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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Amusant de découvrir que ce livre pris pour me détendre en avion ( ce que je déteste) commence par une scène de panique en avion... A part cela on retrouve ici tout le talent de David Lodge. A la fois un roman très drôle sur l'Angleterre et la Californie de la fin des années soixante. David Lodge s'en donne à coeur joie dans la satire de l'un et l'autre monde et ses personnages sont très drôles. Entre MLF, contestation étudiante etc..., David Lodge se moque de se qu'il connait le mieux, le monde universitaire. Les personnages féminins sont très réussis. Et puis comme toujours avec lui c'est très brillant sur le fond et la forme puisque l'auteur est un spécialiste de l'art du roman, il jongle avec les formes (articles de journaux, dialogue théâtral, roman épistolaire....). La fin en forme de pied de nez au roman contemporain est particulièrement brillante. Un roman tout à la fois daté par ses thèmes, très années 1970, et toujours très percutant et drôle.
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Qu'est-ce que cela signifie ? A peine fini un livre sur le changement de moi (L'Homme-dé), voilà que je me

plonge dans un roman Changement de décor ! Deux romans des années 70 et deux auteurs anglophones en plus !

Celui-ci au moins est à la fois divertissant, drôle et enrichissant. Sur un rythme alerte, nous découvrons un sujet aussi sérieux que la comparaison des systèmes universitaires anglais et américains des années 70. En effet, Morris Zapp l'Américain, spécialiste de Jane Austen quitte son université de Plotinus à Esseph pour un échange de six mois avec l'université de Rummidge en Angleterre. Il laisse en suspens la séparation que demandait son épouse Désirée. Philip Swallow l'Anglais est un universitaire a priori moins brillant. C'est lui qui prendra un poste à Plotinus pendant six mois, laissant le soin à son épouse, Hilary, de s'occuper de leurs enfants. le premier chapitre peut sembler un peu long, les deux protagonistes sont en avion et se dirigent en sens inverse. Déjà, pourtant, une surprise de taille : Morris Zapp réalise soudain que dans son avion, il est le seul homme ! L'explication ne tarde pas : aux Etats-Unis, l'avortement est à cette époque interdit alors qu'il est légal en Angleterre. Toutefois l'expérience des deux protagonistes révèlera ensuite à quel point l'Angleterre est restée traditionnelle et conservatrice alors que les USA sont en perpétuelle ébullition. A la fin du roman, Philip et Hilary, Morris et Désirée se retrouvent en Amérique : il s'agit de décider qui vivra où et avec qui !

La comparaison des deux décors est saisissante :

"Lorsqu'il tirait les rideaux de sa salle de séjour tous les matins, le panorama remplissait tout le cadre de sa baie vitrée comme par l'un de ces tours de force[2] que réservait le Cinérama à ses débuts. Au premier plan, à sa droite et à sa gauche, les maisons et les jardins des professeurs les plus riches d'Euphoria s'accrochaient avec pittoresque aux flancs des collines de Plotinus. Juste en dessous de lui, là où les collines plus basses descendaient en gradins jusqu'aux rives de la Baie, s'étalait le campus avec ses bâtiments blancs et ses allées boisées, son campanile et sa plaza, ses amphithéâtres, ses stades et ses laboratoires, bordé tout autour par les rues rectilignes du centre ville de Plotinus. La Baie remplissait le panorama au milieu, s'étendant à perte de vue de chaque côté ; l'oeil était entraîné naturellement dans un mouvement semi-circulaire qui balayait tout le paysage : il suivait l'Autoroute de la Côte toujours très encombrée, s'écartait et traversait la Baie en suivant le long Pont d'Esseph (seize kilomètres d'un péage à l'autre), avant d'atteindre la masse impressionnante de la ville, avec la ligne sombre des gratte-ciel du centre ville qui se détachaient contre les collines résidentielles toutes blanches, et de là il franchissait la Porte du Pacifique, épousant les courbes gracieuses du pont suspendu de l'Arche d'Argent, pour retomber sur les pentes vertes du Comté de Miranda, célèbre pour ses forêts de séquoias et sa côte spectaculaire. Même très tôt le matin, ce vaste panorama était sillonné par tous les moyens de transports connus – bateaux, yachts, voitures, camions, trains, avions, hélicoptères et hovercrafts – qui se déplaçaient tous en même temps, ce qui rappelait à Philip la couverture somptueusement illustrée d'un livre, Les Merveilles du transport moderne à l'usage des petits garçons, qu'il avait reçu pour son dixième anniversaire.

