Dans la forêt (BD)

"Dans la forêt" de Lomig est l'adaptation du roman de Jean Hegland, portant le même titre. Nous y suivons deux soeurs qui vivent dans une maison au coeur de la forêt, dans un monde post-apocalyptique, sans électricité, sans essence, où tout ce qui fait le quotidien vient à manquer. Un retour à la nature qui renforcera la relation entre les soeurs, qui leur permettra d'ouvrir les yeux quant à ce qui est finalement essentiel. Une communion avec la nature.

Dans l'ensemble, à part pour la fin, cette adaptation graphique est assez fidèle dans le déroulement des événements. On perçoit bien l'atmosphère de Jean Hegland, dominée par l'attente et la peur. La forêt est omniprésente, tantôt ennemie, tantôt alliée. La relation entre les soeurs n'est pas négligée, parfois tendue mais souvent fusionnelle.

Il manque quand même pas mal de passages, d'autres sont pauvres en explications ou passent très vite. Roman graphique oblige, je m'y attendais et ce n'est globalement pas dérangeant, sauf pour la fin. Il manque tout l'épisode qui précède le dénouement, relativement important puisqu'il explique à lui seul la décision finale des soeurs. J'ai donc trouvée la fin bien trop vite expédiée, bâclée. Mais c'est le seul point qui m'a réellement déçue.

Quant aux dessins, même si j'aurais préféré des couleurs au gris et blanc, je les ai trouvés très fins, détaillés, réalistes. Quelques nuances de vert et marron auraient pu renforcer l'importance de la forêt, permettant au côté nature-writing d'avoir encore plus d'ampleur. Mais je me suis finalement assez vite habituée à ces tons grisailles, limite sépia, qui renforcent quelque peu l'isolement et la solitude des deux soeurs, tout comme la dimension étrangère au temps qui passe.

J'ai pris plaisir à retrouver Nell et Eva, ces deux soeurs à la personnalité bien différente mais toutes les deux très attachantes. J'apprécie toujours autant leurs rapports avec la nature sauvage, leur nouveau mode de vie, qui leur a certes été imposé mais qui donne quand même à réfléchir.

Je l'aurais certainement apprécié davantage si je n'avais pas déjà lu le roman avant, et récemment en plus, mais c'est tout de même un très beau roman graphique, une chouette adaptation.

Très joli roman graphique sur le thème de l'isolement de deux soeurs dans une forêt à la fois destructrice et salvatrice. Elle a tué le père, mais sauvé les filles qui vont y élire leur demeure.

Le thème est assez dur puisque le monde d'avant s'est écroulé et les filles,
après être passées par des moments de désespoir, vont trouver le chemin de l'espérance.

Les planches sont des plus réussies, particulièrement celles qui mettent en scène les arbres et, quelquefois, l'absence de dialogues favorise l'admiration du dessin et laisse l'esprit du lecteur vagabonder.

Il faut certainement lire le roman pour mieux apprécier cette oeuvre. Je pense que le fait d'avoir visualisé le décor dessiné de la vie des filles peut aider à un bon cheminement dans le roman...

Adaptation du roman éponyme, cet album nous entraîne au fond d'une forêt où deux soeurs orphelines essayent de (sur)vivre tant bien que mal à un monde dévasté par une sinistre combinaison de catastrophes humaines et naturelles.
Réfugiées dans leur chalet en bois, elles affrontent le chagrin de la perte de leurs parents et les dangers qui les entourent. On pense forcément un peu au roman « Sur la route » version féminine et écologique. Plus douce, plus positive cependant. Une reconnexion à la terre semble une lumière au bout du tunnel.
N'ayant pas lu le roman, je suis incapable d'en évaluer la transposition. En revanche, autant j'ai aimé les planches représentant des paysages, qu'ils soient naturels ou urbains, au dessin délicat, raffiné, précis ou à l'état d'esquisse selon les pages, autant j'ai trouvé le traitement des figures humaines assez grossier, pour dire vrai un peu raté.

