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3,93

sur 1108 notes
Cher Kurt ,

Nous voici à la croisée des chemins . de celle qui vous laisse un méchant vide et pas mal de vague à l'âme. Une rencontre presque hasardeuse il y a , maintenant , près de 10 ans et voici que sonne déjà l'heure fatidique des adieux sans retour .
Oh bien sûr , le coup de foudre littéraire ne fut pas immédiat même s'il s'en fallut de peu...
Je ne sais , à l'heure ou je t'écris - tutoiement de rigueur en Scanie ;) - ce qui va , dès lors , le plus me manquer .
Ces enquêtes fastidieuses régulièrement couronnées d'un succès méritoire souvent taillé dans le marbre de la douleur et de la désillusion .
Ces loooongues journées glaciales et pluvieuses , tristes symboles récurrents d'hivers à l'aune de ton parcours professionnel et personnel .
Ce dont je suis certain , c'est le fait de pouvoir rapidement surmonter ces innombrables fous rires , ces inqualifiables barres de XPTDR à mourir de LOL , ces dernières se comptant facilement sur les deux mains d'un manchot neurasthénique venant de subir son 36e contrôle fiscal consécutif...
Ton univers sur papier glacé , voire givré , tout simplement , ne saurait trouver d'égal pour un p'tit bout de temps et ça , c'est moche...
Une ultime bafouille lapidaire en guise de remerciements sincères pour toutes ces heures de pur bonheur passées en ta compagnie et celle de tes proches . de ton père , peintre monomaniaque aussi bourru qu'attachant à ton ex , Mona , en passant par Linda , fière descendance marchant désormais sur tes pas , chacun , à sa manière , contribua aux succès notoires d'un flic à taille humaine trimballant son cortège d'emmerdes semblant bien trop pesant pour ses «  frêles «  épaules...
Pour tout ça et bien plus encore , tu vas me manquer...

PS : une ultime enquête sur fonds de géopolitique faisant la part belle à un Kurt , plus touchant et torturé que jamais , en papy gâteau et flic pas loin de devenir gâteux tant ces absences à répétition augurent du pire à venir . Toujours aussi bon , finalement aussi bon...

L'Homme Inquiet , dernière enquête testamentaire offerte aux lecteurs l'étant tout autant...sniiiiif... Kleenex...
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C'est le chant du cygne, le plus beau, le plus poignant, et on quitte avec tellement de regret Kurt Wallander!

Ultime enquête donc pour l'un de mes inspecteurs préférés, bougon, solitaire, mais si attachant...Et un de mes livres préférés de la série car il présente une intrigue tortueuse et un homme vieillissant émouvant, dans la découverte qu'il fait des ses problèmes de santé.

Il devra creuser dans les secrets de la belle-famille de sa fille, Linda, elle aussi dans la police, et s'intéresser à une sombre histoire de sous-marins russes et d'espionnage. Au centre, Louise au si beau sourire, qui semble cacher quelque chose; cependant, Wallander sent qu'on se joue de lui...

Une histoire complexe, surtout que la mémoire de Wallander est de plus en plus fragilisée, et qu'il peine à distinguer les rêves nocturnes qui l'obsèdent de la réalité. " C'était comme si un grand silence venait de descendre sur lui. Comme si les couleurs s'étaient effacées. L'ombre s'était approfondie."

Le livre est empreint de mélancolie, et ce sentiment, nous le ressentons , nous aussi, qui avons tant aimé accompagner l'inspecteur dans ses recherches...On a l'impression de perdre un ami. Le pouvoir de la lecture...
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Un chien fidèle pour l'accompagner dans ses promenades, une maison à la campagne pour profiter du calme, une petite-fille pour égayer ses vieux jours, à 60 ans, Kurt Wallander pourrait enfin être serein, voire heureux. Mais le commissaire se sent vieux et fatigué, son diabète s'est aggravé et sa mémoire lui joue des tours. Tourmenté par sa santé défaillante, il fait tout de même bonne figure devant sa fille Linda et accepte volontiers de rencontrer les parents de son conjoint, Håkan von Enke, capitaine de frégate à la retraite et sa discrète épouse Louise qui fut professeure d'allemand. L'homme profite de l'effervescence de sa fête d'anniversaire pour s'isoler avec Wallander et lui raconter une sombre histoire de sous-marins espions dans les eaux suédoises datant de l'époque de la guerre froide. Peu au fait des intrigues politiques du passé comme du présent, Wallander l'écoute pourtant avec attention et se souvient de cette conversation quelques temps plus tard quand von Enke disparaît au cours de sa promenade matinale. Alors faisant fi de sa fatigue et de ses trous de mémoire, Wallander va profiter de ses vacances pour mener sa propre enquête sur cette disparition d'autant plus inquiétante qu'elle est suivie de peu par celle de Louise.