[...] Morris Zapp était, quant à lui, infiniment moins séduit par sa vue – une longue enfilade de jardinets humides, de cabanes pourrissantes, de linge dégoulinant, d'énormes arbres disgracieux, de toits crasseux, de cheminées d'usines et de flèches d'églises – mais il avait très vite abandonné ce critère lorsqu'il s'était mis à chercher un meublé à Rummidge. On pouvait s'estimer heureux, comme il l'avait très vite compris, si on réussissait à trouver un logement qui voulût bien se maintenir à une température adaptée à l'organisme humain, qui offrît tous les conforts les plus élémentaires de la vie civilisée, et qui ne vous donnât pas envie de vomir au premier coup d'oeil avec les couleurs et les motifs bigarrés de la tapisserie. Il avait envisagé un moment de vivre à l'hôtel, mais les hôtels autour du campus étaient encore pires, aussi invraisemblable que cela puisse paraître, que les maisons privées. Finalement, il avait pris un appartement au dernier étage d'une immense maison ancienne qui appartenait à un médecin irlandais et à sa nombreuse famille."
Lien : http://www.lirelire.net/2020..
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Savoureux et délectable. Quel humour ! Et quelle subtilité dans l'association de la critique à la fiction. Un de ses meilleurs.
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Changement de décor est une histoire de tour de passe-passe, ayant pour ressort narratif le choc des cultures. L'université de Rummidge, située dans les Midlands, et celle de Euphoric State University, au États-Unis, sont jumelées, en raison d'une lubie de leurs architectes respectifs, une reproduction, fort libre, de la célèbre tour de Pise. La version américaine, en pierre blanche, comme on pouvait s'y attendre, est d'une hauteur double à l'originale et sa cousine britannique, hideusement constituée de brique rouge, est moitié moins grande que le monument toscan. En revanche, les deux édifices présentent une belle et impeccable verticalité. En foi de quoi, ces institutions ont mis en place un programme régulier d'échange de professeurs pour une durée de six mois. Si le poste proposé dans l'établissement américain attire les convoitises, en raison du traitement alléchant, de l'intérêt de la mission et du cadre de vie agréable de cette contrée qui évoque San Francisco, celui dévolu au candidat américain, au sein d'une université pas vraiment cotée, dans l'atmosphère on ne peut plus maussade d'une ville qui ressemble furieusement à Birmingham, dans le climat rien moins que paradisiaque du centre de l'Angleterre, ne peut prétendre approcher, de quelque façon que ce soit, l'attrait du job proposé outre-Atlantique. Et pourtant, curieusement, seront-on tenté de dire, un universitaire reconnu, exégète de Jane Austen, se porte candidat, pour la simple raison, que son couple battant de l'aile, sa femme, lassée de ses frasques, lui a intimé l'ordre de prendre la tangente ou c'est le divorce immédiat. Son homologue britannique, Philip Swallow, une nullité en comparaison, pas même titulaire d'un doctorat, gracieux comme un porte manteaux, s'est vu proposé perfidement l'enviable échange, afin de l'éloigner provisoirement, pour proposer à son détriment, une promotion à un jeune collègue, bien plus doué que lui.

Le roman qui se situe en 1969, dans un climat en pleine ébullition, sous la poussée d'une jeunesse revendicatrice, est donc le récit en parallèle de deux personnages dissemblables, aux prises avec les singularités et les particularismes parfois fort déroutants de deux cultures, dont ils ne maîtrisent pas toujours les codes. le résultat est absolument savoureux, d'autant plus que le récit est magistralement conduit, notamment grâce aux variations de technique narrative : récit classique quoique fort singulier et drolatique, échanges épistolaires, coupures de journaux locaux, narration affectant l'aspect d'un film, avec les différentes techniques mises en oeuvre dans le septième art. Complètement sous le charme, me rendant compte, in extremis, que Changement de décor était le premier volet d'une trilogie, dont j'avais, curieusement, par ailleurs, le troisième volume, je me suis précipité en catastrophe c'est mon bouquiniste, absolument ravi de trouver un exemplaire, complètement défraîchi, de la suite, intitulée un Tout petit monde, trop content de poursuivre mon commerce avec ces personnages et leur créateur.
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Si j'ai aimé la plupart des romans de David Lodge que j'ai lus, j'ai vraiment adoré «Changement de décor». Même si on voit venir certaines choses (par exemple, le «quadrille amoureux»), cela ne gâche en rien le plaisir du lecteur. Bien sûr, la ficelle du quadrille amoureux est un peu facile, et ce manque de finesse peut surprendre de la part de Lodge, mais il sait en tirer parti, et malgré l'écueil, crée des situations cocasses découlant de cela.
Le lecteur ne se formalisera pas de cette ficelle prévisible, car David Lodge imagine une multitude d'autres situations inattendues et toujours à propos. Et bien sûr, l'humour (sous diverses formes), domine.

