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EAN : 9782754833219
128 pages
Futuropolis (04/10/2023)
4.33/5   21 notes
Résumé :
Par sa géographie, le site des Olivades se raconte déjà. On pourrait s'attendre à trouver une ferme en pleine campagne, éloignée des zones urbaines. Il n'en est rien. L'exploitation, depuis deux siècles dans la même famille de cultivateurs, était autrefois entourée de champs et de vergers. Elle est aujourd'hui littéralement ceinturée par le béton de la ZAC de Toulon, les parkings et l'autoroute. Dans ce décor, elle fait figure de citadelle verte assiégée. Circuit co... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Cette ferme, elle a toujours su s'adapter aux événements et aux situations.
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Ce tome contient un reportage complet, indépendant de tout autre, ne nécessitant aucune connaissance préalable sur les AMAP. Sa première édition date de 2023. Il a été réalisé par Tristan Thil pour le récit, et par Claire Malary pour les dessins et la couleur. Il comprend cent vingt-deux pages de bande dessinée. Il se termine avec les remerciements des auteurs.

Baie de Minamata au Japon en 1957. Depuis toujours, pour les remercier d'éloigner les rats qui rongent leurs filets, les pêcheurs donnent aux chats du port les poissons trop petits ou abimés pour être vendus. Depuis quelque temps, à Minamata, un mal étrange se répand. Les filets des pécheurs sont grignotés, faute de chats, qui disparaissent, atteints d'un mal qui rend fou de douleur, et pousse au suicide. Depuis quelque temps, à Minamata, le mercure de l'usine pétrochimique Chisso se mêle aux eaux poissonneuses de la baie. C'est la première fois que des humains sont atteints, à cette échelle, en tant que maillon d'une chaîne élémentaire. Les signes cliniques de la maladie de Minamata sont principalement neurologiques. Ataxie, difficulté d'élocution, troubles visuels et auditifs, convulsions, coma, paralysies motrices, retards mentaux, décès. le mercure de Chisso s'infiltre partout, jusqu'à traverser la barrière placentaire réputée infranchissable. Les victimes se comptent par milliers, et sur plusieurs générations. Dans les années 1960, les mères de famille japonaises, marquées par ce mal étrange et préoccupées par l'industrialisation de l'agriculture qui a massivement recours aux produits chimiques, se regroupent pour former les Teikei. le principe est aussi simple que révolutionnaire : en échange d'assurer aux paysans une sécurité financière en achetant leurs productions par souscription, ceux-ci s'engagent à fournir des aliments sains et sans produits chimiques. Un système alternatif, simple de distribution directe et qui émancipe de l'économie de marché. En France, c'est au début des années 2000 que se développent les AMAP : les Associations pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne.

La première AMAP de France commence aux Olivades, dans le Var, la ferme de Daniel et Denise Vuillon. Au temps présent, sur l'autoroute, les auteurs prennent la sortie quatorze, en direction de Ollioules-Chateauvallon. Il traverse une zone commerciale avec un énorme hypermarché et un établissement de restauration rapide. Ils pénètrent dans le domaine des Olivades : passer les remparts de bambous, franchir les douves par le pont-levis qui mène à cette ferme flanquée d'une tour qui se prendrait volontiers pour un donjon. Arriver aux Olivades, c'est un peu comme pénétrer dans une citadelle verte assiégée par le béton. Tristan et Claire sortent de leur voiture et s'approchent de la maison qui semble vide. Ils décident de se diriger vers la serre ils sont accueillis par le chien, puis la voix de Daniel s'élève pour indiquer qu'il se trouve au bout du rang de tomates. Oui, mais lequel ?

