Athéiste convaincu, proche de Babeuf, précurseur du communisme et de l'anarchisme,
Pierre-Sylvain Maréchal a été homme de lettres et journaliste, un homme engagé dans les combats politiques de son temps. Sa pièce
le jugement dernier des rois, s'inscrit dans son combat. La pièce, dénommée prophétie, est créée en octobre 1793 au Théâtre de la République, où elle connaîtra un beau succès, et sera aussi donnée en province. La nécessité d'utiliser de la poudre pour donner vie à l'explosion du volcan limitera le nombre de représentations.
Nous sommes après la Révolution, une Révolution que ne concerne pas uniquement la France, mais aussi les autres pays européens. A l'issue de cette dernière, les rois des différentes nations sont exilés. Ils sont justement sur un bateau qui recherche une île sur laquelle ils pourraient être abandonnés. Les révolutionnaires finissent par en trouver une, et ils abandonnent les monarques déchus, qui devront désormais se nourrir eux-mêmes, travailler, et non plus compter sur les autres. Ils s'écharpent, se battant pour les biscuits qui leur ont été laissés. L'explosion d'un volcan de l'île met définitivement fin au problème, les anéantissant tous.
Le message est clair et univoque. Les rois sont inutiles et néfastes, les peuples devraient se fédérer et s'unir pour se gouverner eux-mêmes. La mort des monarques déchus (dont le pape) est décidée par le destin au moyen du volcan, dispensant les révolutionnaire de l'exécution.
C'est assez étrange, un peu grosse farce, même si le sujet est sensible, d'autant plus que concomitant avec l'exécution de
Marie-Antoinette. C'est sans aucun doute l'expression d'un moment historique, et une curiosité.