J'ai beaucoup aimé le style de l'écriture. Corrosif et sans concession, l'histoire affiche un parti pris qui ne laisse aucun espoir. La lutte des classes est un combat qui n'existe plus. le gagnant est connu. C'est donc un soulagement de clore ce livre. Et cela permet au passage d'apprécier le fait de vivre dans un pays où on n'est pas obligé de mettre un gilet jaune pour se faire entendre.
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Paradoxe d'Anderson : paradoxe empirique selon lequel l'acquisition par un étudiant d'un diplôme supérieur à celui de son père ne lui assure pas, nécessairement, une position sociale plus élevée.
Aline habite dans l'Oise, près de Beauvais avec son mari Christophe et leurs deux enfants Mathis et Léa. Ils travaillent tous deux dans des usines (de chaussettes pour elle, de bouteilles pour lui). Léa passe le bac « ES » cette année, elle rêve de changer le monde, son petit frère Mathis lui souffre d'une maladie « inconnue ».
L'Oise a pris la crise de plein fouet et en septembre les deux usines qui les emploient délocalisent. Aline et Christophe vont alors redoubler d'imagination pour essayer de faire comme avant et ne pas « compromettre » le bac de Léa.
Ce roman est une chronique sociale sur la détresse du monde ouvrier face à la mondialisation et aux délocalisations. Ce livre m'a énormément touchée car c'est un livre engagé, militant mais surtout profondément humain qui nous livre les dérives de notre société.
Manoukian décrit avec beaucoup de justesse la détresse des ouvriers licenciés, leur amour pour leurs enfants pour lesquels ils rêvent de réussite .
« Prolétaires : Citoyens de la plus basse classe, dont les enfants sont la seule richesse ».
« C'est pour ça que l'on fait des enfants, pour les hisser sur ses épaules, le plus haut possible, les aider à atteindre ce que l'on n'a pas pu atteindre soi-même. »
Le récit est simple, vivant teinté d'humour même si je déplore quelques épisodes moins réussis( le braquage du supermarché qui sonne faux).
Un livre à conseiller à nos dirigeants !
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