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Citations sur Le soleil sous la soie (47)

Soûle-toi de lecture, tu n'en seras jamais rassasié ni malade.
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Depuis que je suis rentré dans cette guerre, j'ai plus dialogué avec les morts qu'avec les vivants, Nicolas. Des types, j'en ai ouvert des centaines et des centaines. Des Turcs aussi, qu'on essayait de sauver après les avoir grêlés de plomb, des mamelouks, des yayas, des spahis. Une fois passé la peau, on a tous la même couleur à l'intérieur. Rien ne change. Et je n'ai même pas rencontré âme qui vive dans une dépouille. Juste l'odeur de la mort. Cette odeur, elle est sur moi, elle ne me quitte plus. Et crois-moi, ce n'est pas le parfum de Dieu...Je doute mon ami, je doute d'une autre vie que celle qui nous anime ici. Et cela me fait parfois peur.
Nicolas posa ses instruments de chirurgie et s'assit à côté de lui.
- J'ai les mêmes doutes. Mais nous sommes les seuls à voir l'être humain pour ce qu'il est, à essayer de comprendre les mécanismes qui le constituent, comment la vie coule en lui. Le clergé se méfie de nous afin de protéger son Dieu, les médecins se méfient afin de protéger leur institution, tous tentent de nous contrôler de peur que nous percions les ultimes secrets de l'homme. C'est le prix de notre passion.
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Ce n’est pas un secret, je rentre dans la catégorie des acheteurs compulsifs de livres, ce qui fait que les raisons de la présence de tel ou tel ouvrage dans ma bibliothèque sont souvent aléatoires. C'est on ne peut plus vrai pour Le soleil sous la soie. Un petit tour sur le site web de la librairie d’occasion que je visite parfois (enfin, euh... régulièrement... bon d'accord, très souvent...), il est là. Je me souviens d’en avoir vaguement entendu parler, le prix est attractif, je clique, et il intègre ma PAL. Cette même PAL qui siège sur mes étagères (et qui a toujours la fâcheuse tendance à croître, croître, croître sans que je sache vraiment pourquoi, c'est un véritable mystère cette PAL, je vous le dis!) et dans laquelle je plonge régulièrement, juste pour le plaisir de laisser courir mes doigts sur les couvertures. Ils se sont arrêtés sur ce roman. Et je n’ai aucun regret…

Je suis partie en voyage avec Nicolas Déruet et l’ai accompagné sur les chemins de Nancy et jusqu'aux tranchées hongroises. Porté par une écriture très élégante, et aux accents de l’époque (qui m’ont déstabilisée pendant les premières pages pour finalement m’envelopper), ce roman m’a littéralement fait remonter le temps. Le XVIIIe siècle est sur le seuil de la porte, avec lui ses conflits, politiques d'abord –le duché de Lorraine et la France notamment-, sociaux ensuite –l’insertion dans le récit de l’intégration des Roms est d’une habilité déconcertante-, mais également professionnels. La médecine est divisée. Plutôt que de s’imbriquer comme les pièces d’un puzzle et ainsi se compléter, ses différentes branches s’affrontent dans une lutte parfois déloyale.

En plus de s'être livré à une remarquable reconstruction historique (les cas de médecine que rencontre Nicolas sont d'une précision incroyable), Eric Marchal a su créer une intrigue sans vrais temps morts, pimentée d’histoires d’amour et d’amitié qui sont autant de reflets de l'évolution de nos personnages. Marianne? Rosa? Finalement la question n'est pas là. Tout n'est qu'une question de moment. De qui on est. De qui on devient. De ce que l'on veut être. J'ai suivi avec passion le parcours de Nicolas, cet homme en prise avec son époque.

Je me suis surprise à tourner les pages, à lire attentivement les cas de médecine et je me suis immergée pleinement dans ce récit, peinant à sortir de mon apnée pour reprendre mon souffle. Cela faisait très longtemps qu’un roman historique ne m’avait pas captivée autant.

Et comme d’habitude, un lourd dilemme m’adresse un sourire narquois : je n’ai plus de romans dans cette veine dans ma PAL… Elle est encore trop petite…
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Je me souviens d'un cas où l'homme avait ingurgité un os de bœuf caché dans un chou, raconta-t-il. Deux mois après, on le retrouvait coincé dans les chairs de son fondement. Manger est suffisamment risqué de nos jours, voilà maintenant qu'on nous rajoute des couverts !
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La Lorraine n'avait pas fière allure en cette fin de siècle, martyrisée par trente ans de guerre et d'occupation française, avec un clan ducal exilé en Autriche, en campagne ouverte contre Louis XIV. Abandonnés à leur sort, les habitants payaient un lourd tribut au conflit, par l'enrôlement des leurs dans la milice et les impôts levés dans tous les bailliages pour l'entretien des troupes.
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Le cœur est un soleil, avait écrit Nicolas. Elle lui avait demandé un jour quand elle pourrait voir ce soleil sous la soie, elle qui n'avait jamais assisté à une autopsie et était curieuse de connaitre l'anatomie de cet organe autrement que dans les planches de traités. Ils n'avaient pas eu le temps de le faire, mais il avait trouvé l'image élégante et y pensait depuis chaque fois qu'il ouvrait une peau d'un trait de scalpel.
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Il n'y a pire croisement que celui de la sottise et de la vénalité..........
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Un bon roman historique qui se lit avec beaucoup de plaisir et d'intérêt. Malgrè ses 900 pages, l'attention ne faiblit pas grâce à une narration et une construction bien faite. Les personnages principaux sont attachants et suffisamment complexes pour permettre au lecteur de s'accrocher à l'histoire. La comparaison au Ken Follett des "Piliers de la terre" n'est pas usurpée.
La partie médicale est de mon point de vue assez remarquable. Elle nous fait plonger, corps et âme (!), dans la situation historique de la chirurgie à la fin du 17ème siècle.
Bref, il y en a pour tous les goûts, roman , histoire des sciences, et histoire tout court.
Personnellement je l'ai préféré à son roman "la part de l'aube" sur le 18ème siècle Lyonnais, très intéressant sur le plan de l'histoire des idées et de la ville, mais un peu faible sur son support romanesque.
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...le bonheur est une matière si personnelle, comme la lingerie, qu'elle ne peut être l'affaire que de celle qui la porte. (15)
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