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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« le statut social relatif des fils apparaît comme pratiquement indépendant de leur niveau d'instruction relatif » Charles-Arnold Anderson

Et pourtant, c'est tout le contraire ce qu'espèrent Aline et Christophe pour leur fille Léa. Eux, la classe ouvrière, espèrent qu'elle réussira à atteindre un emploi à la mesure des études qu'elle veut entreprendre, et ils sont prêts à quelques sacrifices pour cela.

Mais c'était avant la délocalisation de leurs lieux de travail respectifs, avant la dégringolade, l'enfermement, l'incompréhension.

Dans une région touchée par la gangrène sociale, on voit cette famille, ces gens évoluer dans une situation sans retour, sans avenir positif.
Comment faire face ? Comment garder la tête haute ? Comment expliquer aux enfants, comment simplement continuer à vivre ?
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J'ai découvert ce livre sur les conseils récents d'un autre lecteur sur Babelio. Je l'ai lu pratiquement d'une traite tant il est bien écrit. J'ai adoré la première moitié et me suis un peu énervé contre la seconde : trop d'invraisemblance, un raccourci un peu trop romanesque de certaines situations. le mérite de l'auteur c'est de faire comprendre à ceux qui vivent sur leur petit nuage à quel point peut être grande la désespérance de ceux à qui on veut enlever plus encore que le peu qu'il possède ; le procès d'une société qui ne se contente pas de dépouiller ses membres les plus pauvres mais qui voudrait, de surcroît les réduire en bouillie dans leur vie quotidienne. Je regrette les quelques maladresses dans le scénario qui m'ont coupé l'envie d'un cinq étoiles bien mérité. le livre est paru à la rentrée littéraire 2018 et on ne peut en tout cas pas accuser l'auteur d'opportunisme par rapport au mouvement des gilets jaunes. Ceux qui l'ont lu dès sa parution ont peut-être mieux compris la vague de colère qui déferle depuis dans nos rues et sur nos ronds points. Peut-être arrivera-t-il un jour où la victoire changera de camp ? Pour l'heur ce n'est pas le cas, le nombre de millionnaires et de milliardaires augmente mois après mois...
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Avec cette France de la fracture sociale qui s'invite à grand bruit dans la rentrée littéraire, l'auteur fait réfléchir ses lecteurs avec beaucoup d'humanité et de véracité.
Aline et Christophe, un couple, une vie de famille bien rangée. Une fille qui prépare son bac avec l'espoir de continuer des études supérieures, un travail à l'usine textile et un mari qui a un travail régulier, des parents dont on s'occupe, et les copines, dans cette petite ville de l'Oise dans laquelle on a passé toute sa vie. …
Un jour, une rumeur de fermeture d'usine se répand chez les ouvrières. Où, quand ? Puis un matin, les machines ont disparu, l'emploi afférant également. Les espoirs d'un futur serein se volatilisent en un clin d'oeil, la situation est en équilibre instable. Avec la perte d'emploi, les crédits, les traites et les impôts à payer, les études des enfants, tout devient aléatoire.
Du jour au lendemain tout s'effondre autour d'Aline et Christophe. C'est la fin du confort, mais le couple décide de ne rien dire aux enfants, ni aux parents. Puis à l'usine du mari la grève est votée, plus d'heures sup pour rattraper le salaire perdu, plus de travail pour survivre et rester un couple intégré dans cette normalité qui disparait du jour au lendemain …
Il y a de la pensée communiste, mais surtout humaniste dans ce roman de Pascal Manoukian. L'auteur évoque avec justesse la vie des ouvriers des villes du nord où le chômage touche une grande partie de ces populations. Ce sont les grèves, les dettes, la misère, les maisons vendues … et les enfants qui étudient sans aucun espoir de vie meilleure pour éclaircir leur horizon…
Pour lire la chronique complète, aller sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2018/11/05/le-paradoxe-danderson-pascal-manoukian/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Aline et Christophe vivent avec leurs enfants, Léa et Mathis dans le village d' Essaimcourt, près de Beauvais dans l'Oise.
Aline est ouvrière chez Wooly, usine tricotant des chaussettes. Christophe transforme le sable en verre pour en faire des flacons.
C'est l'année du bac pour Léa, qui a pris la filière économique et sociale. Dans ses livres est expliqué le paradoxe d'Anderson mais elle retarde le moment de réviser ce sujet. En aura t'elle besoin ?...
L'usine de chaussettes a été rachetée et délocalise, Aline a perdu sa tricoteuse et donc son emploi. Quant à Christophe, les syndicats préconisent la grève face à une restructuration de l'entreprise Univerre...
Pour ne pas perturber la scolarité de leur fille, ils ne parlent pas de leurs difficultés financières et tentent bon an mal an de ne rien changer dans leur quotidien.
La maison des voisins a été vendue à la bougie, des travaux ont été réalisés et est venue s'installer une famille dont le fils va se rapprocher de Léa.
Mais qui sont ces nouveaux voisins ?...

Ce roman distille le portrait contemporain du monde ouvrier. Les personnages sont attachants, leurs problématiques bien campées, quelque soit leur statut, l'ambiance subtilement décrite.
Un texte sociologique, bien écrit, documenté, sans concession pour la mondialisation, sans fioritures, sans happy end, révélant seulement une triste réalité... plus proche du journalisme finalement que de la fiction.
Bon moment de lecture.


