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EAN : 9782754809580
64 pages
Futuropolis (01/11/2013)
3.24/5   17 notes
Résumé :
L’Art du chevalement, de Loo Hui Phang et Philippe Dupuy, en coédition avec le Musée du Louvre Lens

Loo Hui Phang et Philippe Dupuy en sont convaincus : la construction du Louvre à Lens, sur l’ancien carreau de fosse 9 et 9 bis, en plein coeur du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, territoire plusieurs fois meurtri, tant par la guerre que par l’exploitation intensive du charbon était une évidence. L’Art du chevalement est une belle réflexion sur le ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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C'est une belle histoire, pour un voyage de l'ombre à la lumière.
La Bande dessinée transcende le fantastique d'un rêve (mais en est-ce bien un, ou tout autre chose?) entre le noir et le blanc... Et Loo Hui Phang et Philippe Dupuy s' entendent à merveille, dans les traits et textes qui ne sont pas sans rappeler l'immense Fred et le talentueux Joan Sfarr.
Hommes et chevaux ont durement, parfois et même souvent payé jusqu'à l'excès le prix de la houille noire arrachées aux profondeurs. Un hommage leur est rendu ici, en même temps que nous visitons ce Louvre 02 (ou plutôt...62!)
Le jeune mineur, meneur de cheval, va ainsi comprendre le rapport entre une retorse veine de charbon et une difficile sculpture de marbre: les deux discipline nécessitant un apprentissage long et patient.
Futuropolis a donc donné sa place à ce Louvre du Lens et ses divinités et oeuvres de tous les temps, avec un passé anthracite et plus récent.
Beau travail pour un bel album, donc.
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Galerie du musée et galerie de la mine: approche improbable, mais curiosité titillée...

Je ne sais si je viens de lire un témoignage pour l'histoire et le travail des mineurs et de leurs compagnons à quatre pattes ou une apologie de la culture des masses par l'intermédiaire de l'Art. Sans doute les deux et l'idée d'évoquer une région par l'association de son passé industriel et de sa vitrine culturelle qu'est le musée Louvre -Lens, donne un grand écart insolite.

Le petit mineur qui passe le miroir et se retrouve piégé dans les salles d'expositions revisite le quotidien des hommes de la fosse. Chaque oeuvre du musée évoque au visiteur et son cheval, un souvenir, un récit, une confrontation de vue et de vie.
Les oeuvres s'animent, papotent (ca me rappelle un film, en moins cocasse).
On apprend des événements historiques concernant les puits, des choses plus surprenantes aussi ( la visite "réelle" des mines du nord insiste sur l'image des chevaux ne remettant plus les sabots en surface. Effet de guide touristique accrocheur?).

Le dessin m'a déplu. Comme le thème, il est minimaliste, épuré, cherchant l'élégance esthétique dans le dénuement. Mais je suis passée à coté de la poésie recherchée. Il se dégage même une certaine tristesse de ces pages en demi teinte et le trait pictural ne rend pas justice aux oeuvres. Cet album graphique va-t-il donner envie de visiter la région? Pas sûr.

Au final, pas très enthousiaste.
Il est temps de faire une petite escapade en direct au musée de Lens, pour me faire un vrai plaisir. Quant au devoir de mémoire de la vie de la mine, des associations d'anciens mineurs nous la conservent vivante par la visite des puits.

Mes remerciements à Masse Critique et les Editions Louvre/Lens pour ce partenariat.


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Orféo a la délicate mission de remonter Pigeon à la surface. Pigeon est un cheval qui aspire à une retraite bien méritée après dix années passées dans les galeries de la Fosse 9.

Pour mener à bien ce délicat retour au grand air, Orféo a bandé les yeux du canasson afin qu'il ne soit pas aveuglé par la lumière. Mais une fois remontés à la surface, et à la grande surprise d'Orféo, ils se retrouvent nez-à-nez avec un étrange bâtiment tout en verre : le musée du Louvre à Lens.

Orféo va guider calmement Pigeon dans les galeries parsemées d'oeuvres d'art et lui décrire ce qu'il voit.

-

Ce nouvel album vient enrichir la collection Louvre/Futuropolis dont certains titres ne sont plus à présenter (Période Glaciaire, le chien qui louche, La traversée du Louvre, Les Sous-sols du Révolu…). A plusieurs reprises, ce travail – fruit de la collaboration entre Loo Hui Phang et Philippe Dupuy – m'a fait penser à celui que Nicolas de Crécy avait réalisé sur Période glaciaire. Pourtant, le lecteur n'est pas ici en présence d'une projection futuriste de notre société ou de la manière dont ses oeuvres pourraient être perçues par les générations futures. Cela tient plus à la nature des réflexions soulevées dans le scénario et aux scènes dans lesquelles elles s'inscrivent ; le personnage principal interagit avec les oeuvres du musée qui prennent vie comme par magie après que le personnage ait posé leur regard sur eux.

