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Les chefs d'oeuvre de Lovecraft ... tome 1 sur 3

Howard Phillips Lovecraft (Antécédent bibliographique)
EAN : 9791032703625
304 pages
Editions Ki-oon (04/10/2018)
4.27/5   357 notes
Résumé :
En 1931, une expédition de sauvetage découvre le campement en ruines du Professeur Lake, parti explorer l'Antarctique quelques mois plus tôt. Son équipe de scientifiques avait envoyé un message annonçant une découverte extraordinaire avant de sombrer dans le silence... Sur place, des squelettes humains dépouillés de leur chair laissent imaginer les scènes d'horreur qui ont pu se dérouler. Plus perturbantes encore : les immenses montagnes noires aux pics acérés au pi... >Voir plus
Que lire après Les chefs-d'oeuvre de Lovecraft : Les Montagnes hallucinées 1/2 (manga)Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (58) Voir plus Ajouter une critique
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Comme vous le savez l'intertextualité est mon dada donc je suis obligé d'écrire que tout commence en 1838, quand Edgar Allan Poe surprend tout le monde en publiant "Les Aventures d'Arthur Gordon Pym de Nantucket", une histoire inachevée racontant une exploration polaire aux frontières du réel : c'est un choc culturel qui marque Jules Verne, Jorge Luis Borges, Gaston Bachelard et Howard Phillips Lovecraft... Le Maître de Providence qui a révolutionné le genre fantastique reprend et transcende le récit d'origine pour le transposer dans son propre imaginaire horrifique : c'est un nouveau choc culturel qui inspire John W. Campbell, Christian Nyby, John Carpenter et Gô Nagai…
Le récit d'HPL se veut une suite directe de celui d'EAP, mais les variations sur le thème sont désormais tellement nombreuses qu'il faut bien connaître toute les œuvres concernées pour identifier les apports de tel ou tel auteur dans les nouvelles versions de ce qu'il faut bien appeler un Mythe (et ici malgré tous les codes du récit d'exploration à l'ancienne, impossible de ne pas être plonger dans le film d'horreur moderne de John Carpenter) : l'homme qui confronté à l'inconnu se retrouve confronté à lui-même ! Et "Dans les Montagnes hallucinées" c'est loin du soutien et du réconfort de la civilisation qu'en 1931 des pionniers à la fois aventuriers et intellectuels, quelque part les meilleurs des leurs, découvrent dans la douleur que l'homme est immensément loin d'être la mesure de toutes choses, qu'il n'a pas été crée par Dieu à son image et placé au centre d'un univers créé pour son bon plaisir, non face à l'immensité du temps et de l'espace ils ne sont qu'une espèce parmi d'autres et que l'humanité est loin d'être la plus évoluée ou même la plus dangereuse ! A l'image des Martiens de H.G. Wells qui faisaient subir aux Anglais ce que les Anglais avaient fait subir aux Aborigènes d'Océanie, les Choses Très Anciennes d'Antarctique font subir aux Américains que ce que les Américain ont fait subir à leurs découvertes : des tests, des expériences, des dissections et des vivisections... Mais HPL va plus loin encore en s'inspirant du Mythe de Frankenstein avec des êtres antédiluviens à la fois bourreaux et victimes : tout pouvoir rencontre un jour un pouvoir plus grand encore, et en jouant aux apprentis sorciers les Choses Très Anciennes ont donné vie aux créatures qui allaient anéantir leur civilisation toute entière...

