Zambie, fin des années 80.
Une pluie battante pousse Hans Olofson à s'arrêter quelques instants car la route est impraticable. Mais c'est la peur au ventre qu'il reste enfermé dans son véhicule tant la violence et le racisme ont pris le dessus dans le pays. D'ailleurs, il ne proposera pas à des jeunes filles noires qui passent de se mettre à l'abri.… Les noirs et les blancs ne se mélangent pas.
C'est une scène très cinématographique, emblématique du parcours de Hans en Afrique. Pourtant, voilà bientôt dix-neuf ans qu'il a repris avec succès la ferme de Judith, animé par de belles valeurs humanistes.
Mais Hans sait-il aimer l'Afrique et s'en faire aimer ? Est-ce possible dans un pays encore blessé pas son passé colonial et le racisme, gangrené par la corruption. Luka, son serviteur veille-t-il sur lui ou le surveille-t-il ? le malaise est permanent.
Henning Mankell alterne son récit de retours en arrière pour mieux comprendre le parcours de ce suédois que rien ne destinait à vivre en Afrique.
Fuit-il son pays et son histoire ou accomplit-il son destin ?
Sa mère est partie lorsqu'il était tout gamin et son père bucheron se levait la nuit pour lessiver le plancher mais plus surement encore pour effacer des images qui lui collaient aux yeux. En vain bien sûr, alors l'alcool l'aidait au moins à voir trouble. Pas facile pour le petit Hans de grandir dans de telles conditions.
Jusqu'au jour où le fils du nouveau juge devient son ami. Sture admire
Léonard de Vinci et tous les deux partagent une belle amitié avec Janine. Janine, c'est comme un oiseau à qui il manque une aile… Il faut lire ce beau roman pour découvrir qu'elle tragédie va se nouer entre ces personnages.
Janine va mourir et Hans décidera d'accomplir à sa place un voyage en Zambie, sur les traces de Mutshatsha, un missionnaire dont la vie la faisait rêver. En arrivant, il rencontrera un couple, Ruth et Werner
Masterton , puis Judith qui lui cédera sa ferme…
Les odeurs, les traditions, les paysages sont magiques mais la chaleur est étouffante et les rêves de Hans ont un goût bien amer.
Henning Mankell partage sa vie entre la Suède et le Mozambique, il sait de quoi il parle et offre une vision assez sombre de la situation sans pour autant donner des leçons.