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3,22

sur 55 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  

Ruth vit seule avec ses chats dans une maison isolée sur la côte australienne, avec vue sur la mer, ses surfeurs et les baleines. C'est son mari Harry qui a voulu s'installer là pour leur retraite. Malheureusement il est mort peu après et Ruth est restée. Ses deux fils mariés vivent loin et viennent à Noël avec leurs familles.
Bienntôt une femme se présente envoyée par le gouvernement comme aide ménagère. Elle se fait amener chaque matin par son frère Georges, chauffeur de taxis, qui la reprend à midi. Un peu étrange, elle s'impose à la vieille dame qui n'a rien demandé mais qui reconnaît qu'un peu d'aide ne lui ferait pas de mal. D'autant qu'elle souffre beaucoup du dos. Frida lui montre d'ailleurs comment bouger en le ménageant. Mais si elle se montre très attentionnée par moment, à d'autres elle est dure.
On s'aperçoit au fil des pages que Ruth mélange un peu les souvenirs, ce dont se sert Frida pour la manipuler par exemple en s'installant dans l'une des trois chambres prétendant qu'elles l'ont décidé ensemble. Elle s'imagine entendre parfois la nuit un tigre, que l'aide ménagère prétendra avoir tué.
En dehors de la visite d'un ancien amoureux un week-end, c'est essentiellement un huis clos.
Il est très facile de visualiser cette maison au bord de la mer, ce que j'ai beaucoup apprécié.

Ce livre montre de façon angoissante le naufrage de la vieillesse.

Challenge Plumes féminines Item 10 : Un animal à un rôle important.
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Ruth, une vieille dame, vit seule avec ses chats sur la côte australienne. Son dos la fait souffrir et son esprit bat parfois la campagne. La nuit, il lui arrive de sentir la présence d'un tigre dans sa maison. Survient une aide-ménagère qui dit avoir été envoyée par le gouvernement. Voilà, avec aussi peu d'ingrédients, le premier roman de Fiona McFarlane tient en haleine sur 269 pages d'autant que la quatrième de couverture nous prévient : tout va finir mal. Lentement et sourdement, L'invité du soir devient un thriller en huis-clos dont on ne sait trop où se situe la vérité. La romancière nous donne un seul point de vue, celui de Ruth, dont le moins que l'on puisse dire est qu'il est loin d'être fiable. Avec son style faussement réaliste, Fiona McFarlane fraie très souvent avec le fantastique voire l'horreur. Mais cet effroi reste ouaté et constamment en conflit avec une narration qui se veut le plus souvent concrète. Un tour de force maîtrisé bien qu'il y ait une certaine lenteur dans l'exposition des faits. Lesquels, l'on s'en rend compte au fur et à mesure, sont moins clairs qu'il n'y parait. L'invité du soir est un livre sur la vieillesse, sur la mémoire qui flanche, sur la dépendance et sur la manipulation. Et aussi sur les démons, tigrés ou non, qui peuplent nos nuits.
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Une maison à l'écart, adossée à la dune quelque part sur la côte australienne. Sa propriétaire, Ruth Field, 75 ans, un peu isolée elle aussi depuis la mort de son mari et l'éloignement de ses enfants devenus adultes. Ruth semble s'être résignée à la monotonie des jours, à la lenteur du temps. Mais perd-elle progressivement pied avec la réalité ? La vieille dame est persuadée qu'un tigre s'est invité la nuit dans son salon. Une aide-ménagère providentielle vient bousculer le quotidien de la fragile Ruth. L'impressionnante Frida s'impose vite comme indispensable. Entre les deux femmes, une relation complexe se tisse, tantôt bienveillante mais souvent oppressante.
Un livre troublant qui questionne le lecteur sur les fragilités liées à l'âge. Une narration subtile assortie de transitions délicates entre le « réel » et l'irréel (ou le réel d'une femme dont la pensée devient confuse) : l'auteur a su présenter une frontière ténue entre ces deux états, ce qui rend ce livre fort singulier.

