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4,11

sur 839 notes
« Pour l'homme, ce n'est pas bon d'être seul. Je vais lui faire une aide qui lui convienne parfaitement. » (Genèse 2.18)
Une première de couverture assez explicite de GF avec un homme ou un moine défroqué très peu vêtu précipité, semble-t-il, dans les abîmes du mal. Une oeuvre très kitsch à l'époque mais qui a aujourd'hui un charme délicieusement désuet qui rappelle celui hispanique de Cervantès.
Une excellente présentation de Laurent Bury nous apprend que cette version de Léon de Wailly est très proche de la version originale de Lewis parue 1796 avant l'autocensure sous la pression de censeurs. «Le Moine» entre dans la catégorie du roman gothique initié par Horace Walpole, un coté sombre de la littérature de divertissement au « siècle des Lumières »
Un livre qui serait fortement inspiré des «Mystères du château d'Udolphe (1794)» d'Ann Radcliffe et qui connu un tel succès qu'il inspira Victor Hugo pour Notre-Dame de Paris (1831): l' archidiacre Frollo à des ressemblances certaines avec Ambrosio. Il subjugua des écrivains comme Breton et Artaud. Bref un best-seller intemporel.

La nuit promet d'être belle
Car voici qu'au fond du ciel
Apparaît la lune rousse
Saisi d'une sainte frousse
Tout le commun des mortels
Croit voir le diable à ses trousses...*

Beaucoup d'aimable grandiloquence avec des discussions au ton compassé, d'échanges de mots bleus et monologues amoureux interminables pour en arriver à la tentation du démon. Joutes verbales entre femmes et hommes pour la partie affectivité
Pour l'animation, un peu de capes et d'épées et d'«auberge rouge» pour asseoir ce mélodrame horrifique, sabbats démoniaques dans les souterrains de la maison de Dieu. Un soupçon mais édulcoré d' érotisme à la Siffredi , viol, inceste, parricide et matricide, infanticide, lynchage, «nonnicide» bref «la totale» et de l'inédit, voire du «trash» pour l'époque.
«Quand on n'a que l'amour...»
Pour les personnages, des Hauts en couleur. Mathilda La démone qui enchaîne l'ange déchu, «fait entrer Ambrosio en enfer par la porte du paradis» comme disait Saint Cyprien, deux meurtrières par amour et dépit doña Rodolfa La baronne Lindenberg et Beatriz de Las Cisternas: la nonne sanglante, Sainte-Agathe une fouettarde Dame abbesse. Une charge mentale très prégnante chez ces femmes de tête, fortes, manipulatrices, parfois perverses mais surtout fatales. Elles rosissent, rougissent, baissent les yeux, mais elles ont une volonté de fer et une résilience à toute épreuve: un régal! Et pourtant elles sont altruistes...
Quelques dégâts collatéraux, il y en faut pour le ventre mou du récit, avec une jouvencelle ingénue mais une seule.
Des personnages atemporels le Grand Mongol, variante peut-être du juif errant et surtout Lucifer en personne.
...Soudain les arbres frissonnent
Car Lucifer en personne
Fait une courte apparition...*
En comparaison de ces personnages forts, les mâles hispaniques sont plutôt énamourés et inconsistants, certes ils guerroient, ils chassent, ils pérorent, ils poétisent mais se font rouler dans la farine par jouvencelle et matrones qui les retournent comme des crêpes: de véritables tendrons ils défaillent, larmoient, s'alitent et dépérissent. On imagine aisément: nausées, vomissements, brûlures d'estomac, diarrhée et douleurs abdominales. «On craignait une phtisie» Horreur!
Ambrosio dans sa foi se découvre une libido insatiable mais peu estomac sans le coaching de Mathilda. Les biens nés Leonardo Don Lorenzo, Don Raymond et Don Christoval passent leur temps à courir après l'Arlésienne. Toutefois ils ont la catharsis facile et tournent la page rapidement: le bonheur n'attend pas.
Lewis donc un grand féministe avant-gardiste. Certes à la ville les femmes n'ont pas ou peu de pouvoir socialement, encore que Mère Sainte-Agathe et Doña Rodolpha ne soient pas à plaindre, mais coté jardin...ça décoiffe! Pensez Mathilda, on l'aime bien celle-là car elle assume, une femme qui fait trembler Lucifer!
Pour la morale, une perversion, en fait un athéisme très avant-gardiste mais à ce stade et pour l'époque, une effroyable impiété par la mise à mal des valeurs de la bible, de l'ordre religieux et par suite du sacré lui-même. Culotté, et même sacrément pour l'époque.
...Car devant tant de problèmes
Et de malentendus
Les dieux et les diables
En sont venus à douter d'eux-mêmes...*
Beaucoup d'horrifique et du très glauque, malsain, morbide on sent que Lewis c'est fait plaisir à en rajouter pour notre plus grand plaisir. Comme livre de chevet c'est parfait et on frissonne sous l'édredon lorsque la lumière est éteinte .Brrrrrr
C'est réussi! Vraiment Bravo.

