Un cross-over entre le cycle holmesien et le mythe de Ctuhlhu c'est à priori une bonne idée, pas complétement originale puisqu'il existe au moins une nouvelle sur le même thème (je n'arrive pas à la retrouver, si quelqu'un la connait...)
Ces deux cycles, celui d'Holmes plus que l'autre, sont devenus de vrais mythes, et le corpus originel a engendré une masse de textes, approfondissements, hommages, parodies, suites) souvent très réussies, et parfois (attention, blasphème !) plus que les originaux.
Alors, essai réussi ? En partie. On se trouve ici clairement dans le cadre de l'hommage. Les paramètres d'origine, personnages, cadres, motifs..) sont respectés, et je n'y vois pas d'erreur. Un holmesien en trouverait certainement.
Le personnage de Moriarty beneficie d'un véritable approfondissement. J'ai toujours eu du mal à comprendre en quoi il était un génie du mal. Ses méfaits rapportés par le Dr Watson semblent bien inoffensifs. Il est vrai que l'hypocrisie victorienne bridait l'imagination des romanciers.
On peut d'ailleurs en dire autant de beaucoup de méchants littéraires de l'époque.
Ici on apprend qui Moriarty est réellement, et pourquoi il représente le mal absolu.
Un autre bon point : la découverte par
Lovegrove des écrits de Watson.Le procédé où l'auteur se présentant comme le simple retranscripteur d'écrits anciens qui lui sont parvenus de manière plus ou moins compliquée et mystérieuse est un topos de la littérature fantastique du 19eme sont un topos du récit fantastique victorien (par exemple le"Manuscrit trouvé à Saragosse")
Malheureusement la narration manque de fer rythme et comporte des longueurs inutiles. On a du mal à entrer dans l'action. de fait
Lovegrove, s'il a des idées ingénieuses, n'est pas un très bon écrivain.
Malgré tout, le livre a plus de qualités que de défauts.