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Ruth, à soixante-quinze ans, est veuve depuis quelques années, ses enfants sont loin, et elle vit seule dans une maison tranquille sur la côte australienne. Une nuit, elle est réveillée par des feulements et des grattements qui ne peuvent provenir que d'un tigre, mais serait-ce seulement le produit de son imagination ? Quelques jours plus tard, l'état lui envoie une aide à domicile, Frida, qui prend rapidement ses aises, et se rend indispensable. Les phénomènes étranges qui semblaient avoir cessé, reprennent au bout de quelques temps, et Ruth a du mal à supporter l'intrusion de Frida dans son quotidien.
J'aime bien explorer de temps à autres la littérature des antipodes, qui recèle souvent de jolies surprises, tout en offrant une grande variété de styles et de genres. le genre est ici un peu compliqué à définir, L'invité du soir s'apparente à un roman psychologique, avec des touches (mais en est-on sûr ?) de fantastique, une certaine tension dramatique et une réflexion sur la vieillesse, ou peut-être la démence.
Ce premier roman bien ficelé m'a captivée, et tout y est fait pour qu'on se pose la question de ce que l'on ferait à la place de Ruth, ou d'un membre de sa famille. Elle perd un peu de capacités en vieillissant, certes, mais est-ce que la présence de l'aide-ménagère n'accentue pas ses indécisions et sa dépendance, au lieu de l'aider ? La présence de Frida lui rappelle les îles Fidji où elle a vécu enfant et dans sa jeunesse, et cela donne envie à Ruth de revoir son premier amour marié à une autre, et avec lequel elle a gardé un contact épistolaire. Cela pourrait être l'occasion de revivre un peu de sa jeunesse au lieu de se laisser sombrer lentement…
Bien traduit, ce roman fluide se lit aisément, et il intrigue et maintient l'attention de bout en bout, grâce à des personnages qui ont de la consistance, et des dialogues essentiels pour entrer dans leur psychologie. Je pense qu'il me restera en mémoire un bon moment !
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Avec très peu d'ingrédients et dans une ambiance digne de Hitchcock, la recette fonctionne : on est tenu en haleine du début à la fin de ce roman.
Nous avons exclusivement un point de vue interne, celui de Ruth, la protagoniste principale, et celui-ci ne se révèle pas toujours très fiable.

Avec un style faussement réaliste, on est souvent aux portes du fantastique.
On oscille tout au long entre douceur, trouble et angoisse.
Les personnages sont attachants
La vieillesse et la solitude qui sont souvent intrinsèquement liées sont le thème phare de ce roman.
A conseiller
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Une vraie bonne surprise que ce livre qui navigue sans cesse entre dure réalité et imaginaire. L'atmosphère qui s'en dégage berce parfois de poésie, de tendresse pour Ruth et parfois de rudesse, presque de violence dans les propos de Frida. On sent la tension monter au fil des pages, on sent qu'un drame va. Se jouer. Et pourtant on voudrait croire encore que tout pourrait bien s'achever, dans la douceur de la maison de Ruth, dans la rumeur de la mer toujours proche et dans le parfum des lys du jardin. Mais l'intrigue se poursuit, implacable, tel le tigre qu'on imagine rôder la nuit, comme le triste sort menaçant toujours de s'abattre sur la pauvre Ruth. Si le fond de l'histoire pourrait s'apparenter à un terrible fait divers, le style de l'auteur, ses dialogues forts et personnages mystérieux, les descriptions originales et intelligentes font que l'on ne s'ennuie jamais et qu'on se laisse prendre au jeu de la surprise et du suspense. L'invité du Soir se lit presque comme une nouvelle plutôt qu'un roman. J'ai hâte de lire d'autres oeuvres de Fiona Mc Farlane dont c'est seulement le premier roman !
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quel joli roman à l'ambiance hitchcokienne. Un roman subtil qui nous "parle" de la maladie d'Alzheimer sans jamais la nommer.
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Y a-t-il réellement un tigre dans le salon de Ruth ? ou s'agit-il seulement d'un effet de cette drôle de maladie qui paralyse le cerveau des vieilles personnes ?
Etrange, addictif, voila ce qui vient à l'esprit à mesure que se tournent les pages de ce roman où la vieillesse étiole, où le diable se cache dans les "meilleures" intentions. C'est l'histoire d'un abandon, d'une reddition de femme âgée, des vies qui passent, de manigances. On est souvent proche du thriller, dans une atmosphère lourde d'enfermement, de cercle vicieux où la victime craint de devenir bourreau (et vice-versa).
Un très bon premier roman !
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Le thème de départ du livre n'est pas vraiment accrocheur. Les « aventures » d'une personne âgée, cloîtrée dans sa maison après la mort de son mari. Les premières pages confirment mes appréhensions. Mais au fil de l'histoire, l'atmosphère devient de plus en plus angoissante. Plus j'avance, plus j'entre dans la tête de Ruth. Et autant dire que dans la tête de cette brave dame, au départ c'était déjà bien dérangé mais avec l'arrivée de la femme de ménage, rien ne de va plus. Dès lors, chaque petit événement nous balance entre réalité, paranoïa et délire. On ne sait plus très bien comment interpréter tout ce qui lui arrive. Est-ce que c'est réel, est-ce qu'elle divague ou est-ce qu'on la manipule ? Et c'est là toute la force de ce roman.
Sans être romanesque, il nous plonge en introspection. On n'est jamais réellement dans un état stationnaire et constamment déstabilisé. J'ai été témoin de scènes rocambolesques et improbables, j'ai essayé de comprendre, de trouver des explications mais finalement je me suis laisser entraîner sans opposition dans cet univers sombre et dérangeant.
Sous ses airs de roman gentillet sur la vieillesse et ses dérives, Fiona Mc Farlane nous propose un véritable voyage dans les tréfonds d'un esprit fragile. Grâce à des ficelles efficaces, elle m'a enfumé le cerveau, et je me suis régalé dans cette folie.
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La vieille dame sur la dune qui avait un tigre dans son salon.
Il ne fallait surtout pas refuser l'invitation de la jeune australienne Fiona McFarlane pour son premier roman : L'invité d'un soir.
Cela commence comme une douce histoire de vieille dame, toutes deux (l'histoire et la vieille dame) pleines de charme, de dignité.
Ses enfants sont partis par delà les mers, son mari est parti au-delà, et Ruth coule une fin de vie paisible, seule dans sa maison sur les dunes, au bord d'une plage d'Australie.

