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Critiques filtrées sur 4 étoiles  

Cher Babelio,
Chère Clare Mackintosh,
Chers Pierre et Nathan qui m'avez proposé ce nouveau livre de la romancière galloise, Otage, en avant-première, ainsi que la possibilité de la rencontrer pour de vrai à Paris, dans vos locaux,
Chère Hélène Almaric qui dirige la collection Blacklab aux éditions Marabout,
Chère Françoise Smith, fidèle traductrice de l'auteure depuis son second roman,
Chère maman qui m'a enseigné la ponctualité,
Chers compatriotes, concitoyens et concitoyennes,

J'ai bien conscience de vous rendre mon humble copie avec un bon mois de retard et de faire figure de cancre parmi les trente membres sélectionnés pour cette lecture et ce rendez-vous, mais sans vouloir me dédouaner, je bénéficie de quelques circonstances atténuantes.
Tout d'abord je ne lis pas à la vitesse de l'éclair comme Flash. En cinq jours, délai entre la réception du roman et ma venue en train dans la capitale, je n'avais lu qu'un tiers du livre. Il me plaisait bien cela dit.
En janvier, quand le coronavirus existait encore, Clare n'a malheureusement pas pu se déplacer. Ou alors elle a eu peur de prendre l'avion. La rencontre s'est alors muée en rencontre virtuelle, une visioconférence où nos questions écrites étaient tirées au sort pour continuer à débattre à distance du roman. J'en avais préparées trois et seule une a été sélectionnée alors j'ai fait du boudin. D'autres auraient valu le détour, comme l'explication du prologue.
J'ai annulé mon voyage en TGV et j'ai pu récupérer l'intégralité de ma mise.
Et même si je suis bien conscient que vous vous en fichez plus encore que de l'an 40, j'ai été dérangé à deux reprises pendant que je regardais et écoutais Clare s'exprimer en français avec son accent anglo-saxon tout à fait charmant. La première fois ma sonnette a retenti à trois reprises ( ce qui n'arrive jamais ! ) mais personne n'a daigné me répondre lorsque j'ai été voir ce qu'on me voulait. Retour à la visioconférence sur mon smartphone quand soudain la coiffeuse qui tient son fonds de commerce au rez-de-chaussée m'appelle ( ce qui n'arrive jamais non plus ). Et me voilà contraint d'abandonner quelques instants l'auteure de Te laisser partir.
- Bonjour monsieur Antyryia, je ne vous dérange pas ?
- Euh si, à vrai dire vous ne pouviez pas plus mal tomber, si on pouvait accélérer un peu d'ailleurs ... ( Je suis un garçon charmant et poli, je n'ai rien dit de tout ça, mais ça m'a brûlé les lèvres ).
- C'est vous que j'ai dérangé avec mes sonneries intempestives il y a un instant ?
Je lui confirme et j'apprends qu'en réalité elle recherchait celle de son locataire vivant dans l'appartement 1. le syndicat de copropriété était passé par là et avait remis de l'ordre dans les étiquettes des habitants de l'immeuble, reprenant tout par ordre numérique. Heureux résident du sixième et dernier appartement, mon nom se trouvait selon leur implacable logique en bas à droite. Sauf qu'il ne suffit pas de ce tour de passe-passe pour réorganiser chaque sonnette et que la mienne correspondait donc désormais à celle d'un autre locataire.
Après cet aparté, retour sur Zoom pour retrouver Clare, les lecteurs et les animateurs.
Et même si j'ai passé un très bon moment virtuel avec cette auteure que j'apprécie beaucoup ( notamment pour ses livres Je te vois et le choix de revivre ), j'ai amèrement regretté que toute l'intrigue soit divulguée. Nous étions pourtant plusieurs à n'avoir lu qu'une petite moitié, une première partie pleine de suspense, très psychologique, où chaque pièce de l'échiquier est placée une à une en prévision d'une seconde qui laisse davantage la place à l'action et qui révèle progressivement tout ce qui n'était alors, au mieux, que suggéré. Et qui effectivement, au niveau de sa thématique, est bien plus riche.
Conclusion : du haut de ma page 144, alors que toute révélation devait être évitée, il n'y a quasiment eu que ça. Certaines, il est vrai, incontournables pour parler d'Otage en profondeur, et énormément de détails également dont je me serais réellement bien passé, jusqu'à une allusion à l'ultime épilogue du roman, qui ont forcément porté préjudice à mon plaisir de lecture. Il me restait quand même à voir comment tout cela allait s'articuler mais l'enthousiasme de la découverte était en grande partie retombé et c'est devenu beaucoup plus difficile d'être objectif en émettant un avis sur un roman à suspense dont une bonne moitié des paquets cadeaux restants à ouvrir avait déjà été déballé pour vous.
A l'inverse je vais en dire le moins possible pour que, le cas échéant, vous puissiez profiter à votre aise de chaque petite révélation venant clore les chapitres et vous murmurer d'en entamer un suivant.

