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Étienne Huser (Traducteur)
EAN : 9782356140272
138 pages
Empreinte Temps Présent (21/05/2010)
4.11/5   70 notes
Résumé :
Par le jeu d'une mise en scène originale, C S Lewis donne la parole à un vieux démon tentateur qui fait part de son expérience à une nouvelle recrue. Screwtape, le démon expérimenté propose à Wormwood, le jeune démon une véritable stratégie de sabordage afin de mettre en péril la foi d'un jeune chrétien.

Ainsi, grâce aux multiples pièges qu'il lui tend, il tente d'entraîner sa victime sur la mauvaise pente. Et pour que la leçon soit complète, Screwta... >Voir plus
Que lire après Tactique du diable : Lettres d'un vétéran de la tentation à un noviceVoir plus
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Une critique de la nature humaine sous l'angle de la morale.

Je m'attendais à un récit, je n'ai trouvé qu'un exposé. Un exposé certes brillant, précis et original par sa forme, mais un exposé quand même.
La faute à moi-même, car après tout le titre et le sous-titre ne trompent pas, contrairement au diable.
Un péché par attente infondée, comme dirait Screwtape le démon qui parle – ou écrit, plutôt – dans ce texte.


La forme est purement épistolaire : un démon expérimenté prodigue ses conseils à son neveu qui « pratique » sur le terrain, le « terrain » n'étant autre que notre bonne vieille Terre !
Il y a une régularité exceptionnelle dans la forme, puisque le texte entier est constitué des 31 lettres du démon Screwtape, chacune tenant sur deux pages.

S'il y a bien échange de lettres, celles du neveu ne sont que succinctement rapportées par l'oncle, ce qui confirme que ce n'est pas le récit ou l'action qui intéresse l'auteur, mais bien la réflexion et le discours.
Et logiquement, l'intrigue est réduite à sa portion congrue. Il existe un fil conducteur, mais on comprend très rapidement que la succession des échanges ne vise qu'à explorer le vaste éventail de la nature humaine. Malgré ses efforts évidents, l'auteur ne parvient pas à estomper l'aspect « traité » du récit.


Plutôt que sur la logique de l'histoire (s'il y en a une), je pense que l'auteur mise tout sur le style et la tonalité pour faire passer l'exposé.
Le style et la tonalité sont d'ailleurs réussis, je trouve. Aussi réguliers que la forme. Screwtape est un donneur de leçons de la vieille école. Fin tacticien et vieux roublard, il prodigue ses conseils (ses directives plutôt) avec l'autoritarisme et le paternalisme qui lui autorise son âge et sa position. Il y a beaucoup d'ironie dans ce style. Un rapport de domination s'établit aussi entre le maître et l'élève.
Est-ce assez pour prendre du plaisir à lire ? Pas pour moi...


Les thèmes traités sont très nombreux et tous ont pour objectif de sonder la nature humaine.
L'originalité ici est double : on explore la morale dans un cadre chrétien, et plus précisément en adoptant le point de vue du diable. « L'Ennemi » est donc Dieu.

« […] commence par te demander quel usage l'Ennemi compte en faire et ensuite fait le contraire. »
Cette consigne du maître à l'élève résume à elle seule le procédé rhétorique, simplissime, appliqué presque à chaque fois.
On pourrait donc penser à une simple antimorale (chrétienne), mais c'est bien plus subtil et intéressant : à travers le démon, l'auteur distingue en effet la figure de Dieu (qu'il juge apparemment très positivement) de sa « mise en oeuvre » par l'institution et les croyants eux-mêmes. Il montre alors la fausseté et les biais dans cette dernière, du pain béni pour le camp du diable !
C'est donc un démon particulièrement malin (pardon pour le pléonasme) que fait parler l'auteur et qui lui permet de disserter sur de très nombreux sujets, avec toujours cette particularité de creuser l'idée répandue, de questionner la morale établie. Ne dit-on pas que le diable se niche dans les détails ?


