AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,56

sur 160 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En 1832, Coll Coyle, jeune métayer, est chassé sans raison de la ferme qu'il habite avec sa famille. Après l'accident mortel de son riche propriétaire anglais, il doit fuir, se cacher, fourbu, affamé, sur le qui-vive, transpercé par le froid, taraudé par les souvenirs. Il sait que désormais, Faller, fidèle à son maitre est prêt à tout pour le trouver et le tuer. de son passé, il ne lui reste plus qu'un petit ruban de sa fille…
Un ciel rouge, le matin est un tableau clair-obscur qui s'anime sous la plume lyrique de Paul Lynch, un auteur aussi talentueux que prometteur… C'est un récit haletant qui débute au nord-ouest de l'Irlande pour nous entrainer jusqu'en Amérique, sur le chantier de construction du chemin de fer de Pennsylvanie.
Paul Lynch envoute le lecteur, il met à nu les aspects les plus sombres de l'âme humaine, et fait surgir la poésie au cours de cette traque digne d'un western de Clint Eastwood.
Un ciel rouge, le matin est un hymne à la vie et à l'Irlande, une course poursuite d'une grande force, un premier roman très réussi.
Commenter  J’apprécie          625
Pluie, brouillard, tourbe, et lande pelée...c'est une chasse à l'homme irlandaise qui tourne au western...

Coyle est un paysan. Responsable du meurtre de son propriétaire qui l'expulsait, il est en cavale dans les terres de l'Ouest, pourchassé par trois hommes de main qui veulent lui faire la peau. Il laisse derrière lui une maison en cendres et une famille meurtrie car il n'a qu'une option: la fuite. Et le lot commun de tant d'irlandais, l'exil par des traversées océaniques difficiles vers un pays de promesses au chemin de fer naissant.
Mais la terre d'Irlande ne peut jamais être oubliée par ses enfants; elle est leur chair et leur âme.

Un monde muet d'hommes ombrageux et violents, de miséreux grelottants et crevant de faim, un pays fantomatique sous la bruine et le froid. Une société d'individus bagarreurs et impulsifs, qui n'exclue pas l'entraide et la fraternité.
La narration est dans les détails minutieux et précis, pour raconter le dépeçage d'un mouton, le nettoyage d'une arme à feu, un pub saturé de bruits ou d'odeurs, une tempête océanique...
L'Irlande du XIXème est magnifique, par une plume poétique et lyrique, évocatrice de paysages, descriptives de scènes de vie. Pour qui a arpenté ces campagnes, l'écriture est créatrice de tableaux et d'aquarelles.
Une envie de voyage me venait impérieusement à la lecture.

Et l'histoire se poursuit, entre vengeance, fatalité et tragédie...

J'ai été totalement immergée dans ce destin d'homme. La thématique de l'irlandais exilé n'est pas nouvelle mais Paul Lynch lui donne un ton original, par une écriture très visuelle et d'une belle sensibilité.
Pour un premier roman, c'est extrêmement prometteur et j'attendrai le prochain avec gourmandise.
Commenter  J’apprécie          472
Depuis sa sortie, j'étais impatiente de lire ce livre. Finalement, j'aurai commencé par le deuxième La Neige Noire, pour enchaîner avec celui-ci. Même densité, même épaisseur temporelle et à contretemps. Il n'y a pas à dire, Paul Lynch a un style vraiment personnel.
Ancien critique de cinéma, il écrit comme on filmerait tant son écriture est visuelle et rythmée. La fuite de Coll Coyle, jeune père de famille irlandais, après son meurtre, la chasse à l'homme qui s'ensuit, le trajet en bateau jusqu'au nouveau continent, la nature hostile et magnifique à la fois, la brutalité, tout cela est écrit comme le serait tout-à-la-fois un classique des années 50 et un bon western.
le récit est très noir et violent, tout comme La Neige Noire, mais je l'ai trouvé, par moments, moins maîtrisé. Ca n'en reste pas moins un grand roman d'une grande qualité.
Commenter  J’apprécie          380
Voici un livre magistral, une oeuvre magnifique portée par une écriture poétique d'une noire beauté.
Nous sommes en Irlande,la ténébreuse, âpre et belle, fondrières, bruyère trempée, herbes brunies,nuages trempés de pluie, tourbe sombre et boueuse, glacis des eaux sur la rive du fleuve,remous couleur de rouille,ajoncs touffus,jacinthes des bois......une langue ciselée, un style visuel,sensuel comme les paysages de certains films.....entre ombre et lumière, noirceur et lyrisme flamboyant....
On savoure chaque phrase comme on sucerait un bonbon acidulé.....