Après les médiocres romans graphiques d'Ian Culbard, les mangas de Gou Tanabe sont un véritable retour aux sources du mythe : le Japon est un terre de prédilection pour la culture horrifique, et le mangaka très discret semble s'être spécialisé dans les adaptations de qualité de classiques du genre.
Nous sommes dans l'entre-deux-guerres, et les expéditions se succèdent vers le Pôle Sud pour combler sur le continent blanc les derniers blancs des cartes du monde... Nous suivons celle de l’Université Miskatonic du Massachusetts, financée par la fondation Nathaniel Derby Pickman, quatre professeurs, seize étudiants diplômés, leurs assistants et cinquante cinq chiens qui partent avec deux bateaux et quatre avions. Tout se passe bien, et après avoir établi leur base sur les pentes du volcan Erebus l’équipe du Professeur Lake s'envole pour découvrir un chaîne de montagnes noires, et à l'intérieur des cavernes de celles-ci les reliques de formes de vie inconnues jusqu'à ce jour propres à bouleverser l'Histoire de la Terre ! La découverte aurait eu le même retentissement sur la biologie que les découvertes d’Einstein en avaient eu sur les mathématiques et la physique, si elles ne correspondaient pas à d'inquiétants mythes archéens qui finissent par revenir à la vie...
Ce tome 1 de 300 pages est non seulement très fidèle mais aussi très bien dessiné : malgré les dialogues et les monologues, le premier personnage du récit est l'ambiance lourde et pesante qu'on ne voit même pas s'installer tellement la transition de l'aventure à l'horreur est insidieuse : le silence du continent blanc devient étouffant, on sent le froid mordre, on entend le vent hurler, et la peur, l'angoisse, l'indicible et l'innommable arrivent à grands pas ! C'est vraiment du bon boulot, et je peux à peine regretter un charadesign un peu froid, et un phylactère indiquant plein nord alors qu'on se dirige vers le pôle sud... et pour ne rien gâcher les éditions Ki-oon nous offre une version en grand format reliée cuir (qu'on aurait peut-être pu/dû sortir en 1 seul tome) ! A lire et à relire pour les amateurs d'horreur en compagnie des musiques d'Ennio Morricone composées pour le film culte de John Carpenter...
Lien : http://www.portesdumultivers..
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Le monde Antarctique a toujours fasciné car encore trop peu exploré de nos jours de par ses conditions climatiques extrêmes et il n'est pas étonnant que Howards Philipps Lovecraf , précurseur de l'horreur et de l'épouvante tout comme Edgar Allan Poe précurseur en son temps mais incompris jusqu'après sa mort, ait voulu s'y aventurer. Il est bien connu que c'est l'inconnu qui fait peur alors le terrain était tout trouvé pour ce maître en la matière.

Ici, nous suivons une équipe d'explorateurs montée par quatre membres de l'université Miskatomic qui ont décidé d'aller combler les trous "blancs" de la carte de notre monde en s'aventurant sur les terres arctiques. Nous sommes alors en 1931 et pour ces scientifiques de renom, qui ont décidé d'unir leurs forces, chacun spécialisé en son domaine est bien décidé à apporter des réponses sur ce territoire qui fascine encore de nos jours d'ailleurs. Cependant, bien qu'extrêmement bien préparés et avec un équipage extrêmement bien entraîné aux pires conditions qui soient, il sont loin d'imaginer ce qui les attend sur place. C'est le Professeur Lake qui, intrigué par d'étranges stries dans de la roche faisant penser à une forme de vie méconnue jusqu'à présent, décidera de détourner le plan de départ et de s'aventurer, avec onze autres membres de l'équipage, sur des terres jusqu'alors inexplorées. Trop curieux, trop ambitieux, il ne s'attend pas encore, lui non plus, à ce qu'il va découvrir une fois sur place car cela dépasse l'entendement, même pour un esprit aussi bien préparé que le sien. Tous les secrets que nous réservent (encore) le monde et l'univers sont-ils réellement prêts pour être mis au grand jour ? N'aurait-il pas mieux fallu que certains restent dans l'ombre ? Cependant, cela, l'esprit humain ne peut pas le concevoir et Lake et ses hommes vont malheureusement en payer le prix...

Un ouvrage adorablement adapté par le mangaka Gou Tanabe qui met réellement à l'honneur toute la monstruosité de l'esprit (dérangé ou de génie ?) de Lovecraft ! Un dessin en noir et blanc comme pour tout manga qui se respecte mais vraiment très bien travaillé et à cela, je ne peux que l'en remercier de remettre à l'ordre du jour les écrits fantastiques de ce grand nom de la littérature fantastique que je me dois de découvrir plus en détail ! C'est une promesse que je me fais à moi-même et espère bien la tenir tout en vous encourageant à en faire de même !
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Lourde hérédité et généalogies engluées : celles (littéraire, puis cinématographique puis romanesque graphique) d'un monstre livré à lui-même devant survivre à la glace des pôles.

On se souviendra d'une image : celle d'une poursuite effrénée d'une créature hideuse, ivre de ressentiment, errant sur la banquise... suivie de près par son propre créateur angoissé, fouettant sans cesse ses chiens de traîneau, tel un Sisyphe auquel son rocher dysmorphique aurait échappé...