J'aime beaucoup la figure du diable comme levier rhétorique. J'aime aussi la réflexion lorsqu'elle s'attache à explorer les biais de la pensée.
Mais cette lecture m'a plus ennuyé et fatigué plus qu'autre chose.
Il y a le côté brut, l'aspect « traité » dont j'ai parlé.
Il y surtout un effort intellectuel, rhétorique et logique difficile à soutenir dans la durée. En effet, malgré la rigueur et la précision indéniables de l'auteur, j'ai vraiment peiné à traverser les niveaux emboités qui s'additionnent pour construire la compréhension :
biais dans la pratique religieuse ou dans le jugement moral qu'ont les gens +
point de vue inversé du camp du diable +
ironie récurrente du démon Screwtape
J'ai trouvé l'exercice tellement compliqué que j'ai survolé les dernières lettres, pour « en finir » plus rapidement...
Et puis, avec le recul, les réflexions sont plutôt inégales. Certaines ne sont pas très originales, et d'autres m'ont paru confuses, mais peut-être était-ce moi qui l'étais !

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Le démon Screwtape, tentateur expérimenté, donne des conseils à son neveu Wormwood, jeune débutant qui vient d'être chargé de sa première âme. Il lui écrit une série de lettres, dans lesquelles il détaille à chaque fois un point particulier et quelques angles d'attaque pour faire basculer l'âme dans le camp du patron.

L'idée de base me semblait excellente, je me suis lancé dans la lecture avec enthousiasme. Malheureusement, l'idée du diable sert juste de paravent à Lewis pour critiquer ce qu'il n'aime pas chez ses contemporains sans trop se mouiller lui-même. le résultat est plutôt raté : on se retrouve avec un diable qui exprime du mépris là où il devrait éprouver du contentement à voir son plan fonctionner, et qui fait de plus belles éloges de Dieu que les prêtres. Question crédibilité, c'est faible !

La construction m'a beaucoup rappelé les «Protocoles des sages de Sion» sur beaucoup de points : on crée un ennemi imaginaire, on lui attribue pêle-mêle tous les comportements que l'on apprécie pas sans trop se soucier de la cohérence du propos, on en profite pour railler sans avoir besoin d'avancer d'arguments tous ceux qui «se sont fait grossièrement avoir par l'ennemi», on fait des allusions grosses comme des maisons censées ramener le lecteur (qu'on prend vraiment pour une buse) dans son propre camp. Une fois gratté le vernis du diable qui donne des leçons à son neveu, on se retrouve avec une leçon de catéchisme donnée avec une suffisance qui devient vite insupportable.

Grand espoir, rendu encore plus vif par le temps qu'il m'a fallu pour me procurer un exemplaire du livre, et immense déception.
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Bon alors disons le tout de suite : COUP DE COEUR absolu pour ce livre . Merci infiniment @fred de l'avoir recommandé à notre groupe de lecture spi.

Ce qui m'a le plus frappé dans cette lecture c'est la modernité qu'il s'en dégage! Plusieurs fois je suis allée vérifier la date de publication tant les écrits sont actuels. le livre a été publié en 1942 !

Il y a beaucoup d'humour dans les lettres que cet oncle tentateur aguerri écrit à son neveu qui est,lui, novice en la matière. Beaucoup d'humour mais également énormément de profondeur car, malheureusement, tout est tellement vrai! Ne dit on pas «  le diable se cache dans les détails »? Et celui que Screwtape nomme l'Ennemi a fort à faire avec nous autres pauvres humains si facilement tentés par le malin…

L'une après l'autre les lettres abordent tous les sujets des péchés ou des tentations que nous tend le diable. Les excellents conseils que ce cher oncle prodigue à son apprenti pour nous faire chuter m'ont bien souvent rappelé de mauvaises actions commises ou de bonnes pas commises justement…
D'où des moments de réflexion voire de prise de conscience dans certains cas…

Et cette citation que me semble tellement appropriée après cette lecture :

« Je ne fais pas le bien que je veux et je fais le mal que je ne veux pas «  (Romain 7:19)


Je ne peux que vous encourager vivement à lire ce petit ouvrage écrit par l'auteur des « Chroniques de Narnia » , je suis persuadée que quelque soit notre avancée sur le chemin il peut être bénéfique à tous 🙏🏻
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Sous la forme d'échange épistolaire, CS Lewis nous fait partager le monde de Screwtape, démon expérimenté, et celui de Wormwood sa jeune recrue chargée de tenter un jeune homme fraîchement converti.