Printemps1832,Coll Coyle, un jeune père de famille "taiseux" comme il se doit, fuit son île natale : il a tué accidentellement le propriétaire terrien qui l'employait et voulait l'expulser, lui sa femme et ses deux enfants, dont un qui va naître.....

Il est pourchassé par le cruel Faller dont on dit qu'enfant "Il a entortillé de la cordelette autour de la langue d'un cheval et qu'il a tiré jusqu'à ce qu'elle s'arrache à la racine".
Inéluctable et impitoyable, cette chasse à l'homme qui ressemble parfois à un western ou un rodéo,entraînera les deux Irlandais par delà l'océan, laissant derrière eux un fleuve de malheurs et de sang.....
C'est un récit épique, intense une trame concise violente sans être brutale, une plume au lyrisme sombre qui rappelle les mythes de cette terre impitoyable, qui exprime la force autant que les nuances....
Une réalité sociale nue, cruelle, une odyssée tragique pleine d'espoirs déçus et de rage froide qui va mener Coll Coyle de la péninsule d'Inishowen à Londonderry puis aux États- Unis.....
Une intrigue captivante qui parle de vengeance, d'oppression dans le lien qui unit les hommes à leur dure terre natale....
L'auteur attrape la réalité dans ce qu'elle a de plus vivant à l'image de ce ruisseau"Dont les eaux glissant sur les galets évoquent un conciliabule de témoins chuchotant"....
Une nature organique,paisible ou sauvage,qui tranche avec la froide cruauté du monde des hommes à l'image de Faller" :Cette incarnation du mal secondé par la logique".
Au final un premier roman puissant, d'une grande beauté, de Paul Lynch, que j'avais vu à la grande librairie,qui vous happe jusqu'à la fin...
Peut- être un manque d'objectivité de ma part car j'aime beaucoup les écrivains irlandais....
Mais ce n'est que mon avis.....





Commenter  J’apprécie          340
1832 dans une campagne irlandaise déshéritée, Coyle vient d'apprendre que sa famille va être expulsée. Il compte bien plaider sa cause auprès du fils Hamilton, le propriétaire terrien, mais la rencontre tourne au drame et Coyle doit prendre la fuite. Mais la traque organisée par Faller le régisseur du domaine, éliminant de façon brutale certains des soutiens du fuyard, prive Coyle de toute aide. Sa seule issue est de s'embarquer sur un navire à destination des États-Unis. Commence alors un voyage effroyable, dans la puanteurs des soutes, dans la promiscuité ou la menace des plus forts ou des plus criminels; son arrivée sera tout aussi difficile, quand, employé dans les chemins de fer en construction il devra de nouveau faire face au passé qui va se rappeler à lui.

Un premier roman, épique dur et assez bluffant d'un jeune écrivain
Paul Lynch qui nous plonge dans une Irlande où rapports de force entre propriétaires terriens et métayers s'exacerbent lors de mauvaise récoltes ou lors de menace de vendre une terre sans considération pour ceux qui la valorisent, une Irlande qui voit partir ses forces vives, et qui fuiront en masse, la grande famine à partir de 1845, des irlandais considérés à leur arrivée aux États-Unis comme des bêtes malfaisantes, qui ne méritent que les travaux les plus ingrats.
Un ciel rouge, le matin est dans la lignée des romans du XIXème siècle, avec des caractères forts qui ne sont pas sans faire penser à Javert dans le personnage de Faller dans son acharnement inflexible et sa cruauté de chasseur et Jean Valjean chez Coyle, dans l'entraide dont il fait preuve avec ses compagnons d'infortune. le drame est renforcé par une narration où alternent présent et retours en arrière avec des dialogues intégrés dans la narration (sans guillemets) des effets quelques peu déroutants mais qui soulignent efficacement fuite et chaos.
Un ciel rouge, le matin est un roman fort, et Paul Lynch un écrivain à découvrir.
Commenter  J’apprécie          300
Noir c'est noir !
Et l'espoir dans tout ça se noie dans la violence, la boue et le sang.

