: L'histoire.
Une petite fille essaiera de nous raconter son dernier rêve et ça ne sera pas une mince affaire. Il y avait des couleurs, des gens, on ne voit pas leurs visages, il y avait aussi une baleine, de l'eau partout, c'était la fête et la baleine racontait...des histoires...
Bon. N'oubliez pas, jeunes lecteurs, qu'il s'agissait d'un songe, tout y est possible.
Nous verrons notre personnage dans son rêve, oeuvrer activement, à plusieurs endroits, s'amusant seule comme sur un temps solitaire récréatif.
Le pouvoir des mots et la définition des impressions de la petite fille seront importants ici.
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La passoire" est un album surréaliste.
L'auteure et illustratrice Clarisse Lochmamm tentera de nous raconter l'aventure très étrange d'un rêve fraîchement vécu.
Nous ne savons pas totalement quoi en penser à l'issue de sa lecture et pourtant le caractère indéfinissable pourtant si familier du dernier songe, traduit par le texte et son image imprécise finiront par nous interpeller, nous parler.
L'image est pleine de couleurs, elles débordent et se confondent un peu, l'image manque de netteté et de détails, le parti pris semi-abstrait accompagnera la sensation fugace du souvenir qui nous file entre les mots tandis que l'on tentera de le retenir, de le reconstituer. La mémoire sera une vraie...passoire.
Au premier coup d'oeil, la première de couverture est intrigante, difficilement interprétable et il faudra observer la quatrième de couverture pour apercevoir la petite fille qui fera son salto avant à répétition.
C'est doucement fou sans le traiter pour autant sous cet angle. Pour le lecteur, tout ceci sera curieux.
Cette impression ne nous quittera pas, il nous semblera voir, distinguer, comme l'on interprète une peinture abstraite et c'est peut-être la perche qui sera tendue aux jeunes lecteurs, une passerelle vers l'art abstrait.
C'est à découvrir, le texte d'une finesse poétique devrait plaire.
Cet album est le résultat d'un projet créatif d'auteure en résidence avec la Médiathèque Noailles, à Cannes.