Pendant la lecture de «
Des vies possibles », j'imaginais un peintre créant un tableau en quelques (gros) coups de pinceau, pour aboutir à une oeuvre malgré tout plaisante.
Charif Majdalani nous conte l'histoire d'un jeune et brillant libanais du XVIIème siècle, envoyé à Rome pour parfaire ses études et rencontrer la papauté. Il le fait à la vitesse de l'éclair, en 73 chapitres de quelques pages, voire quelques lignes.
Raphaël Arbensis se dispersera assez vite, s'intéressant au commerce, à la politique, à l'astronomie, voyagera sans arrêt entre les villes importantes de l'époque (Rome, Istambul, Amsterdam, Paris, Venise…), y rencontrera de nombreuses célébrités, et connaîtra le succès dans toutes ces disciplines au point de devenir un homme connu et respecté.
Mais pourquoi Raphaël s'agite-t-il ainsi ? C'est qu'il essaye de trouver un sens à sa vie mais n'y arrive pas. Il se rend compte que ce sont mille et un événements à priori sans importance qui font que notre vie est ce qu'elle est, et pas une autre parmi toutes celles qui étaient possibles.
Peu de lecteurs sans doute auront un coup de coeur pour ce roman, mais il vaut la peine d'être lu, pour son contexte historique, mais surtout pour la construction très originale du récit.