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sur 249 notes
La petite barbare est une jeune fille qui n'est pas naît au bon endroit, c'est à dire dans une banlieue glauque de la région parisienne. Père chômeur affalé sur un canapé avec une bière et mère ramant entre un petit boulot, son fainéant de mari et son ingrate fille qui juge déjà la situation avec recul et surtout dégoût. Très vite, elle sentira que son physique avantageux va lui permettre de boire facilement du champagne et se payer de belles fringues (de marque bien sûr !). Acoquinée avec un dealer puis à deux brutes épaisses, elle zonera dans les boîtes parisiennes où elle attirera de riches naïfs pour leur soutirer du fric en échange de quelques services sexuels honteusement tarifés. Tout cela la ménera à attirer un jeune bourgeois qui sera longuement torturé et qu'elle regardera mourir à petit feu sous les sévices de ses copains, puis en prison où ses charmes sauront lui obtenir une remise de peine ...
J'avoue, ce roman m'a agacé. L'idée de mettre le lecteur dans la tête de cette conne barbare, en partageant de l'intérieur pensées et avis est louable en soi, pas originale, mais pertinente pour décrire les mécanismes de la violence d'une certaine jeunesse laissée pour compte. Qu'elle banalise son acte en le notant comme sans grande importance est glaçant mais possible dans un esprit assez rudimentaire. Qu'elle soit obnubilée par tout ce qui brille, qui claque et qui fait des bulles (de champagne), pourquoi pas, dans une société de consommation libérale, il n'est pas étonnant que les esprits faibles sacrifient à n'importe quel prix l'être au paraître, c'est fait pour ça ! Que son esprit soit dans son cul ou ses seins, qu'elle mouille au moindre mec susceptible de lui donner du fric, est triste en soi mais elle semble y prendre goût car c'est finalement le seul (maigre) pouvoir qu'elle détient ...et tant qu'il y aura des abrutis pour y plonger dedans... Mais ce qui fait que cela n'a pas du tout fonctionné chez moi, c'est l'écriture ! J'ai constamment eu l'impression de lire un (mauvais) roman pour adolescents, un de ceux où un adulte pense faire son fortiche en parlant (ou écrivant) comme un loubard, un enfant, un immigré, un vieux, ici une barbare donc.... C'est casse-gueule, pas souvent réussi et, malheureusement Astrid Manfredi, malgré une certaine gouaille, passe à côté, car elle utilise le truc qui commence à sérieusement dater et que l'on retrouve dans une cohorte de livres bâtis sur le même parti-pris : l'héroïne est peut être pauvre (ici en plus elle est dyslexique grave) MAIS, elle a (barrez les idées inutiles) un QI exceptionnel, un voisin, ami mentor qui la sort du ruisseau, un QE (Quotient Emotionnel) démesuré, ou, et c'est le cas ici, elle aime la lecture et la poésie (ben oui, la dyslexie chez une vraie conne ça se guérit, même en banlieue quand on sèche l'école, les fellations ça sert à quoi ? Hein ? ). Du coup ça permet à l'auteur de lui faire dire des trucs du genre :" Contempler cette étendue qui nous rappelle qu'il ne faut pas déconner, qu'on n'est rien que des microbes vaniteux agrippés à tout ce qui finira par crever." Ok, c'est sans doute bien vu car elle lit "L'amant " de Marguerite Duras et récite du Boris Vian, la jeune fille, entre une gorgée de Veuve Cliquot, une boule de chit et une pipe sur un vieux riche.
Le problème c'est que l'on a déjà lu cette prose là cent fois. En 2015, on peut avoir une certaine verve caustique, un don d'observation pertinent de notre société qui bat de l'aile, ce n'est pas pour autant que son roman tient la route, surtout quand on veut nous vendre une héroïne cynique et pas du tout sympathique.
La fin sur le blog
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Astrid Manfredi dépeint la petite barbare (sans prénom) en souffrance profonde, qui a commis des actes impardonnables. Cependant, ce personnage détient un haut niveau de réflexion sur elle-même et sur son environnement. L'auteure nous transporte dans le milieu carcéral et la délinquance avec une écriture vive et incisive tout au long des 132 pages. A découvrir.
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Le premier livre d'Astrid Manfredi est une réussite. le roman est très bien construit, le récit de la Petite barbare se tient, la langue caractérise le personnage et la lecture ne souffre d'aucune lassitude.
La haine, la violence, la colère et le sexe ont pour arrière-fond un vécu misérable au sein d'une famille morne dans une banlieue perdue. L'histoire fait alterner la situation carcérale de l'innommable héroïne et l'apprentissage de la violence depuis l'enfance et l'adolescence. Ainsi, au fur et à mesure des chapitres, aussi courts que les phrases qui les sculptent, on est propulsé dans une version française et actualisée du fameux film de Stanley Kubrick, « Orange mécanique ». Mais attention, il serait faux de considérer ce livre comme exempt de sentiment, d'amour et d'affection. Cette jeune femme de 23 ans aurait préféré aimer sans livrer son corps à l'appétit vorace du bourgeois ou du prolo. Elle aurait aimé être autrement. Et l'autrement, elle va le trouver dans les livres dès le plus jeune âge. Elle a une sensibilité cachée, elle aime les livres, elle les adore même: Henri Michaux, Boris Vian, … et surtout L'Amant de Marguerite Duras. C'est ce contraste qui rend ce livre captivant. Espérons que le prochain le sera tout autant.
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Attention ce roman n'est pas anodin !
C'est peut-être même le plus explosif de cette rentrée littéraire 2015.

