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Citations sur Au fait, quel est le problème ? (58)

Un maître coréen du nom de Sensanim a vécu en Amérique pendant des années et il avait aussi fondé un certain nombre de centres en Europe et dans beaucoup de pays bouddhistes. En Asie, on considère que les femmes qui sont sur la voie accumulent des mérites pour renaître en tant qu'hommes dans leur prochaine existence. Beaucoup de maîtres bouddhistes ont tendance à penser que les femmes ne peuvent pas atteindre l'ultime réalisation spirituelle, même si elles peuvent bien sûr pratiquer et accumuler des mérites. Et, dans les organisations bouddhistes zen officielles de Corée, il est très rare qu'une femme puisse occuper une position importante ; tous les dirigeants sont des hommes et ils considèrent qu'une femme n'est pas qualifiée pour diriger quoi que ce soit. Sensanim semblait être une exception à cette règle puisque, quand il enseignait aux États-Unis, il traitait les femmes à égalité avec les hommes, il leur donnait des postes de responsabilité, même dans les “sesshins”. Un jour, lors d'une conférence, il a fait une remarque en disant que les femmes ne pourraient jamais être éveillées. Son assistante l'a suivi dans le couloir quand il a quitté la salle de conférence et l'a interpellé « Attendez une seconde, il y a quelque chose dont il faut qu'on parle ! » Elle était vraiment en colère. Il s'est tourné vers elle et elle lui a dit : « Voilà, ça fait des années que je suis avec vous et vous avez toujours traité les femmes de manière équitable, vous leur avez donné les mêmes responsabilités qu'aux hommes et je ne comprends pas que vous puissiez affirmer une chose pareille ! » Il l'a regardée et lui a répondu : « Ah bon, parce que maintenant vous vous prenez pour une femme ? » Vous comprenez ? Quand nous sommes pris dans ce monde de jugements, d'attentes, de projections, « je suis une femme, c'est un homme, c'est bien, c'est mal, etc. », à ce moment-là, la relation interfère avec l'intimité.
p. 155 - 56
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Une Personne : Cela me trouble parce que je croyais que la relation conduisait à l'intimité.
LEE : Non, c'est l'acceptation qui nous conduit à l'intimité. Le “oui” nous conduit à l'intimité, pas la relation. En général, la relation nous mène à une confirmation de la séparation.
p. 154
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… au fur et à mesure que vous progressez sur le chemin, que vous passez du Hinayana au Mahayana, du « Petit Véhicule » au « Grand Véhicule », les instructions relatives à la méthodologie pour utiliser le souffle commencent à s'élargir jusqu'à ce qu'il ne soit plus seulement question de vous mais que cela inclue vraiment tous les autres pour aller vers la non-séparation. Et, dans le bouddhisme Vajrayana, vous utilisez toujours cette pratique de “tonglen”, mais vous ne l'utilisez ni pour vous-mêmes ni pour les autres, vous le faites pour la réalité, tout simplement. A un certain moment, vous sentirez donc la nécessité de pratiquer pour d'autres raisons que le soulagement que la pratique a pu vous apporter personnellement dans votre histoire. Et, entre-temps, vous prenez simplement la décision : « Je vais pratiquer. » Et vous obéissez à votre propre décision. Peut-être que vous n'aurez toujours pas envie, mais cela n'a aucune importance. Avoir envie de pratiquer n'est pas un ingrédient nécessaire.
p. 151
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Ce qui est est déjà, nous n'avons pas à le découvrir, nous avons simplement à nous en souvenir. Mais nous oublions toujours parce que nous sommes approximatifs et que notre intention n'est pas claire. Nous n'avons pas à créer ce qui est, nous avons simplement à nous souvenir d'accepter ce qui est tel que c'est. Nous sommes toujours tendus en avant, à courir, en quelque sorte décalés devant nous, au lieu d'être avec ce qui est juste maintenant.