Le sous-titre et le texte de la quatrième de couverture s'avèrent explicitent : cette bande dessinée raconte l'histoire de la première AMAP en France, celle des Olivades, une Association pour le Maintien d'une Agriculture paysanne. Les auteurs ont adopté une trame directe : ils racontent leur rencontre avec Denise & Daniel Vuillon, et transcrivent le récit quasi chronologique qu'ils font de l'histoire de leur entreprise. Daniel évoque la ferme telle que son père l'a développée, et que lui son fils a reprise par la suite. Cette rencontre se déroule dans le domaine des Olivades, situé à proximité d'Ollioules, une commune à l'ouest de Toulon dans le Var. Pour autant l'histoire commence au Japon dans les années 1960, et il emmène le lecteur pour un séjour aux États-Unis à l'occasion du passage à l'an 2000, dans les rayons de l'hypermarché Mammouth qui a ouvert à proximité d'Ollioules, à Monaco en Bretagne. Au fil des décennies, le lecteur retrouve des marqueurs économiques, sociologiques et sanitaires : l'ouverture progressif du marché agricole à l'Europe, d'abord à l'Italie, puis à l'Espagne, le développement des hypermarchés (dont la marque Mammouth disparue depuis) et leur mode d'achat en très grosse quantité, puis en encore plus grosses quantités au travers de centrales d'achats, l'imposition de critères sur les fruits et légumes limitant de fait les variétés vendues, l'encéphalite spongiforme bovine et la maladie de Creutzfeldt-Jakob, l'avènement d'internet, la vie et la mort des coopératives agricoles, la naissance d'ATTAC (Association pour la taxation des transactions financières et pour l'action citoyenne), etc. En fonction de sa familiarité avec ces événements, le lecteur est ainsi amené à les reconsidérer avec la connaissance que donne le recul des décennies passées.

Le lecteur découvre la première page : elle baigne dans des teintes vertes, céladon, amande, prasin, sauge, tirant parfois vers le gris bis, lin, plomb, souris. D'un côté, cela donne une forte unité et cohérence visuelle à l'ensemble de l'ouvrage ; de l'autre côté, il peut craindre une certaine forme d'homogénéité à la longue. Il fait l'expérience de l'effet de la mise en couleurs : une complémentarité avec les traits de contours et les traits utilisés pour apporter du relief et de la texture des éléments détourés. Ces différentes nuances de teinte augmentent le relief, permettent de faire ressortir une forme par rapport aux autres, de créer différents plans, et de rendre compte de la luminosité du moment. À l'opposé d'un effet de monotonie, la mise en couleurs habille et apporte de la consistance aux formes. Les traits de contour dessinent des formes assez simples, rendant la lecture immédiate. le lecteur apprécie le juste dosage entre les cases, les dialogues et les cartouches de texte, l'ensemble engendrant une lecture fluide et agréable.

L'artiste ne se contente pas de coller une tête en train de parler dans les cases en guise de mise en scène des propos de Denise & Daniel Vuillon. Les pages montrent les différents endroits où se déroulent les discussions, ainsi que de nombreuses mises en situation, variées. La scène introductive se déroule dans un petit village côtier japonais, avec une belle vue de la baie, et des usines dont les rejets la polluent. Par la suite, le lecteur se retrouve dans des environnements diversifiés : sous les serres tunnels pour voir les cultures, une vue de dessus des terres de l'exploitation agricoles, sur une plage pour récolter des algues, au niveau du canal de Provence pendant les travaux de sa réalisation, dans un blocage sur autoroute pour empêcher la progression des camions espagnols, dans un hypermarché, dans la cuisine familiale, en train de faire les courses dans un petit centre-ville, dans la grande salle du Louis XV à l'hôtel de Paris à Monaco, à New York, dans une AMAP étatsunienne (CSA : Community-supported agriculture) à visiter l'exploitation. Les dessins montrent de nombreuses activités liées à l'agriculture paysanne, de la conduite du tracteur à la récolte des courges. La tendance naturelle du lecteur peut être de se focaliser sur les échanges et les discussions constituant l'exposé historique de la première AMAP, sans prêter une attention aussi grande aux dessins. Pourtant, il finit par se rendre compte que la narration visuelle ne se réduit pas à un support prétexte et redondant : elle montre et raconte des circonstances, des environnements, des gestes, des actions en correspondance directe avec les discussions, les enrichissant, preuve d'une coordination remarquable entre artiste et scénariste.