Depuis le temps qu'on traque les criminels sur les routes de Scanie à la suite de Wallander, on lui a connu des chagrins, des échecs, des regrets, des deuils, des cuites mémorables, des engueulades mais aussi des joies simples, des amours, des réussites professionnelles, des enquêtes rondement menées. On s'est attaché à ce flic solitaire, acharné, triste et bourru et c'est tout naturellement qu'on le suit dans sa dernière enquête dans les méandres de la diplomatie suédoise.
Alors certes, l'histoire d'espionnage, les enjeux géo-politiques, la disparition du vieux marin sont des éléments intéressants de l'enquête mais ce qui prime dans ce dernier opus de MANKELL, ce sont les états d'âme d'un Wallander vieillissant qui se pose des questions sur l'âge, le temps qui passe, celui qui lui reste à vivre et, bien sûr, la mort dont le spectre se rapproche. Ses inquiétantes pertes de mémoire, ses tentatives pour s'entendre avec sa fille, son attachement immédiat à Klara sa petite-fille le rendent si terriblement humain et vulnérable qu'on lui passe ses accès de colère et son obstination à négliger sa santé. On souhaiterait pour lui une retraite paisible et une longue vieillesse heureuse auprès des siens mais on sait bien que la maladie d'Alzheimer guette et on ne peut s'empêcher de frémir pour la suite...
Henning MANKELL signe là les adieux de son flic fétiche, des adieux douloureux et poignants pour le lecteur qui a l'impression d'abandonner un ami à son triste sort. On aurait espérer quelque chose de plus joyeux mais cela n'aurait été ni du MANKELL, ni du Wallander.
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Comment ça décalée ?
J'avoue, ma première enquête de l'illustre inspecteur Wallander se trouve être sa dernière, ai-je constaté, non sans hébétude, à la fin du bouquin.
Bon, j'en suis pas à une boulette spatio temporelle près, je découvrirai donc Wallander à l'envers.

En attendant, davantage séduite par les intuitions et cogitations existentielles de l'inspecteur vieillissant, je me suis (un peu) fourvoyée dans les lieux et patronymes locaux (moi sortie d'Agnetha, Frida, Benny ou Björn je capte pas grand-chose en suédois) et une intrigue au long cours à base de sous-marins furtifs et d'insaisissables taupes venues du froid (ou pas).

Un polar que sans ciller plus avant je qualifierais volontiers de pépère, avare en courses-poursuites et plutôt radin sur l'hémoglobine, il faut le savoir, mais une enquête rondement menée nonobstant, dans cette ambiance à la Mankell déjà observée pour ma part dans "Les chaussures italiennes". Du âpre et du caustique, du chaud et du froid, quelques godets d'antigel pour faire glisser tout ça, c'est toute l'atmosphère de cette dernière enquête aux accents d'Ikea (rien à voir avec le fakir, m'en parlez pas de celui-là).


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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C'est ma première incursion au pays de Wallander. Et même si je sais que je commence par la fin, il n'est pas impossible que je remonte le temps.

Wallander, commissaire de soixante ans, est vraiment un personnage auquel je me suis attachée, loin des héros policiers aux multiples clichés qui se répandent sur les lignes. C'est quelqu'un de normal, si je puis dire (mais qu'est-ce que la normalité ?). Il n'a pas de super pouvoirs, il n'a pas la science infuse. Il questionne, se questionne, doute, se remet en cause. Bref, il est profondément humain avec ses forces et ses faiblesses. Et le duo qu'il forme avec sa fille Linda fonctionne à merveille : joies et douleurs familiales sont très bien observées. Enfin, dernier point important, la sud de la Suède pour décor avec cette région, la Scanie, qui ajoute à la rudesse des épreuves traversées, sans oublier bien sûr l'histoire et la politique du pays. Voilà, maintenant vous savez ce qui m'a conquise dans la série Wallander.