Astrid Manfredi nous livre avec La Petite Barbare un roman très court mais d'une violence sans égale.
Pas d'introduction à l'horreur. Dès les premières pages le lecteur se prend la violence en place face, sans ménagement. Ici on ne ment pas.
A l'isolement carcéral, cette jeune femme de 20 ans n'a d'autres solutions que d'écrire pour ne pas sombrer dans la folie de ce confinement obligatoire. Une rapide description nous expose l'environnement défavorable dans lequel elle retenue. Ses écrits, se sont ses mémoires. Bien que jeune, le récit autobiographique qui se déroule sous nos yeux dépasse les limites de l'entendement.

Une jeunesse sans limites parentales. Grandir dans une barre d'immeuble, entourée d'autres immeubles, sans but dans la vie, sans soutien. L'adolescence et la découverte d'un corps qui attire les regards, un pouvoir qui peut rapporter, facilement mais en se dégradant. Des mauvaises fréquentations, de l'argent facile, sale, mais enivrant. le luxe, la fête, les habits, chaussures, champagnes, ... toujours plus, toujours plus vite, toujours plus facilement.
Et le point de non retour arrive. La chute avec comme destination la prison. Un bien pour s'en sortir ou le début d'un nouvel enfer ?

"La Petite Barbare" nous offre en l'espace de 150 pages une vérité crue, qui dérange, met mal à l'aise. le lecteur se sent gêné d'un récit si court et si détaillé. Tiraillé entre le désir de ne pas savoir, de rester dans l'ignorance, et celui, poussé par une curiosité malsaine, d'aller plus loin, de découvrir encore plus de détails.
La plume est acerbe, elle ne cherche pas à ménager. Pas de fioritures pour arrondir des angles obtus, pour édulcorer une réalité faite de gris.

J'ai totalement été subjugué par cette lecture, par cette violence, par cette révolte qui nous envahie rapidement. Un récit à bout de souffle duquel on ne peut pas sortir indemne. C'est tout simplement une claque, un de celle qui vous laisse un trace pour longtemps.
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Grosse déception ! Des critiques excellentes et pourtant, je n'ai pas du tout apprécié ce roman. 150 pages interminables et insupportables à cause de cette héroïne agaçante et vulgaire. Je m'attendais à un roman sociologiquement fort et pertinent, dérangeant et intéressant, j'y ai trouvé un récit lassant et évoquant des sujets en surface sans jamais les approfondir vraiment.

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La petite barbare, c'est ainsi qu'on la nomme en prison, est incarcérée pour avoir participé à la torture d'un jeune homme dans une cave. L'homme n'a pas résisté au supplice. Elle se retrouve seule face à elle-même, face à ses actes, face à ce qu'à été sa vie jusqu'alors.


"On ne dira jamais assez à quel point mater un mur toute la journée peut rendre fêlée, car une fois que t'as déchiffré les appels au secours du crépi tu te retrouves sur ton pieu face à une souricière. Rien à espérer sauf te raccrocher à des détails comme cette bande de lumière qui entre dans la cellule et dont la clarté sans accroc te propulse dans ton histoire."


La jeune fille est née au mauvais endroit, dans une famille pour le moins absente. Son crime : avoir voulu échapper à son monde de misère tant pécuniaire que morale. Elle a manqué de tout. D'amour, d' attention, d'argent. Elle est devenue amie avec Esba et très vite, ils ont monté un gang pour pouvoir se procurer l'argent qu'il ne pouvaient pas obtenir autrement. La petite barbare était l'appât, sa beauté : l'arme fatale pour obtenir de l'argent facile. Mais les choses ont dérapé avec ce jeune homme, la révolte, le déchaînement de violence ont causé la mort du "bourge".

de sa cellule, à l'isolement, La jeune femme nous raconte son histoire. Elle est le résultat de la machine à broyer les individus qu'est la banlieue, son destin est le fruit de la désespérance, de l'absence de perspective pour cette jeunesse sacrifiée. Elle met ses tripes sur le papier, ses mots sont forts, violents, sans concession. Elle écrit pour témoigner, pour se réparer. En prison, elle a renoué avec les livres. L'Amant de Marguerite Duras est sa bouée, son rayon de soleil dans les ténèbres.