Tout commença donc par le lumineux roman (publié anonymement en 1818) de Mary W. SHELLEY : "Frankenstein or The Modern Prometheus"/ "Frankenstein ou le Prométhée moderne", avec son procédé narratif de récits enchâssés nous relatant « la création par un jeune savant suisse, Victor Frankenstein, d'un être vivant assemblé avec des parties de chairs mortes. Horrifié par l'aspect hideux de l'être auquel il a donné la vie, Frankenstein abandonne son « monstre ». Mais ce dernier, doué d'intelligence, se venge par la suite d'avoir été rejeté par son créateur et persécuté par la société. [...] le cadre général est celui d'une tentative d'exploration polaire par Robert Walton ; à l'intérieur se situe l'histoire de la vie de Victor Frankenstein, recueilli par l'explorateur sur la banquise ; enfin, cette dernière recèle la narration faite à Frankenstein par le monstre, en particulier des tourments qu'il a endurés. » [Source : article/oeuvre WIKIPEDIA]

Suivra en 1928 la nouvelle (véritablement percutante et anxiogène) de John Martin LEAHY : "In Amundsen's Tent" / "Sous la tente d'Amundsen" (sa première publication sera pour le fameux mensuel "pulp" "Weird Tales" dont Lovecraft deviendra vite l'un des "fournisseurs" vedettes) : une tête coupée trouvée congelée aux abords d'un campement déserté, reflet d'une horreur sans nom qui a "sans doute" trouvé refuge sous la toile de tente de Roald Amundsen, "vainqueur" du Pôle Sud un certain 14 décembre 1911... "Mais qu'est-ce donc ?" ou plutôt : "Qui va là... ?" Ah, si on le savait, justement ! L'angoisse est d'autant plus forte, nourrie de cette lourde incertitude identitaire...

Suivra la longue nouvelle (ou court roman) de Howard Phillips LOVECRAFT : "At the Mountains of Madness" /"Les montagnes hallucinées"/ "Montagnes de la folie", rédigée en février et mars 1931 (sa première publication en 3 livraisons aura lieu en 1936 dans le mensuel "pulp" "Astounding Stories", après avoir été déclinée par l'exigeant Farnsworth Wright, rédac-chef de "Weird Tales".

Puis paraîtra le (toujours fabuleux) court roman "Who goes there ? / "La Chose" / "La bête d'un autre monde" de John W. CAMPBELL publié en 1938...

S'ensuivra le film de Christian NYBY, "The Thing from Another World" / "La chose d'un autre monde" (1951), très "cheap" illustration du court roman précédent : sacrifiant malheureusement le côté métamorphique incessant de la monstruosité échouée dans la glace du pôle Sud, venue des étoiles...

Le chef d'oeuvre de John CARPENTER : "The Thing" / "La Chose" viendra s'imprimer sur nos rétines horrifiées en 1982, sur une solide partition d'Ennio Morricone : ce film assassiné à sa sortie par les 4/5ème de la critique internationale BCBG/prétentiarde s'imposera — à juste titre — au fil des années et des éditions (VHS, DVD, Blu-Ray) comme un "classique" du cinéma d'épouvante...

Carpenter s'inspirera encore des oeuvres de "son" cher LOVECRAFT — toujours aussi talentueusement, humblement et respectueusement — pour son "Prince of Darkness" / "Prince des Ténèbres" en 1987 (une chose venue des mêmes "Âges Obscurs" survivant en son bocal-linceul d'eaux verdâtres dans la crypte d'une église désaffectée) et un peu plus ironiquement en son "In the Mouth of Madness" [titre faisant allusion aux fameuses "Mountains" antarctiques de HPL] / "L'Antre de la folie" de 1994...

Une "prequel" (truffée d'acteurs norvégiens donnant la réplique à un casting américain) du précédent film, toujours nommé "The Thing" — tout aussi inventive visuellement que son illustre modèle — sera réalisée par Matthijs VAN HEIJNINGEN Jr. en 2011.

Passons vite sur quelques "adaptations bédéesques" globalement bien peu inventives de Lovecraft et arrivons vite au travail de "création visuelle" (perfectionniste et hallucinatoire) de Gou TANABE : Les Montagnes hallucinées / 狂気の山脈にて publié aux éditions Enterbrain (Tokyo) en 2016 — ouvrage qui sera traduit en français par Sylvain Chollet et, publié en deux tomes pour la collection "Les chefs d'oeuvre de Lovecraft" aux éditions Ki-oon en 2018 et 2019.

