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sur 116 notes
Contrairement à son frère d'une dizaine d'années son aîné, la narratrice n'a gardé aucun souvenir du Laos, qu'avec leurs parents ils ont fui lorsqu'elle était encore en bas âge, dans les années 1980. A désormais vingt-trois ans, elle est l'assistante d'un photographe à Paris, où elle mène une existence très libre et collectionne les aventures d'un soir. Son frère, lui, ne s'est jamais remis de son exil et sombre dans la déprime. Au décès de leur grand-mère restée au Laos, les deux jeunes gens et leur mère retournent pour quelques semaines dans leur pays d'origine.


Mise à part l'aïeule Wàipó dont l'ombre omniprésente cimente tout le récit, personne n'a de prénom dans cette histoire construite en ricochet entre le « je » de la narratrice, le « tu » du frère et le « il » du grand-père, comme si, pour ces trois là, départis de leur identité par l'exil et la séparation, un seul repère pouvait subsister : le souvenir aimant de celle qui fut le pilier de la famille.


Le leitmotiv du texte est le déracinement et la perte d'identité des exilés. Tandis que ses parents vivent retranchés dans une bulle protectrice reproduisant en France leur cadre laotien, pendant que son frère refuse obstinément sa vie de transplanté qui ne remplacera jamais celle qu'on lui a volé, la narratrice constate que sa double appartenance ne fait que la rendre étrangère partout. Les premiers s'isolent dans le contrôle obsessionnel d'un quotidien rigide et replié sur lui-même, le second cherche l'oubli dans une dérive dépressive ouverte à toutes les addictions, la dernière s'enivre d'une liberté sexuelle qui serait restée inconcevable au Laos, trouvant refuge dans le seul territoire qui lui appartienne en propre : son corps.


Parfois dérangeant par sa sensualité crue, d'une lecture fluide et agréable, ce roman du déracinement et de la quête d'identité impressionne par la profondeur des souffrances évoquées et par l'intelligence de l'écriture. L'on ne peut qu'être touché par ce texte, dont on imagine aisément quelques possibles proximités avec le parcours personnel de l'auteur.

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Elle, la narratrice, a 23 ans, est d'origine vietnamienne et vit à Paris, assistante d'un photographe. Très libre, elle vit en suivant son instinct, ses pulsions, ses désirs, en même temps que les hommes dans la rue.
Elle s'adresse à "toi", son frère dix ans plus âgé, qu'elle voudrait tirer de sa déprime, un mal-être qui ne l'a jamais vraiment quitté depuis qu'avec leurs parents ils ont fui le Laos, 20 ans plus tôt.
Elle ne se souvient pas de son pays natal, "toi" ne s'en souvient que trop bien et n'a jamais réussi (voulu?) s'adapter à la France, terre étrangère où il n'arrive pas à être lui-même.
Elle parle aussi d'eux, leurs parents, pas davantage intégrés, recroquevillés sur leurs traditions et leurs habitudes rigides, repliés dans une zone de confort forgée pour supporter l'exil et survivre dans ce pays d'accueil où ils ne resteront jamais que des étrangers.
Elle, fille de la deuxième génération, est vue en France comme une étrangère, quoi qu'elle fasse, rien à faire, sa peau la trahit. Elle l'est au Laos également, où elle retourne avec sa mère et son frère pour les funérailles de sa grand-mère. Là-bas non plus on ne lui donne pas sa place, avec sa dégaine de touriste, la langue qu'elle ne maîtrise pas, le modèle traditionnel de la jeune fille attendant sagement un mari, qu'elle refuse (le mari et le modèle).
En manque de racines, en panne d'identité, les retrouvailles avec son grand-père vont lui apprendre à s'ancrer, littéralement à être bien dans sa peau : "le seul endroit sur terre dont je peux revendiquer l'appartenance est le périmètre de ma peau. C'est là le seul, le vrai lieu qui est le mien".

