze écrivains et penseurs de premier plan et de tous bords que réunit ce livre. Ils y analysent et combattent ce phénomène de société paradoxal, défendant ensemble l'universalisme républicain. Un ouvrage salutaire.
Préfacé par Annie Genevard, dirigé par Sami Biasoni, cet ouvrage réunit Mathieu Bock-Côté, Jean-François Braunstein, Jean-Michel Delacomptée, Yana Grinshpun, Nathalie Heinich, Anne-Marie le Pourhiet, Bérénice Levet, Mazarine M. Pingeot, François Rastier, Xavier-Laurent Salvador, Boualem Sansal et Jean Szlamowicz.
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