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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Avec Un été à Key West, Alison Lurie part d'un argument ultra classique qu'on retrouve aussi bien au cinéma qu'en littérature : une femme totalement dévouée à son mari (obligations à respecter pour le conjoint : toujours beaucoup plus âgé et exerçant une profession dans un domaine suffisamment pointu que, hormis sa femme dévouée et aimante et deux ou trois collègues, personne ne cerne réellement...) mais qui ne s'en plaint pas au contraire, qui voit même défiler les années tout en se félicitant de sa dévotion, de son amour sans bornes et ne voulant surtout rien faire d'autre de sa vie que de servir de secrétaire/relectrice/documentaliste/bonniche pour monsieur. Bref, une femme qui a la tête sur les épaules, mais vraiment hein, genre le cou bien collé au buste à la cyanolit.
Alison Lurie choisit pour ce personnage de muse serviable et empressée une jolie femme qui ne laisse pas grand monde indifférent mais elle, va t'faire fiche, elle n'a bien sûr d'yeux que pour son universitaire homophobe de mari qui fait office d'autorité dans le domaine de la faune et de la flore.
Et puis un beau jour, après de nombreuses années de mariage heureux, une rencontre et hop, tout bascule.
La suite de l'aventure peut prendre différentes directions mais l'assise, elle, est immuable.

Bon là je vais un peu vite en besogne. Pour faire une rencontre, selon les codes établis, il faut nécessairement qu'un élément nouveau se présente dans la vie du couple. Ici Wilkie Walker, la sommité de mari, persuadé d'avoir un cancer en phase terminale se replie sur lui-même, devient atrabilaire et cruel, bref à la limite du supportable. Voyant ça, sa femme dévouée et aimante a l'heureuse idée de vacances à Key West qui devraient dérider un peu son naturaliste de mari.
C'est sur cette île paradisiaque qu'elle rencontre Lee Weiss, gironde propriétaire d'un gîte women only et que les deux femmes sont dans un même élan touchées par l'impitoyable flèche de Cupidon.

J'avais prévenu, c'est du classique, sauf peut-être la relation saphique mais pour le reste, on est pile dans les clous.

De ce postulat, Alison Lurie tire une critique sociale de la bourgeoisie américaine qui malgré une douceur et une bienveillance de façade remue son petit monde, n'épargnant ni les mandarins nombrilistes ni les touristes qui ont souvent tendance à laisser leur cerveau à la maison avec les plantes vertes avant de vivre les grandes aventures qu'ils ont fantasmées pendant onze mois.
Malgré ça, sensation que parfois les personnages secondaires et leurs intrigues n'ont été développés que dans l'intention de donner de l'épaisseur à Jenny, la femme dévouée et aimante. Ce ne serait pas un reproche si cette formule fonctionnait, malheureusement à aucun moment je n'ai pu ressentir de l'intérêt ni éprouver le moindre attachement pour cette femme (dévouée et aimante) qui malgré les efforts de Lurie, demeure lisse, pâlotte et difficilement crédible dans sa dévotion comme dans son coup de foudre.

Du bon et du moins bon donc dans cet été à Key West, impossible sur cette base de se faire un avis sur cette auteure alors même si ce titre ne m'a pas convaincue, je suis bien décidée à retenter ma chance à la prochaine occasion.
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9ème roman d'Alison Lurie si l'on met de côté "Femmes et fantômes" qui est un recueil de nouvelles.
Le virage pris dans le précédent "la vérité sur Lorin jones" se confirme. L'hétérosexualité bat de l'aile. Les hommes sont caricaturaux, vraiment vieillissants ou homosexuels, et les femmes les quittent, en sont lassées, sont lesbiennes ou le deviennent. Ici on a affaire aux affres du troisième âge conformément à l'âge d'Alison Lurie qui en 1998 à la sortie du roman a quand même 72 ans. Les problématiques traitées par l'auteure sont celles de son âge; Je ne sais pas si Alison Lurie a goûté sur le tard les joies de l'amour saphique ou si elle exprime un fantasme inassouvi mais le message est clair depuis deux romans.

