Merci à Babelio et aux Editions Soleil pour m'avoir offert l'opportunité de lire le format BD du roman de
Raphaëlle Giordano, publié fin 2020 soit cinq ans après le roman. Je n'avais pas lu ce dernier – ou alors j'ai oublié – alors il m'a semblé intéressant de le découvrir sous cette forme. Je ne peux pas dire que l'expérience a été réussie.
En effet, je pense que ce roman n'était pas propice à une adaptation en BD. Pourquoi ? parce que le texte est assez long et n'a pas été suffisamment élagué (adaptation de Lylian), d'où de nombreuses répétitions, des vignettes (de
Sophie Ruffieux) parfois trop petites à mon goût , pas très variées, statiques. Mon sentiment est que l'illustration devrait apporter un plus, ce n'est pas le cas ici. Exemple : page 39, on trouve des vignettes quasi-identiques sauf l'inclinaison de la tête de Camille, le personnage principal, afin de pouvoir caser la totalité d'un texte un peu long. Ou encore page 14 : deux vignettes identiques sauf que la seconde est en plus gros plan.
Je peux comprendre l'idée de rendre la lecture plus accessible, de faire accéder un nouveau public au livre, mais mon sentiment ici est plutôt qu'il s'agit de céder à la vogue actuelle d'adapter de nombreuses oeuvres au format BD, notamment de grands classiques, afin de populariser la littérature, mais c'est également surfer sur une vague commerciale. Quand il s'agit de simplifier une oeuvre difficile, je le conçois, mais lorsqu'il s'agit de romans que l'on appelle « feel good », il ne s'agit pas de textes difficiles d'accès, si l'on en croit les trois millions de lecteurs affichés sur la couverture.
J'ai lu quelque part qu'un film allait également en être tiré. A quand les produits dérivés ? C'est une manne commerciale, non ?
Quant au contenu lui-même, il n'apporte rien de bien nouveau lorsque vous en avez déjà lu quelques-uns (
Laurent Gounelle et autres). Il pourrait se résumer en quelques mots : il faut positiver, penser à soi, changer pour être heureux. Pour ce faire, Camille, bientôt quarante ans, rencontre un « routinologue » qui, par divers exercices, va lui montrer la voie.
En soi, l'idée n'est pas inintéressante mais ce qui me gêne surtout, c'est que la première version (le roman) n'était pas , si l'on en croit de nombreuses critiques, un vrai roman, et que la seconde (la BD) n'est pas une vraie BD non plus. Il me faut peut-être préciser que l'auteure n'est pas écrivain mais coach en créativité et développement personnel, donc pouvons-nous nous attendre à lire une oeuvre littéraire ?
Par ailleurs, je n'ai pas été séduite non plus par le côté « à l'eau de rose » du texte. Mais cela a suscité une réflexion dans mon esprit : trouve-t-on l'apaisement et le bien-être dans un livre de développement personnel ou dans une oeuvre de grande littérature ?