N'ayant pas lu le roman de Jean Hegland, impossible de dire si l'adaptation est fidèle. En tout cas, aucun doute que cela incitera des lecteurs du livre à basculer vers la bande dessinée. Surtout que Lomig est focalisé sur la nature. On y voit une forêt luxuriante, dense, omniprésente. L'humain n'est-il pas de trop d'ailleurs dans ce paysage? de toute façon, quand il n'y a pas plus ni d'énergie et ni d'eau courante mis à disposition tout part à vaux l'eau. Les deux soeurs vont être dans un cocon à l'abri de la violence urbaine, de la folie, des maladies... On se laisse prendre au jeu de leurs doutes, leurs déceptions, leur colère et leur métamorphose. On apprécie la référence au fait de partir sur la Lune. Les choses seront mieux ailleurs forcément. Elon vise même Mars. N'oublions pas l'humain a besoin de la nature. La réciproque n'est pas vraie. Donc les filles ont trouvé le moyen de faire corps et sens avec ce qui les entourait. Une lecture sympathique et qui montre que la bd écologique a de beaux jours devant elle.
Lien : https://22h05ruedesdames.com..

J'avais déjà lu le roman. et j'avais beaucoup aimé.
Alors le risque avec une adaptation et de ne pas être en phase.
Globalement, j'aime beaucoup l'ambiance de solitude que j'ai pu ressentir dans cette BD. Les représentations de la forêt sont magnifique.
Mais il me manque plein de petits détails qui donnaient du réel à l'histoire. Evidemment tout ne peut pas être mis en image, mais je n'aurais pas fait les mêmes choix.

Bonne découverte avec ce roman graphique dessiné par Lomig. Je n'ai pas encore lu le roman de Jean Hegland (même s'il est dans ma wishlist depuis un moment) mais je suis intriguée de savoir si cette adaptation est fidèle. Ça sera donc une future lecture.

"Dans la forêt" nous conte l'histoire de 2 soeurs vivant seules dans la forêt, à l'écart du reste de la société, du moins ce qu'il en reste. Nous découvrons un monde post-apocalyptique où des sociétés entières et pays se sont effondrés (surpopulation, pollution, diminution des ressources, épidémies, crises économique et politique mondiale). le monde qu'elles connaissait a radicalement changé, et elles doivent s'adapter seules et sans grandes ressources (plus d'électricité, d'essence…) à cette nouvelle façon de vivre, entre la nature qui reprend ses droits et la folie humaine.

Elles sont cependant prêtes à tout pour survivre/vivre, et chacune à un moment donné a ses propres choix de vie à faire. Malgré quelques désaccords, leur complicité est leur force et elle évolue au fil de l'histoire. Il y a d'ailleurs une scène qui m'a plutôt dérangée et dont je n'ai pas spécialement trouvé l'utilité, mais je comprends tout de même le message qui a voulu être passé. J'ai en tout cas apprécié l'évolution psychologique des deux soeurs et leur rapport à la nature sauvage.

Pendant la lecture on alterne entre présent et flashbacks, et on ressent les diverses émotions des personnages : la peur, la solitude, la tristesse, le doute, l'espoir ou encore l'amour. Il est également question de reconstruction, de souvenirs et de futur. de beaux messages sont transmis dans ce récit, mais il y a tout de même des sujets plus difficiles qui sont abordés comme le deuil ou le viol. • La fin, même si elle est plutôt expédiée, m'a suffi. Peut-être que quelques explications et précisions sur le comment de cette apocalypse aurait été un plus, mais au final ça ne m'a pas dérangé à la compréhension de l'histoire.

Pour ce qui est des dessins, ils sont très beaux, détaillés, et retranscrivent parfaitement le texte et l'ambiance du récit. C'est à la fois oppressant, voir anxiogène, et réaliste de par le huis clos (la maison au coeur de la forêt), tout en étant également poétique et réconfortant. Les scènes de danse sont d'ailleurs superbes. J'ai aussi apprécié les planches sans texte qui m'ont permis de m'immerger d'autant plus au coeur du récit. Les traits sont fins et j'ai adoré le choix du noir et blanc.

Malgré que ce soit une histoire au coeur d'un monde à la dérive et à l'agonie, c'était une belle et poétique fable écologique et initiatique. On ne peut cependant pas s'empêcher de penser que c'est possiblement un récit d'anticipation, et c'est donc une histoire qui donne à réfléchir.

C'était donc une bonne lecture pour ma part. Ce n'est pas un coup de coeur mais c'est quand même une belle réussite.

