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3,72

sur 359 notes
Mankell n'est pas que l'heureux papa de l'excellentissime série des Wallander . Ce Suédois , fasciné par l 'Afrique qu'il connait sur le bout des doigts , écrira régulièrement sur ce continent qui le fascine . L'Oeil du Léopard , paru en 1990 et donc avant sa série à succès , augure déjà d'un écrivain à la plume accrocheuse et désabusée .

L'Oeil du Léopard , beaucoup plus affûté que celui de Dalida , c'est un parcours de vie . Celui de Hans Olofson devenu presque par inadvertance un très gros producteur d'oeufs en Zambie . Humaniste dans l'âme , il n'aura de cesse de tenter d'appliquer ses généreux principes au risque de se heurter à une réalité bien plus hostile et enracinée que prévue .
De sa folle jeunesse Suédoise aux côtés de ses amis Sture et Janine à ce rêve par procuration qu'est cette jeune république de Zambie nouvellement indépendante , Mankell retrace le parcours chaotique d'un jeune homme ballotté par la vie et lâché par ses rêves de grandeur .
Wallander a toujours éprouvé d'énormes difficultés avec son paternel , Hans n'y échappera pas avec son géniteur , ancien marin un peu fruste porté sur la bibine et bien en mal d'éduquer tout seul un gamin pourtant élevé dans l'esprit d'un ailleurs meilleur .

Jonglant alternativement avec ces deux continents antagonistes , Mankell fascine par sa maîtrise narrative en opposant une jeunesse insouciante et idéaliste à un présent diamétralement opposé prouvant ainsi qu'aussi utopiste soit-on , l'on n'échappe rarement à son destin .
Et que dire de cette Afrique monolithique suintant le danger et la mort au détour de chaque page...
Mankell , inexorablement , instaure un climat de défiance malsain au possible et y va de son petit suspense parfaitement emballé pour clore un récit aussi dépaysant que tragique .
Certainement pas le plus grand Mankell mais assurément l'un des plus noirs , sans mauvais jeu de mot...Dans la même veine , il serait criminel de passer à côté de Comédia Infantil...

L'Oeil du Léopard : palooleees , palooleees , palooooleeeeeees...
http://www.youtube.com/watch?v=2kSIL3NU5vs
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Publié en 1990 en Suède, "l'oeil du léopard" arrive seulement chez nous maintenant (bizarrerie de l'édition).
Reconnu grace à ces excellents polars et son emblématique Wallander, Mankell nous présente l'autre versant de son oeuvre et force de constater que celui-ci vaut aussi de si attarder.
Son héros, le jeune Hans Olafson, débarque à Lusaka (Zambie) pour honorer la mémoire de son amie Janine. le petit voyage de quelques jours se transformera en dix huit années. Hans arrive avec certaines idées mais très vite sa perception humaniste va se confronter à la réalité.
Mankell installe son personnage dans un pays ou règne racisme, violences, corruption, suspicion le tout sous une chaleur harassante qui provoque un climat anxiogène. Hans au fil du temps voit ces idéaux sacrément remis en question.C'est dans cette description hyper réaliste que le roman de Mankell est des plus réussi. Il montre combien le colonialisme et l'ingérence ont fait le malheur du continent, combien la haine et le désespoir nourissent les rancoeurs. le récit est saisissant, Mankell ne se veut pas moralisateur, il dresse simplement un constat d'une grande noirceur, sans un début de réponse. Et au final c'est l'échec et la solitude qui attendent Hans au bord de la route. Sacrément efficace, du grand Mankell, comme d'hab.
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Ce roman d'Henning Mankell se passe en Zambie et fait partie de l'oeuvre de l'auteur consacrée à l' Afrique .
En effet , l'auteur partage sa vie entre la Suède et le Mozambique , et son
oeuvre entre les romans qui se passent en Afrique et les aventures du commissaire Wallander en Suède ; comme si l'auteur compartimentait vie privée et oeuvre littéraire en deux parties .
Hans Olofson quitte sa Suède natale pour réaliser le rêve de Janine , jeune femme qui est défigurée depuis son adolescence qui sera persecutée par Hans et son meilleur ami , puis qui deviendra leur meilleure amie .
Janine personnage hors du commun qui réussira de nombreuses années à transcender son horrible handicap jusqu'au jour où un évènement aura raison d'elle (je ne dévoile pas ) . Hans part pour l'' Afrique où il restera finalement 19 ans .
Il ya eu des moments de bonheur , de communion même avec ce continent si différent mais aussi beaucoup d'incompréhensions entre les blancs et les noirs , qui campent tout deux sur leurs positions sans espoir d'un terrain d'entente , puis tout bascule dans une haine épouvantable , qui rien ne peut arrêter , le rêve de Hans d'être différent des autres blancs , d'essayer de comprendre les noirs à défaut d'être leur ami s'effondre .
L'époque qui suit l'indépendance de la zambie est cruelle comme toutes les époques de révolution , de transition aux forceps .
Un livre qui ne laisse pas indifférent et qui me donne' envie de lire d'autres livres de l'auteur .