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Je dois avouer -humblement- que la gauche, les syndicats et leur militantisme n'ont jamais été ma tasse de thé. L'histoire de ces "pauvres gens" m'a cependant beaucoup ému, moi qui ai eu la chance de naître "du bon côté du manche".

La première moitié du roman a le charme bucolique de la province heureuse et des Trente Glorieuses. Les personnages bien trempés sont fort attachants, et les références artistiques des années 60's génératrices d'une incontestable nostalgie.

Cependant, on sent très (trop!) vite le drame monter irrémédiablement et le récit se transforme en un manifeste communiste, avec tous les poncifs que celà induit de la classe des nantis contre celle des exploités.

La seconde partie du roman devient alors ennuyeuse, voire rocambolesque et même loufoque. Jusqu'à un dénouement prévisible et bâclé, qui n'est pas sans rappeler les films des frères Dardenne.

J'ai découvert avec intérêt Pascal Manoukian grâce à son "Paradoxe d'Anderson". Certaines critiques sur ce site plébiscitent un autre livre du même auteur, "Les échoués" : Je m'y précipite...
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Un style fluide et facile à lire, de nombreuses références à l'actualité et à ce qui fait notre monde et surtout des personnages comme on en croise tous les jours, en vrai, dans la vraie vie. Car l'ambition de l'auteur est de dépeindre cette vraie vie, la vie des prolétaires, des ouvriers, des "sans-dents", des déclassés. La vie de ceux qui n'espèrent plus et celle de ceux qui y croient encore. La vie de ceux qui font leurs courses au Simply et au Lidl, et qui ont pourtant les mêmes rêves et les mêmes bonheurs que les riches. Sauf que leur bonheur à eux ne tient qu'à un fil et parait bien fragile quand les puissants décident de délocaliser les usines...
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Aline est chef d'équipe chez Wooly, l'usine de chaussettes de Clergeons, dans l'Oise. Son mari Christophe est contremaitre chez Univerre. Ils vivent heureux dans ce petit village mi-ouvrier mi-paysan avec leurs enfants, Léa qui passe le bac et Mathis, petit garçon atteint d'un mal mystérieux, proche de l'épilepsie. Mais quand Aline perd son emploi et que l'usine de Christophe est en grève, le mince équilibre du bonheur est rompu. Comment continuer à vivre quand on ne peut plus joindre les deux bouts ? Comment permettre à ses enfants d' y croire et d'espérer ? Faut-il abandonner ou renverser le système ?
Pascal Manoukian met en scène la France d'aujourd'hui, la France des petits salaires soumis au diktat des banques et des actionnaires aveugles. Mais même si son discours est quelques fois naïvement révolutionnaire, il ne sacrifie jamais le plaisir de raconter une histoire sur l'autel des grandes idées. Pour le plus grand bien des lecteurs.
Lien : http://puchkinalit.tumblr.com/
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La prose de Pascal Manoukian est de qualité, elle est fluide et propose même quelques belles envolées.
Elle sert un récit au point de vue tranché totalement assumé et soutenu tout le long avec un certain brio.
Le parti pris et le manichéenisme sont à la fois les qualités et les défauts de cette histoire bien menée, à la conclusion cependant un peu décevante.

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Tout comme Gérard Mordillat a écrit sur la misère des ouvriers du Nord autour de la fermeture d'une usine sidérurgique dans "Les vivants et les morts", comme Pascal Dessaint a évoqué la misère d'une ville du Nord dans l'univers pollué des ruines d'une usine dans "Les derniers jours d'un homme", Pascal Manoukian dresse ici le portrait d'une ville en sursis, une cité de l'Oise.

Les pères ont vendu leur terre pour assurer à leurs enfants un avenir meilleur à l'usine de verre qui embaucha à tour de bras ... cette usine qui aujourd'hui envisage de délocaliser sa production vers des lieux où les coûts de main d'oeuvre sont plus bas, si bas, trop bas ... 

Et lorsque cela survient quelques jours à peine après que l'usine textile qui employait les femmes a elle aussi choisi d'alléger ses charges ... 

Quel avenir ? 

Bref un roman pas très rose qui montre la vie qu'on ne voit jamais, qu'on ne montre qu'aux moments de révolte de ceux qui, ayant déjà tout perdu, n'ont plus rien à perdre ... 

Un roman qui prend aux tripes ! 

Merci à la Fondation Orange et aux éditions du Seuil pour m'avoir adressé cet ouvrage.
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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Mon troisième Manoukian, je l'ai connu en meilleure forme.
Le magistral Les échoués, l'original le cercle des hommes sont, pour moi, largement plus intéressants que le paradoxe d'Anderson. Trop manichéen. D'autres auteurs ont livré des romans plus aboutis sur le sujet, Les vivants et les morts de Gérard Mordillat par exemple. Cette histoire se laisse lire, surtout si on possède un sens social développé et que l'on s'intéresse à l'avenir de notre économie. Ceci dit, si les principaux protagonistes, Aline et Christophe, s'imaginent faire partie de la classe moyenne parce qu'ils ont un salaire légèrement supérieur au smic, qu'ils s'imaginent avoir les moyens de prendre des vacances à l'étranger, de posséder deux voitures, d'acheter un écran plat, parce que les crédits suivent tant que tout va bien, j'ai l'impression que les pleurs et les plaintes ne finiront jamais.
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