Le prochain péril qui menacera le savoir... d'où viendra-t-il ?
Plus symboliques qu'efficaces après la popularisation de l'imprimerie, les destructions de livres ne s'arrêtèrent pas pour autant. Hier : le Vatican, Hitler, Staline, Mao... Aujourd'hui : Daesh, Boko Haram... Et à toutes les époques les religieux de toutes les chapelles, dès que occasion leur en donnée.
A sa mort, on trouva dans ses papiers un document sur lequel il avait noté les jours durant lesquels il avait été heureux dans sa vie. Il en avait comptabilisé quatorze.
« Le plus grand centre scientifique de l’Occident ! Le temple de tous les savoirs qui attire des savants et des philosophes de Bagdad et de Constantinople ! » (p. 51)
Tant qu'à prier pour que quelque chose tombe du ciel... Il me paraît plus avisé de prier les mains ouvertes... Que les mains fermées
- Tu te rends compte de ce qui vient de se passer, Marwan, ou pas du tout ?
Ces ouvrages ont échappé au feu, à la pluie, à des chutes dans les ravins, voilà maintenant qu'on les écorche! Mais ils sont toujours là.
- Et nous aussi.
Voler des livres ?... Y a de ces tarés !
(p.119)
- On lui coupe toujours la tête, chef?
- Non.
- Ah!
- Jetez-le dans le fleuve, plutôt. Sa mort sera plus lente.
(........)
- J'aime pas ce mode d'exécution.
- Moi non plus. Il faut porter la pierre.Et puis il faut rentrer à pied. Pfff... Avec cette chaleur.
Du raffinement inutile, tout ça.
- Les paysans n’ont pas l’intention de lire une ligne de tout ce qu’ils nous ont volé. Ils s’en ficheny complètement d’Axaximandre et de Rabbeh. On risque nos vies pour rien parce qu’au fond les gens, ce qu’ils veulent, c’est être riches.
- Je pense que tu te trompes
- Ah oui ?
- Ces hommes et ces femmes soi-disant libres, que nous croisons, passent en réalité leur vie à avoir peur. Peur d’avoir faim ou froid, peur d’être volés ou tués par une horde de pillards, un seigneur capricieux ou une armée de campagne. Leurs pensées sont séquestrées par la peur. Pour pouvoir penser, l’esprit doit être libre et en paix. Tant que les hommes vivent comme des bêtes apeurées grattant la terre pour subsister, convoitant la richesse du voisin et craignant l’épée de l’étranger, il leur est difficile de voir la beauté de la poésie ou l’intérêt de la science. Ils ne veulent pas être riches, ils veulent être à l’abri.
S'il n'y avait pas le poids des livres, l'esprit du lecteur s'envolerait !