*Champagne Higelin
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J'ai été immédiatement captivé par les premières pages. L'intrigue fascinante et le style d'écriture envoûtant m'ont vraiment attiré .

Cependant, au fil du récit, j'ai rencontré des longueurs qui ont légèrement émoussé mon enthousiasme initial. Certains passages semblaient s'étirer excessivement, ce qui a entraîné une perte momentanée de mon intérêt. Des développements de personnages trop détaillés on contribué à ces moments où j'ai décroché.

Pourtant, la fin du livre a réussi à raviver l'étincelle de mon intérêt initial. Les intrigues complexes ont trouvé une résolution convaincante, et le destin des personnages a ajouté une dimension tragique à l'histoire. C'est dans ces derniers chapitres que j'ai vraiment compris pourquoi "Le Moine" est souvent considéré comme un classique
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L age d or du roman gothique....noir flamboyant, bavard avec des diatribes interminables...ça sent le souffre, la pénombre, c est habité par les fantasmes refoulés par la morale victorienne.
Cette lecture m'a marqué au fer rouge, par Belzebuth
J adore définitivement by god
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Quel délice…!
Non quel sadisme…! Mon Dieu, je m'égare, le Moine m'est monté à la tête. Ce roman gothique, satanique est sûrement un des musts du romantisme noir, genre très en vogue entre 1750 et 1850. Tout y passe, moine dévoyé, religieux travesti, abbesse cruelle, inceste, jeux sexuels, sévices corporels, viols, satanisme. Pour l'époque, l'auteur a fait fort, la censure aussi d'ailleurs. Mais même aujourd'hui en le lisant, on continue à ressentir un étrange sentiment, mélange de jouissance littéraire pour ces aventures ténébreuses, violentes et érotiques et répulsion pour ce moine sadique, victime de ses fantasmes trop longtemps retenus. D'une modernité incroyable, le roman en évoquant tous les vices humains, nous plongent dans les abysses de l'âme humaine, abordant les ambiguïtés androgynes qui trainent au fond de chacun, renvoyant à toutes les plaisirs interdits, mais souvent fantasmés, tels le libertinage, le travestissement, la bisexualité ou le sadomasochisme. L'auteur avec un génie précoce 20 ans, livre un brûlot maléfique, licencieux et irréligieux au possible, collant bien à son époque où l'église est prise dans la tourmente révolutionnaire et remise en cause par la philosophie des lumières.
Un conseil : méfiez-vous des monastères, surtout la nuit, à moins que vous vouliez jouer les Marquis de Sade ?
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Ceci est une Relecture... puisque j'avais lu ce roman dans les années 90, mais j'ai eu envie de le relire...