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Hans, adolescent suédois, cherche sa voie, se pose des questions.
Quelques années plus tard, il réalise le rêve de Janine, une jeune femme maintenant décédée qui rêvait de rejoindre une mission en Afrique.
Il passera alors vingt ans en Zambie.
Datant de presque trente ans, ce roman illustre parfaitement le problème de l'Afrique.
Brrrr ! Que c'est sombre !
J'aime beaucoup Mankell, mais là, il m'a carrément plombé le moral, au point que j'ai failli abandonner plusieurs fois.
Incompréhension entre deux cultures : blancs et noirs
Racisme des deux côtés.
Hans n'est pas un blanc dominateur. Comme l'adolescent qu'il était, il cherche à comprendre, se pose des questions.
Il nous entraîne avec lui dans son malaise, dans son mal-être.
On s'y englue et on cherche une issue avec lui.
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Zambie, fin des années 80.

Une pluie battante pousse Hans Olofson à s'arrêter quelques instants car la route est impraticable. Mais c'est la peur au ventre qu'il reste enfermé dans son véhicule tant la violence et le racisme ont pris le dessus dans le pays. D'ailleurs, il ne proposera pas à des jeunes filles noires qui passent de se mettre à l'abri.… Les noirs et les blancs ne se mélangent pas.
C'est une scène très cinématographique, emblématique du parcours de Hans en Afrique. Pourtant, voilà bientôt dix-neuf ans qu'il a repris avec succès la ferme de Judith, animé par de belles valeurs humanistes.
Mais Hans sait-il aimer l'Afrique et s'en faire aimer ? Est-ce possible dans un pays encore blessé pas son passé colonial et le racisme, gangrené par la corruption. Luka, son serviteur veille-t-il sur lui ou le surveille-t-il ? le malaise est permanent.
Henning Mankell alterne son récit de retours en arrière pour mieux comprendre le parcours de ce suédois que rien ne destinait à vivre en Afrique.
Fuit-il son pays et son histoire ou accomplit-il son destin ?
Sa mère est partie lorsqu'il était tout gamin et son père bucheron se levait la nuit pour lessiver le plancher mais plus surement encore pour effacer des images qui lui collaient aux yeux. En vain bien sûr, alors l'alcool l'aidait au moins à voir trouble. Pas facile pour le petit Hans de grandir dans de telles conditions.
Jusqu'au jour où le fils du nouveau juge devient son ami. Sture admire Léonard de Vinci et tous les deux partagent une belle amitié avec Janine. Janine, c'est comme un oiseau à qui il manque une aile… Il faut lire ce beau roman pour découvrir qu'elle tragédie va se nouer entre ces personnages.
Janine va mourir et Hans décidera d'accomplir à sa place un voyage en Zambie, sur les traces de Mutshatsha, un missionnaire dont la vie la faisait rêver. En arrivant, il rencontrera un couple, Ruth et Werner Masterton , puis Judith qui lui cédera sa ferme…
Les odeurs, les traditions, les paysages sont magiques mais la chaleur est étouffante et les rêves de Hans ont un goût bien amer.
Henning Mankell partage sa vie entre la Suède et le Mozambique, il sait de quoi il parle et offre une vision assez sombre de la situation sans pour autant donner des leçons.