Et nous y voilà... Nous ouvrons ici les pages d'un magnifique et exigeant travail de totale "re-création" de l'univers lovecraftien, déjà si profondément original...

Beaucoup plus qu'un "hommage" rendu à l'univers du prétendu "reclus" de Providence... Récusons à ce propos l'imbécilité crasse (et bien vite "pensée") d'un sous-titre d'essai biographique tel que "H.P. Lovecraft. Contre le monde, contre la vie" : on sait désormais combien Lovecraft "vivait" intérieurement comme extérieurement de ses centaines de liens épistolaires et de ses voyages incessants... [Cf. le merveilleux travail de "son" biographe S.T. JOSHI qui remettra à ce sujet les pendules à l'heure dans les deux tomes de son prodigieux "Lovecraft. Je suis Providence"].

C'est peu dire que TANABE est fidèle à LOVECRAFT : il entre dans la psyché lovecraftienne tel un reptile dans une mare glauque... Son perfectionnisme dépasse l'entendement... L'équipe pluridisciplinaire du professeur William Dyer rappelle exactement les compétences réunies (idéales pour affronter "scientifiquement leur découverte) par la chair-à pâtée de "La Chose" : l'excellent "casting" du film de CARPENTER... La paranoïa qui rôde, incarnée ici par le biologiste de l'Université Miskatonic d'Arkham, le jeune et ambitieux professeur Lake... (Souvenons-nous que la biologiste de "Prince des Ténèbres" du même CARPENTER sera l'une des premières vampirisée par le Démon venu d'un autre monde) : ces pauvres biologistes seront donc toujours "en première ligne", hélas...

Merveille des contrastes du noir-et-blanc, dégradés magiques des grisés, sens du cinémascope (tout autant miraculeux et travaillé que dans "The Thing") : on peut affirmer sans crainte que TANABE Gô est un immense artiste.

Le tome 2 des "Montagnes" nous le confirmera, associant en duo aux yeux toujours épouvantés le narrateur "Dyer" [textuellement : "Teinturier"] et son jeune assistant Danforth pour ce long (et fort beau) "Voyage au bout de la folie polaire"...
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« Bonjour les Babélionautes ! C'est parti pour une nouvelle critique pleine d'enthousiasme ! Je vais vous parler d'une adaptation en manga des Montagnes hallucinées de Lovecraft, par Gô Tanabe.

-Tiens, encore du Lovecraft ?

-Oui.

Or donc une équipe de l'université Miskatonic monte une expédition pour fouiller et explorer l'Antarctique. Ils emportent avec eux tout le matériel nécessaire. Ce qu'ils vont découvrir dépassent leurs cauchemars les plus fous…

Alors le livre est magnifique, avec une fort belle couverture. On jurerait tenir un ouvrage ancien assoupli par les siècles. Quant à l'histoire, elle est très très bien dessinée.

Voilà, les amis ! A bientôt pour une nouvelle critique, bisous ! *essaie de partir très vite*

-Popopopop ! Où tu vas comme ça ?

-Je ne peux pas rester, je passais juste comme ça, il faut que je file, j'ai… euuuh… le lave-vaisselle sur le feu…

-Mais tu peux pas laisser les gens en plan comme ça, tu dis rien sur le machin !

-Ah non. J'ai pas dit rien. J'ai dit « c'est très bien dessiné ». Pour une bonne raison, d'ailleurs : c'est très bien dessiné.

-M'enfin, Déidamie ! Tu dis ça, tu dis rien ! ‘Faut meubler un peu, faire quelque chose de construit, avec des arguments, tout ça, quoi ! Allez, tu reviens là, et tu dis ce que tu en as pensé.

-Pfffffff. J'ai pas envie.

-Déidamie, fais-le au moins pour le challenge !

-Ah oui. Mmmmh. Bon, d'accord.

C'est très bien dessiné.

-Et ?

-C'est tout.

-Comment ça, c'est tout ?

-Ben c'est tout. Je n'ai rien à dire de plus. Tu comprends pourquoi je voulais pas la faire, cette critique ?

Je n'ai rien ressenti, si ce n'est de l'admiration pour le trait du mangaka, bien que certains de ses visages jurent, à mon goût, avec le réalisme qu'il essaie de donner à son trait.

