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sur 249 notes
Waouh… J'en reste encore clouée… En à peine 150 pages, Astrid Manfredi (parfaite inconnue jusqu'alors puisqu'elle signe ici son premier roman) nous livre un récit sans fard, témoignage d'une jeune femme des cités qui passe un séjour derrière les barreaux.

La Petite Barbare est le surnom qu'on lui donne en prison. Nous ne connaîtrons pas son nom, peut-être parce que son histoire est assez universelle. Elle a la vingtaine mais pas la langue dans sa poche. Elle est la narratrice, elle écrit sa vie, ce qui l'a amené à la détention, sur proposition du psy qui l'a accompagné durant son séjour carcéral. Avec son vocabulaire bien à elle, de banlieue, elle nous raconte sa mère chômeuse, alcoolique, et son père, chômeur aussi, feignant, restant toute la journée prostré sur le canapé. L'écriture lui sert de catharsis, le séjour en prison la fait réfléchir sur son passé, sur son avenir. Elle recrache ainsi sa haine et sa rage. On découvre au fil des pages comment elle a grandi, comment elle s'est fait de l'argent facile en usant de ses charmes, elle, cette fille magnifique qui attire les hommes comme un aimant. le goût pour le luxe, le champagne sur les Champs Élysées, les « affaires » avec son "ami prince noir" Esba. Jusqu'au moment fatidique qui la conduit en prison…
L'auteur nous entraîne dans la misère, le chômage des banlieues, les jeunes laissés pour compte, qui tentent de survivre comme ils peuvent, qui n'ont aucun espoir et n'attendent aucune aide de la police, de l'état ou de quiconque. Des exclus qui cherchent à s'évader de leur quotidien vide et morne. Ici pas d'ascenseur social, la vision de l'auteur sur les cités est très noire.
Point positif : les livres. Elle se prend d'affection à 13 ans pour la poésie d'Henri Michaux, qu'elle découvre au collège. Puis, la lecture en prison grâce à la bibliothèque lui fait aimer « L'Amant » de Duras, qui devient son livre de chevet. Elle va rêver d'un bel amant indochinois qui serait doux avec elle, ce qu'elle n'a jamais connu avec les hommes… La lecture la sauve en quelque sorte, maintient un peu de rêve et d'espoir dans sa vie qui a si mal commencé. Ses lectures contrastent avec les mots du récit, crus, bruts, directs et sans détours. Un espoir s'entrevoit ?

Un livre qui se lit d'une traite, où le personnage surgit, s'affirme, et on se prend d'affection pour ce bout de femme qui détonne.
Un premier roman coup de poing.
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Ce premier roman a bénéficié de beaucoup de "tapage" médiatique. Il était dans ma Pal lorsque j'ai regardé La Grande Librairie où l'auteur était invitée.

Surprise par sa prestation que je n'ai pas trouvé concluante, tant dans l'attitude que dans l'élocution.

On l'appelle la petite barbare en prison, à cause de son acte et de ce qu'elle dégage...
Le lecteur est appelé à se mettre dans la tête de cette barbare, facile car elle est vide donc il y a de la place mais l'envie de s'y attarder...Non merci.

Elle a vingt-trois ans et sa seule ambition "avoir la vie en rose". Avoir, posséder, consommer, prendre, voler, disposer mais surtout ne pas se fatiguer à travailler. C'est son seul credo.
Pour cela elle a sa beauté, c'est son arme.

Que dire de plus, je me suis ennuyée, j'ai eu l'impression de voir défiler les images de ces émissions de télé-réalité racoleuses et tellement vide.
Aucune empathie pour le milieu social, la pauvreté tant matériel qu'intellectuelle.
Heureusement que la majorité des jeunes qui ont pour horizon le "mur d'en face", ne deviennent pas des riens...Ceux qui se retroussent les manches, vont bosser, étudier, se cultiver n'intéressent pas. L'air du temps veut que l'on ne parle que du vide abyssal.