"𝐼𝑙 𝑛𝑒 𝑛𝑜𝑢𝑠 𝑟𝑒𝑠𝑡𝑒 𝑝𝑙𝑢𝑠 𝑞𝑢'𝑎̀ 𝑟𝑒𝑛𝑡𝑟𝑒𝑟 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑎 𝑓𝑜𝑟𝑒̂𝑡 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑑𝑒 𝑏𝑜𝑛."

Cet album est la transposition du roman homonyme (que je n'ai pas lu) en BD. C'est l'histoire de deux soeurs qui se retrouvent coincées dans une maison enfouie dans la forêt suite à des événements qui nous échappent mais qui ont privé la réalité d'électricité et petit à petit de beaucoup d'autres choses. le genre dystopique, n'est pas à proprement parler “mon” genre (même si j'ai adoré 1984, le roman fondateur du genre écrit par George Orwell, pilier de la littérature engagée du XX siècle). La lecture d'oeuvres dystopiques me met souvent mal à l'aise, me faisant réfléchir à “..et si ça arrivait vraiment?” et ainsi ça été le long des pages de ce livre. Une angoisse diffuse avance, monte et se propage fur et à mesure que les beaux dessins de Lomig, chargés de poésie et luminosité se succèdent. L'espoir, la confiance dans une évolution dans la bonne direction, est quand même présente tout au long et si je n'était pas paralysée par la peur de me morfondre, j'aimerais lire l'oeuvre originale pour voir si elle a été bien transposé, car beaucoup de passages ne me semblent pas complètement aboutis, moult aspects mériteraient à mon sens d'être creusés, comme les sentiments, les émotions des deux personnages principaux, trop des choses sont laissées en suspens, flottantes, mais je ne sais pas si c'est là la volonté de Hegland ou la faute de précision de Lomig. Bref, vous l'aurez compris, cette lecture ne m'a pas enthousiasmée, mais n'y voyez là aucun jugement fondé sur l'oeuvre en question, car je vous le répète, je n'aime pas trop me frotter au dystopique.

Nell et Eva : deux soeurs retranchées dans leur maison au milieu de la forêt. Suite à diverses catastrophes, il n'y a plus d'électricité ni de moyens de communication. Ces jeunes femmes vont devoir renouer avec la nature si elles veulent survivre.
 
Bande dessinée post apocalyptique. Les décors sont beaux mais j'ai du mal à accrocher au dessin des personnages. On s'attache pourtant à ces deux femmes en s'interrogeant sur nos propres réactions en pareilles conditions.

Un roman graphique au dessin très lisible, dans un sobre noir et blanc pour restituer un récit âpre et touchant ; en discrète toile de fond, une fin de civilisation occidentale feutrée vue à travers le regard de deux jeunes femmes.
C'est subtil, délicat, touchant ; les deux personnages principaux sont très attachants ; je n'ai pas lu le roman dont cette BD est l'adaptation, mais la qualité scénaristique est bien présente, j'ai totalement été immergé dans cette belle histoire.

Un joli graphisme, tout en simplicité. Que dire de la p.107, magnifique, qui reproduit de façon exacte l'idée de la forêt, enveloppante, inquiétante et protectrice à la fois?

Je ne suis pas adepte de bandes dessinées mais ayant adoré le roman, j'ai voulu mettre en parallèle mes deux lectures. Tout d'abord, la chronologie, dans la BD, est perturbée. Je ne sais pas si je me serais retrouvée facilement si je n'avais pas connu l'histoire. J'ai trouvé que le lien entre les deux soeurs n'était pas assez exploité, comme leur avenir, qui était tout tracé et qui se trouve totalement remis en question. Cela mène à une perte de repères qui peut expliquer certains événements choquants de l'intrigue. Et dans cette BD, l'événement choquant ressort fortement évidemment. Car mis en image et pas suffisamment amené à mon sens. J'ai trouvé la fin trop expéditive: l'arrivée du bébé n'occupe que les dernières pages, alors même que dans le roman, ce nouvel occupant de la forêt perturbe à nouveau l'harmonie retrouvée entre les deux soeurs, remet en jeu une vision de la vie portée sur la transmission de l'essentiel.

Donc en une phrase: la notion de l'élémentaire est formidablement soulignée par le graphisme en noir et blanc aux traits épurés, mais amoindrie par l'intrigue, trop resserrée et dans laquelle il manque trop de choses par rapport au récit.