Le point de départ du roman est la villégiature en Floride à Key West d'un couple constitué de Wilkie Walker, célèbre écrivain naturaliste âgé de 75 ans, et de son épouse Jenny 45 ans. Jenny a tout sacrifié pour lui, est à la fois son épouse, sa lectrice, sa correctrice, son assistante, et presque même son inspiration. Au fond il lui doit tout. La différence d'âge qui ne posait pas de problème au début se fait nettement sentir. le pauvre Wilkie a pris un sacré coup de vieux, se croit atteint d'un cancer, sombre dans la déprime et envisage un suicide. Jenny encore pleine d'énergie va s'éloigner de lui progressivement au fur et à mesure qu'elle se rapproche De Lee, patronne d'une pension pour femmes, une flamboyante lesbienne pleine de vie et d'appétit pour la belle Jenny.

Autour de ces trois personnages principaux gravitent des personnages secondaires utiles pour épaissir l'intrigue et donner l'impression d'une véritable toile d'araignée dans laquelle sont pris tous ces personnages tous liés les uns aux autres sur ce lieu de villégiature.

Alison Lurie excelle pour établir un décor et dresser des portraits réalistes de personnages plus ou moins attachants. Je dis bien plus ou moins parce que malheureusement c'est là que le bât blesse.
Autant j'ai adoré les personnages de Jenny et Lee, bien que Jenny soit agaçante de naïveté et excessivement soumise à son mari alors qu'elle a des qualités reconnues par tous y compris pour sa contribution à la carrière de son mari.
Un autre personnage est attachant, Jacko, le gentil et généreux homosexuel malheureusement séropositif.
Intéressante est la détestable tante Myra, la tante de Jecko, femme d'affaires au caractère trempé qui débarque pour arranger à son avantage des affaires de famille.

Le mari de Jenny, avec sa dépression et ses tentatives de suicide ratées, est inintéressant et pénible. On n'a qu'une envie, c'est qu'il réussisse sa première tentative de suicide au plus vite et qu'il disparaisse pour laisser sa femme s'émanciper.

Un personnage est insupportable, la cousine de Jacko, fille de la tante Myra. Brave fille mais vraiment idiote et inintéressante, ce qui nous vaut tout au long du roman des dialogues sans intérêt qui font baisser le niveau de crédibilité et d'intelligence du roman.

Pourquoi faut-il qu'Alison Lurie nous invente des personnages caricaturaux qui nous imposent des dialogues superficiels, à l'américaine j'aurais envie de dire ? C'est dommage parce que ce roman aurait pu être drôle et fin du début à la fin.

Ce qui est intéressant dans ce roman c'est qu'on retrouve avec plaisir des personnages d'autres romans précédents.
La lesbienne Lee, déjà patronne de pension dans "La vérité sur Lorin Jones" faisait presque chavirer la biographe Polly Alter.
La tante Myra était l'épouse de Chuck MUMPSON, le texan qui fait chavirer Virginia Miner dans "Liaisons étrangères". Chuck MUMPSON était donc le père de Barbie, la cousine de Jacko l'homosexuel.
Lennie ZIMMERN, qui apparaît à la fin du roman, est le cousin De Lee. Lennie était le jeune garçon aperçu dans le roman "Comme des enfants" et donc le demi-frère de Lorin Jones. Lorin Jones, la peintre de 'La vérité sur Lorin Jones" était la petite fille Lolly dans "Comme des enfants".

Apparaît rapidement dans "Un été à Key West" une certaine Lory Green, une guide touristique qui a habité autrefois en Californie; Dans "La ville de nulle part" apparaissait une certaine Lory Green, une starlette dont tombait amoureux Paul, l'un des principaux personnages du roman. Simple clin d'oeil d'Alison Lurie sans doute car je ne vois pas comment une ancienne starlette pourrait se transformer en guide touristique.

Dans "Liaisons étrangères" Fred Turner n'était autre que le fils d'Emily Turner dans " Les amours d'Emily Turner". On apprenait notamment que Fred n'a jamais su que sa mère avait eu une liaison torride avec l'homme qui venait souvent leur rendre visite quand il était petit.

L'oeuvre d'Alison Lurie est comme une petite Comédie Humaine. C'est toujours agréable de retrouver des personnages familiers.

Bref, pour conclure sur "Un été à Key West", un bon roman très agréable à lire qui contient des faiblesses de dialogue et d'intérêt à cause de personnages inconsistants qui auraient pu ne pas l'être.
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Sympa, bien écrit et dépaysant.
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