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Critique de cegeglyx


Ouvrage décadent assez classique, que je rapprocherais volontiers d'un Vice Suprême de Joséphin Péladan, du Crépuscule des dieux d'Elémir Bourges ou de A Rebours de Huysmans, il n'en reste pas moins "abominable et délicieux", comme l'a dit l'un des critiques de l'époque. Il explore le destin malheureux du dernier rejeton d'une race maudite, le prince Wladmir Noronsoff, surnommé par sa mère "Sacha". le roman est intéressant non seulement dans sa description de ce "jeune vieillard" qui s'ennuie et a comme unique passe-temps la corruption de ses moeurs, mais aussi dans l'érudition de son auteur, qui nous gratifie de nombreuses références littéraires ou picturales : les chansons de Bilitis, qui sont "pastichées", Gabriel Dante Rossetti pour la peinture, ou encore, cet Algernoon Filde qui fait penser à un certain Oscar... On constate aussi des références à l'Antiquité, dans le bal masqué, mais aussi une référence en sous-texte à la Rome décadente des IVème et Vème siècles et à l'Empire Byzantin. Des moments sont très drôles, d'autres assez poétiques, par exemple le "pastiche" du poème de Verlaine sur le Chevalier Malheur rend très bien. Belle plongée dans un auteur à scandales tombé dans un oubli relatif, la vengeance de femme qui ponctue l'ouvrage est suffisamment cruelle pour punir le vice du Noronsoff.

D'ailleurs, les vengeances de femmes devraient être considérées comme un style à part entière, j'ai le souvenir de plusieurs romans où le sujet est traité de façon intéressante : Colomba, de Mérimée, la Vengeance d'une femme de Barbey d'Aurevilly, les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos, Madame Putiphar de Pétrus Borel ou encore Vipère au poing d'Hervé Bazin. Les Noronsoff ne dépareilleraient pas parmi ceux-là.
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