Roman censuré à sa sortie, ce fut encore un immense plaisir de relire ce texte et cette histoire incroyablement puissante…
On suit Ambrosio qui est à la limite du saint ; pieux, intraitable, il n'aspire qu'à la prière ; pourtant sa vie bascule (et le roman) dans le gothique avec la perte de son âme…
On parle ici d'église, d'un pays étranger (l'Espagne), de femme, de diable, de torture, de pacte, de viol, de magie noire, d'inceste… tout est imbriqué parfaitement pour troubler le lecteur.. autant qu'Ambrosio.
Car quand il va croiser la route de Mathilde, le saint découvre la luxure et s'y jette à corps perdu.
Vous en dire plus serait vous prier de suivre le chemin pavé de mauvaises intentions, actes révoltants et révulsant…
Pourtant suivre Ambrosio est un délice … quelle plume, quelle force possède ce roman !
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le Moine
Matthew Gregory Lewis (1775-1818)
le Moine, c'est un certain Ambrosio dont on va faire la connaissance au fil des pages de ce roman sulfureux.
« Il y avait à peine cinq minutes que la cloche du couvent sonnait, et déjà la foule se pressait dans l'église des Capucins. »
La motivation de chacun était bien différente : les femmes venaient surtout pour se montrer et les hommes pour voir les femmes ! On pouvait dire que la moitié de Madrid était venue dans l'espoir d'y rencontrer l'autre !
Alors que l'office est sur le point de commencer, deux nouvelles venues en ce lieu font leur apparition : la vieille Léonella bien connue dans la cité et une jeune personne à la tournure élégante et délicate, la taille légère et aérienne telle une hamadryade.
Parmi l'assemblée, Don Lorenzo et Don Cristoval qui, galants hommes qu'ils sont, offrent leur siège aux deux femmes. Lorenzo subjugué par la beauté de la jeune femme engage sans détour la conversation et apprend qu'elle est la nièce de Léonella, estime son âge à quinze ans et découvre un malin sourire sur ses lèvres accompagnant une certaine timidité. Elle s'appelle Antonia et vient de Murcie. Elle est la petite fille du marquis de Las Cisternas.
le prieur Ambrosio attire régulièrement les fidèles tous les jeudis en raison de la qualité de ses sermons. Âgé d'une trentaine d'années, on ne sait d'où il vient car il fut abandonné autrefois à l'entrée du monastère alors qu'il n'était qu'un nourrisson ; véritable anachorète, il vit habituellement dans l'isolement le plus total, hors du monde.
Un peu plus tard, Lorenzo découvre que sa soeur Agnès, qui a prononcé ses voeux pour devenir nonne, entretient une correspondance clandestine avec un certain Raymond de Las Cisternas, marquis parent d'Antonia.
Alors qu'après le sermon Ambrosio a regagné ca cellule, trois petits coups sont frappés à sa porte. C'est le jeune novice Rosario, toujours encapuchonné si bien que personne n'a vraiment jamais vu entièrement son visage. Un personnage mystérieux, solitaire et silencieux le plus souvent, évitant la compagnie des moines, mais recherchant la société du prieur qui est particulièrement indulgent avec lui, charmé par la vivacité de son esprit quand il lui enseigne les différentes sciences. La visite de Rosario a pour but de demander des oraisons pour le rétablissement d'un de ses amis, un certain Vincentio. Il saisit cette occurrence pour se confier à Ambrosio.
Un peu plus tard, tandis que les nonnes viennent à la chapelle se confesser, l'une d'entre elles laisse tomber par mégarde une lettre que voit Ambrosio. Ce message prévient Agnès, la nonne, que son évasion du couvent n'est plus qu'une question d'heures. le marquis Raymond de Las Cisternas est l'auteur du message. Agnès avoue tout à Ambrosio et notamment qu'elle a violé ses voeux de chasteté et sera bientôt mère. Ambrosio doit en référer à la mère supérieure. Alors qu'il rejoint l'ermitage, il aperçoit Rosario en larmes, qui vient lui confier que sa détresse est liée à la mort de sa soeur Mathilde minée par les chagrins au printemps de sa vie. Ambrosio touché par la confiance que lui témoigne Rosario, l'exhorte à poursuivre sa confession. Rosario prie Ambrosio de ne pas l'obliger à quitter le monastère avant que son noviciat soit expiré s'il lui avoue un brûlant secret, ce que promet le prieur. Alors Rosario se jetant au pied du moine dit : « Mon père, je suis une femme ! … Je suis Mathilde, vous êtes celui que j'aime ! »
En une longue confidence, Mathilde avoue son amour inattingible et irrépressible pour le prieur depuis le jour où elle entendit en l'église des Capucins un sermon qui la bouleversa. Face à l'incompréhension et l'inflexibilité d'Ambrosio, elle ne demande que la liberté d'être auprès de lui, n'espérant point inspirer un amour comme le sien. Alors l'inébranlable décision d'Ambrosio de l'exclure quoiqu'il soit sérieusement ébranlé dans ses convictions, conduit Mathilde a une décision extrême. Un passage magnifique de ce roman qui voit s'affronter deux volontés implacables et qui place l'amour au dessus des convenances.
