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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce roman magistral porte les plus belles lignes que j'ai jamais lues sur la liberté.

Au début du XXième siècle aux Etats-Unis, Darell Standing est interné dans un pénitencier et subit en prison, parce qu'il est rebelle de nature, une torture épouvantable qu'aucune loi ne semble interdire :

On l'isole dans un cachot dans lequel on l'enserre jusqu'à l'étouffement dans une camisole qui meurtrit chaque parcelle de son corps. Chaque jour un peu plus à chaque fois qu'il dit "non".

Darell résiste à cette volonté d'anéantir sa personne par l'avilissement monstrueux infligé à son corps en s'en évadant, s'en dissociant, et parvient à vivre en être libre en se projetant mentalement dans différents personnages en butte à des situations extrêmes.

L'exemple qui m'a le plus touchée est cet enfant agenouillé derrière un cercle de caravanes attaquées par des Indiens lors de la conquête du Far West.

Toutes ses autres constructions mentales sont également riches de sens.

Un roman inoubliable!




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Que puis-je ajouter aux déjà nombreuses et élogieuses critiques de ce livre ? Je n'ai quasiment pas pu le lâcher. C'est très puissant ! Outre la dénonciation du traitement infâme des prisonniers en Californie, c'est un formidable éloge à l'Homme, à sa capacité de résilience, à la force de son imaginaire. Les multiples vies que Darrell Standing, nous narre avant de subir la peine capitale, de l'étroitesse oppressante de sa camisole, sont tout simplement incroyables d'imagination. C'est de la grande aventure. Il nous fait franchir toutes les étapes, depuis l'émergence de Sapiens au paléolithique, jusqu'au 19è siècle. En plus c'est écrit avec une grande poésie (merci aux traducteurs). On est littéralement transportés dans la vie et le monde de ses différents personnages. de London, je n'avais lu jusqu'ici que « L'appel de la forêt » et « Croc-Blanc ». Ce livre est d'une toute autre portée.
A lire absolument.
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Dernier roman de Jack London, écrit peu de temps avant sa mort, ce vagabond des étoiles est à mettre à part dans la production de cet auteur. On y retrouve quelques thèmes chers à ce socialiste convaincu, cet homme de gauche, comme la critique de la société américaine du début du XXème siècle, l'accusation du système carcéral où les droits élémentaires humains sont bafoués. Ainsi les directeurs de prison ont droit de vie ou de mort sur les prisonniers, qui sont encouragés à la délation en échange d'une relaxe anticipée. Les choses ont-elles seulement changé ? J'en doute quand je pense à Guantanamo. C'est aussi et surtout un plaidoyer contre la peine de mort, et une affirmation de son antimilitarisme et de son anticolonialisme.

C'est encore un roman fantastique, métaphorique, avec ce prisonnier qui réussit à s'échapper par l'esprit de la prison, tant institutionnelle que la prison du corps. Un homme qui par la force de son esprit retrouve sa liberté, loin de sa matérialité, de ses pulsions, et voyage dans le temps pour découvrir que la vie est bien plus grande que la vie humaine. Un roman qui célèbre la résistance et la force de la volonté et des idées.

Ça me fait penser d'ailleurs aux très beaux vers de Nazim Hikmet, prisonnier politique turc, qui écrivait : « Être captif, là n'est pas la question. Il s'agit de ne pas se rendre, voilà ! »

On y lit aussi un très bel hymne aux femmes, très légèrement teintée de misogynie, assez inattendu pour l'époque et de la part de ce vieux baroudeur de Jack, que j'imagine en vrai mec, aventurier, alcoolo, fort en gueule et qui roule des mécaniques mais qui reste sensible et très fragile derrière cette carapace. Bon fantasme de lectrice, probablement …

Enfin, je salue le formidable talent de conteur de London, un talent que je ne lui avais pas encore découvert à travers ses autres ouvrages. En peu de mots nous sommes plongés dans des univers et des époques complétement différents, happés par les aventures de son héros. Certes je n'ai pas encore tout lu de ce monument de la littérature mondiale, et je m'en réjouis …

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Prison californienne du début du vingtième siècle et envol dans des vies antérieures.

