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De profundis - La Ballade de la geôle de Reading

De Profundis d’ Oscar Wilde

De profundis est la lettre qu’écrit Oscar Wilde du fond de sa prison dans les dernières semaines de son incarcération. C’est une lettre pleine de haine et de ressentiment mais également derrière laquelle l’amour est encore bien présent. Cette lettre est adressée à Alfred Douglas, l’homme avec lequel Wilde a vécu plus de deux ans, elle est l’opportunité pour lui de faire la lumière sur lui et son ami. Dans cette missive aucune allusion sexuelle ou relative à l’homosexualité, Wilde tente de faire un état des lieux, tout ce qu’il a fait financièrement et sentimentalement pour Douglas contre le peu et l’indifférence qu’il a reçu en retour. Il y a un côté comptable dans l’exposé factuel de Wilde, on sent combien ce retour en arrière sur leur vie commune est douloureux mais indispensable, il en sort ruiné, en faillite et le nom de sa famille est déshonoré. Wilde est il honnête dans son analyse, mystère, Douglas contestera dans un livre toutes les assertions de Wilde, un Wilde transformé par la douleur physique et morale dans lequel on discerne à peine l’ auteur du Portrait de Dorian Gray.



L’histoire de cette lettre est également une aventure entre le papier qu’illégalement le directeur de la prison fournira à Wilde, les directives qu’il donna à Ross sur son utilisation qu’il ne respecta pas et enfin sa transmission au British museum avec interdiction de la divulguer pendant 50 ans, ce qui fait que le texte original ne fut divulgué et traduit qu’en 1960. Un texte surprenant par son ton tout autant que sa teneur.

En complément de De Profundis se trouve une lettre adressée par Wilde au rédacteur en chef du Daily Chronicle au sujet d’un gardien de la prison licencié pour avoir donné des biscuits à un petit enfant incarcéré et des conditions infâmes dans lesquelles sont tenus les prisonniers. L’année suivante une loi réformera le régime pénitentiaire en tenant compte des notes de Wilde. Intéressant.
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La guerre des mondes

Parallèlement à ma lecture de la Guerre des Mondes, qui fut assez rapide, j'ai lu le début d'une biographie de Wells, ainsi que la riche préface, et je compte écouter l'émission de France Culture sur Wells en tant que visionnaire. J'ai donc lu la première attaque de martiens (ou marsiens, dans les premières éditions, preuve que ce n'était même pas dans le langage) de l'histoire de la littérature. Bien que les histoires d'invasions par l'ennemi soient fréquentes, celle d'une "guerre" extrêmement inégale et d'un affrontement entre Martiens et humains terriens est réellement novatrice.



Sur le plan politique, est remise en question la grandeur humaine, et si tout n'est que désolation, . Est aussi remise en cause, brièvement mais de manière mémorable, la colonisation : Wells n'était pas communiste mais socialiste fabien (https://fr.wikipedia.org/wiki/Fabian_Society) et ironise au sujet de ce royaume si puissant et de cet immense empire, lui même réduit en miettes par les Martiens. Peut on le qualifier de livre décolonial ? Je dirais que oui.



On oppose parfois grossièrement Wells à Verne, le premier étant moins rigoureux scientifiquement, le second manquant de profondeur sociale. Je veux bien le croire, et c'est vrai qu'à ma lecture j'ai vu de la profondeur sociale et psychique : la désolation, le point de vue du vicaire (le narrateur anonyme, en n'ayant pas de compassion pour lui "il pleurniche" est peu humain, mais dans son état on ne peut le blâmer. Quand on sait que Wells était antireligieux et que sa seule croyance était l'imagination humaine, on comprend mieux que le vicaire nous agace autant), celui du soldat (qui imagine et spécule sur des élevages d'humains par les Martiens - à mon sens, il est aussi question de la manière dont nous traitons les animaux)... Scientifiquement parlant, ça m'a l'air bien aussi, la description de l'atmosphère terrestre, celle des martiens... Le fait que les martiens ne connaissent pas la roue alors que leurs mécanismes sont très sophistiqués m'évoque l'Amérique du Sud.



Par ailleurs, j'ai trouvé que Wells utilise parfois des procédés comme l' "ineffable" : le narrateur/témoin étant confronté à des situations inconnues, il peine parfois à décrire les Martiens car sa connaissance du monde n'est pas assez grande. Contrairement à une œuvre fantastique, cependant, on a des explications après coup.



Je sais que la fin a déçu, mais pour ma part je trouve que scientifiquement, surtout avec les connaissances de l'époque, elle est plausible, je pense même que c'est la meilleure conclusion à donner à cette spectaculaire attaque. Deus ex machina, non, c'est tout de même amené par l'explication sur l'immunité et par l'Herbe Rouge. Des bacilles (type de bactéries), donc, mais pas de virus, le mot virus étant apparu en labo... en 1898, soit l'année de publication, et les virus n'ont été observés qu'en 1930 du fait de leur petite taille.



Une œuvre que j'ai apprécié lire, qui possède par moment une couleur un peu apocalyptique même si c'est du court terme, au caractère précurseur indéniable, et (même si j'apprécie peu ces injonctions) qu'il faut avoir lue.

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Périphéries

Virgile, 20 ans, sans papier vit dans un camp de Rom aux abords du périphérique parisien. Tous les jours il fait ses exercices de musculation en se balançant du pont qui domine l'autoroute. Une routine pour se forger les muscles nécessaires à sa survie.

Arrivé ici avec les siens, ils espéraient s'en sortir mais la vie les renvoie à leur pauvreté où toutes les générations vivotent dans ce bidonville aux abords de la cité. Les caïds du coin leur mènent la vie dure.

Tous les moyens sont bons pour s'en sortir, et Virgile décide un jour lui aussi de trouver une solution pour avoir de l'argent et peut-être bien essayer finalement de rentrer au pays, retrouver Lena l'amour de sa vie. Seule solution se mettre à trafiquer comme les autres, mais un cran au dessus. Plus malin il réussit à monter son système et accumuler son petit pactole.

Virgile aimerait rentrer au pays, et emmener toute sa famille, un retour aux sources, et il espère avec son pactole pouvoir acheter un vieux car pour mettre son rêve à exécution.

Mais Nuri, le caïd du coin ne voit pas ça d'un bon œil. Qui plus est si Virgile, en plus, ose regarder sa sœur Yasmine.

Nuri c'est le caïd de la cité, le caïd de la famille qui mène la vie dure à sa sœur depuis que leur mère a disparu. Il n'hésite pas à reléguer sa soeur en cuisine, à l'intendance et la priver de ses libertés.



Un roman qui aborde un sujet difficile, avec des personnages malmenés par la vie, vivant dans la misère mais soucieux d'un désir de liberté. On perçoit une communauté intergénérationnelle malmenée et dans la misère. Avec le questionnement et si la liberté promise n'était pas finalement celle de retourner à ses racines et son pays.

On s’intéresse également au personnage de Yasmine, qui une fois son frère devenu chef de famille lui retire petits à petits ses libertés, l'oblige à mettre le voile et l'entraine vers une spirale qui pourrait l'enfermer dans un rôle de soumission, mais c'est sans compter sur le caractère de la jeune femme.

Un roman intéressant, très bien écrit, avec une écriture vive, une écriture de l'urgence, portée par des personnages qui ne se laissent pas abattre et tentent coûte coûte malgré un contexte misérable de s'en sortir à leur façon.

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