Dans cet exposé incarné et concret au travers des images, le lecteur découvre l'histoire de l'exploitation agricole des Olivades au fil de cinq décennies mouvementées. le scénariste commence par donner d'entrée de jeu la définition et l'objection de l'agriculture paysanne, et les rappelle à quelques reprises, c'est-à-dire nourrir en apportant deux choses essentielles : la santé et le plaisir. Les repères historiques font partie intégrante de cette histoire puisque les paysans de l'installation doivent adapter leur modèle économique à chaque changement : ouverture à la concurrence européenne ou spécifications de la grande distribution. À chaque nouveau risque, chaque nouvel obstacle, le lecteur est curieux de savoir comment l'entreprise va pouvoir y faire face, lutter face à des entreprises mondialisées, ou des institutions capables de les exproprier. Il sourit en se rendant compte que la solution vient des États-Unis, s'inspirant donc du Teikei japonais : le libéralisme économique donnant naissance à une forme de relation économique permettant de retrouver le juste équilibre en le prix payé et le coût de la production. En outre, il mesure à quel degré il a pu intégrer le modèle économique hégémonique des grandes surfaces : Les Olivades, c'est l'histoire d'une aventure, d'une remise en question d'un modèle qui semble unique au point d'avoir l'impression qu'il n'y avait jamais eu que ça, qu'il n'y avait pas d'alternative. Il constate l'intelligence du chapitrage en saisons : automne (1973-1987), hiver (1988-1999), printemps (2000-2020), été (2022-). Enfin il lui tarde d'essayer les recettes figurants dans l'ouvrage : Tomates à la provençale, Soupe au potimarron et au pistou, Risotto au potimarron, Aubergines alla Darmigiana. Il ne peut qu'acquiescer aux constats de bon sens : le premier travail du paysan est donc de nourrir la terre, et c'est la terre ensuite qui nourrit la plante. Ou encore : La vraie nourriture est celle qui est en lien avec la terre, avec le terroir, avec une terre qui doit être vivante.

À part s'il est déjà convaincu par le principe des AMAP et s'il sait ce que c'est, il est possible que le lecteur n'envisage pas la lecture de ce tome. S'il s'embarque avec les auteurs, il découvre l'histoire de la première association pour le maintien d'une agriculture paysanne, celle des Olivades dans le Var. La narration visuelle s'avère très facile d'accès tout en portant une part significative du récit, et le récit très vivant, à la fois par les remarques de Denise & Daniel Vuillon, à la fois par les grands événements ayant marqué l'évolution de l'agro-alimentaire. Passionnant.
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Club N°55 : BD sélectionnée
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Très bon livre sur le plan instructif et historique.

L'évolution des circuits courts et autres alternatives face à la machine à détruire qu'est la grande distribution.

Ce qui va à l'encontre des petits paysans, artisans, etc.

Jérôme
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Ouvrage très intéressant permettant de découvrir les origines des AMAPs

Sam
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Intéressant, instructif, mais pas soutenu par un joli graphisme.

JF
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Très bon ouvrage, il aurait mérité d'être encore plus beau !

MR
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Lien : https://mediatheque.lannion...
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Voici une bande dessinée qui résonne particulièrement avec notre actualité et montre que le combat de nos paysans n'est malheureusement pas encore terminé.
Tristan Thill et Claire Malary nous racontent l'histoire de Daniel et Denise Vuillon, agriculteurs bio dans le Var. En 2001, ils ont importé des Etats-Unis le concept de l'AMAP ( Association pour le maintien d'une agriculture paysanne), ce nouveau système de relation directe entre producteurs et consommateurs. Ce concept est apparu au Japon dans les années 1960 sous le nom de Teikei pour garantir une sécurité alimentaire menacée par la pollution industrielle.
« Circuit court » raconte à la fois l'histoire de la paysannerie française dans la mondialisation et le néolibéralisme, et celle de la première AMAP . C'est le récit illustré des combats de Daniel et Denise des années 1980 à nos jours, contre les expulsions, la grande distribution, la malbouffe, et pour des produits bios et la dignité des paysans. Un plaidoyer pour une nourriture saine et une économie solidaire en bande dessinée, servi par un dessin monochrome en lavis gris-vert qui s'efface devant le message à faire passer.