Comment ne pas rire lorsque Philip et Hilary apprennent assez brutalement l'un par l'autre qu'ils sont ou vont être cocus, alors qu'une foule de gens les entend!
Ce que j'appellerai «l'affaire Mélanie» ravira également le lecteur par sa drôlerie. Certains diront que la situation est un peu téléphonée, mais c'est si drôle!
N'oublions pas Philip, comptant sur un vieux livre poussiéreux pour faire son cours... Livre qui arrivera alors qu'il reste un mois de cours, et dans quel état!
[...]
Lire la suite sur:
Lien : http://www.lalivrophile.net/..
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Un des premier textes de David Lodge. Je l'ai dévoré. On y retrouve son humour si caractéristique. Un livre, drôle, enlevé, intelligent. Un très bon moment de lecture.
Lien : http://madimado.com/2012/06/..
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Dans ce roman, David Lodge fait s'entrecroiser les destins de deux professeurs : un américain Morris Zapp, spécialiste de Jane Austen et un anglais Philip Swallow plutôt terne et médiocre. Ils se trouvent dans deux avions qui se croisent au dessus de l'Atlantique car ils doivent rejoindre les postes qu'ils ont échangés dans leurs universités respectives. Zapp est issu d'une brillante université de la côte ouest et Swallow d'une obscure high school des Midlands. Nous sommes dans les années soixante en plein mouvement hippy de lutte contre la guerre au Viet-Nam et les péripéties ne vont pas manquer…
Avec un grand plaisir (en dépit d'un départ assez laborieux), on découvre un procédé littéraire dans lequel les destins se croisent et s'entrecroisent, les partenaires s'échangent les existences sont bouleversées jusqu'au dénouement surprenant car il n'en est pas vraiment un. Lodge fait appel à tous les styles : description romanesque classique, échange de courriers, extraits de journaux et pour finir mini-pièce de théâtre…
L'humour anglais, léger ou plein de dérision est toujours présent et très agréable même s'il n'atteint pas les sommets de son chef d'oeuvre « Thérapie ». Un délicieux témoignage sur ces années de révolution politique, sociale et sexuelle. Avec Lodge, on passe toujours un bon moment !
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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L'échange de 2 professeurs entre 2 universités, l'une en Angleterre, l'autre aux USA et qui se terminera par un échange de vie, chaque professeur prenant la femme de l'autre le tout dans une ambiance cocasse années
60, rébellion étudiante, Vietnam, libération sexuelle... du grand David Lodge y compris dans ses manières d'écrire, correspondance, roman, articles de journaux, scène de théâtre, synopsis de film... toutes les formes d'écriture s'y succèdent.
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C'est génial, absolument génial ! Je connais bien le milieu universitaire (plutôt la fac de sciences, en fait) et tous les travers sont magnifiquement captés. Les outrances de Rummidge, la ville nulle par excellence, et de son opposée bling-bling, sont hilarantes !! Non, franchement, j'ai vraiment ri !!!
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Très drôle et très bien construit. On reconnaît l'exercice de style du professeur de lettres, qui rédige chaque chapitre comme un exercice de style (le roman épistolaire, le narrateur omniscient, le dialogue théâtral...). On espère ne pas reconnaître les vies des profs d'université, entourés d'étudiants/es plus ou moins libérés et plus ou moins politisés de la fin des années 60... Clichés revendiqués sur l'Amérique vs l'Angleterre, humour british féroce, j'adore!
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