-Mais c'est pas possible, même Télérama a aimé !

-Je suis formelle, voici les résultats de l'électroémotigramme. C'est tout plat.

-Nom de Zeus, tu as raison ! Attends… j'aperçois un pic, là…

-Oui. Sur une page.

-Et là ?

- Là, je me suis glacée d'horreur, en effet. Sinon, c'est calme comme une école le quinze août.

Je n'ai pas lu l'histoire originale et j'ai lu cette adaptation en songeant à ce documentaire sur l'expédition Franklin. Elle était constituée de brillants éléments, qui organisèrent leur départ dans l'euphorie des découvertes à venir, puis ils moururent tous de maladie, de faim, de folie et de froid.

Je me souviens dans ce documentaire d'un puissant contraste entre l'état de ces hommes au départ et à l'arrivée. Il était si considérable qu'on ne pouvait que se sentir horrifié par leur terrible fin.

Je m'attendais à éprouver quelque chose de similaire avec ce livre, (« Je vais tous les aimer, ils vont tous souffrir et ça va être délicieusement affreux »), hélas, rien ne se passa de la sorte. Je suis constamment restée à l'extérieur de l'histoire, sans pouvoir m'attacher aux personnages, sans admiration pour leur courage, sans petite nuance pour les rendre chers à mon petit coeur. Rien.

En tout cas, c'est bien dessiné. Toutefois, ça reste très noir.

-Ah ben, Lovecraft, il n'est pas célèbre pour avoir créé My Little Pony…

-Oui, mais non ! C'est pas ce que je veux dire. le dessin – très bien au demeurant – est en noir et blanc. Parfois, il est tellement noir que j'ai du mal à déchiffrer les paysages ou les créatures, je les distingue mal dans tout ce noir.

Je suppose qu'après l'intensité de Providence il n'était pas possible de m'offrir une adaptation aussi satisfaisante, même très bien dessinée.

Je lirai la version prose, bien sûr. Pas tout de suite pour laisser reposer un peu, mais j'y viendrai. Je ne pense pas que je terminerai le manga, bien que cela me chagrine de rester aussi glaciale face à une oeuvre qui devrait me faire vibrer. »
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Influencé par la puissance mystérieuse de l'unique roman achevé d'Edgar Allan Poe: “Les aventures d'Arthur Gordon Pym”, publié en 1838 et décrié alors par la critique, H.P. Lovecraft, en digne maître de l'horreur, s'inspire, cent ans plus tard, de l'oeuvre de Poe pour l'ancrer dans son univers horrifique sous le titre: “Les montagnes hallucinées”.

Le récit, à la manière d'un roman d'aventures, s'ouvre sur une expédition de sauvetage menée par le professeur Dyer, dans le but de secourir le professeur Lake et son équipe, disparus au pied des Montagnes Noires, après une découverte mystérieuse et incroyable, censée révolutionner le monde de la recherche. L'intrigue se déroule aux confins de l'Antarctique, en 1931, dans des contrées méconnues car bien trop hostiles à l'homme. En arrivant sur place, l'équipe de Dyer découvre une scène des plus macabres: un amas de cadavres gît dans les décombres du campement, des corps disloqués, éviscérés et mutilés, comme s'ils avaient fait l'objet d'un chirurgien curieux et méticuleux, mais complètement dénué d'empathie. Passée cette introduction pour le moins sordide, on replonge dans les prémices de l'expédition afin de comprendre comment on en est arrivé là…

Adapté par le talentueux mangaka Gou Tanabe, sous la forme de deux tomes de presque 300 pages et publié par les éditions Ki-oon, dans une superbe édition à la couverture en cuir souple, le court roman de H.P. Lovecraft retrouve ici une nouvelle vie et un nouveau public! le dessin est superbe, extrêmement fin, détaillé et réaliste. le manga a d'ailleurs reçu le prix Daruma du meilleur dessin en 2019, ce qui n'est pas étonnant! Cette précision dans le trait nous immerge totalement dans l'atmosphère du récit, dans laquelle on sent le froid vivace nous pénétrer et la tension monter peu à peu... L'excitation des explorateurs face à toutes ces nouvelles découvertes fait progressivement place à l'effroi et à l'horreur. le danger ne vient plus seulement du climat, rude et impitoyable, mais aussi et surtout d'une présence inconnue et hostile et l'on est happé malgré nous par tant de mystères angoissants…