Un professeur d'agronomie est en prison à perpétuité pour avoir tué un collègue. Une peine justifiée, mais ce qui l'est moins, c'est lorsqu'à cause de la traîtrise et des mensonges d'un autre détenu, il se trouve confiné au cachot et soumis à la torture de « la camisole », pour lui faire avouer l'endroit où sont cachés des explosifs qui n'ont jamais existé.

Le confinement dans la camisole lui offre cependant un cadeau inespéré. Pour échapper à la torture, il s'évade par la pensée et réussit même à s'envoler vers des vies antérieures. Il sera entre autres un enfant dans un chariot sur la route de l'Ouest, un marin reclus sur une île déserte et même un soldat romain à l'époque de la crucifixion de Jésus.

Si les voyages dans le temps présentent un intérêt inégal, le roman et surtout un véritable réquisitoire contre les conditions de vie dans les prisons et contre la peine de mort qui sera infligée au héros du livre. le talent de l'écriture nous fait partager ses douleurs, subir la cruauté, ressentir le découragement, mais aussi l'amitié entre les condamnés.

Une longue préface (qu'il est préférable de ne lire qu'après le roman), renseigne sur l'auteur et ses sources d'inspirations.
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Darell Standing, professeur en agronomie, est condamné à perpétuité pour crime passionnel. Il tue un collègue pour l'amour d'une femme.
Tout d'abord condamné à vie, il est ensuite condamné à la peine capitale pour avoir agressé un gardien. de plus, Darell est victime d'une dénonciation calomnieuse qui pousse le directeur du pénitencier à lui faire subir les affres de la camisole.
Afin d'échapper à l'hostilité de cet univers carcéral et aux tortures prolongées, Darell emprisonné dans sa camisole, va s'autohypnotiser. Il va réussir à éliminer de sa conscience la partie vivante de son corps ; mourir pour ressusciter l'instant d'après et devenir le « vagabond des étoiles ». Darell est un homme libre, sa chair seule est ficelée dans ce cachot. Même si sa pauvre chair git inerte sur le sol sans éprouver aucune souffrance, son esprit vogue à travers le temps et l'espace, le monde lui appartient. Darell vagabonde et revit ses vies antérieures…
Dans ce récit, nous passons du réalisme au fantastique, nous alternons entre les voyages hors du corps de Darell et les mauvais traitements qu'il subit dans son cachot. Nous zigzaguons dans le passé de notre héros aux multiples vies, traversons l'histoire pour devenir comte au coeur de Paris sous Louis XIII, fils de pionnier pendant la conquête de l'ouest ou bien naufragé anglais sur une île rocheuse…
Alors, vies antérieures ou pouvoir de l'imagination ? Darell est convaincu que même si le corps meurt l'esprit demeure. Face à sa condamnation à mort, il est plus rassurant de savoir qu'une autre vie l'attend…
Une fois de plus je suis conquise par Jack London, un très beau roman d'une grande puissance émotionnelle, et surtout un très bel hymne à la liberté.
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Je ne crois que ça fait longtemps que je n'ai pas lu qqch d'aussi déroutant. En fait la critique de cheyenne-tala m'avait donné envie de lire et cet auteur (que j'avoue n'avoir jamais lu) et ce livre, par son côté intrigant.
Vraiment totalement hors de sentiers battus.

J'ai retrouvé dans ce livre le principe du pamphlet comme celui d'Arthur Londres contre le bagne (ici la description de la vie en prison et de la torture de la camisole) et contre la peine de mort (comme le Dernier jour d'un condamné d'Hugo). Mais à cela s'ajoutent les tentatives et réussites de mort imminente qui entraînent le personnage dans ses vies antérieures. On passe du pamphlet à la SF voire au fantastique. Franchement déstabilisant. Et en fait cela renforce le discours sur les conditions de vie en prison puisque que le seul moyen d'échapper à la douleur, à la maltraitance physique et psychologique, pour le héros, c'est justement de partir, de vagabonder dans les étoiles, de revivre ses vies antérieures.....
Magnifique texte que je ne peux que recommander.