Ce livre est un roman coup de poing. A ma droite, la petite barbare, à ma gauche le hibou, les uppercuts pleuvent, pas d'échappatoire, avec ce roman on est toujours dans les cordes et le hibou est rapidement mis K.O. par les mots cinglants, pleins de sincérité de la jeune femme. Un énième roman sur la banlieue me direz vous ? Oui mais celui-ci est d'une force que j'ai rarement rencontrée. La plume d'Astrid Manfredi frappe droit au coeur, on est pris dès les premières pages et les mots de la petite barbare ne nous lâchent plus. Un roman violent par ce qu'il déchaîne d'émotions. Mais laissons la parole à la jeune femme.

"Là-haut dans la cité, toujours le même chantier, les tours que l'on détruit pour reconstruire pareil en plus bas. Pas l'habitude des pavillons, les gens des tours. Y a pas d'horizon. Personne n'entend rien. Une surdité collective, tu peux monter le son tranquille. Scotchée à la lose de son canapé, ma mère vit avec l'alcool sa dernière liaison dangereuse. Comment lui donner tort ? Je ne l'ouvre pas , des fois qu'elle voudrait reprendre son rôle d'éducatrice."

"Oui voilà ce que nous sommes, de grands fauves qui se gavent d'ultraviolence pour encaisser l'ineptie d'un monde fabriqué sans notre avis.

Ensemble nous squattons la rubrique des chiens écrasés avec des sourires en cran d'arrêt. Parfois la télé débarque et les voitures s'embrasent. le monde se met à flipper, range son magot sous le matelas. Il a bien raison."

Vous l'aurez compris ce roman est un coup de coeur. Alors précipitez vous chez votre libraire et faites vivre les mots de la petite barbare.

Cette chronique a été réalisée dans le cadre de l'opération 68 premières fois mise en place par L'insatiable Charlotte à l'occasion de cette rentrée littéraire. Merci à elle. Merci à Séverine également.
Lien : http://leslecturesduhibou.bl..
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C'est un roman qui vous percute d'entrée de jeu et vous laisse peu de répit. La plume est rageuse et imagée.
On parcourt la vie de la petite barbare ainsi que son séjour en prison en faisant des allers retours entre les différentes périodes de sa vie alors que la fin de son incarcération approche. Et l'on perçoit ses états d'âme et ses envies.

Mais, à force d'ébaucher sans vraiment dire, de tourner autour sans vraiment raconter, j'ai l'impression que la gravité des faits est minimisée et quelque peu excusée du fait du milieu social et de la jeunesse de l'héroïne.
Finalement, il ne reste qu'une écriture pas inintéressante mais que je ne lirais pas pendant beaucoup plus de pages.
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Ah que voilà une belle gifle.
Cette petite garce, cette fille trop pauvre, cette pauvre fille, enfermée dans la prison, raconte sa vie.
Sa vie minable, dans laquelle elle est plus prisonnière qu'en prison.
On pourrait y voir une série de clichés : la mère et le père englués dans leur médiocrité tiède, qui se laissent bouffer par le néant ; le pote chef de gang qui l'entraîne dans les plans pourris et l'utilise pour piéger les riches. Et le fossé gigantesque entre les riches et les pauvres, la banlieue et les quartiers dorés, les rebelles et les petits bourgeois grisatres.
Bien entendu notre héroïne cède à la tentation des paillettes faciles en se muant en fille d'apparence facile. du sexe contre du pognon. C'est pas plus compliqué. Tellement obnubilée par l'envie de posséder que prendre aux plus riches, c'est une juste vengeance qui la conduit en prison.
Eh oui, j'avais prévenu : c'est plein de clichés, mais tellement bien déroulés, avec la plume de l'héroïne qui dégueule de violence, d'envie furieuse de vivre. On dirait un oiseau qui cherchant à sortir d'une pièce, devient fou et se cogne aux murx, jusqu'à ce qu'il trouve la lumière de la fenêtre.

Alors faut-il le lire ? Oui oui. Et je lirai avec plaisir le 2nd roman de cette auteure.
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Je suis tout de suite rentrée dans ce texte que j'ai lu d'une traite. Les faits ne sont faciles mais j'ai trouvé l'écriture d'Astrid Manfredi incisive, percutante et totalement juste. A l'image de cette petite Barbare, le beau côtoie l'indélicatesse. C'est un tourbillon de mots qu'elle déverse, une tornade de poésie et de vulgarité qui rendent parfaitement la complexité du personnage.
Entre l'envie de la plaindre et de la gifler, tout ne tient qu'à un mot et Astrid Manfredi les manie avec beaucoup de talent...................
Lien : http://libre-r-et-associes-s..
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Belle lecture d'un chaud soir d'été...
Tout est brulant dans ce texte fort et percutant dont la tonalité crue plonge le lecteur dans le dur milieu qu'il décrit...
De la banlieue à la prison, du jeu au crime parce que ce monde est cruel et plein d'injustice il arrive que l'on ferme les yeux...
Premier roman ( de la rentrée littéraire 2015 ) très réussi, auteure à suivre, hâte de lire le nouveau.
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