Tristan et Claire, adhérents à l'APAM vont ici en retracer son histoire en allant interroger Daniel et Denise Vuillon qui en sont les pionniers.
Au départ en retraite de leur père , Daniel et Denise ont repris « Les Olivades », exploitation familiale depuis deux siècles. Autrefois entourée de vergers et de champs, elle est aujourd'hui littéralement ceinturée par le béton de la ZAC de Toulon, les parkings et l'autoroute. Dans ce décor, elle fait figure de citadelle verte assiégée mais résiste.
Daniel et Denise ont toujours réussi à s'adapter pour ne pas sombrer comme bien d'autres paysans. Leur produits cueillis le matin étaient vendus à Paris l'après-midi. Tout cela pris fin avec les importations mondiales, les primeurs espagnols envahirent les étals avec l'aval de la FNSEA qui en échange écoulait ses céréales en Espagne.
Lors de l'implantation des hyper marchés, ils passèrent des accords pour que la production locale soit prioritaire, mais le modèle développé par la grande distribution fut soutenu et encouragé par la ministre de l'agriculture Edith Cresson et François Mitterrand. Alors, comment lutter contre les hyper ouverts tous les jours de 8h à 22h qui s'approvisionnaient dans des centrales d'achat pratiquant les prix les plus bas sur des produits qui venaient du monde entier. La fin des années 80 amène la standardisation de la production, plus de cultures en pleine terre, que du hors sol calibré, identique, de nombreuses variétés de légumes disparurent. Daniel Vuillon fit tout le contraire, il réintroduisit des variétés anciennes de tomates, courgettes, choux. Pour cela, il fut approché par de grands chefs étoilés, tel Alain Ducasse, puis d'autres par la suite, qui recherchaient ce genre de produits rares et authentiques pour leur table. Durant la période 1988-1999, la grande crise de la filière fruits et légumes vit disparaitre 15 000 exploitations rien qu'en Provence.
La crise de la vache folle amène dans le sud de la France un groupe d'agriculteurs à s'interroger sur notre modèle d'alimentation qui montre ses limites et ses dangers et à chercher des alternatives.
Mais c'est en se rendant chez leur fille aux Etats-Unis pour le nouvel an 2000 qu'ils découvrent le concept du CSA ( Community Support Agriculture) qu'ils vont ramener en France, et créer l'AMAP. Les adhérents passent un contrat avec un agriculteur, ils paient en s'inscrivant et chaque semaine ils vont récupérer une part de récolte. Ainsi les consommateurs savent d'où vient leur nourriture et qui la cultive.
En vingt ans le modèle lancé par Daniel et Denise a fait ses preuves et s'est largement diffusé et structuré dans toutes les régions de France. Il a sauvé de nombreuses exploitations , suscité bon nombre de vocations pour les métiers agricoles et sensibiliser les consommateurs à l'agriculture paysanne.

« Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024. Je remercie Lecteurs.com ainsi que les Editions Futuropolis pour cet envoi"
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Au Japon, dans les années 60, des mères de famille inquiètes de l'industrialisation de l'agriculture et de l'utilisation massive de produits chimiques se regroupent pour former les teikei. L'objectif est de maintenir une agriculture paysanne pour permettre aux consommateurs d'acheter directement aux producteurs...
Voilà l'origine des AMAP: associations pour le maintien d'une agriculture paysanne. L'idée est assez simple: en assurant une sécurité financière par une souscription, un abonnement, on permet à des paysans de s'engager à fournir des aliments sains sans produit chimique. Un système qui s'émancipe de l'économie de marché que nous présente Tristan Thil et Claire Malary en rendant visite à ceux qui l'ont initié en France à la Ferme des Olivades dans le Var.
A la fois un récit documenté de l'histoire de l'agriculture gangrénée par la mondialisation, c'est aussi une histoire profondément humaine qui s'étale sur 4 saisons, une histoire de lutte, de valeurs joliment dessinée par Claire Malary et ses aquarelles monochromes.
Après "Lorraine, coeur d'acier" Tristan Thil nous propose un nouvel album qui allie habilement le documentaire et l'humain. "Circuit court" instruit et alimente la réflexion sur le sujet essentiel de notre alimentation.
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Une très chouette BD documentaire sur un sujet qui mérite d'être davantage connu. Au delà des prémices de cette première AMAP, la bd nous révèle les causes de la situation si précaire des agriculteurs qui veulent faire les choses bien et ne pas jouer le jeu de la grande distribution. Ce n'est pas facile et cela demande beaucoup de travail. Cette histoire donne aussi un peu d'espoir quant à l'avenir. Pour ne rien gâcher, le dessin monochrome fait écho au contenu, et instaure une certaine poésie sur certains sujets douloureux ou révoltants.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Baie de Minamata, Japon, 1957. Depuis toujours, pour les remercier d’éloigner les rats qui rongent leurs filets, les pêcheurs donnent aux chats du port les poissons trop petits ou abimés pour être vendus. Depuis quelque temps, à Minamata, un mal étrange se répand. Les filets des pécheurs sont grignotés, faute de chats, qui disparaissent., atteints d’un mal qui rend fou de douleur, et pousse au suicide. Depuis quelque temps, à Minamata, le mercure de l’usine pétrochimique Chisso se mêle aux eaux poisonneuses de la baie. C’est la première fois que des humains sont atteints, à cette échelle, en tant que maillon d’une chaîne élémentaire. Les signes cliniques de la maladie de Minamata sont principalement neurologiques. Ataxie, difficulté d’élocution, troubles visuels et auditifs, convulsions, coma, paralysies motrices, retards mentaux, décès. Le mercure de Chisso s’infiltre partout, jusqu’à traverser la barrière placentaire réputée infranchissable. Les victimes se comptent par milliers, et sur plusieurs générations. Dans les années 1960, les mères de famille japonaises, marquées par ce mal étrange et préoccupées par l’industrialisation de l’agriculture qui a massivement recours aux produits chimiques, se regroupent pour former les Teikei. Le principe est aussi simple que révolutionnaire : en échange d’assurer aux paysans une sécurité financière en achetant leurs productions par souscription, ceux-ci s’engagent à fournir des aliments sains et sans produits chimiques. Un système alternatif, simple de distribution directe et qui émancipe de l’économie de marché. En France, c’est au début des années 2000 que se développent les AMAP : les Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne. La première naît en 2001 dans le Var, aux Olivades, la ferme de Daniel et Denise Vuillon. C’est ici que commence notre histoire.
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Au cours de la décennie 1990, un mal étrange commence à se propager dans le cheptel bovin. Modification du comportement, hypersensibilité aux stimulations externes, baisse de la production laitière, troubles de la locomotion et perte d’équilibre en sont les symptômes. L’encéphalopathie spongiforme bovine est une infection dégénérative du système nerveux causé par un agent infectieux moléculaire appelé prion. C’est une maladie incurable et mortelle. On l’appelle aussi maladie de la vache folle. L’encéphalopathie spongiforme bovine parvient à franchir la barrière interspécifique. Elle se transmet à l’homme sous le nom de maladie de Creutzfeldt-Jakob, une maladie mortelle du cerveau. Notre alimentation pourrait donc nous tuer. Dans mon souvenir, c’est la première fois que l’on s’inquiétait du contenu de notre assiette. À la maison, décision est prise de ne us manger de viande de bœuf. L’ESB trouve son origine dans l’utilisation de farines animales pour nourrir les bovins. Ces farines sont fabriquées à partir de carcasses d’animaux et de déchets de l’industrie de la viande, réduits en poudre. Ce système qui transforme de fait des herbivores en carnivores choque les consommateurs qui s’interrogent sur les pratiques de l’industrie agroalimentaire. Dans le sud de la France, un groupe de militants se mobilise en quête d’alternatives à un modèle d’alimentation qui montre ses limites et ses dangers.