Une chasse à l'homme qui nous transporte d'Irlande en Amérique.

Une vengeance implacable, pas de répit.

Faller sème la peur, la mort un rictus aux lèvres,
et cette violence inouïe semble lui apporter une réelle jouissance.

Tragédie que cette longue et lente descente au plus sombre de la nature humaine.
Commenter  J’apprécie          270

Coll Coyle,est un paysan irlandais du XIXème siècle, devenu malgré-lui l'assassin de son propriétaire et obligé de fuir pour échapper à la folie meurtrière de l'homme de main de ce dernier, Faller, assoiffé de vengeance.
Quittant la pluie et la misère de l'Irlande, les champs boueux et les tavernes glauques, il laisse sa femme, sa fillette et son enfant à naître pour s'embarquer vers l'Amérique…avec un compagnon d'infortune. Une traversée de 69 jours, la promiscuité, une épidémie de choléra, des cadavres jetés par-dessus bord, une destination incertaine, mais ils s'en sortent et posent le pied en Pennsylvannie. Là ils vont trouver du travail auprès d'un Irlandais, sur un des chantiers de la construction du chemin de fer, travail harassant dans la poussière et sous une chaleur torride. Des conditions de vie difficiles, quelques morts par accident, puis une épidémie de dysenterie se déclare. Les malades sont d'abord isolés puis une fois décédés, enterrés…
Lors d'une expédition à Philadelphie la chasse à l'homme va reprendre. de tavernes en bordels, puis dans la vallée poussiéreuse, Faller est à nouveau sur ses traces…
A travers cette épopée est évoquée l'histoire irlandaise de cette époque, la misère, l'injustice sociale, l'émigration vers le monde nouveau. Paul Lynch nous la dépeint avec à la fois beaucoup de réalisme et de poésie, ce qui nous transporte dans le temps et dans l'espace, dans un monde, pas si éloigné du notre, qui commençait à bâtir notre société moderne au prix d'une main d'oeuvre taillable et corvéable à merci. J'ai beaucoup aimé ce très beau texte d'un jeune écrivain prometteur.
Commenter  J’apprécie          232
Le premier roman de Paul Lynch, Un ciel rouge, le matin, a été encensé par la presse anglo-saxonne et son homologue française n'est pas en reste. Et c'est le style, lyrique et fiévreux, qui est salué en premier lieu : « L'orbe d'un soleil rouge vogue au-dessus des buttes noires, semant dans le ciel ses copeaux de lumière. Les ombres fusent à la débandade loin des champs de blé … » Lynch est bien un écrivain irlandais, fils du vent et de la pluie, et il ne peut s'empêcher de décrire la nature dans tous ses états, superbe, inaltérable, parfois inquiétante. L'accumulation de qualificatifs pourrait cependant indisposer à la longue et cette prose élégiaque verser dans l'exercice de style. On n'en est pas loin et il n'est pas faux de dire que l'auteur a davantage travaillé son écriture que son récit. Cependant, ce thriller aux allures de western, qui débute en Irlande et s'achève en Amérique, est porteur de riches thématiques, sociales et économiques, entre autres. le méchant de l'histoire est bien plus charismatique que son héros « positif » lequel est ballotté par les événements et victime d'une chasse à l'homme sans merci. Beaucoup d'éléments restent malgré tout en suspens (quid de l'épouse et des enfants du fugitif ?) et engendrent une légère frustration. Sans verser obligatoirement dans la dithyrambe, force est de constater que Paul Lynch, dès son premier essai, fait montre de très grandes qualités. Son deuxième roman, The Black Snow, présenté comme « hitchcockien », est paru le 6 mars au Royaume-Uni. Wait and see (avec un peu d'impatience).
Commenter  J’apprécie          201
Le chagrin mêlé à la peur vrille le corps. Coll Coyle, après le noir de cette nuit agitée, assiste au lever du jour, le rouge qui prend place dans le ciel irlandais.