Mais avant, je souhaitais faire un parallèle évident avec Siège 7A, le roman de l'Allemand Sébastien Fitzek, publié deux ans plus tôt.
En effet, dans celui-ci, Mats Krüger part retrouver sa fille, Nele, et prend l'avion Buenos Aires - Berlin. Chemin faisant, le psychiatre sera confronté au pire des dilemmes : Provoquer le crash de l'avion ou sa fille mourra.
Dans Otage, coïncidence ou pas, le pitch est exactement le même. Cette-fois c'est Mina l'héroïne, hôtesse de l'air ( ou appartenant au personnel navigant commercial faudrait-il apparemment dire désormais ), qui va abandonner provisoirement sa fille adoptive Sophia, et accessoirement, son époux infidèle Adam. Elle a honte de ce besoin d'éloignement mais va s'arranger pour prendre ce vol historique Londres - Sydney sans escale, très médiatisé.
"Tout le monde veut être associé au vol 79. Tout le monde veut entrer dans l'histoire."
Et devinez-quoi ? Un choix crucial s'offre à elle. Provoquer le crash de l'avion ou ne plus jamais revoir son enfant.
"Les instructions suivantes sauveront la vie de votre fille."
Dans les deux romans, les chapitres donnent voix, par alternance, à différents protagonistes. La petite originalité chez Clare Mackintosh étant d'accorder de courts chapitres à différents passagers de ce vol, chacun ayant sa raison profonde et personnelle de rejoindre la capitale économique australienne.
En tout cas comme quoi c'est vraiment vilain un terroriste et ça sait appuyer là où ça fait mal.
Sur une gâchette le plus souvent.

Tout comme Sébastien Fitzek, Clare Mackintosh nous pose donc l'ultime question : A quel sacrifice consentir quand la vie de la chair de votre chair, de l'être que vous aimez le plus au monde, est en jeu ? Quand on ne peut attendre aucune aide extérieure et que c'est à nous seul que revient la décision ? Un dilemme d'autant plus cruel que rien ne certifie que votre petit ange s'en sortira vivant et que tout indique que vous en tout cas, vous allez mourir...
En emportant avec vous des passagers innocents, par centaines. Qui n'ont rien demandé, eux non plus.
Pour une cause à laquelle vous n'avez jamais prêté allégeance.
Pas si évident de répondre objectivement, si ?
Et si vous appliquez le slogan du bon patriote "jamais nous ne céderons à la menace terroriste" comment envisager par ailleurs de continuer à vivre ?
En tout cas Mina devra prendre une décision très rapide et n'aura pas le temps de lire ce paragraphe qui l'aurait peut-être davantage aidée à peser le pour et le contre.

En tout cas Otage prend très rapidement une tournure différente de celle de Siège 7A et même si on avait déballé certaines de mes surprises, je dois bien avouer ne pas avoir tardé à le terminer. Je connaissais les pions et la façon globale dont ils allaient se relier, mais il faut accorder à Clare Mackintosh un énorme talent pour le suspense. Qu'il s'agisse par ailleurs de ce qui se passe au sein de l'avion ou au sol, quand on apprend à connaître davantage Adam, le mari déchu, la nouvelle nounou Becca, ou encore l'attachante Sophia, cette fillette qui souffre de troubles de l'attachement liés à son abandon ( "Nous aimer signifie être blessée" ) et qui a des liens extrêmement complexes avec son nouveau père. Elle le rejette, à son plus grand désespoir.
"Elever des enfants est-il censé être aussi dur ? On est à la merci des émotions d'une gamine de cinq ans."
Très intéressante par ailleurs cette analyse sur le trouble psychologique de Sophia, rayon clair obscur qui ajoute beaucoup au charme du roman.

Qui hélas, après des pages et des pages de tension, s'achève avec des chapitres irréalistes, on ne peut plus lisses et dépourvus de tout intérêt.
Etre tendu tout au long de ces pages qui se tournent toutes seules et nous offrir un tel atterrissage ... Dire que j'ai été déçu relève de l'euphémisme.
Mais malgré cette dissonance finale, il s'agit d'un bon thriller à mi-chemin entre action et réflexion, et dans tous les cas d'un très bon divertissement.

