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EAN : 9782715247796
112 pages
Le Mercure de France (23/08/2018)
3.34/5   16 notes
Résumé :
Mon père a souvent peint Educhka en petite fille malicieuse lovée sur une liseuse. Sa tête repose sur un tendre coussin de soie, sa main droite est refermée sur un ours en peluche. Ce n'est pas moi, son enfant, qu'il peignait. C'était elle sa petite fille. Je suis, depuis ma naissance, plus âgée que ma propre mère. Lorsqu'elle pose pour son père, Odile n'est plus une enfant. Pourtant c'est la première fois que le peintre célèbre décide de faire son portrait. Peut-êt... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Odile est une enfant quasi inexistante aux yeux de sa mère, femme exubérante, devenue la muse de Louis, son mari, artiste peintre . Il ne peint que sa mère, et elle, Odile, la petite fille vit sans amour, sans chaleur. Transparente, elle va s'effacer progressivement. Son anorexie est le signe de sa "non existence ". C'est à travers la peinture qu'elle trouvera sens, une sorte de rédemption. Son rapport à la peinture sera toutefois très différent de celui de son père. Elle exprimera une certaine violence. Si son père aime les petits formats, elle aura besoin de peindre sur des toiles de très de grandes dimensions avec beaucoup de couleurs.
Tout ce petit roman se passe en une journée, celle où pour la première fois elle est peinte par son père. Elle se remémore alors son enfance, son adolescence et sa vie de jeune adulte.

Ce roman court, a cette sensibilité qui me touche, sensibilité que j'avais déjà trouvé dans son deuxième roman "Quitter Madrid " qui traite aussi, en partie du monde de la peinture.
Le style est pourtant dépouillé, il n'y a pas d'épanchements de sentiments, mais ce style "sec" fonctionne bien et correspond parfaitement bien à la personnalité d'Odile, peu expansive.
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Je suis assise sur son sofa, les jambes croisées, les mains étrangement calmes posées sur mes genoux." ce sont là les premiers mots de ce livre qui voit la jeune Odile poser pour la toute première pour son père peintre renommé et , plus habitué à brosser le portrait de sa femme Elena Dimitrovna, sa muse aux "grands yeux clairs en amande", qu'il a peint sous tous les angles.

Le premier et court roman de Sarah Manigne, L'atelier, questionne avec ce qu'il faut de pudeur et de sensibilité la relation entre un père artiste et sa fille, qui elle aussi aimerait beaucoup peindre.

Dans ce tête-à-tête entre le père et la fille se nouent des questions autour des rapports familiaux et des désirs artistiques, sur le poids des relations filiales et en quoi elles peuvent entraver le processus créatif.

On pénètre avec son héroïne dans le secret de l'atelier du peintre,, le roman sonde les difficultés, de s'affranchir d'un couple de parents particulièrement talentueux et flamboyants et comment explorer sa propre voie.

Un joli récit, intelligent et touchant, à distinguer en cette rentrée littéraire !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Un premier roman réussi, qui aborde avec sensibilité et pudeur le thème des relations parents-enfant : comment exister dans l'ombre d'un père, peintre reconnu ? Comment se construire auprès d'une mère à la personnalité écrasante qui n'a pas souvent montré des preuves d'amour maternel ?
L'écriture de Sarah Manigne est fluide et le livre se lit très facilement.
Une auteure à suivre.
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Aujourd'hui Odile est assise sur le sofa de son père, dans son atelier de peintre. Il la regarde toute entière longuement, minutieusement, étudie chaque fragment de son corps. Son regard d'artiste semble transpercer ce corps. Pourtant il n'effleure que la peau.

Aujourd'hui Odile est adulte. Et pour la première fois il lui a demandé de prendre la pose. Jusqu'ici, il n'y a jamais eu de place pour elle. Elle était de trop. Au milieu de ses parents. Sur la toile. Sa mère, flamboyante muse ne rêvait que de gloire pour Louis, son mari. Elle le veillait, surveillait son travail, le motivait – lui qui n'avait jamais assez faim -. Leur fille était gênante, encombrante dans l'ascension du peintre. Alors très vite, on l'a mise de côté, confié à une gouvernante, puis à son grand-père jusqu'à ce qu'elle soit envoyée en pension… Père et mère n'étaient qu' un « on » insensible. On ne la regardait pas, ne l'écoutait pas, ne la voyait pas grandir. Et même, on ne la nommait pas.

Odile a toujours été seule, avec ce corps, dont elle ne savait que faire. Invisible aux yeux de ses parents, elle avait pris l'habitude de se fondre dans le paysage, sans bruit. Se nourrissant peu, elle fondait littéralement. Ce corps qu'on ne voulait voir, elle le gommait peu à peu.