Ce sont ces deux couleurs, le noir et le rouge, qui teinteront chaque page de cette course contre la mort.

1832, au nord de l'Irlande, l'odeur de la terre mouillée.
Des larmes de rage et de désespoir puis le silence écrasant auprès du feu de tourbe avec sa femme, sa petite fille et sa mère. Coll doit raisonner le propriétaire terrien Hamilton, ce chien galeux d'Anglais, pour qu'il revienne sur cette décision d'expulsion injuste qui les frappe.
Mais sous le ciel qui déverse régulièrement toute son eau, l'explication se mue en tragédie avec le crâne d'Hamilton qui éclate contre un mur de pierre.
La fuite, dans les ténèbres, la fuite pour sa survie. Coll est pourchassé par le régisseur Faller, un homme brutal et sanguinaire, dénué de tout émotion si ce n'est un léger sourire lorsqu'il ôte la vie à ceux qui se trouvent sur son passage.

Tout est inquiétant dans ce roman, c'est un concentré de grisaille, un précipice de noirceur. Dès le début, l'atmosphère lourde d'injustice, de peur, de chagrin nous assaille. Elle se gorge également d'humidité avec les pluies qui font leur ballet incessant. C'est comme un voile opaque déposé par les cieux tourmentés.
L'auteur, par sa plume exaltée, imbrique nature et activité humaine. Il donne vie aux ruisseaux, au ciel capricieux, aux ramures des arbres, à la terre poussiéreuse ou gorgée d'eau. Il met en scène la lumière dorée ou la noirceur des ténèbres en maniant des phrases imagées précises et de toute beauté. Il sait faire jaillir le sommeil qui assomme, la faim qui tiraille l'estomac, la peur comme catalyseur de fuite.

Le chemin est lent mais implacable. La mort, sous plusieurs formes, colle aux pas de notre irlandais en cavale. Les maladies liées au XIXe siècle déciment et le sort des émigrants irlandais révolte.
Cette traque est éprouvante, noire d'injustice et de fatalité et rouge de sang versé. Mais pour la beauté de l'écriture et l'univers irlandais qui me fascine, j'aime les écrits de Paul Lynch, un auteur talentueux à la prose ténébreuse.
Commenter  J’apprécie          193
On est loin de Michel Sardou et du Conemara ou du Taxi Mauve et des verdoyantes plaines irlandaises... En 1832 du coté d'Innishowen, la vie n'est pas très douce, et c'est un euphémisme, pour un métayer irlandais.
Coll Coyle, comme ses congénères, lutte au quotidien pour gagner sa pitance. Lorsqu'il doit affronte le maitre des lieux, la rencontre tourne mal, et Coll n'aura d'autre choix, au terme d'une périlleuse chasse à l'homme, de s'embarquer sur un navire à destination de l'Amérique.
Découpée en trois parties, la narration de ce roman est saisissante de noirceur : la misère d'une vie de métayers irlandais d'abord, pataugeant quotidiennement dans la boue sous des trombes d'eau, puis le (long) voyage transatlantique au cours duquel aucune avanie ne sera épargnée : la promiscuité, la saleté, la maladie, et la longueur d'un voyage périlleux et incertaine, l'Amérique enfin, et ses crève-la-faim embauchés pour une misère à construire la voie ferrée qui va traverser le pays... et tout du long la chasse à l'homme orchestrée par le féroce et dangereux Faller.
Alors oui, on est loin des verts pâturages et des troupeaux bucoliques, mais j'ai été scotchée par la beauté de cette écriture en dépit de sa noirceur.
Magnifique
Commenter  J’apprécie          140




Lecteurs (346) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz de la Saint-Patrick

Qui est Saint-Patrick?

Le saint patron de l’Irlande
Le saint-patron des brasseurs

8 questions
251 lecteurs ont répondu
Thèmes : fêtes , irlandais , irlande , bière , barCréer un quiz sur ce livre

{* *}