Avec son écriture poétique et sensuelle, parfois très crue, ses phrases courtes et hachées, "L'imprudence" parle d'identité, d'exil, de la façon dont on vit un déracinement selon les souvenirs que l'on a de son pays d'origine, de la façon dont les autres vous perçoivent, ici ou là-bas, de cet entre-deux souvent inconfortable entre ici et là-bas quand on ne s'identifie pas/plus à l'un ou à l'autre. Et quand bien même la narratrice se sent française et tourne le dos aux traditions familiales, elle se voit étrangère dans le regard des Français, et incomprise des siens. C'est là son "imprudence" : échapper aux normes, chercher qui elle est, la voie vers la liberté.
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ATTENTION : MON COUP DE COEUR DE LA RENTREE LITTERAIRE 2019 (et au-delà), LE 21 AOÛT EN LIBRAIRIE !!!

J'ai eu la chance de lire L'imprudence avant sa sortie et j'ai été bouleversée par ce roman qui correspond en tout point à ce qui me chavire en littérature : quête d'identité, écriture sans aucun tabou ni censure tout en filtrant la crudité des propos par un style raffiné, recherche du sens d'une expérience individuelle dans celle de la famille, des ancêtres, et de la grande histoire. C'est un roman très court, que j'ai déjà lu deux fois, et qui est d'ores et déjà pour moi la révélation de cette rentrée littéraire (dont j'ai pourtant déjà lu plusieurs autres titres).

L'histoire s'articule autour de trois grands jalons. 1975 : une famille fuit le régime autoritaire qui vient de s'installer au Laos. Les parents, leur fils de onze ans, leur bébé d'un an. 1997 : le bébé a 23 ans au moment où le décès de leur grand-mère les fait revenir dans la ville qu'ils avaient quittée. 2019 : le bébé a 45 ans et raconte ce séjour et son histoire en s'adressant directement à son frère, à la deuxième personne. Elle lui envoie une magnifique déclaration d'amour, à lui qui ne s'est jamais remis de la rupture brutale qu'on lui a infligée au beau milieu de l'enfance, qui « se sent un imposteur en vivant une vie de Français ». En 1997, au moment où se situe l'intrigue, elle, sa soeur, ne lui avait rien dit de ses choix de vie occidentaux, parce qu'elle pensait que sa famille n'y aurait pas survécu. Si elle lui écrit enfin en 2019, c'est peut-être parce que le temps a renversé les priorités : aujourd'hui, c'est ne pas raconter qui serait destructeur.

Le livre décline la grande histoire comme clé de la petite. Fuir un régime autoritaire en 1975, avec de jeunes enfants qu'on veut préserver, qu'est-ce que ça fait aux personnes concernées ? La narratrice, trop jeune pour se souvenir de son année de naissance passée au Laos, vit une vie occidentale. Très occidentale même, tout en conservant son origine étrangère inscrite sur son visage : est-ce pour cela qu'elle est devenue photographe, avide de capter la surface des choses pour montrer comment on peut lui faire révéler le sens caché ? Un des fils conducteurs du livre est une expérience qui fait penser à celle de La nausée de Sartre : à cinq ans, fixant le plafond, elle l'a vu « dans son étrange nudité », ce qui l'a menée à la conscience d'exister, puis, à l'âge adulte, à organiser sa vie autour de son regard.

Au final, le livre mêle deux aspects fondamentaux de l'identité : la vie sexuelle et la quête des origines (d'ailleurs, je le mets de ce pas dans ma liste dédiée), en faisant sentir les correspondances et même les filiations entre les deux. Le sens du parcours de la narratrice se construit au contact de son grand-père, dont la vie a été prise au piège de son propre amour de l'amour. « La seule chose qui me console », lui dit-il, « c'est de penser que, là-bas, tu es quelqu'un. Là-bas, tu as le choix. Tu me ressembles tellement. » Elle : « Je pourrais mourir d'entendre cela. Tant de mouvement. Cet afflux. La grâce que je n'attendais plus. »

Un roman vraiment très fort qui emportera celles et ceux qui, comme moi, sont sensibles avant tout aux émotions et à la recherche du sens qui se cache derrière toutes nos expériences humaines.

[Ci-dessous, le lien vers la chronique que j'ai écrite pour 20 minutes.]
Lien : https://www.20minutes.fr/art..
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Coup de coeur pour ce roman au ton juste et poignant !

C'est un chant d'amour vibrant d'émotions pour un frère et un pays, le Laos. L'un et l'autre se confondant avec la perte de l'enfance et l'exil pour des raisons politiques en France.

