Les jours , vous avez choisi de vous en acquitter au lieu de les vivre ; la justice votre métier est de la rendre , non de la chercher : vous en avez désappris la saveur quelquefois âpre . Vous entrez dans le bonheur feutré de votre vie ,m' ayant déjà oublié .Il ne vous restera plus qu' à entrer , l'âme blanche , dans la blancheur de vos draps , convaincu que vous avez fait votre devoir puisque vous avez accompli votre tâche .
Nous savons tous dans la montagne que ceux qui sont morts assassinés connaissent dans l’au-delà l’angoisse et l’inquiétude tant qu’ils ne sont pas vengés. Nous savons que leurs âmes reviennent errer la nuit. On ne les voit pas, mais beaucoup d’entre nous les ont entendus crier la nuit quand il fait silence. Nous l’avons tous entendue, cette voix, et si fréquemment que nous lui avons donné un nom : anza.
Vous savez bien , j'habitais un gourbi de pisé. Les murs ont dû retourner à la terre, le chaume au vent et moi à Dieu ou au Diable.
Le cousin Akli travaillait autant que ses ouvriers et vivait comme eux .
Les jours, vous avez choisi de vous en acquitter au lieu de les vivre; la justice, votre métier est de la rendre, non de la chercher: vous en avez désappris la saveur quelquefois âpre.
Vous entrerez dans le bonheur feutré de votre vie, m'ayant déjà oublié.Il ne vous restera plus qu'à entrer, l'âme blanche, dans la blancheur de vos draps, convaincu que vous avez fait votre devoir, puisque vous avez accompli votre tâche.
Tes cent pièces finiront mais les siècles n'usent pas le déshonneur.
Allais-je expliquer que d'être né Arezki des Aït Ouandlous, fils de mon père (cheveux bruns, nez droit, lèvres minces, pommettes saillantes, yeux noirs et menton rond) le 1er avril 1919 (comme si c'était une naissance pour rire) m'avait d'avance condamné à ne connaître de liberté que celle des autres.
Il est bon après tout que le sommeil du juste suive le sommeil de la justice.
Il reconnut l'écriture d'Elfriede, il lut : « Les hommes sont capables de tout, les femmes du reste. »
Quelques jours plus tard, Elfriede vint le prendre sous prétexte que c'était l'anniversaire de la libération de Paris. Ils remontèrent les Champs Élysées vers la tombe du soldat inconnu. La foule criait : Vive Leclerc ! Dans les yeux, les gestes et les paroles, dans la joie sereine de tous ceux qu'ils coudoyaient, qu'elle était belle, la liberté, la liberté retrouvée des autres, celle-là même qu'Arezki avait contribué à leur rendre.