Au-delà de l'humour de la situation (l'échange de lettres entre 2 démons sur comment tenter ou comment ne pas tenter les humains), CS Lewis fait preuve d'une grande acuité dans l'analyse de la psychologie, des sentiments ainsi que des travers et détours humains qui émaillent une relation avec Dieu. Cette fine analyse "parlera" sûrement au coeur de certains d'entre nous, lorsqu'on se reconnaît dans certains comportements et/ou situations...
CS Lewis décrit également les raisonnements et tactiques des deux démons, qui prennent appui sur les failles humaines sans arrière-pensée... Très instructif !

Un très bon livre, qu'on lit sans peine et dont on sort rafraîchi et ragaillardit dans sa pensée, comme souvent avec CS Lewis. À lire !
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J'ai eu beaucoup de mal à obtenir un exemplaire de ce livre.

Néanmoins, je ne suis pas déçu. C'est un livre qui se lit avec légèreté, et qui a pour qualité d'illustrer une vision du rapport au bien de manière assez simple et pragmatique.
Le concept est à mon sens assez original.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Now comes the joke. The Enemy [God] described a married couple as "one flesh". He did not lay "a happily married couple" or "a couple who married because they were in love", but you can make the humans ignore that. You can also make them forget that the man they call Paul did not confine it to married couples. Mere copulation, for him, makes "one flesh". You can thus get the humans to accept as rhetorical eulogies of "being in love" what were in fact plain descriptions of the real significance of sexual intercourse. The truth is that wherever a man lies with a woman, there, whether they like it or not, a transcendental relation is set up between them which must be eternally enjoyed or eternally endured.

From the true statement that this transcendental relation was intended to produce, and, if obediently entered into, too often will produce, affection and the family, humans can be made to infer the false belief that the blend of affection, fear, and desire which they call "being in love" is the only thing that makes marriage either happy or holy. The error is easy to produce because "being in love" does very often, in Western Europe, precede marriages which are made in obedience to the Enemy's designs, that is, with the intention of fidelity, fertility and good will; just as religious emotion very often, but not always, attends conversion. In other words, the humans are to be encouraged to regard as the basis for marriage a highly-coloured and distorted version of something the Enemy really promises as its result.

Two advantages follow. In the first place, humans who have not the gift of continence can be deterred from seeking marriage as a solution because they do not find themselves "in love", and, thanks to us, the idea of marrying with any other motive seems to them low and cynical. Yes, they think that. They regard the intention of loyalty to a partnership for mutual help, for the preservation of chastity, and for the transmission of life, as something lower than a storm of emotion. (Don't neglect to make your man think the marriage-service very offensive.) In the second place any sexual infatuation whatever, so long as it intends marriage, will be regarded as "love", and "love" will be held to excuse a man from all the guilt, and to protect him from all the consequences, if marrying a heathen, a fool, or a wanton.
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Il existe un jeu subtil de regards, d'intonations de la voix, de sourires qui permet au commun des mortels de faire savoir à leurs interlocuteurs qu'ils sont du même bord qu'eux. C'est ce genre de trahison que tu dois surtout encourager, parce que l'homme n'en est lui-même pas pleinement conscient. Et lorsqu'il le deviendra, il lui sera quasiment impossible de faire marche arrière.
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Attrape-le au moment où il est vraiment pauvre en esprit et souffle-lui à l'oreille la réflexion flatteuse : "Pardi ! Me voilà devenu humble", et tu verras, presque instantanément, l'orgueil - l'orgueil qu'il tire de son humilité - faire son apparition.
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De son côté, l'Ennemi fera tout en son pouvoir pour rendre concret dans son esprit cet article de foi que ces gens professent tous de leurs lèvres, mais qu'ils arrivent difficilement à accorder avec leurs sentiments, à savoir qu'ils ne se sont pas créés eux-mêmes, que leurs talents leur ont été donnés et qu'ils n'ont pas plus de raison d'en être fiers que de la couleur de leurs cheveux. Mais toujours et par tous les moyens, l'Ennemi cherchera à détourner l'attention de ton protégé de ce genre de problème. Et toi, tu t'efforceras de l'y fixer. Selon l'Ennemi, il ne doit même pas trop penser à ses péchés. Une fois qu'il s'en est repenti, plus vite il s'en détournera, plus grande sera la joie de l'Ennemi.
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Chez les gens cultivés, lors de querelles domestiques, la haine s'exprime généralement par des paroles qui, mises par écrit, paraîtraient anodines (les mots en soi ne sont pas blessants), mais qui par le ton de la voix ou le moment choisi pour les dire font l'effet d'une gifle en plein visage.
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