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Citations sur Les fiancés (105)

Quand la troupe qui était la première en marche arrivait au lieu de son étape, son premier soin était de se répandre dans toutes les habitations et de l’endroit et des environs, et de les mettre tout simplement au pillage. Ce qui pouvait être consommé ou emporté disparaissait ; le reste était détruit ou saccagé ; les meubles devenaient du bois pour le feu ; les maisons, des écuries ; sans parler des violences, des sévices, des outrages de toute sorte sur les malheureux habitants. Tous les moyens, toutes les ruses que ceux-ci avaient pu mettre en œuvre pour sauver quelques effets étaient le plus souvent inutiles ou quelquefois ne servaient qu’à causer plus de mal. Les soldats, bien plus au fait que ces pauvres gens des stratagèmes de cet autre genre de guerre, fouillaient dans tous les recoins du logis, démolissaient, abattaient les planchers et les murailles ; ils reconnaissaient aisément dans les jardins la terre fraîchement remuée ; ils allaient jusque sur les montagnes s’emparer des bestiaux ; ils pénétraient, guidés par quelque vaurien de l’endroit, dans les grottes ignorées, pour y chercher l’homme un peu riche qui s’y était blotti ; ils le traînaient à sa demeure, et, par une torture de menaces et de coups, le forçaient à indiquer le lieu où était caché son trésor.

Ils partaient enfin, ils étaient partis ; on entendait de loin mourir le son des tambours ou des trompettes ; on avait quelques heures d’un repos plein d’épouvante ; et puis ce maudit son de tambour, ce maudit son de trompette recommençait, annonçant une nouvelle troupe. Ceux-ci, ne trouvant plus de butin à faire, n’en détruisaient qu’avec plus de fureur le peu qui pouvait rester encore ; ils brûlaient les tonneaux vidés par les premiers, les portes des chambres où ceux-ci n’avaient laissé que les quatre murs ; ils mettaient le feu aux maisons mêmes, maltraitaient les personnes, cela va sans dire, avec d’autant plus de rage ; et la chose allait ainsi de mal en pis pendant vingt jours ; car c’était en vingt troupes séparées que l’armée effectuait sa marche.

CHAPITRE XXVIII.
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Nous avons dit qu’à la mort de ce duc, son plus proche héritier dans l’ordre naturel de succession, Charles Gonzague, chef d’une branche cadette transplantée en France où il possédait les duchés de Nevers et de Réthel, était entré en possession de Mantoue, et nous ajoutons maintenant de Montferrat, que cette hâte avec laquelle nous écrivions nous avait fait laisser au bout de la plume. La cour de Madrid, qui voulait à tout prix (et c’est encore une chose que nous avons dite) exclure de ces deux fiefs le nouveau prince à qui ils venaient d’échoir, mais qui pour l’exclure avait besoin d’une raison (car les guerres faites sans raisons seraient des guerres injustes), s’était déclarée pour les droits que prétendaient avoir sur Mantoue un autre Gonzague, Ferrante, prince de Guastalla ; sur le Montferrat, Charles-Emmanuel Ier, duc de Savoie, et Marguerite Gonzague, duchesse douairière de Lorraine.

CHAPITRE XXVII.
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Dans les soulèvements populaires, il y a toujours un certain nombre d’hommes qui, soit par le feu de la passion qui les emporte, soit par une conviction fanatique, soit par un projet criminel et barbare qui les guide, soit enfin par un détestable goût de ruine et de destruction, font tout ce qu’ils peuvent pour pousser les choses au pire : ils proposent ou suscitent les conseils les plus inhumains ; ils soufflent au feu toutes les fois qu’il commence à languir ; rien pour eux n’est jamais trop fort ; ils voudraient que le tumulte n’eût ni mesure ni terme.

CHAPITRE XIII
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Entre la première pensée d’une entreprise terrible et son exécution (a dit un barbare qui n’était pas sans génie), l’intervalle est un songe plein de fantômes et de frayeurs.