C'est alors que la confusion va gagner Ambrosio dont les pensées et les rêves sont peuplés de Mathilde, et ses désirs non satisfaits suscitent devant lui les images les plus lascives et les plus excitantes. Jugeant qu'il y a infiniment plus de mérite à vaincre la tentation qu'à l'éviter, Ambrosio transige et accorde un délai à Mathilde se réjouissant ainsi de l'occasion qui lui est offerte de prouver la fermeté de sa vertu. Mais il ne savait pas encore que le vice est toujours plus dangereux lorsqu'il se cache derrière le masque de la vertu.
Pendant ce temps, Lorenzo se rend auprès de Raymond de Las Cisternas afin d'avoir des explications sur la relation qui existe entre lui et Agnès. Raymond avoue son amour pour Agnès qu'il a rencontrée lors d'un voyage et qui victime de la jalousie de sa tante s'est retrouvée au couvent. Raymond a tout tenté pour s'échapper avec Agnès. En vain. Avec Lorenzo il fait une demande au pape pour qu'Agnès soit libérée de ses voeux. Ne sera-ce pas trop tard ? Un destin funeste guette Agnès en raison de la faute commise avec Raymond.
Dans le même temps, Lorenzo cherche à obtenir la main d'Antonia. Les échanges avec Elvire, la mère d'Antonia, sont des plus houleux quand celle-ci allègue que la vie lui a appris que le malheur accompagne les alliances inégales. Elvire refuse de confier sa fille à un homme certes amoureux et romanesque mais désargenté.
Quant à Ambrosio, loin d'éprouver des remords, il découvre les joies de l'amour physique avec Mathilde. Mais les premiers transports passés d'une dilection folle et les désirs d'Ambrosio assouvis, la honte remplace le plaisir malgré les propos de Mathilde qui lui rappelle que l'homme n'a pas été créé pour le célibat et que si l'amour était un crime, Dieu ne l'aurait pas fait si doux et si irrésistible. Et la belle impudique a plus d'un tour dans son sac et sait mettre en pratique toutes les inventions de la débauche, tous les raffinements de l'art du plaisir. Et le long jeûne qu'a vécu Ambrosio n'a fait qu'aiguiser son appétit et les excès luxurieux de la nuit font que les amants ne se séparent que lorsque la cloche du monastère sonne matines. Peu à peu le fréquent usage rend le pécher familier, et la possession qui finit par lasser l'homme ne fait qu'accroitre l'affection de Mathilde.
Ambrosio jette alors son dévolu sur la tendre et innocente Antonia. Tous les prétextes sont bons pour rendre visite à la jeune fille dont la mère est souffrante ce qui donne un alibi à Ambrosio pour aller et venir. Habile et d'une éloquence rare, le prieur ne doute pas qu'avec le temps il ne puisse amener Antonia au point désiré. Elvire sa mère a compris le manège et craint qu'en écartant le bandeau de l'ignorance elle ne déchire le voile de l'innocence de sa fille.
C'est là que Mathilde intervient en qualité de confidente puisque l'amour d'Ambrosio ne peut plus lui appartenir, et exhorte le prieur à la suivre dans l'antre de la sorcellerie malgré ses refus répétés qui font dire à Mathilde que ce n'est pas le crime qui retient son bras mais le châtiment, que ce n'est pas le respect de Dieu qui l'arrête mais l'effroi de sa vengeance ! Mathilde remet le rameau magique à Ambrosio qui doit lui ouvrir toute grande la porte d'Antonia. Mais rien ne se passe comme prévu. Elvire surgit au moment crucial…La suite est un scénario machiavélique monté par Ambrosio et Mathilde pour tenter de déshonorer et d'abuser Antonia.
Mais l'Inquisition veille sur les fidèles. Et également le Démon qui va révéler à Ambrosio quelques secrets inimaginables…Et il n'est pas certain que Ambrosio quoique exprimant quelque résipiscence, et sa satanique comparse Mathilde puissent leur échapper.
Ce roman gothique dont l'action se déroule en Espagne au XVIIe siècle fut publié en 1796 et connut un immense succès. Oeuvre de jeunesse de Lewis (1775-1818), il suscita de nombreuses imitations. Les thèmes abordés, viol, inceste, parricide, magie noire, critique du monde religieux, lui valurent d'être censuré. le Moine se situe dans les premiers rangs de l'école satanique grâce à l'ambiance de terreur qui règne tout au long du récit et aussi grâce à la peinture énergique et réaliste des passions dévorantes et irrémissibles qui animent les intervenants.
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Le roman gothique par excellence apparemment mais pour moi le roman de la perversion. Cependant, j'ai adhéré et même pactisé avec ce diable d'Ambrosio et même si l'écriture de Lewis est classique et fluide, elle est incroyable et divinement bien traduit par De Wailly même si certains préfèrent celle d'Artaud.
Ambrosio vend son âme au diable en succombant au désir. le Décalogue en est bafoué tant les cruautés, les mensonges, les vices enflamment les règles célestes.
"Il ne savait pas combien le vent de la popularité est infidèle et qu'il suffit d'un moment pour faire l'objet de la détestation universelle de celui qui, hier, était l'idole de tous."
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Sommet du roman gothique, le moine ne cesse de fasciner les amateurs du genre depuis 200 ans.
Dans l'Espagne du XVIIème siècle, Frère Ambrosio est le plus vertueux des hommes dans tout Madrid. Pourtant, sa vanité en fera la proie idéale du Diable avec lequel il passera un pacte et s'adonnera bientôt à toutes sortes de vices et de débauches.

