Ce tome fait suite à Hulk no more (épisode 10 à 13 et 600) et a été réédité dans Hulk by
Jeph Loeb: The complete collection volume 2. Il contient les épisodes 14 à 18, initialement parus en 2009/2010, tous écrits par
Jeph Loeb. Les épisodes 14 à 17 sont dessinés
Ian Churchill et encrés par
Mark Farmer. L'épisode 18 est dessiné par
Whilce Portacio et encré par
Danny Miki. Il vaut mieux avoir lu les tomes précédents avant de lire celui-ci.
Épisodes 14 à 17 – En mission de surveillance sur le toit d'un immeuble, Domino (Neena Thruman) a peut-être découvert l'identité secrète du Hulk rouge (surnommé Rulk). Celui-ci réagit très violemment, tentant de l'éliminer. Elle est ensevelie sous les décombres d'un immeuble, sans certitude de sa mort. Rulk ne peut pas poursuivre son oeuvre de destruction car le général Ross et Doc Samson (Leonard Samson) interviennent pour le lui interdire.
Rulk doit rassembler une équipe d'individus dotés de superpouvoirs pour la retrouver et la pourchasser. Il enrôle Deadpool (Slade Wilson), Punisher (Frank Castle), Elektra (Elektra Natchios), Thundra et Crimson Dynamo (Boris Vadim). de son côté, Domino a demandé l'aide de X-Force : Wolverine (Logan), Archangel (Warren Worthington), X-23 (Laura Kinney), Warpath (James Proudstar) et Elixir (Joshua Foley).
Épisode 18 – Dans la tradition établie par
Peter David dans l'épisode 87 (février 1993) de la série
X-Factor, c'est au tour de Leonard Samson de bénéficier d'une séance de psychothérapie relevée.
Depuis 2 tomes, le lecteur a bien pris conscience que
Jeph Loeb a bâti son intrigue sur le mystère de l'identité secrète du Hulk rouge, mais aussi qu'il a décidé de prendre tout son temps pour la révéler. En fait, il a introduit ce nouveau Hulk avec l'intention d'organiser des combats contre tous les personnages de l'univers partagé Marvel qui lui passent par la tête jusqu'à la révélation de cette identité. Dit autrement,
Jeph Loeb a créé un nouveau Hulk dans l'idée de pouvoir ainsi mettre en scène des combats à grands coups de poing, jusqu'à ce qu'il se retrouve à bout d'idée et qu'il dévoile le secret, ou jusqu'à ce que son contrat avec Marvel se termine. Loeb a signé pour 24 épisodes, soit 2 ans ; il planifie pour 2 ans de combats.
Le lecteur se trouve conforté dans son sentiment avec cette nouvelle série d'affrontements à grands coups de poing, saupoudrés de déclarations fracassantes de Rulk. La rencontre fortuite de départ entre Rulk et Domino arrive comme un cheveu sur la soupe (même si elle est expliquée par la suite). Les choix des membres de l'équipe de Rulk (qui composera quelques années plus les Thunderbolts) est totalement arbitraire et défie l'entendement. Impossible de croire que le Punisher puisse accepter aussi facilement d'intégrer une telle équipe, même en vue du paiement qui lui est promis. Qu'est-ce que vient faire Crimson Dynamo dans cette histoire ?
Effectivement, Loeb organise de manière artificielle un affrontement sans intérêt entre les 2 équipes juste pour le plaisir de les voir se taper dessus. Ce n'est pas l'irruption d'un nouveau venu dans la famille des Hulks (en plein pendant le combat) qui relance l'intérêt. le lecteur a d'autant plus de mal à s'impliquer dans cet échange d'horions que McGuinness ne dessine pas ces épisodes et qu'il est remplacé par Ian Chruchill. Il constate dès les premières pages que le mot d'ordre imposé à Chruchill est de dessiner à la manière de McGuinness : grosses cases, peu de cases par page, grosses déformations des visages avec des exagérations cartoon, des morphologies improbables mêmes pour des superhéros (les cuisses de Deadpool plus larges que sa tête).
Le lecteur peut comprendre que
Churchill ait choisi d'exagérer des particularités anatomiques pour mieux transcrire le ton du scénario. Toutefois ces représentations finissent par focaliser l'attention du lecteur sur l'artificialité du récit. Ainsi en regardant Hulk rouge agir, le lecteur voit un individu à la tête plus petite que ses poings, aux arcades sourcilières proéminentes de plusieurs centimètres, au visage limité à 3 expressions. L'exagération des capacités physiques est telle que Hulk peut être poignardé en plein coeur qu'il ne ressent aucune gêne physique.
Churchill se révèle incapable de contraster les capacités délirantes des superhéros avec des éléments plus normaux. La représentation des armes du Punisher est gauche et ne réussit pas à convaincre (en particulier son fusil). L'artiste applique des exagérations physiques mêmes aux personnages "simple humain", par exemple les fossettes très marquées d'Elektra.
Pour le dernier épisode,
Jeph Loeb souhaite rendre hommage à
Peter David, en replaçant Leonard Samson dans le rôle du psychologue écoutant les pauvres superhéros névrosés par leurs capacités et leurs différences. le soliloque de Samson est empreint d'acrimonie et d'amertume du début à la fin, à un niveau tel qu'il est difficile de reconnaître le personnage. D'un autre côté, le lecteur apprécie de pouvoir lire autre chose qu'un affrontement primaire.
Whilce Portacio s'applique pour des dessins fignolés (mais avec une faible densité de décor). Par contre il se révèle incapable de dessiner une expression de visage nuancée, ce qui diminue la portée psychologique des propos de Samson.
Ce quatrième tome constitue la confirmation que
Jeph Loeb n'a d'autre ambition que de mettre en scène de gros combat bestiaux, entre des personnages Marvel pouvant se taper dessus et s'infliger des blessures importantes, sans trop en souffrir. Il y a une ou deux bonnes idées (la manière dont Wolverine handicape Rulk par un coup de griffe bien placé), et beaucoup de bruit et de fureur gratuits, qui ne participent pas à la progression de la narration.
Ian Churchill remplit les objectifs qui lui sont assignés : faire du
Ed McGuinness, en apportant une touche personnelle. Malheureusement le résultat perd le côté bon enfant et rentre dedans de McGuinness pour lui substituer un côté primaire et primate faisant ressortir la vacuité du récit.