Maintenant pour cet épisode-ci, il faut se tourner vers la Russie, et plus particulièrement vers les sous-marins russes qui dépassent les frontières et viennent goûter aux profondeurs marines des côtes suédoises. Et puis surtout, il faut écouter le beau-père de sa fille, ancien officier sous-marinier à la retraite, en parler et même se confier à lui, le commissaire Willander. Pourquoi lui et pourquoi cette vieille histoire de sous-marins espions russes datant de la guerre froide ? Difficile de comprendre, difficile de remuer ce passé, surtout quand le beau-père disparaît et que Wallander commence à oublier...


L'ambiance est particulièrement nostalgique ici. On est aux cotés de Wallander, proche de la retraite. Les souvenirs se ramassent à la pelle comme ses amours mortes. La solitude l'envahit. La maladie approche, il lutte contre ses démons intérieurs mais sans rien relâcher de son enquête.


Je vous laisse savourer le suspense et faire connaissance, si ce n'est déjà fait, avec ce commissaire si attachant.

Lien : http://mespetitesboites.net
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Avec L'homme inquietHenning Mankell nous offre la neuvième et dernière aventure du Commissaire Wallander et ce n'est pas sans émotion que je me suis plongée dans cette lecture.

Wallander a soixante ans, il a déménagé en pleine campagne et vit avec son chien Jussi. Sa fille Linda, maman d'une petite Klara, lui demande d'enquêter sur la disparition soudaine de son beau-père, Håkan von Enke, ancien officier dans la marine suédoise (il travaillait dans les sous-marins). Cette disparition est suivie de celle de sa femme, Louise, quelques semaines plus tard… Wallander va se lancer à la recherche de cet homme et remuer son passé très lié à la guerre froide et à l'Histoire de la Suède.