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Merci à Babelio et aux Editions Marabooks de m'avoir permis de découvrir ce livre.
Première incursion dans l'univers de Clare Mackintosh et certainement pas la dernière fois.
Mina est hôtesse de l'air. Adam est policier et ils ont une petite fille adoptive de cinq ans qui est dégourdie, Sophia. Actuellement, le couple a de petits problèmes.
Pour Mina, voler sur le premier voyage Londres – Sydney, sans escale, d'une durée de vingt heures est très important. Elle a repris son travail depuis peu. Elle a expliqué à sa fille tout le déroulement de son voyage pour qu'elle sache quand elle rentre.
Une partie de l'histoire va se dérouler dans l'avion avec Mina et les autres passagers et l'autre partie se tiendra au sol avec Sophia et Adam.
Un chantage a lieu. Mina doit choisir entre sauver sa fille ou bien sauver trois cent cinquante passagers. Tel est le deal.
Et nous, que ferions-nous à sa place ?
Les chapitres sont courts et alternent entre Mina, Adam, certains passagers et les pirates de l'air. Un personnage différent par chapitre, nous raconte ce détournement. On est complètement immerger dans l'histoire. Un huis-clos angoissant et qui nous tient en haleine jusqu'à la dernière page. Les personnages de Mina et de Sophia sont très attachants. le genre de livre que j'adore et qui est très captivant.
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Cinquième roman de l'autrice que j'ai découvert grâce à une Masse Critique de Babelio.
J'adore sa plume, l'ambiance qu'elle choisit d'instiller et les switch de fin qui vous font fermer le livre en disant que son prochain roman ira forcément dans votre PAL.
Une autrice à suivre donc si vous aimez les thrillers, sauf pour son roman "Le choix de revivre".

Celui-ci annonce déjà la couleur, avec la couverture. Entre la photo de l'avion et le titre "Otage", on se doute un peu d'où va se passer l'action.
Et en fait, elle se passe sur deux endroits différents.

Mina est hôtesse de l'air et elle a échangé sa place avec un collègue pour être sur le vol direct entre Londres et Sydney.
Son mariage n'est pas au beau fixe puisqu'elle est séparé de son mari qui l'a trahi.
Sa fille, Sophia, est autiste (mot qui n'est prononcé qu'une seule fois dans le roman) est gardée, chez elle, durant le vol par son papa policier, qui a du mal à l'approcher ou à la gérer et par sa nounou, qui a remplacé depuis peu la fille au pair partie brusquement.
L'avion va être détourné, on s'en doute, mais par qui, comment et dans quel but ? A vous de le découvrir.

L'autrice alterne les chapitres entre Mina, son mari et les différents passagers de l'avion qui sont indiqués par leur numéro de siège.
J'ai eu du mal à rentrer dans le roman car la mise en place est très longue avant que la première véritable action arrive. A peu près la moitié du roman.
J'ai fait confiance à Clare Mackintosh et j'ai eu raison.
J'ai littéralement dévoré la seconde partie en une après-midi.
Le choix du pourquoi est détourné l'avion est d'actualité et pousse à réfléchir sur notre manière d'agir au quotidien.


Avec cette autrice, rien n'est laissé au hasard. Chaque chose va finir par se mettre en place avec la fameuse dernière pièce qui me subjugue complètement.
Je vous recommande donc chaudement les écrits de cette autrice.
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Vol 79 pour Sydney