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Roman poignant et aride. Poignant parce qu'il retrace la vie d'un homme, un suédois, un homme banal, qui n'a d'autre ambition que de ne pas suivre l'exemple de son père, un ancien matelot devenu bucheron. Son père est alcoolique et triste (sa seule envie au monde est de repartir sur un bateau mais la mer est loin de leur petite maison isolée entourée d'arbres - le père a beau en couper, pas la moindre vague ne vient pointer la moindre parcelle d'écume à l'horizon), leurs rapports sont hargneux, la mère elle est partie depuis longtemps, si longtemps qu'il ne s'en souvient pas, reste que 2 ou 3 photographies en noir et blanc. L'homme veut devenir avocat des circonstances atténuantes. Enfant, ado, il s'accoquine d'un copain, fils d'un juge, bonne famille. Ils grandissent et font les 400 coups. Ils font la connaissance d'une femme qu'on peut dire mutilée qui deviendra un formidable élan à leur vie. Puis il arrive un drame (que je tais). le héros , ce futur avocat des circonstances atténuantes, veut suivre le rêve de quelqu'un et s'embarque le temps de quelques jours en Zambie.
Roman aride. Les quelques jours en Zambie sont épouvantables. Et pour une raison que l'auteur dévoilera tout au long de son roman, les quelques jours s'étaleront sur 18 ans ou 19 ans. Aride car on sent chaleur de l'Afrique à travers les mots ou les phrases pourtant simples mais chargées de puissance. On sent le désert pas loin, la souffrance des noirs, la souffrance des blancs. Un racisme difficile, inimaginable. Tout au long du livre, la tension monte, le clivage est au début latent puis oppressant. La fin, c'est l'apothéose. La montée inaliénable de la guerre mais légitime. Cet homme qui ne deviendra pas avocat veut comprendre l'Afrique, fait tout pour l'aider, pour combattre, pour faire mieux que son voisin occidental. Mais aucun blanc ne peut la comprendre.
Le livre est dur pour sa justesse, sa vérité. Poignant et aride. Magnifique. Humain.
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Un point sur le continent africain: un homme, un Suédois, arrimé à la Zambie depuis déjà dix huit ans...
Son nom: Hans Olofson
L'histoire peut commencée. Une ferme, un lit, une arme tout contre lui...
Un passé tourmenté et traumatisant ravivé dans la chaleur et les odeurs africaines, au gré des crises de paludisme: les hallucinations chevauchants les souvenirs.
Comme Henning Mankell, le héros a « Un pied dans la glace, un pied dans le sable ».
Ce dernier sera amené à confronter ses convictions humanistes, ses idéaux aux réalités du terrain qu'il découvre peu à peu et, qui lui ouvriront les yeux sur les effets pervers de la colonisation (racisme exacerbé, exploitation, violences).
Le tableau d'une Afrique où deux mondes coexistent mais qui n'arrivent pas à se rencontrer.
Un roman sombre mais terriblement humain où plane l'ombre de Henning Mankell.
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L'oeil du léopard est un livre sur l'Afrique. Il a un petit air autobiographique puisque il raconte l'histoire d'un jeune suédois parti vivre en Afrique, tout comme Mankell. Ce n'est pas un polar même si l'histoire comporte plusieurs énigmes et que le suspense est maintenu.