Il n'y a pas besoin d'être motivé, de savoir pourquoi, il suffit de prendre une décision fondée sur votre intelligence, votre compréhension du chemin. Pratiquez simplement, c'est tout. Vous le faites. La plupart d'entre nous, nous nous engageons sur le chemin parce que nous voulons dépasser notre propre souffrance. Il se peut que nous soyons des personnes tout à fait décentes, qui souhaitent véritablement aider et servir les autres, mais très souvent, le motif sous-jacent, c'est que nous voulons moins souffrir. Et si nous pratiquons avec diligence, nous faisons les premiers pas vers l'indépendance, nous faisons la distinction entre être complètement dépendants d'autrui et être dépendants de nous-mêmes. Nous voyons plus clairement toutes les attentes, les projections, le fait que nous vivons dans le passé, donc que nous attendons quelque chose du futur. Et notre souffrance commence à devenir la souffrance. Tout le contexte se met à se déplacer et, plus cela se fait, plus nous devenons sensibles à l'autre et à sa souffrance.
p. 149 - 50
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… l'état de la pratique des autres ne devrait avoir aucune influence sur notre engagement et notre exigence quant à notre propre pratique — et cela quel que soit le nombre de gens qui sont paresseux et approximatifs dans ce domaine. Cela joue notamment quand notre maître nous renvoie quelque chose. Nous utilisons alors souvent quelqu'un d'autre comme excuse. Ainsi, les gens me disent toujours : « Oui, mais Untel a fait ça et vous me dites de ne pas le faire » et je leur réponds : « Je vous parle à vous, si j'avais besoin de dire quelque chose à la personne que vous citez, je le lui dirais directement. » On pense toujours que l'on va arriver à s'en tirer par des contorsions, mais ce qui est important pour vous, c'est votre pratique. Car, quelle que soit la force ou la faiblesse de la pratique de quelqu'un d'autre, vous êtes toujours vous. Oh, mon Dieu ! on ferait aussi bien d'accepter que ce qui est soit, puisque finalement c'est, on ne peut rien y faire. Ce qui est est déjà, Daniel l'a dit ce matin. À un moment, il a employé le mot « stupide » pour qualifier notre habitude invétérée de qualifier ce qui est, et je me suis dit : « Ah, enfin on va appeler les choses par leur nom ! » Si on agit stupidement, qualifions cet acte de stupide ! Peut-être que ce n'est pas politiquement correct, mais on est censé être sur le chemin. La politesse, la délicatesse ont leur place, mais pas lorsque notre pratique et son exactitude sont en jeu. La force et l'intensité sont nécessaires lorsque nous sommes sur un point de tangente, à la limite de quelque chose.
p. 146
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Je pense d'abord que c'est une métaphore qui est tout à fait appropriée de la part d'Arnaud, puisqu'il était cameraman. Que se passe-t-il quand on fait un zoom arrière ? Au lieu d'être fixé sur un détail, on voit d'un seul coup l'ensemble de la scène. C'est ce que j'entends dans cette image. À ce moment-là, vous commencez à voir l'opinion, la réaction, les pensées que vous avez par rapport à quelque chose, vous comprenez que la manière dont vous percevez la situation est complètement définie par une perspective étriquée, un contexte qui est celui de la séparation. Quand vous faites le zoom arrière, vous voyez les choses de manière holistique, globale ; au lieu de distinguer simple-ment des objets séparés et différents, vous les percevez dans leur ensemble et dans leur unité.