À l'internat, pour échapper à l'ennui, elle se met à dessiner. Sur les murs d'abord. Puis sur des toiles de plus en plus grandes, elle y déverse les couleurs jusqu'à saturation, scrute les coulures, accumule la matière. Elle y met tout son poids, ses tensions, sa chair. Elle s'allège jusqu'aux vertiges, à la perte de consistance.

Malgré sa fragilité, il est pourtant si énergique, ce corps. Il se fait violence. Inspiré et aspiré.

Quand elle commence à exposer ses tableaux, son père a l'envie – le besoin ? – de faire le portrait de sa fille. Une fois de plus, il passera à côté d'elle.

Il n'y a pas de place. Il n'y a pas de manque.

Le roman est mince et si dense. On le dévore, impatient, on le termine, le souffle court.
Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
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Premier roman de Sarah Manigne, "L'atelier" nous immerge ans une violence maternelle qui pour n'être pas physique n'en est pas moins cruellement destructrice.
Pour la première fois, Louis Capelan, peintre de renom et père d'Odile, la narratrice, accepte de peindre le portrait de sa fille. La séance de pose dans l'atelier paternel est pour la jeune femme l'occasion de se remémorer son enfance écrasée entre un père indifférent et une mère froide et méprisante. Devenue artiste à son tour, Odile concrétise par l'anorexie l'effacement imposé par sa mère. L'attention tardive de son père lui permettra-t-elle de solder les comptes de son enfance ou bien sera-t-elle un nouveau rendez-vous manqué ?

La thématique de l'enfance malheureuse et des traces psychologiques que laisse la maltraitance familiale, qu'elle soit physique, psychologique ou affective, est traitée, sans grande originalité, sous forme de retours en arrière. L'écriture est incisive mais je n'ai rien trouvé de surprenant ni de vibrant dans ce roman, lu sans déplaisir mais sans émotion.
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critiques presse (2)
LeMonde
05 octobre 2018
Avec « L’Atelier », Sarah Manigne signe le sensible récit d’initiation d’une fille d’artiste.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Actualitte
24 août 2018
Court premier roman très dense et très pur, débarrassé des scories de l’affect, L’atelier de Sarah Manigne donne voix à Odile, fille en déréliction d’un couple d’artistes flamboyants.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Mon père a souvent peint Educhka en petite fille malicieuse lovée sur une liseuse. Sa tête repose sur un tendre coussin de soie, sa main droite est refermée sur un ours en peluche. Ce n’est pas moi, son enfant, qu’il peignait. C’était elle sa petite fille. Je suis, depuis ma naissance, plus âgée que ma propre mère.
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Mon père a souvent peint Educhka en petite fille malicieuse lovée sur une liseuse. Sa tête repose sur un tendre coussin de soie, sa main droite est refermée sur un ours en peluche. Ce n’est pas moi, son enfant, qu’il peignait. C’était elle sa petite fille. Je suis, depuis ma naissance, plus âgée que ma propre mère.
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J'ai toujours connu la maison parsemée de messages. Il lui laissait des petits croquis, elle lui recopiait des vers, lui adressait des mots de tendresse et d'encouragements. Plus tard, elle écrira surtout des échéances et des consignes ; mais j'ai gardé une boite pleine de la poésie des premiers temps.
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J'y ai mis les doigts, j'ai tenu le couteau pour y tracer des empâtements. Je dansais autour du cadre. Et puis j'ai dilué chaque jour un peu plus les peintures. La couleur goutte, se répand. Je garde les coulures. Je sabote les aplats. Je racle les couches épaisses et j'aime le bruit de la spatule et du couteau, cette sensation d'alléger la toile, d'enlever l'écorce pour aller à la sève.
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Ils se sont mariés à la cathédrale russe de la rue Daru. Elle a franchi les marches du bâtiment en retroussant sa robe de velours rouge. C’est mon père qui racontait la cérémonie avec tous les détails d’un tableau. Les cinq tourelles terminées par des bulbes dorés ornés de la croix russe à huit branches qui se détachaient dans le ciel d’hiver gris, les icônes éclairées par la lumière des bougies. Il se souvenait de ses bottines de cuir noir, de sa nuque laiteuse. Ils n’avaient pas convié le Comptable, pourtant il était là. Il avait tenu à venir. Il y avait peu d’invités : leurs témoins, amis de Louis, et une lointaine cousine d’Educhka. Ils avaient tous fait la fête la veille au soir et l’alcool devait encore se voir dans leurs pupilles et la manière lente qu’ils avaient de se déplacer. En comparaison, le Comptable semblait peut-être rapide pour une fois, lui que l’usage d’une canne rendait à tout jamais lourd et malhabile.
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