La mort de sa grand-mère fait revenir au Laos avec sa mère et son frère, la jeune femme aujourd'hui photographe. Un retour non seulement physique mais aussi sensoriel. Des impressions, des touches éphémères qu'elle veut voir renaître dans ses yeux quitte à se rendre vulnérable.
Au Laos, elle renoue avec son grand-père qu'elle découvre sous un nouveau jour et espère abolir la distance affective faite d'incompréhensions et de non-dits entre elle et son frère a profondément blessé par le déracinement avec le Laos.

J'ai été éblouie par l'écriture ciselée de Loo Hui Phang. Les phrases courtes drainées par les souvenirs filiaux sur les rives du Mékong contiennent en peu de mots l'essence de l'intime.
La figure tutélaire et tendre du grand-père m'a particulièrement touchée.
J'ai été charmée par le climat poétique et sensuel du roman où les ombres flottantes sont traversées par les éclairs du désir.
Le désir du corps de l'homme quand la peau devient l'unique territoire d'appartenance.
L'imprudence est un très beau roman aux accents durassiens qui m'a totalement subjuguée.

Un grand coup de coeur !
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La narratrice avait un an lorsque ses parents, immigrés vietnamiens, ont quitté le Laos, contraints et forcés. Pour son frère de onze ans l'arrivée en France est un drame. Il ne s'en remettra jamais, vivant toujours chez ses parents à trente-trois ans, nourri de shit et de jeux vidéo.
Elle porte un regard lucide sur cette famille qui veut la maintenir à tout prix dans l'univers qu'elle a fui : « Entre les murs de l'appartement situé en terre étrangère – la France -, s'est instauré un condensé de lois confucéennes, bouddhiques, conservatrices, traditionnalistes, soit une petite dictature. »
Sa mère n'est pas le modèle dont elle rêve : « C'est ainsi que débute chaque journée de sa vie. Par une grande casserole d'eau bouillante. »
A la « lisière de ses dix-huit ans », elle a « renvoyé (le) mari vietnamien (…) à la figure » de sa famille et « a fui Paris ». Elle a commis « le geste total » (…) « l'imprudence. »
Le retour à Savannaketh pour l'enterrement de la grand-mère maternelle, va lui ouvrir les yeux. Ces quelques jours passées au Laos, les discussions avec son grand-père, en fumant des 555, les fausses retrouvailles avec Thu, la serveuse du restaurant qui l'a remplacée auprès de sa grand-mère, les déambulations avec son frère dans les lieux de son enfance, lui permettent de mesurer la distance qui la sépare à la fois du Viêt-Nam et de la France.
Comment ses grands-parents ont-ils vécu leurs relations avec les colonisateurs ? Ne vit-elle pas la même chose avec son envie de France ?
« L'exotisme de la vietnamienne (…) est une usine à stéréotypes, dépréciatifs ou gratifiants. Ils disent la même chose, dans le fonds. Une xénophobie plus ou moins assumée. »
L'imprudence traite avec à la fois beaucoup d'émotions et de recul, de la difficulté du déraciné à trouver une identité en France, notamment lorsqu'il est originaire d'une ancienne colonie. Ici le Viêt-Nam. Acquérir son autonomie via la maitrise de la langue ou le statut professionnel suppose de s'éloigner de sa culture d'origine sans être certain de n'être plus regardé comme un étranger. Dilemme connu.
Même le retour au pays ne comble pas cet abîme. Au pays, on revient toujours comme celui qui est parti, quel que soit la raison, une sorte d'étranger ; les amis d'autrefois que l'on voudrait maintenir là où on les a laissés en partant, ont évolué. Rien ne coïncide plus malgré ses efforts. « Je pourrais ressembler à une Française. Mais ce n'est pas le cas. »
La narratrice comprend que « L'expatriation condense les archétypes. » mais en même temps, elle est consciente de la superficialité des archétypes ; au Viêt-Nam comme en France, ou ailleurs, les mêmes combats se déroulent, entre hommes et femmes, maris et amants, femmes et maîtresses, riches et pauvres, exploiteurs et exploités. Combats qu'elle mène au sein de sa famille, contre son frère, son aîné, sa mère et les membres de sa famille, de guerre lasse : « Et malgré tout la révolte qui me hante, je tiens à vous. »
Etrangère partout, elle a compris cela : « le seul endroit sur terre dont je peux revendiquer l'appartenance est le périmètre de ma peau. C'est là le seul vrai lieu qui est le mien. ». Elle en use et en abuse, collectionnant les aventures, trouve sa liberté dans « un égoïsme salvateur », retient les conseils d'Edmond le photographe misanthrope : « Sois poreuse et n'attends rien. ».
Dans le cours du récit, l'auteur fait un clin d'oeil à ses lecteurs en faisant dire à la narratrice qu'elle sent « L'odeur, la merveilleuse odeur des garçons affamés. », le titre de la BD qu'elle a scénarisé pour le dessinateur Peeeters.
https://www.babelio.com/livres/Peeters-Lodeur-des-garcons-affames/833098
Un livre reçu lors du pique-nique Babelio, que j'ai lu avec plaisir, le sujet est d'actualité, la façon de le traiter audacieuse et juste, la personnalité de la narratrice est attachante.
Loo Hui Phang, une auteure que je vais m'empresser de découvrir. Merci à Babelio pour ce cadeau.