J'aime voyager et je suis fan des avions : rien que le mot « aéroport » me transporte (c'est le cas de le dire !) et me fait rêver ! Je suis également fan de thrillers … Vous avez donc fait l'addition : avion + thriller = lectrice qui se jette sur le bouquin !!
Nous embarquons pour Sydney sur le vol 79 qui relie sans escale Londres à Sydney. Un vol de 20 heures, avec plus de 300 passagers à bord, quelques privilégiés en business et (tous) les autres en classe économique, 20 personnels navigants, en deux équipages qui se relaierons. Parmi le personnel de bord, nous suivons plus particulièrement Mina, une hôtesse expérimentée. Mina ne devait pas être du voyage mais, son mariage battant de l'aile, elle a préféré passer les fêtes de fin d'année à travailler plutôt qu'être auprès de sa famille ; son mari Adam, policier addict aux jeux ; et Sophia 5 ans, sa fille adoptive qui souffre du syndrome de l'attachement…
Le vol se déroule normalement jusqu'au moment où…
Je n'en dis pas plus pour ne pas « spolier » mais le titre de ce thriller est éloquent.
Le pourquoi du comment, eh bien vous devrez lire le bouquin !
J'ai beaucoup aimé ce page-turner, addictif à souhait, qui distille un réel suspense au fil des pages.
Le personnage principal, Mina, est attachant, mais son mari Adam l'est tout autant : chacun a ses failles, qui nous sont dévoilées peu à peu.
La fin est (peut-être) un peu attendue, mais chaque lecteur peut l'interpréter de différentes façons selon sa sensibilité.
Vérification de la porte opposée ; et décollage imminent !
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Première lecture de Clare Mackintosh avant de la rencontrer chez Babelio ( en virtuel car la réunion réelle est annulée cause covid ....zuuuuuut )
Je suis un peu ennuyée car je suis passée d'un sentiment d'ennui à des pleurs vers la fin du livre et de la fébrilité
Un final époustouflant et totalement inattendu !!
Alors vraiment Clare vous m'avez bien eu
Le début du livre ne m'a pas enthousiasmé je me demandais où était l'action dans tout ça
Et puis Mina l'hôtesse de l'air s'envole pour Sydney ....20h de vol sans escale
Là les choses commençent à bouger
Comme une araignée Clare tisse sa toile en faisant parler certains passagers
Et je suis allée de surprise en surprise
Des scènes atroces ( je voyais le sang , en fait )

Et puis je me posais des questions sur l'écologie , sur notre planète en danger
Il y a 2,3 jours j'ai entendu que lufthansa effectuera 18 000 vols à vide pour pouvoir garder ses créneaux horaires de décollage et atterrisage !!!! ( histoire de réglementations européennes )
Cette info m'a mise en colère , on marche sur la tête
Je ne cautionne pas le terrorisme ( mais j'ai de l'affection pour les activistes de Greenpeace par exemple )
Comment nous sortir de l'ultimatum que nous envoie la nature alors que seul le " pognon " compte ....partout
Le monde après le 1er confinement , toutes ces belles paroles .....sans actes derrière
Cette histoire nous incite à réfléchir chacun sur notre mode de vie
Voyager, consommer autrement ...AGIR

Ce livre de Clare est un thriller mais pas que Questionnement sur nos modes de vie , sur l'écologie , prise de conscience en finesse du monde actuel



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Mina, faute d'avoir pu être pilote, est hôtesse de l'air dans une compagnie aérienne anglaise et elle s'apprête à réaliser le plus long vol commercial sans escale entre Londres et Sydney à bord d'un Boeing 777 qui emporte 353 passagers. Vingt heures de vol en continu. Quelques jours de repos dans la plus grande ville australienne. Vingt heures également pour le vol retour. Cinq jours loin de la personne qu'elle chérit le plus au monde, Sophia, sa fille adoptive de cinq ans. La fillette souffre de troubles de l'attachement qui perturbent tant Mina qu'Adam, son mari, policier, qui va s'occuper d'elle pendant l'absence de son épouse.
Adam qui sera sans doute bientôt son ex-mari car le couple qu'ils forment bat sérieusement de l'aile depuis que Katya, la jeune fille au pair ukrainienne est partie en claquant la porte après une dispute avec Adam. Alors forcément, Mina a des doutes sur la fidélité de son mari qui cache en fait un lourd secret , et elle préfère pour l'instant faire un break tout en préservant les contacts entre Sophia et son père.
Mais tous ces problèmes personnels vont être relégués au second plan quand plusieurs péripéties inexpliquées viennent perturber l'hôtesse de l'air qui trouve, pour commencer, un objet appartenant à Sophia sur une desserte et dont elle se demande bien comment il a pu arriver à bord. Son questionnement se transforme en inquiétude puis en angoisse quand elle trouve une photo récente de sa fille dans le portefeuille d'un passager qui vient de décéder brutalement d'une crise cardiaque en plein ciel, puis une enveloppe à son nom contenant un message sans ambiguïté : ou bien elle aide les pirates de l'air qui se trouvent à bord à prendre le contrôle de l'appareil ou bien sa fille sera assassinée. Face à ce cas de conscience, comment Mina va-t-elle réagir ? Quelle sera sa décision face à ce choix cornélien ? Sauver plusieurs centaines de personnes ou en sauver une seule, celle qui compte le plus pour elle. Ce n'est pas spoiler que de révéler ici que Mina va choisir de sauver sa fille.
Une lutte psychologique s'engage alors dans l'avion entre les membres de l'équipage et quelques passagers contre les pirates, adeptes d'un terrorisme écologique, qui combattent le réchauffement climatique, les émissions de gaz à effet de serre et le bilan carbone catastrophique de la mondialisation et qui se disent prêts à crasher l'appareil sur l'opéra de Sydney si le gouvernement britannique n'accède pas à leurs revendications, tandis qu'à Londres Adam et Sophia sont retenus en otages dans la cave de leur maison et craignent à tout moment d'apprendre que le vol 79 s'est crashé.