Ce sont des aller-retour entre la Suède et l'Afrique, c'est à dire entre la vie du héros Hans Olofson dans son expérience africaine et dans sa vie d'enfant, cette dernière dévoilant peu à peu toutes les raisons qui l'ont poussé à quitter son pays pour une Afrique inhospitalière et où il va malgré tout rester près de vingt ans.

On retrouve donc certains détails autobiographiques et aussi des drames vécus par Hans Olofson ou son entourage.

C'est également un portrait glaçant de l'Afrique cherchant son indépendance, à travers des personnages forts, énigmatiques parfois, la violence, la corruption, le racisme réciproque entre blancs et noirs. le tout est passionnant, et Mankell nous montre avec grand talent l'engrenage qui maintient l'Afrique en esclavage.

Une lecture marquante.
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Quel plaisir de retrouver la plume d'Henning Menkel ! Il possède l'art de nous entrainer avec lui dans son univers, qu'il soit quelque part dans les brumes des lacs suédois ou dans les plaines chauffées à blanc de l'Afrique. "L'oeil du léopard" nous plonge dans ces deux atmosphères à la fois, dans un étonnant chaud-froid littéraire. le roman raconte la vie de Hans Olofson qui, en février 1956, a douze ans. Sa mère a quitté le foyer et il vit seul avec son père dans un village du nord de la Suède. Son père Erik a été marin sur différentes mers du globe et en garde une forte nostalgie. En attendant de pouvoir retrouver un emploi de marin, il exerce le métier de bucheron.

Hans un jour réalisera le rêve de voyager à son tour et il atterrira à Lusaka, la capitale de la Zambie. de là, pour accomplir un voeu, il se rendra en pleine brousse dans une mission fondée jadis par un suédois. Puis les circonstances le feront rester et s'installer dans ce pays, à la tête d'une ferme de production d'oeufs où travaillent deux cents noirs.

Toute la magie de ce livre tient dans l'art de conter de son auteur. Alternant les chapitres sur la jeunesse de Hans avec ceux décrivant sa vie africaine, on est soumis à ce roulis de babord à tribord et emporté en haute mer sur quelque splendide goélette. Au fil du livre, les chapitres concernant l'Afrique se font plus prégnants car les événements s'y précipitent et la tension y est de plus en plus forte. Bien-sûr on repense à la ferme africaine de Karen Blixen qui se situait un peu plus au nord, au Kenya. Mais si la baronne Blixen a dû faire face à d'importants problèmes matériels, climatiques et économiques, son récit présente une situation presque idyllique en comparaison de ce que va affronter Hans Olofson dans sa ferme de Mutshatsha, non loin de Kitwe, vers la fin des années 80, quand les fermiers blancs deviendront la cible de groupes de rebelles noirs.

On sort de ce livre étourdi, envoûté, on se prend à redouter la prochaine crise de paludisme, à écouter le soupir de l'hippopotame, à surveiller l'oeil du léopard, à se demander si l'on ne devrait pas plutôt retourner au pays, dans les frimas du nord de la Suède. Henning Mankel, sacré sorcier !
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Mankell nous offre ici un roman lumineux. Dès les premières pages, on ressent cette chaleur écrasante, malgré le fait que les chapitres alternent entre la Suède et la Zambie.
Hans Olafson part en Afrique pour réaliser le rêve de la seule femme qu'il aura aimée et pour fuir la Suède. Malgré l'attente et l'espoir d'une vie meilleure dans ce pays qui lui semble finalement peu accueillant, il est confronté à la haine raciale, une certaine confusion sociale, la corruption et la peur. Tout au long de ses années passées en Afrique, il doutera de son rôle et du bien-fondé de sa présence, en tant que Blanc.
Mankell exprime à travers ce roman ses craintes et son pessimisme quant à l'avenir des pays africains.
On est bien loin de ses polars Wallanderiens, l'écriture est plus romancée et personnelle.
A regretter peut-être qu'il n'ait pas continué à nous emmener dans ces pays qu'il aime tant.
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