Cette dernière aventure est l'occasion pour Wallander de revenir sur sa vie et sur toutes ses enquêtes, pour notre plus grand plaisir de fidèle lecteur. Cela nous donne envie de relire ses autres aventures. Dans ce dernier volet, Kurt Wallander vieillit et il n'aime pas ça. Quantité de souvenirs remontent à la surface et c'est le moment des mises au point : Mona, son ex-femme et Baiba, l'autre femme de sa vie (rencontrée dans Les chiens de Riga) réapparaissent. Et surtout, il y a les pertes de mémoires, qui se transforment en trous noirs... Et qui nous font présager le pire sur ce qui va lui arriver... le tout sur un fond de paysage suédois, cette contrée vantée jadis pour l'excellence de son modèle social mais où on assassine le Premier Ministre. On y trouve les thèmes de : la solitude, la maladie, la vieillesse et la transmission. C'est le syndrome de l'écrivain vieillissant inauguré par Philip Roth... L'enquête passe au second plan pour laisser la place à la psychologie des personnages et préparer aussi la sortie de Wallander. J'avoue avoir été très émue à la fin que je ne vous dévoilerai pas bien sûr, non non n'insistez. L'aventure se termine sur un tome plein d'humanité, un des plus réussi sans doute le plus beau. Un ami s'en va. Repose-toi, Kurt.
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J'ai passé trois semaines en compagnie du commissaire Kurt Wallander, et j'avoue ne pas avoir brusqué la lecture pour savourer à plein ce moment qui a un parfum doux et nostalgique.
L'enquête policière n'est pas vraiment le sujet principal de cet opus testament de notre policier suédois préféré.
Sur fond de guerre froide, nous suivons le parcours chaotique d'un héros cabossé par la vie, sexagénaire inquiet dont les pertes de mémoires viennent sonner le glas d'une carrière policière bien remplie.
Notre homme bourru trouve un rayon de soleil dans son été orageux: la naissance d'une petite fille, petite graine de vie et d'amour.
Vous nous avez quittés en octobre 2015, M. Mankel et depuis, je marche un peu à côté de mes pompes italiennes...
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C'est l'été en Scanie. Kurt Wallander aborde l'hiver de sa vie et c'est la mélancolie même qui s'installe. Elle n'est ni douce ni chatoyante mais légèrement amère, s'assombrissant lentement comme le cerveau de Wallander. Il n'entre pas dans sa nuit brusquement mais à petits pas, lentement, inexorablement. Comment Henning Mankell pouvait faire disparaître ce cher Wallander si ce n'est qu'en faisant disparaître progressivement sa mémoire ? Il déroule, une dernière fois, l'écheveau de l'histoire. La belle au bois dormant s'est piquée au doigt et va bientôt s'endormir. Henning Mankell écrit sur les faux-semblants, les tentaculaires réminiscences de la guerre froide, mais qu'importe l'intrigue policière, qu'importe le fil politico-historique. Dans ce dernier opus, il y a une maison en pleine campagne. Un chien. Un homme d'une soixantaine d'année qui a peur du temps qui passe, s'apitoyant sur lui-même, cherchant à retenir le fil de sa vie. Il cherche sa place dans ce monde qui s'agite autour de lui. Il convoque ses fantômes. Il ne peut pas être serein, il ne l'a jamais été. Pourtant il a des éclairs de satisfaction car il a réalisé son "rêve". Une maison et un chien. Il s'est choisi comme dernier refuge une bâtisse bancale et banale avec les champs à perte de vue et la mer au loin. L'horizon ouvert comme toile de fond. Bien sûr tout est lent, tout s'étire, mais il faut bien lui lâcher la main à ce cher commissaire. Refermer la porte doucement et partir sans se retourner...
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Intrigue assez moyenne , bien que les rapports URSS- Etats - Unis sont bien analysés , tout en nuances .
Ce qui est le plus intéressant , c'est le côté psychologique , la découverte de la vie en Suède .
J'ai épinglé l'emploi généralisé du ' Tu ' , le fait que les enfants ont la possibilité de prendre le nom de famille de leur mère , le long congé de maternité , les traditions , ici , la fête de la St Jean .
Kurt Wallander qui nous fait part de sa peur de vieillir , enfin , surtout , la peur d'être dépendant , la solitude , la peur de la retraite , les relations du commissaire avec son propre père , ses relations parfois houleuses avec sa fille .
Nous partageons le temps de l'enquête la vie de K. Wallender , les insomnies , les soirées trop arrosées dues à un trop grande solitude , le café du matin , les repas pris sur le pouce mais aussi des moments de bonheur , la vie quoi.
C'est tout cela qui rend le personnage si attachant , le thème du temps qui passe trop vite , arrivé à un certain âge , la peur de la vieillessse étant bien des thèmes universels .
Avec les trous de mémoire de plus en plus fréquents , de plus en plus graves de K . Wallender, l'auteur nous prépare doucement à faire le deuil de son personnage , à notre plus grand regret .
J'ai eu l'impression de perdre un ami , et me suis dit , ouf , je n'ai pas encore lu toutes les enquêtes , et tant pis si ce n'est pas dans l'ordre .
Décidemment , Hennig Mankell est bien talentueux ; et les lecteurs qui n'aiment pas les policiers sont perdants .
Beau moment de lecture , d'une grande humanité .
Je dois dire aussi qu'il y a beaucoup de critiques de qualité sur ce livre et que je m'excuse de ne pas écrire à chacun pour leur en faire part .
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Henning Mankell nous offre ici la dernière fresque de Wallander, et c'est majestueux, serein. C'est étendu et le rythme est lent, ça ne court pas, on ne s'époumone pas, c'est beau à lire. J'y suis allée aussi lentement dans ma lecture, ça m'a pris une semaine pour arriver au bout de ce livre, bien sûr volontairement. Chaque moment que vivait Wallander me parlait personnellement, je me suis imaginé sur une montagne en train de contempler la mer. On s'émerveille à sillonner d'un côté la philosophie de la vieillesse avec un Wallander plus vieilli et plus que solitaire, il n'a que pour compagnie Ulysse, son chien, sa fille Linda s'est mise en couple et vient d'avoir un bébé. De temps en temps, sa mémoire lui fausse compagnie, il doit composer désormais avec les trous de mémoire instantanés. De l'autre côté, une enquête aussi froide que la guerre froide, car il s'agit bien de l'implication de la Suède dans cette période de la guerre silencieuse qui opposait les USA et l'URSS, autrement dit une guerre des espions...
Ce livre m'a plus frappé par son côté philosophique que par son côté polar!!!
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