Avis :
Un roman gothique dans toute sa (terrifiante) splendeur !
Lien : https://delicesdelivres.go.y..
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J'ai adoré ce livre; dès son commencement,je n'ai pu le lâcher. Une véritable critique de l'hypocrisie religieuse, des idolâtries non drôlatiques, des dogmes outranciers sur fond d'amour licencieux et gothique. Une oeuvre très bien écrite qui ne laissera personne indifférent ou tout du moins fera réfléchir tant sur la profondeur de l'Homme et de son état de pécheur que sur les conséquences désastreuses d'actes délétères rien n'ont plus rien de charitables au sein même de ceux qui sont censés pratiquer le pardon et la compassion plus que n'importe qui d'autres.
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Roman phare du style gothique, le Moine en possède toutes les caractéristiques :

Le récit s'installe dans une église, où le charismatique Ambrosio ressemble les foules subjuguées autour de ses célèbres sermons. L'homme est un saint, un modèle pour les fidèles catholiques de l'Espagne du 17è siècle. L'évolution du personnage est typique, la tentation l'atteindra, par les manigances d'une femme sulfureuse et déterminée.
Ne manqueront pas les cryptes, les souterrains, les salles de torture (l'Inquisition n'est pas absente).

L'intrigue est ponctuée de promesses, de pactes, et de tractations occultes qui font la gloire du genre.

Quant à l'image de la femme, elle oscille entre la petite chose fragile et innocente, et la diablesse messagère du malin.

Le fantastique s'invite également dans les lignes, les apparitions fantomatiques et les monstres échappés de l'enfer se disputent la vedette. Les potions diverses apparentées au GHB ou armes de crime ont une efficacité redoutable.


La construction est finalement assez moderne, ou plus exactement la déstructuration temporelle des romans actuel n'est pas un procédé si moderne, puisqu'on le retrouve avec les récits anciens enchâssés dans le roman.

Le roman souffre sans doute de l'usure du temps. Il a cependant le mérite d'avoir été le chef de file de nombreux autres ouvrages dont les romans culte que sont Frankenstein et Dracula.

441 pages Gallimard 4 octobre 1975
Caverne des lecteurs
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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