p. 139
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L'une des choses que j'apprécie beaucoup dans le travail d'Arnaud, c'est que la voie qu'il propose ne consiste pas à nous arracher à notre existence ordinaire pour nous mettre dans quelque chose de tout à fait spécial — sauf du point de vue de la réalisation intérieure de la pratique qui consiste bien sûr à accepter ce qui est tel quel ici et maintenant, réalisation qui nous arrachera irrévocablement au domaine ordinaire. Parfois, Yogi Ramsuratkumar demandait aux gens : « Quelle est votre religion ? » Et si quelqu'un disait par exemple « Je suis un peu chrétien », il répondait souvent : « Très bien, alors allez à l'église quand vous rentrerez chez vous. » Ne pas s'adapter au contexte qui est le nôtre peut poser quelques petits problèmes. Yogi Ramsuratkumar avait un disciple français très ardent, marié à une femme originaire de l'île Maurice. Cet homme vit maintenant là-bas et il a quitté la France à la suite de quelques difficultés, il essayait d'être un Indien en France au lieu d'être un Français en France... Que nous nous considérions bouddhistes, musulmans, vedantistes ou d'une autre tradition, en dehors des pratiques spécifiques que peut nous demander la voie sur laquelle nous sommes engagés, il n'y a pas de raison de ne pas vivre une existence ordinaire. Yogi Ramsuratkumar voulait que nous correspondions à notre société, il nous disait toujours : « Conformez-vous aux “règles” de votre société, de votre culture. »
p. 131
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LEE : Quand j'ai commencé à enseigner, mon discours était de “l'advaïta vedanta”* pur et dur ; le changement de contexte intérieur que je vivais à l'époque était d'une telle intensité qu'il y avait l'union et seulement l'union. Mais avec le temps, il est devenu de plus en plus clair que tout est réel, l'important étant simplement la perspective à partir de laquelle nous entrons en relation avec “ce qui est”. Pendant trente ans, j'ai enseigné en exposant le dharma et je suis certain que c'était tout à fait approprié de le faire. De ces trente années d'enseignement, nous avons extrait différents exposés extrêmement clairs et accessibles. La direction que semblent prendre les choses, c'est un enseignement qui sinon n'explique plus, du moins explique de moins en moins.
...
Tout est révélé tôt ou tard par le temps, en dépit de l'histoire qui est la plupart du temps subjective et fausse.
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* Enseignement de la non-dualité.
p. 130
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… essentiellement la transmission n'a pas de caractéristiques, c'est la grâce pure. Elle est toujours disponible, accessible, toujours présente. On pourrait même dire que le mot transmission nous induit en erreur, mais nous sommes des êtres humains, donc il faut bien que nous employions des mots, parce que cela ne part pas d'un point pour en arriver à un autre point. La transmission “est”, et le maître sert simplement de catalyseur pour permettre à ce qui est déjà de devenir plus clair. Néanmoins, pour les besoins de la conversation, nous appelons cela la transmission parce que nous sommes des élèves en relation avec un maître, avec une lignée.
p. 128 - 129
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Certaines de nos actions accumulent des mérites et, quand nous nous trouvons dans une position qui nous permet de recevoir les conséquences de nos actes, si nous avons accumulé beaucoup de mérites, nous allons recevoir des conséquences très bénéfiques. Mais si par contre nous n'avons pas accumulé de mérites, alors nous sommes mal, parce que les conséquences de nos actes peuvent être assez sévères. Mais si nous en avons accumulé beaucoup, ils peuvent atténuer ou d'une certaine manière faire taire les conséquences éventuellement négatives d'actes que nous avons commis. Et, quand nous avons accumulé des mérites, nous ne les perdons pas si, disons, nous « prenons des vacances » par rapport à la pratique. Le mérite a une valeur intrinsèque que nous pourrons utiliser quand cela nous sera nécessaire.
...
Vous avez accumulé des mérites à partir de votre pratique, il se peut que ce mérite ait été utilisé dans votre existence ou pas, je ne sais pas. Mon impression est qu'il n'a pas été encore complètement utilisé. Donc, il est toujours là, disponible ! Si l'on fait la supposition que vous renouez avec l'ashram, même si, jusqu'à un certain point, vous n'avez jamais cessé d'y être reliée à travers les années, ce mérite a toujours une puissance et une valeur. Et il s'actualisera. Que vous le compreniez ou pas, que vous en soyez consciente ou pas ne change rien. Cela produira des effets.
p. 110
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