Lien : https://camalonga.wordpress...
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D'abord, il y a la relation Frère Soeur, distendue par l'incompréhension de la cadette pour son aîné. Ils n'ont pas vécu la rupture avec le Laos au même moment de leur vie, de la même manière. Pour le frère à 11 ans, c'est un déchirement.

Pour la jeune femme, difficile de comprendre ce frère qui lui parle de racines, de son pays d'origine, de reniement.

L'auteure nous offre un voyage initiatique bouleversant. Alors que pour se sentir vivre elle a besoin de relations charnelles, son frère s'enferme dans les brumes de drogues qui ne le libèrent pas de sa dépression. La quête d'identité et de liberté est abordée sans tabous.

Le voyage pour Savannakhet va permettre à la jeune photographe de dessiner le contour d'une liberté nouvelle. Où qu'elle aille, elle sera libre, elle-même, plus besoin d'accrocher des racines à une terre.

Cette relation nouvelle avec son grand-père, sa compréhension de sa mère au Laos, a mis du sens dans sa quête incessante de se sentir vivante, vibrante.

Le sujet de la deuxième génération est traité avec délicatesse. Ces descendants contraints de s'implanter en regardant leurs parents exister dans de nouvelles normes, de nouvelles existences à construire, sont touchants.

Un roman court et percutant qui trace son sillon dans la mémoire et ne laisse pas indifférent.
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Une écriture toute en finesse qui nous emmène en France et au Laos. Deux pays que partage une femme, son frère et sa mère. Des ressentis sur l'enfance, le pays d'accueil et le rapport à la famille bien différents selon l'âge où l'on a fuit son pays. Un personnage sensible et attachant qui assume l'odeur des garçons affamés, titre d'un de ses romans graphiques où le personnage principal était aussi photographe.
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C'est une jeune femme française, arrivée à l'âge de un an avec sa mère, son père et son frère d'origine Vietnamienne, qui s'étaient exilés au Laos. Elle n'avait que un an à son arrivée à Paris, de toute évidence, elle est parisienne. Seulement son frère lui avait déjà 11 ans à son arrivée et donc n'a pas le même vécu, les mêmes souvenirs, le même enracinement. Au moment où nous est racontée cette histoire, elle a 23 ans, elle est devenue photographe. Alors que son frère lui vit un véritable mal-être, elle est une grande jouisseuse.

Et puis un jour, un appel téléphonique du Laos annonce à la famille le décès de la grand mère ce qui implique le retour de la mère, du frère et d'elle même sur cette terre qui l'a vu naître mais dont elle refuse toute appartenance.

Sa vie rythmée de jouissances, va tout à coup être à l'arrêt. Lors de son séjour aux pays d'adoption de ses parents, elle va créer un joli lien avec son grand-père, elle le découvre, l'écoute quand ce dernier lui confie quelques évènements de sa vie, de sa vie amoureuse d'ailleurs qui fait un écho à la sienne tout simplement.

La construction du roman est originale, il est écrit à la première personne et aussi à la seconde lorsqu'elle s'adresse à son frère dans sa tête bien souvent.

Lui tiraillé par ses deux cultures, elle, femme qui se dit libre ont bien du mal à se comprendre, à communiquer. Mais est-elle d'ailleurs si libre qu'elle le pense ? Chacun d'eux est sous l'emprise d'addiction, quand on est à ce point dépendant pouvons nous prétendre à être libre ?

