5 nouvelles différentes.
5 belles plumes .
Quand un e.ami a mentionné ce recueil, la curiosité l'a emporté et je l'ai vite lu car je porte un vif intérêt à l'écriture et aux écrivains. C'est parfois très simple, c'est lumineux, parfois c'est réel, d'autres fois c'est très inventif mais je ne me suis pas ennuyée une seconde en tant que lectrice. de plus, j'admets mon ignorance, je n'avais jamais cherché à comprendre comment nos auteurs débutent.
Je le recommande pour tous les jeunes de quinze-seize ans qui écrivent et que je croise sur le site mais aussi aux lecteurs qui risquent d'apprécier.
En tout cas de nouveaux talents arrivent qui s'ouvriront les portes de nos bibliothèques un jour prochain et c'est tout ce que je peux leur souhaiter.
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Un écrin pour de jolies nouvelles...
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Bien des textes étaient impressionnants. Le point de départ était pourtant difficile, cela dit maintes histoires en sont nées, explorant chacune un univers singulier. Pas deux nouvelles pour se ressembler, c'est dire la force de l'imaginaire de tous ces auteurs.
Serge Joncour, parrain de cette édition.
C'est en ouvrant le livre que tout commença.
Célestin reconnut l'écriture de son frère sur le feuillet qui s'échappa des pages.
C'était une écriture fine et élégante qui contrastait avec la rugosité de ses mains habituées aux outils lourds et aux intempéries.
Les mots simples que lui adressait Honoré résonnaient comme l'adieu d'un homme qui ne reviendrait pas. L'émotion étouffait Célestin et faisait couler ses larmes.
Dans le même temps, il sentit monter une puissance implacable qui couvait au fond de lui, et n'attendait que le moment favorable pour éclater, déroutante et invincible, comme ces grands incendies qui dévorent brutalement les forêts ou les granges en été.
Le monde paysan envoyait rarement ses enfants faire des études supérieures, et malgré l'intervention de l'instituteur venu à la ferme témoigner des capacités exceptionnelles repérées chez ces deux enfants, ce projet n'avait pas abouti. Ici, on avait besoin de main-d’œuvre et, de plus, leur mère ne faisait aucun cas de leur mécanique mentale. C'était une veuve corpulente, accablée par le fardeau de son propre corps et de ses travaux. Elle avait le culte des valeurs établies. Ce qui comptait, c'était l'organisation du travail. Les études à la ville lui paraissaient inutiles, une originalité incongrue qui n'avait pas cours dans sa famille.
Le savoir lui apparaissait comme un bien à partager. Contrairement à l'esprit de sa classe sociale qui ne voyait pas l'intérêt d'instruire, plus que le strict nécessaire, les gens du peuple, il pensait, au contraire, que les richesses contenues dans les livres devaient se répandre comme un bienfait universel. L'humanité y gagnerait sans doute quelque chose de bon. Toute sa vie, John Astruc avait été l'esclave de sa curiosité : il voulait apprendre, savoir et partager. C'était cet appétit qui l'avait lancé dans cette vaste entreprise de distribution de livres aux paysans du Rouergue.
L’image de lune me guida vers les poètes qui l’avaient célébrée dans leurs vers : Quevedo, Lorca et naturellement Borges. Je montai à l’étage supérieur et m’engageai dans une galerie hexagonale, étonnamment sombre, malgré un vaste puits d’aération au centre. Vingt longues étagères, à raison de cinq par côté couvraient quatre des murs. La section réservée aux poètes de langue espagnole était sur ma droite, à côté d’un cabinet minuscule où je pus satisfaire mes besoins fécaux. À la recherche du poème de la lune, je parcourus les dos des livres, alignés verticalement devant moi selon un classement alphabétique par auteur. La calligraphie en relief doré dardait une lueur opportune. Je passai rapidement sur les A : Vicente Aleixandre, Dámaso Alonso, la jeune Martha Asunción Alonso et m’intéressai à la rangée des B : Cristián Berríos, Juana Borrero, Julia de Burgos… Pas de trace de Borges !
Librinova en 1 mot avec Charlotte Allibert et Laure Prételat