Challenge solidaire 2020
Challenge objets 2020
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J'ai relu ce livre après plus de trente ans; j'étais ado à l'époque et j'ai été séduite par le côté "aventure", maintenant le charme a opéré à nouveau et en mieux, car j'ai pris conscience de cette immense louange à la grandeur et à la volonté de l'esprit humain.
C'est incontestablement le livre le plus "space" de London , car on y frôle l'irréel de près, mais il y a toujours cette glorification de la vie pure qu'on trouve dans "Le loup de mer", "Croc-Blanc" ou (et surtout) dans "Martin Eden".
Vous connaissez l'histoire - Darrell Standing est un prof condamné à la perpétuité pour meurtre, sa peine étant changé en peine de mort pour avoir frappé un gardien de prison (ah, la logique humaine !) , et qui se fait infliger plus que régulièrement la camisole de contention pour révéler la cachette de dynamite inexistante. C'est précisément cette torture (et les conseils de son ami Ed. Morrel) qui lui permet de se mettre dans en état catatonique et vagabonder dans ses vies antérieures. Et chacun de ses "voyages", quelque soit l'époque, est une ode à la gloire de l'Homme universel, au courage de faire face à la sauvagerie de la nature, ou pire, des autres hommes. (Ma préféré restant l'histoire du naufrage...)
Mon seul petit regret sont les dernières vingt pages un peu trop frénétiques sur l'universalité de l'esprit; c'est un texte magnifique, mais cela casse le récit juste avant la mort de Darrell; c'est comme deux apothéoses pour le même livre. Au même temps (et à la réflexion) cet contraste glaçant entre la philosophie, la vie , la magnificence de la pensée...et cette trappe de la potence qui s'ouvre !
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Jack London a fait dans le roman fantastique. Ici il est question de vies antérieures. On voyage dans le temps, en parallèle avec l'univers carcéral cruel et injuste de son époque. Superbement écrit, épique, avec une critique sociale et politique sous-jacente, une pure merveille.
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Ce roman de London écrit quelques mois avant sa mort est un pamphlet contre la prison et le quasi droit de vie et de mort que l'administration pénitentiaire s'octroyait . L'usage sans restriction de la camisole de force pour mater les " fortes tètes " peut sembler surprenant dans un pays qui se réclamait et se réclame toujours du qualificatif de démocratique . Certes les lois ont évolué depuis la parution de ce livre mais Guantanamo , mais Abou Graïb nous sont tout de même contemporains .
le récit oscillant entre la réalité du quotidien des emprisonnés , leurs rêveries aptes à faire passer le temps et le vécu à travers de séances d'autohypnose qui peuvent paraître incroyables , mais que je garantis authentiques pour les avoir expérimentées nous plongent dans un univers étranger à nos modes de vies contemporains . Certains écrits de Maurice Rajsfus , sur la répression policière de l'immigration sont dans le même ton pour ce qui concerne la violence de certains fonctionnaires au service du pouvoir .
Dans ce roman , London a certes utilisé , un peu comme le faisait Léo Ferré , quelques morceaux de textes anciens non publiés auparavant ( un recyclage en quelque sorte ) mais ils sont agréablement insérés dans l'histoire sans détonner .
Lecture agréable autant qu'instructive d'un auteur arrivé à la pleine maturité de son talent d'écrivain et de militant politique .
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Jack London fait l'apologie de l'abolition de la peine de mort en Californie et aux USA, sujet déjà très contesté en 1908. Mais le roman ne traite pas seulement de l'incarcération en pénitencier, de la peine de mort, du traitement inhumain et démoniaque par un directeur de prison obsédé et son équipe de "chiens" gardiens. L'auteur a connu personnellement le cachot et peut s'exprimer en connaissance de cause. Il insiste dans ce roman sur le voyage mental qui permet à l'esprit de dominer le corps physique. Cela permet au personnage principal de résister aux supplices extrêmes qu'il subit, et nous emmène dans des voyages imaginaires admirablement décrits, avec poésie et philosophie. le passage lorsqu'il vit dans la peau d'un cavalier de Ponce Pilate et qu'il rencontre Jésus est sublime. Jack London profite de ses voyages imaginaires pour développer ses idées personnelles sur la religion, les Mormons, l'amour et bien d'autres sujets.
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