[...] Elle n'était pas vieille… enfin, pas tant que ça, elle n'avait que soixante-quinze ans.

Et puis un soir, ou plutôt une nuit (Night guest en VO), Ruth entend le feulement d'un tigre dans son salon.
Le lendemain, une grosse dame, Frida, semble débarquer de la plage, tirant sa valise sur le sable et se présente comme aide-ménagère, auxiliaire de vie dit-on désormais.
Une relation à la fois douce et étrange va se tisser entre la robuste Frida et la distinguée vieille dame.
Bien vite, Frida devient indispensable et sa présence se fait tantôt rassurante, tantôt envahissante. Qui est-elle vraiment, d'où vient-elle réellement, que veut-elle finalement ?
Et Ruth, est-ce qu'elle perd un peu la tête, à son âge ce serait bien normal, est-ce que ce sont plutôt les cachets ?
Tout cela se met patiemment en place, on l'a dit la première moitié du bouquin est toute de douceur et de charme. Fiona McFarlane sème sur le sable des indices qui crèvent les yeux, les nôtres mais pas ceux de Ruth, ça se voit gros comme une maison sur la dune, mais on ne veut rien voir.
Non, on voudrait comme Ruth couler des journées paisibles en compagnie de Frida en regardant les surfers sur la plage ou les baleines en mer. Non, on ne veut rien voir et on voudrait presque ne pas avancer dans ce fichu bouquin, ou relire sans cesse le début et seulement rêver du tigre de temps à autre.
Mais la jeune auteure ne nous laissera pas nous en tirer à bon compte.
Dès le début on a senti que ça dérapait et que cette Frida n'était pas arrivée tout simplement par la plage, mais on ne voulait pas voir l'évidence, on ne voulait pas voir que tout cela glissait dangereusement dans le sable des dunes. Parti sur une douce histoire de vieille dame qui serait une cousine australienne d'Emily, on sent finalement le vent d'hiver de Laura Kasischke souffler sur la plage.
Un drôle de roman, fort bien écrit, empreint de douceur mais suintant l'angoisse, un cocktail plutôt original.
Comme ce n'est que le premier roman de la jeune australienne, on se dit que voilà une auteure à suivre, même si elle a la tête en bas.
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