Ainsi, à la lecture de ce roman graphique à la tension croissante, les questions se font de plus en plus nombreuses et ce premier tome ne permet malheureusement pas d'y répondre (suspens, suspens, quand tu nous tiens…), mais une chose est sûre, c'est que Gou Tanabe excelle à rendre hommage à l'oeuvre de Lovecraft! Petit bémol toutefois, si je me suis complètement laissée embarquer dans cette aventure captivante, je dois dire malgré tout que j'ai trouvé que l'intrigue mettait un peu de temps à se mettre en place. le rythme, plutôt lent au début, s'accélère réellement sur le dernier tiers pour devenir complètement addictif et impossible à lâcher sur la fin! A présent, il ne me reste plus qu'une chose à faire: trouver la suite!
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critiques presse (5)
BDGest
22 mars 2019
Un incontournable pour les amoureux de Lovecraft et à recommander sans hésitation pour un public adolescent ou adulte, sensible au genre.
Lire la critique sur le site : BDGest
Elbakin.net
06 décembre 2018
Si vous n’avez jamais lu Lovecraft, cette adaptation constitue peut-être la meilleure porte d’entrée pour comprendre l’esprit de l’auteur, et se laisser prendre au jeu d’un récit d’exploration qui sombre peu à peu dans l’irréel. En tout cas, il s’agit là d’un indispensable pour tout amateur du « Mythe de Cthulhu », une franche réussite qui plaira même les plus réfractaires aux mangas.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Telerama
21 novembre 2018
Maître du noir charbonneux, des ombres écrasantes et du beau bizarre, le mangaka met son trait hyperréaliste au service de l’imagination horrifique de l’auteur de La Couleur tombée du ciel et de L’Appel de Cthulhu. Le résultat est chavirant !
Lire la critique sur le site : Telerama
Bedeo
26 octobre 2018
Si vous aimez les mangas, Lovecraft et les beaux livres, nous vous conseillons fortement de vous rendre dans la librairie la plus proche de chez vous et de vous procurer cette pépite !
Lire la critique sur le site : Bedeo
ActuaBD
23 octobre 2018
Gou Tanabe, que l’on connaît en France pour Kasane (Kana), Mr. Nobody (Doki-Doki) et The Outsider (Glénat), construit l’atmosphère de son récit à coup de panoramas fascinants qui rendent parfaitement le caractère écrasant de ce paysage glacial et désolé, à la fois attirant et comme à jamais hors de portée.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
En raison de son redoutable climat, l'Antarctique garda tout son mystère jusqu'au milieu du XIXe siècle... Puis, peu à peu, les progrès en matière de transport et de communication permirent d’entreprendre des incursions pour arracher leurs secrets aux dernières contrées vierges de la planète.
Le grand public se passionnaient pour le récit, abondamment relayé par la presse, de ces expéditions qui se succédaient à un rythme soutenu...
L'exploration du vaste continent blanc et glacial s'étendant au sud du globe constituait pour l'homme, toujours désireux de repousser les limites de l’inconnu, le dernier grand défi géographique mondial.
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"_Par nature, la science est toujours incomplète, elle progresse au fils des nouvelles découvertes...Il est certain que l'exploration du continent Antarctique permettre de grandes avancées !
Messieurs, notre travail fera date dans l'histoire de l'humanité ! Mais cela n'ira pas sans difficultés...Bien des dangers nous attendent, alors tenez-vous prêts!"
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"L'exploration du vaste continent blanc et glacial s'étendant au sud du globe constituait pour l'homme, toujours désireux de repousser les limites de l'inconnu, le dernier grand défi géographique mondial."
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La fin du XXe siècle marque le début de l'âge héroïque de l'exploration en Antarctique. De courageux aventuriers nommés Shackleton, Amundsen, Scott ou Byrd accomplirent des exploits hors du commun pour percer les mystères des terres australes et combler les blancs de la carte. (p. 32-33)
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- Par nature, la science est toujours incomplète... Elle progresse au fil des nouvelles découvertes... Il est certain que l'exploration du continent Antarctique permettra de grandes avancées ! Messieurs, notre travail fera date dans l'histoire de l'humanité ! Mais cela n'ira pas sans difficultés... Bien des dangers nous attendent, alors tenez-vous prêts !
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Vidéo de Gou Tanabe
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