CHAPITRE VII.
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« Je voudrais savoir, s’écria-t-il en grinçant des dents et en élevant la voix plus qu’il ne l’avait encore fait en présence du père Cristoforo ; je voudrais savoir quelles raisons ce chien a données pour soutenir que ma fiancée ne doit pas être ma fiancée.
— Pauvre Renzo ! répondit le religieux d’une voix grave et compatissante et avec un regard qui commandait affectueusement le calme et la modération ; si l’homme puissant qui veut commettre l’injustice était toujours obligé de dire les raisons qui le font agir, les choses n’iraient pas comme elles vont.

CHAPITRE VII.
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Le pain et la farine ayant été ainsi maintenus à bon marché à Milan, il s’ensuivit que de la campagne on y accourait en foule pour se pourvoir de l’un et de l’autre. Don Gonzalo, pour obvier à cet inconvénient, comme il l’appelle, défendit, par une autre ordonnance du 15 décembre, d’emporter du pain hors de la ville pour une valeur de plus de vingt sous, sous peine de la perte du pain ainsi emporté et de vingt-cinq écus, et en cas d’insolvabilité, de deux traits de corde donnés en public, et de plus forte punition encore, toujours au jugement de Son Excellence. Le 22 du même mois (et l’on ne voit pas pourquoi ce fût si tard), il publia un ordre semblable pour les farines et pour les grains.
La multitude avait voulu faire arriver l’abondance par le pillage et l’incendie, le gouvernement voulait la conserver par la galère et par la corde.

CHAPITRE XXVIII.
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Le cardinal s’avançait, donnant des bénédictions de la main, et en recevant de la bouche de tout ce peuple que les gens de sa suite avaient grand-peine à faire tenir un peu en arrière. […] Dès le commencement de son épiscopat, à sa première entrée solennelle dans la cathédrale, la presse autour de lui et sur lui avait été jusqu’au point de faire craindre pour sa vie, et quelques gentilshommes qui se trouvaient les plus rapprochés de sa personne avaient tiré leurs épées pour intimider et repousser la foule. Tel était le caractère violent et désordonné des mœurs de cette époque, que, même pour donner des marques d’amour à un évêque dans son église, ou pour en modérer l’excès, il fallait presque en venir à tuer les gens.

CHAPITRE XXV.
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— Voulez-vous vous taire ? voulez-vous vous taire ? Sont-ce là des avis à donner à un pauvre homme ? Quand j’aurais attrapé un coup de fusil dans le dos, ce dont Dieu me garde ! l’archevêque me l’ôterait-il ?
— Bah ! les coups de fusil ne se donnent pas comme des prunes : et où en serions-nous si tous ces chiens-là mordaient toutes les fois qu’ils aboient ? Pour moi, j’ai toujours vu que celui qui sait montrer les dents et se faire considérer comme il convient, celui-là, on le respecte ; et c’est précisément parce que vous ne voulez jamais dire vos raisons que nous en sommes réduits à voir chacun venir, sauf votre respect, nous ...
— Voulez-vous vous taire ?

CHAPITRE V.
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Que le lecteur se représente l’enceinte du lazaret, peuplée de seize mille pestiférés ; tout cet espace encombré de baraques ou de cabanes, de chariots et de la triste foule de ses habitants ; ces deux galeries à droite et à gauche qui, dans leur longueur à perte de vue, se montraient pleines, combles de malades et de morts gisant pêle-mêle sur leur lit de paille ; et, sur cette immense couche, un mouvement perpétuel comme celui d’une mer agitée ; puis, et de toutes parts, les allées et venues des convalescents, des infirmiers, des frénétiques, tantôt baissés, tantôt debout, et leurs courses, et leurs pauses, et leurs rencontres dans tous les sens. Tel fut le spectacle qui frappa tout à coup les regards de Renzo, et devant lequel il s’arrêta comme un homme qui ne peut suffire à la sensation qu’il éprouve.

CHAPITRE XXXV
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Elle se tenait pour assurer, comme si elle le savait de bon lieu, que tous les malheurs de Lucia étaient une punition du ciel à cause de son amitié pour ce vaurien, et un avertissement de la Providence pour l’en détacher tout à fait ; et, partant de là, elle se proposait de coopérer à tout ce qui devait faire atteindre une si heureuse fin. Car, comme elle le disait souvent aux autres et à elle-même, toute son étude était de seconder la volonté du ciel ; mais souvent aussi elle tombait dans une grande erreur, qui était de prendre pour le ciel sa propre tête.

CHAPITRE XXV.
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