J'avoue que Clare Mackintosh était pour moi une parfaite inconnue. J'avais depuis quelques temps laissé tomber les thrillers contemporains pour me concentrer sur les classiques de la Série Noire ou des nouvelles policières compilées par Alfred Hitchcock. Mais pour mon anniversaire mon fils m'a offert "Otage". Aussi dès que j'ai terminé mon énième roman noir depuis le depuis de l'année, j'ai entamé la lecture de ce pavé de 430 pages. L'auteure britannique de "Te laisser partir", roman récompensé par le prix Polar International du Festival de Cognac, a écrit un thriller psychologique qui tient le lecteur en haleine de la première à la dernière page même si les ficelles et les ressorts de l'intrigue sont parfois grossiers. En revanche, le propos principal de Clare Mackintosh est abordé avec finesse lorsqu'elle mélange le double thème du terrorisme et de l'écologie. Peut-on associer deux thèmes qui présentent des aspects diamétralement opposés. D'un côté le terrorisme avec sa connotation foncièrement négative, de l'autre l'écologie qui est aujourd'hui une cause qui ne peut qu'être qualifiée de juste voire de vitale. A ma gauche le mal, le terrorisme avec son cortège de violence, de sang, de mort qui frappe aveuglément des innocents. A ma droite le bien, la préoccupation écologique pour laisser aux générations futures une planète viable (ne voir dans la latéralité choisie aucune référence politique... bien au contraire). Alors peut-on vraiment associer les deux, être un terroriste écologique ? Ou pour poser la question autrement, dans ce détournement d'avion, qu'est-ce qui prend le pas, la fin ou le moyen ? Est-ce qu'on peut utiliser l'arme du terrorisme pour faire triompher une juste cause ? La fin justifie-t-elle toujours le moyen ?
le découpage choisi par l'auteure nous plonge directement dans la psychologie des personnages et explique ce qui les pousse à agir. Une citation propre au Coran et au Talmus dit en substance : "qui sauve une vie sauve l'humanité toute entière". Et si pour sauver l'humanité toute entière il fallait sacrifier une vie ? Nul doute, pour Mina, s'il avait fallu sacrifier sa propre vie, l'eut-elle fait volontiers, mais sacrifier sa propre fille est au-dessus de ses forces, n'est pas Abraham qui veut, pour en terminer avec les références relatives aux trois grandes religions monothéistes souvent mêlées au problème du terrorisme. A l'inverse, elle choisit même d'envoyer 350 personnes à la mort pour sauver Sophia. Tout en faisant son possible pour éviter cette catastrophe, à aucun moment elle ne regrette le choix qu'elle a fait. de son côté, Adam vit d'autres tourments. Il s'en veut d'avoir briser son mariage et ne se sent pas capable de lutter contre la force qui les menace et se trouve démuni pour sauver sa vie et celle de sa fille. Et puis il y a évidemment aussi les passagers identifiés par leur place dans l'avion avant de connaitre leur nom lorsqu'ils se présentent dans de courts chapitres sans que le lecteur sache exactement s'il s'agit de passagers lambda ou des terroristes. Jusqu'au passager 1G qui apparait dans la deuxième partie du roman et dont les propos vont étayer la thèse de l'auteure : aussi noble, belle et juste que soit une cause, rien ne justifie le recours au terrorisme car en l'occurrence, le fameux passager 1G, dont les convictions politiques sont profondes et sincères, n'en demeure pas moins et surtout un manipulateur, un pervers narcissique qui se cache derrière un idéal pour assouvir un désir de puissance et de domination. 1 comme N°1, le chef, la tête pensante et G comme Gourou, âme damnée d'un groupe d'individus qui a perdu son libre arbitre au sein d'une communauté qui a toutes les caractéristiques d'une secte malfaisante.
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3.75 / 5 : Même si ce thriller avait indéniablement un rythme rapide, j'ai trouvé qu'il était un peu trop long. de plus, dans les derniers chapitres, j'avais de la difficulté à m'y retrouver à travers les différents personnages (je lisais leur nom sans réellement me souvenir qui étaient certains d'entre eux, malgré le fait que j'ai lu le roman en seulement deux jours).