Les auteurs montrent également leur volonté de créer des passerelles entre deux mondes très différents, celui de la mine et celui de la création artistique. A ce sujet, le lecteur dispose en fin d'album d'un lexique qui reprend les termes communs à ces deux univers (« la mine » et « l'histoire de l'art »). C'est l'occasion de constater que les champs lexicaux ne sont pas si éloignés et que les passerelles rendues visibles par cette fiction ne sont pas si factices que ça.

Des parallèles entre le quotidien des mineurs, conditions de vie (rapide), habitude de travail tel le fait de donner des noms de femmes aux veine de charbon. Ainsi, l'une de ces veines est appelées Madeleine ce qui est l'occasion que prenne les auteurs pour faire apparaitre la sculpture de Madeleine Marchand de Thomas Boudin (se reporter en bas de cet article sur Wikipedia) qui sera au Louvre-Lens jusqu'en 2014.

« Qu'est-ce que la beauté selon vous ? »

En toute logique, il est essentiellement question de l'Art et de sa fonction sociale. Les rebondissements dans l'intrigue permettent également d'aborder la question du « beau », de l'utile, des sentiments et de la mort. le personnage se retrouve parachuté dans un monde dont il ne connait rien. Issu d'un milieu social très modeste, la question de l'Art n'a jamais fait partie de sa vie. Il regarde les oeuvres d'art avec un oeil de néophyte pourtant, la justesse de ses questions et de ses interprétations sont pertinentes et invitent le lecteur à la réflexion plus qu'à l'introspection. Un voyage onirique entre passé et présent, art et réalité. Contraint de côtoyer Pharaons, Ouchebtis et idoles, Orféo nous sert de guide dans cette expérience mystérieuse. Je n'ai pu m'empêcher de penser au personnage d'Orphée capable d'émouvoir des êtres inanimés.

Le titre de cet ouvrage, L'Art du chevalement, s'avère au final porteur de sens. du chevalement, nous saurons cependant bien peu de chose si ce n'est le fait de pouvoir accéder à la définition de ce terme. Mais il n'est qu'artifice dans cette fiction et représente seulement un point de chute qu'Orféo souhaite à tout prix rejoindre. Quant à l'Art, cet ouvrage – fruit d'une nouvelle collaboration entre le Louvre et Futuropolis – nous pousse une fois encore à réfléchir à notre conception de l'Art, nos accroches personnelles avec telles ou telles oeuvres, la place qu'on lui accorde dans notre quotidien. On suit très facilement ce personnage et on se laisse porter par les associations d'idée qu'il fait durant ce voyage intemporel. Comment nous interprétons les oeuvres d'art, la manière dont nous décodons le message qu'elles contiennent ?

Les illustrations de Philippe Dupuy sont sobres et complétées de couleurs sombres qui contrastent sur le fond blanc des murs du musée. Loo Hui Phang (Cent mille journées de prière, Les Enfants pâles) invite une nouvelle le lecteur à découvrir un univers où réel et surnaturel se côtoient. Ce récit est l'occasion d'explorer un épisode de l'histoire (conditions de vie/conditions de travail des mineurs…) et d'entrapercevoir la galerie du temps du Louvre-Lens. Un devoir de mémoire une fois encore. Une lecture agréable cependant, j'y suis restée très extérieure.
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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Le thème présenté dans le résumé de L'art du chevalement m'avait attiré, sans pour autant savoir à quoi m'attendre. Et j'ai été agréablement surprise par l'originalité de ce travail.

Précisons d'abord que ce livre a été publié par les éditions Futuropolis pour le Louvre de Lens.
J'apprécie les BD vectrices de culture, auprès des personnes qui ne liraient pas forcément un classique ou n'iraient pas visiter un musée.

Ici, l'histoire est construite sur un parallèle entre la visite d'un musée, le Louvre Lens, et le travail dans la mine, qui n'a priori absolument rien à voir.
Et bien, détrompez-vous!

Orphéo est un jeune homme qui remonte de la fosse 9 un vieux cheval à la retraite. Alors qu'il pense arriver sur le chevalement de la mine, il tombe dans la grande galerie rectangulaire du musée du Louvre à Lens, qui abrite une collection de statues de toutes les époques. Guidé par une idole syrienne, il parcourt la galerie, tout en discutant avec les oeuvres qu'il trouve sur son passage.

En parallèle d'une histoire des arts et du questionnement sur l'utilité de l'art, c'est l'occasion de retracer l'histoire de la mine dans un lieu marqué par L Histoire. Cette visite de la galerie rend un hommage aux mineurs et aux mines du Nord qui ont marqué la géographie et l'histoire de la région.

Orphéo et son cheval ont fait un saut dans le temps pour se retrouver en 2012, ils connaissent donc l'avenir de leur mine, mais ils sont avant tout un prétexte pour expliquer aux lecteurs la création de ce lieu culturel.