En conclusion, je m'interroge pourquoi ce sujet pour un premier roman?
Même l'amour de la littérature comme rédemption ne m'a pas convaincu.
Un roman d'époque?
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Un premier roman époustouflant

En prison on la surnomme la barbare. Née du mauvais côté du périph, elle a merdé. Détourner le regard est un acte de complicité.
Elle a vu le jour au milieu des tours, son horizon est gris. Pour son avenir elle refuse de devenir comme sa mère, vide d'amour maternel sombrant dans l'alcool, et comme son père, branleur qui cache sa fainéantise derrière des pseudos convictions politiques. Elle est belle, aime tout ce qui brille et les talons hauts, et se rend compte que son corps peut lui rapporter gros.
En détention, après avoir usé de ses charmes sur un maton et le directeur, la lecture et l'écriture représentent son échappatoire. Elle couche sur le papier, sous forme de journal intime, son parcours mais aussi ses espoirs et ses rêves. Vivre le même grand amour que celui dépeint par Marguerite Duras dans l'Amant.
Astrid Manfredi nous livre ici une quasi-étude sociologique de nos banlieues. L'affaire qui entraîne la barbare en taule n'est pas sans rappeler le crime commis par le gang des barbares.
Une plume nerveuse, teintée de haine et d'espoir, des phrases à couper le souffle et un rythme saccadé et percutant font de ce texte un roman féroce qui retourne les tripes.
La petite barbare est un petit bijou, brut, de cette rentrée littéraire.
Lien : http://www.librairie-renaiss..
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Quelle livre ! C'est bien écrit, pas d'anicroche sur toute ma lecture, récit poignant.
Basé sur des faits réels, celle du gang des barbares, précisément Emma, c'est au fil de ma lecture que je me suis souvenu de cela.
J'ai été voir l'histoire de la véritable femme, effectivement elle a eu un parcours chaotique est difficile, elle a été violé même par son oncle et dans son quartier, elle a fait une tentative de suicide, puis l'engrenage..
C'est le premier roman d'Astrid Manfredi est elle vise juste avec les bons mots, par moment fait pensé à Despentes..
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Je me souvenais de ces horribles faits divers sur le gang des barbares où une jeune fille séduisait ses proies afin que ses copains les dévalisent et en tuent un hélas et du directeur de prison séduit ou séduisant une de ses prisonnière. Ce roman relate la vie en cellule de cette adolescente, issue des banlieues, sans avenir, sans futur mais belle, belle à séduire les hommes et en profiter financièrement pour acheter des objets, des robes, des escarpins, du parfum afin de paraître dans ce monde des banlieues puisqu'elle n'a que sa beauté pour exister aux yeux des autres. Une mère esclave de sa vie, un père inexistant, des copains truands, une banlieue sinistre.
Ce livre raconte à travers les quelques mois qui lui restent à faire en prison, sa pauvre existence de fille mais qui résiste grâce à la lecture et surtout à un roman de Marguerite Duras , L'amant, qui lui fait entrevoir ce que c'est que l'amour, le vrai, le pur à ses yeux.
Pas de patos, pas de regrets exprimés, l'étalage brut de cette courte vie déjà détruite et tellement violente. L'écriture est nerveuse, abrupte pas de description inutile, l'urgence seule d'exprimer, de crier est là.
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Le titre a fait mouche. le livre aussi. Je l'ai lu très vite, dans le train. Les chapitres sont courts, la langue est très orale, le ton est radical. le principe est simple. Une jeune femme raconte son incarcération, puis des flash back de sa vie d'avant pour comprendre comment elle a pu en arriver là et le compte à rebour avant sa libération. Rien n'est intacte, n'est vierge, ,'est lisse. Tout est abîmé, acéré, torturé. Cet ouvrage est bien plus politique qu'il n'en paraît. L'égalité a pris un méchant coup dans l'aile. Il remet les points sur les i. La résilience, oui, mais après ?
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Une très belle histoire. L'auteur nous embarque dans l'univers de cette "Rebelle" enfermée en prison qui attend sa liberté avec impatience. Sans vraiment regretter son crime, elle fait face sans jamais se plaindre. Pourtant le milieu carcéral n'est pas pas un lieu ou il fait bon vivre. La seul chose qu'elle gardera toujours auprès d'elle et qui tient une place importante, un livre, "L'Amant" de Marguerite Duras.

J'ai beaucoup aimé ce roman qui traite un sujet d'actualité et fait transparaître un certain mal être chez les jeunes. Il s'agit là d'un problème de société rencontré hélas si souvent.

Merci aux éditions Belfond qui m'ont permise de lire en avant première ce roman.
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La fureur de vivre.