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À l’origine, c’est un concept qui est apparu au Japon dans les années 1960 sous le nom de Teikei, pour garantir une sécurité alimentaire menacée par la pollution industrielle. La base, c’est donc ce contrat passé entre les fermiers et les consommateurs organisés en CSA. Nous travaillons ensemble à un système d’alimentation qui fonctionne pour tout le monde. Les consommateurs savent d’où vient leur nourriture et qui la cultive. Ils ont une relation directe avec le fermier et le lieu de production. Ils nous font confiance pour que l’exploitation des terres se fasse de manière durable et que la production soit saine et au juste prix. C’est pourquoi nous ne travaillons qu’en agriculture biologique, car nous sommes garants de la bonne qualité de la nourriture. Et nous, en tant que fermiers, ça nous donne une sécurité économique. Car la vente de nos produits est garantie par l’engagement des consommateurs. Les prix sont fixés en fonction de ce que coûte l’exploitation de la ferme. Ça nous permet de payer correctement nos ouvriers agricoles, et de ne pas être dans des logiques de rendements imposés qui nous forceraient à utiliser des engrais chimiques.
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Aubergines alla Darmigiana – Coupez dans le sens de la longueur 1kg d’aubergines. Saler et laisser dégorger pendant 1 heure. Pendant ce temps, préparez une sauce tomate : faites revenir un oignon dans l’huile d’olive, ajoutez 500g de tomates pelées, un bouquet garni et assaisonnez selon votre goût. (moi, j’ajoute un trait de vinaigre balsamique) Laissez mijoter. Rincez et séchez es aubergines, badigeonnez-les d’huile d’olive pour les faire dorer au four. Dans un plat à gratin, versez un peu de sauce tomate et recouvrez d’une couche de tranches d’aubergines. Ajoutez le parmesan, quelques tranches de mozzarella et des feuilles de basilic. Alternez les couches successives de la même façon, un peu comme pour des lasagnes, et terminez par une couche d’aubergines nappée de sauce tomate et de parmesan. Enfournez pour 30 minutes à 180°.
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Quand mon père a repris cette ferme, il a tout reconverti en culture maraîchère et s’est lancé dans la monoculture de l’artichaut. Il a planté un artichaut qui s’appelle le Blanc Hyérois, qu’il expédiait à Paris, Lyon ou encore Bordeaux. Il en a cultivé jusqu’à 25 hectares des années 1960 à 1972. L’un des intérêts de cet artichaut était qu’il pouvait être produit sans eau, puisque la période de production était un printemps, avec une plantation vers le 15 août. Mon père allait sur les plages récolter des algues et il les répandait sur les plantations pour qu’elles gardent l’humidité en attendant les orages. Ça fonctionnait bien. Mais la météo était alors différente d’aujourd’hui, il y avait toujours un orage dans la deuxième quinzaine d’août, et des pluies conséquentes au début de l’automne. Et puis il a dû commencer à diversifier quand cette culture s’est avérée ne plus être rentable. Il y a eu deux événements importants qui ont perturbé son économie. Une année blanche en 1968 parce que les cultures sont restées sur pied du fait de la grève générale et de l’absence de transports. Et puis, surtout, les conséquences de l’entrée de l’Italie dans le marché commun. La région de Naples est devenue concurrente de la nôtre sur la production d’artichauts. Ils arrivaient un peu avant nous, ils étaient plus précoces, leur transport était subventionné jusqu’aux frontières. Et donc ils prenaient des places sur le marché à des prix bas, car leurs coûts de production étaient moindres. Petit à petit, mon père a donc diversifié pour aller vers le marché local. Et tout a été révolutionné en 1979 avec l’arrivée du canal de Provence qui a permis d’avoir de l’eau en toutes saisons. Et donc de basculer vers des productions de plein champ, comme les melons, les aubergines, etc. Mais comparé à maintenant, il y avait quand même peu de diversité.
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