Pour moi c'est un roman sur la quête d'identité, certes, mais sans vraiment être abouti à mon sens. J'aurai bien aimé entendre davantage la voix du frère par exemple..

Pour être sincère ce roman ne m'a pas transportée car il est trop empreint du déjà lu, des thèmes récurrents ainsi me lasse si j'ose dire. La drogue, le sexe, même si l'écriture peut être sensuelle et poétique, il n' y a rien de positif au final. Est-ce là reflet d'une société en mal d'identité et qui ne sait pas vivre et s'épanouir autrement que dans l'excès ?
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Je connaissais l'auteure, Loo Hui Phang, par le biais d'une bande dessinée qu'elle a réalisée avec Frederik Peeters en 2016, « L'odeur des garçons affamés », que j'avais particulièrement aimée.
J'espérais retrouver la fièvre des personnages de ce livre dans ce roman. Hélas, ce ne fut pas le cas… La seule fièvre que l'on trouve dans ce récit est celle qui mène la narratrice de lits en lits, tant elle semble obnubilée par le plaisir sexuel que lui procurent les hommes, même ceux, surtout ceux rencontrés au milieu de la foule et emmenés directement dans une chambre. Alors effectivement, on le comprend vite, ce roman questionne les origines, la narratrice ayant quitté le Vietnam à l'âge de cinq ans, sans connaître réellement ses grands-parents et les lieux de sa prime enfance. Mais de là à excuser cette frénésie sexuelle par le besoin de se démarquer des femmes de la famille, toutes pieuses et soumises à l'Homme, je trouve le raccourci un peu facile.

Ce roman m'a également déçue par son écriture trop éthérée, abusivement abstraite et sans aucune rigueur temporelle permettant au lecteur d'ancrer les informations distillées au fil des pages. C'est dommage car il y a quelques passages très intéressants lorsqu'il est question de l'histoire de la grand-mère Waipo.
Bref, un roman qui n'aura pas réussi à m'intéresser.
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Comment résister à ce regard, à cette belle jeune femme langoureusement allongée?....La jeune photographe a 23 ans, elle collectionne les aventures, ou plutôt les rencontres amoureuses...Elle aime les hommes, elle aime faire l'amour.
D'origine laotienne par sa mère, chinoise par son père, elle ne ne connait contrairement à son frère que la France, où elle arriva en 1975, bébé dans les bras de ses parents...Elle ne connaît de sa fuite et de son pays d'origine que ce que lui ont raconté ses parents ou son frère. Elle n'en a aucun souvenir.
Elle aime la vie. Lui, ce frère plus vieux de sept ans a quelques souvenirs de ce Laos et de la fuite de nuit vers ce Vietnam. Un frère totalement différent d'elle. Sans ambition et sans passion, il passe ses journées à attendre que le temps s'écoule ; il a récupéré la chambre familiale de sa soeur et n'a pour seul loisir ses shits ...Il avait pourtant toutes les opportunités pour vivre une autre vie, s'il s'en était donné la peine. Champion régional de tennis de table, il aurait pu accéder à des niveaux supérieurs.
Elle au contraire croque la vie à pleines dents. La vie occidentale, une vie bien éloignée de la rigueur familiale.
Trop française, pas assez vietnamienne, selon ses parents....seul son visage trahit ses origines.
Le décès de sa grand-mère, Wàipó restée au Vietnam lui donne l'occasion de rejoindre son pays d'origine, de connaître son grand-père et de vivre quelques jours en total dépaysement.
Les périodes se télescopent, sans dérouter le lecteur, qui effectue ces voyages dans le temps, à partir des propos entendus par la jeune femme, tenus par ses parents ou son frère, jusqu'à nos jours en passant par cette fuite de nuit et cette arrivée en France. Trois temps.
La rencontre avec son grand-père, la complicité de promenades sur le porte bagage du vieux vélo, lui permettra de découvrir ses racines, de mieux connaître, de la voix de cet homme, ses origines. de mieux se connaître et se comprendre. Là-bas, sa mère perdra son autorité, elle redeviendra la fille de son père et lui obéira.
Rencontre émouvante également avec une jeune femme vietnamienne de son âge. Deux vies différentes et pourtant complices
Roman sur les origines, l'intégration dans une culture différente, la mémoire, la filiation.
Un bon moment de lecture!
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