Cette histoire se double à la fin d'un lexique évoquant en parallèle le vocabulaire de la mine et de l'art, et d'un historique des oeuvres du musée apparaissant à travers ces pages.
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« L'art du Chevalement » est l'histoire d'Orféo, un jeune garçon qui travaille dans les mines et qui, un jour, remonte à la surface accompagné de Pigeon, un cheval qui prend sa retraite. Ils se retrouvent, tous les deux, dans le musée du Louvre Lens, totalement vide de ses visiteurs. Tout au long de cette mystérieuse traversée du musée, Orféo entretient une conversation avec les oeuvres du musée. L'histoire est racontée par Orféo, le personnage principal, et par les oeuvres du musée. On ne sait pas réellement quand se déroule l'histoire principale mais les différents indices laissent à penser que l'on se trouverait vers la fin des années 1900.

J'estime que l'histoire est de bonne qualité. Cette bande-dessinée m'a plu mais je n'ai pas eu de coup de coeur ou d'admiration pour celle-ci. Elle ne m'a pas énorme captivé mais j'admets qu'elle est agréable à lire. J'ai passé un bon moment lors de ma lecture. le personnage d'Orféo est attachant, je pense, de par son histoire que l'on découvre au fur et à mesure. Mais les oeuvres aussi sont plutôt attachantes. Je trouve que c'est une bonne idée le fait qu'elles prennent vie, racontent elles aussi leurs histoires et viennent en aide à Orféo. Cela les rend encore plus merveilleuses qu'elles ne l'étaient déjà. C'est une bande dessinée qui est rapide à lire. J'ai pu, grâce à cela, lire le livre plusieurs fois sans problèmes et c'est, selon moi, une raison de plus pour apprécier ce livre. Aussi, la manière de dessiner du dessinateur est originale et les dessins sont admirables, ce qui ajoute un note positive au livre.

« -L'art n'a pas pour vocation d'être agréable.
-Il sert à quoi alors?
-À rien. Rien d'utile. C'est là sa valeur. »
J'aime beaucoup ce passage, c'est mon préféré je pense. Il montre la « réelle » fonction de l'art mais selon moi, cela ajoute et renforce cette beauté que l'on trouve aux oeuvres d'art.

En conclusion, j'ai apprécié cette bande-dessinée et la recommande. Les sujets sont parfaitement traités surtout celui de l'art, à mon goût.

DALMASSO Nolan.
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critiques presse (4)
BoDoi
28 janvier 2014
Pari risqué que celui de Loo Hui Phang (au scénario) et Philippe Dupuy (au dessin). Car la comparaison entre « l’art de la mine » et l’art tout court aurait pu être plate et laborieuse. Elle se révèle au contraire lumineuse, évidente.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BDSelection
06 décembre 2013
Art du chevalement est une promenade poétique et mélancolique qui permet de se familiariser avec une culture ouvrière fortement ancrée dans le nord de la France.
Lire la critique sur le site : BDSelection
BDGest
12 novembre 2013
Sans donner de leçon, la scénariste réussit, grâce à une très belle écriture, à faire partager son admiration pour ces univers souvent décrits comme antagonistes [...] le « contrat » est plus que rempli, l'ouvrage est passionnant à lire et encourage vraiment à aller découvrir ce nouvel établissement !
Lire la critique sur le site : BDGest
Sceneario
11 octobre 2013
Un curieux album qui mérite qu'on s'y replonge de temps à autre afin de redécouvrir certains de ses aspects...
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Ça va. N'aie pas peur.
Tout va bien se passer.
Tu retournes au grand air.
Loin de cette fournaise.
Tu n'entendra plus ce bouzin d'enfer.
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- L’art n’a pas pour vocation d’être agréable

- Il sert à quoi alors ?

- A rien. Rien d’utile. C’est là sa valeur. L’art permet de se défaire du monde pragmatique, du monde des tâches à accomplir. Il transporte vers l’essentiel, vers l’invisible, un lieu à part. Il est l’occasion d’un vécu intense
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Au début, il y avait des forêts, des marécages.
Puis la terre noire et la roche.
Ensuite, il y a eu les hommes, la mine, la destruction, la reconstruction, le labeur, la guerre, la prison, les familles, l'abandon, les arbres à nouveau.
A présent nous sommes là.
Plus tard, nous disparaitrons à notre tour.
Quelque chose d'autre nous remplacera.
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- L’art n’a pas pour vocation d’être agréable.
- Il sert à quoi alors?
- À rien. Rien d’utile. C’est là sa valeur.
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Vidéo de  Loo Hui Phang
Loo Hui Phang, Vincent Eches et Singeon échangent dans une conversation menée par Christian Rosset à propos de la porosité des frontières qui séparent somme toute assez peu la bande dessinée des autres disciplines artistiques. La scénariste, invitée d'honneur du SoBD 2022, évoque ses différentes pratiques artistiques, sa rencontre avec Vincent Eches et les expériences qu'elle a mené à la Ferme du Buisson, à l'occasion desquelles elle a couplé la bande dessinée au spectacle vivant. Singeon revient lui pour sa part sur ses collaborations théâtrales. Pierre Fresnault-Deruelle est malheureusement silencieux, mais il aura l'occasion de se rattraper lors de la rencontre suivante…
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