Néanmoins, c'était un très bon livre que je recommande. J'ai beaucoup apprécié les nombreux revirements de situation au fil de ma lecture. J'ai très hâte de découvrir Dernière fête, qui paraîtra bientôt en français au Québec!
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L'histoire qui m'a semblé par moment invraisemblable est un fait une base de réflexion sur des sujets délicats. En effet, en dehors de l'intrigue liée à la prise d'otage et au dilemme de Mina : sauver sa fille ou sauver les passagers de ce vol Londres - Sydney, Clare Mackintosh évoque des problèmes auxquels nous sommes confrontés : le terrorisme et l'endoctrinement.
Comment une idéologie visant à sauver la planète des méfaits de l'Homme peut-elle devenir meurtrière ? Détruire l'Homme, est-ce la solution pour sauver la planète ?
La notion de "terrorisme écologiste" est de plus en plus abordée dans la littérature et les médias. Devons-nous envisager de vivre avec cette nouvelle menace ?

Pour pratiquer des actes terroristes, il faut des humains. Des penseurs pour élaborer les plans et des actifs pour les mettre en oeuvre. le processus d'endoctrinement est long, il peut prendre différentes formes et toucher des personnes issues de divers milieux. Ce sont à l'origine des humains ordinaires, pas des machines fabriquées en usine ; des membres de nos familles, de nos amis, des voisins... Cela fait froid dans le dos !!!

Une lecture que je vous recommande.


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Un premier thriller de Clare Mackintosh avec Otage. J'y ai trouvé un suspense qui augmente au fur et à mesure, et une histoire dont l'écriture est fluide et réaliste.
Cela permet de se plonger rapidement dans la vie des personnages, et de réfléchir à l'impact du mensonge, qui gangrène la relation aux autres, tant au point de vue personnel que professionnel.
Quelle finesse d'écriture appréciable qui sait décrire les ressentis face à un choix cornélien entre laisser les choses arriver ou bien enfreindre l'interdiction de faire du mal, quant il s'agit de sauver ce à quoi nous tenons au-delà de tout...
Je vous souhaite une excellente lecture.
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La compagnie World Airways à remporter la ligne d'exploitation entre Londres et Sydney sans escale. S'agissant du premier vol, le Boeing 777 se compose de vingt membres d'équipage, et de 353 passagers pour une durée d'une vingtaine d'heures.
Bon je pense que vous avez compris, surtout d'après le titre de ce roman, ce qu'il va advenir ! Hé bien oui, rien n'est simple. Car Mina Holbrook va devoir résoudre une double contrainte – si le bon choix est possible -, la vie de son petit ange adorée Sophia contre la destruction de l'avion en plein vol !

Un cruel dilemme pour une mère ; et vous que feriez-vous ?

Pour Mina il s'agit de sa bouée dans la vie, une vie de couple devenue conflictuelle avec son mari Adam soumis à une addiction ; ainsi que par son passé trouble en tentant de passer un brevet de pilote – un début de sexisme-.

En effet, un fanatique a décidé d'alerter le monde sur le réchauffement climatique, qu'il considère comme la plus grande urgence à laquelle le monde est confronté. Et de fait, il va échafauder un plan machiavélique afin d'alerter le monde sur la seule urgence qui compte, pour lui. Sujet il est vrai, fortement teinté d'actualité et surtout préoccupant ; d'autant que La noria de psychopathes n'est pas en voie d'extinction !

Clare Mackintosh, s'appuie avec persistance sur ce thème sans omettre pourtant le combat psychologique qui étreint Mina sur le choix à effectuer. Également, l'auteure s'attarde sur le comportement de Sophia, petite fille intelligente mais capricieuse et enfin sur les sentiments de culpabilité d'Adam – son mari – face à sa fille et sa femme.

Ainsi, si la première partie, comporte beaucoup de détails, le suspens et l'angoisse générés par la situation, trouve, cependant leur exutoire dans une fin bien rapidement terminée. Un thriller bien agréable à lire grâce à la tension sur le sujet ; dans un contexte éminemment possible.

Lien : https://bookslaurent.home.bl..
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