Yeruldelgger, tome 2 : Les temps sauvages

Gantulga n'avait pas tort. Il m'a dit que tu étais une sorte de ninja.
Est-ce-que tu miaules comme Bruce Lee quand tu attaques ?

- Il va falloir choisir, Oyun. Tu veux une part, ou tu veux savoir ?
- Je veux savoir d'où viendra ma part.

- J'ai un peu perdu le sens de l'honneur et des traditions ces derniers temps, répondit Yeruldellger en entrant à son tour.

Chaque homme dans sa nuit s'en va vers sa lumière (Victor Hugo)

A la fin des années quatre-vingt, dans le cadre de la coopération fraternelle entre les peuples pour un avenir radieux et de la planification du pillage systématique des ressources naturelles des petits pays frères, les Soviétiques avaient construit cette ville russe en territoire mongol. Interdite aux Mongols. La ville ne servait d'atelier , de dortoir et de réfectoire qu'aux techniciens et cadres russes de la grande mine d'uranium à ciel ouvert de Dornod, le second plus grand gisement du pays.

Celui qui clame son innocence et hurle au procès politique aura purgé sa peine et sera libre dans un an. Il va sortir de prison acclamé par ses partisans et auréolé du statut de martyr de la démocratie nouvelle. Les Occidentaux vont adorer ce type. Ils vont parler du Mandela de l'Asie. Il va gagner les prochaines élections.

— Les fouilles-merde, je les mets pas sur écoute, moi, je les fracasse. Je vais te mettre sur la feuille de match, et pas pour réchauffe le banc ! Je vais te montrer qui c'est, Rebroff. Aux quatre coins de la toundra qu'on va te retrouver congelé par petits bouts, façon glace pillée. Moi quand on me cherche le brassage, je cogne plus : je slap shot, je dop le puck, je pète la rondelle.

(Un Grand Méchant qui aime le hockey, qui en parle et qui a adapté les dialogues des "Tontons flingueurs").

— Nous sommes la seule cité russe où le cimetière est plus grand que la ville.

Quelquefois, dans de courts instants volés à son réveil, elle comprenait combien cet homme était fatigué d’encaisser et de donner. Puis il redressait sa lourde silhouette et la peur de Solongo disparaissait avec son premier sourire.

"Les choses ne sont jamais ce qu'elles sont vraiment si tu les regardes de trop près, petite sœur. La steppe est immense, mais ton regard doit l'envelopper et la parcourir d'en haut comme le vent. Comme la vie."