La petite barbare, celle dont on ne saura jamais le prénom ni le nom, celle que ses codétenues ont ainsi surnommée, est une jeune femme née du mauvais côté du périphérique. Prise dans un gang qui enlève et torture jusqu'à la mort un jeune homme ; elle a été la proie puis celle qui a tout vu mais n'a rien fait. Arrêtée, elle sera jugée et emprisonnée. C'est depuis la prison qu'elle nous parle, à quelques jours de sa sortie.

Elle raconte son parcours, la lente ascension vers l'irréparable, le milieu carcéral avec ses solidarités et ses dérives, puis son chemin vers une rédemption sans regrets, une rédemption qui passe par les mots et la littérature. Si elle a des espoirs, elle reste sans illusion sur ce que sera sa vie après sa sortie.

Dans ce roman très noir, qui se lit d'un jet, le lecteur est « séduit » par un vrai travail sur la langue même s'il ne peut avoir de l'empathie pour cette petite barbare. Une peinture sans concession de la société et de ses violences.

Visitez « Laisse parler les filles », le blog littéraire d'Astrid Manfredi.
Lien : http://laisseparlerlesfilles..
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L'histoire d'une jeune fille qui est née dans les bas fonds de la société et elle frappe, ce roman est violent, cinglant et l'écriture crue, on ne fait pas dans la dentelle mais j'ai eu un véritable coup de coeur pour ce récit. On l'appelle « LA PETITE BARBARE », jamais on ne saura son prénom peut être Marguerite ? elle est en prison, elle a la haine de la société, des hommes, de ses parents, de la misère et des banlieues malfamées, elle a manqué de tout, amour, tendresse, famille, argent, la seule chose précieuse qu'elle possède c'est sa beauté et elle va s'en servir comme appât… Alors un jour, elle dérape, monte un gang avec son meilleur ami, et c'est le drame, un homme meurt. .. Je vous laisse découvrir la suite, vous verrez c'est flippant et débordant d'émotions et on ne m'enlèvera pas l'idée que cette histoire aie vraiment pu exister... Très bon livre que je ne peux que conseiller.
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Les éditions Belfond anticipent la rentrée littéraire en publiant le 13 aout La petite barbare d'Astrid Manfreti. Stratégie risquée que j'espère payante tant le livre se révèle être digne du plus grand intérêt.

Parfois, on se tourne vers des romans qui sortent de notre zone de confort, en marge de ses lectures habituelles, La petite barbare est de ceux-là. J'ai étais séduit par le titre, puis par le regard hypnotique de la couverture. Voilà comment j'ai embarqué dans cette expérience déstabilisante : entrer dans la tête d'une fille de 20 ans incarcérée pour complicité de meurtre.

On l'appelle la petite barbare (jamais son prénom n'est donné dans le livre) et elle va bientôt sortir de prison. Quel a été son parcours ? Pour quelles raisons a-t-elle fini derrière les barreaux ? Comment a-t-elle vécu cette expérience carcérale ? Voilà les questions soulevées au grès de ce journal tenu par cette jeune femme coupable d'avoir été la spectatrice d'un crime qui l'a laissée indifférente.

Fille de banlieue, elle a joué du seul atout qu'elle avait en sa possession : sa beauté. Elle voulait toujours plus de robes, d'escarpins, de bijoux. Pur produit de la société de consommation, le paraitre est pour elle l'unique moyen de montrer sa réussite. Vision biaisée de l'ascension sociale où elle gravit les échelons en compagnie d'un ami qui la fascine et l'entraine dans ses ténèbres. Elle lui pardonne tout, ses coups de folie, sa rage, les humiliations qu'il lui fait subir… ses crimes.

La petite barbare est un livre déstabilisant qui dresse un constat plus qu'inquiétant sur les valeurs qui sont véhiculées par notre société. La plume d'Astrid Manfredi est cinglante, sans concession et parfois crue.

Je me suis demandé, au fil de la lecture, si ce roman était inspiré d'un fait réel tant les événements et personnages sont crédibles (j'ai même posé la question à l'auteur qui m'a affirmé que non).

Ce livre va vous bousculer, certains se diront surement choqués et des polémiques pourraient déferler. C'est tout le mal que je souhaite à Astrid Manfredi car La petite barbare est une parfaite porte d'entrée pour débattre du monde dans lequel nous voulons élever nos enfants. Une livre utile qui fait réfléchir tout en étant accessible. Une réussite !
Lien : http://dubruitdanslesoreille..
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