Intemporia, tome 3 : La clé des ombres

Si j'ai été déçue du tome 2, j'ai été transportée par le 3. L'addiction était telle que je lisais dans le couloir pour ne pas avoir à fermer le livre pour sortir mes clés pour rentrer chez moi.
Ça ne m'est pas arrivé souvent.

L'action se remet en branle, de nouvelles révélations changent totalement notre point de vue sur les événements précédents, les personnages murissent, se lissent, grandissent. Yoran doit faire face aux responsabilités de la couronne et de la vie de famille et apprend à dompter son caractère trop fougueux.
Et ce livre n'est vraiment pas un roman de fantasy comme les autres. Tout, absolument TOUT trouve une explication. Pourquoi Yélana voulait autant le pouvoir. Pourquoi elle s'est attaquée au bouclier. Pourquoi seul Yoran, petit pêcheur d'une région reculée du pays, pouvait la défier. Pourquoi il a rencontré Tadeck. Pourquoi il a eu a chance de survivre à toutes ses aventures. Pourquoi il est l'héritier du trône. Pourquoi Tadeck est en opposition avec sa mère.
Ce n'est pas ce que vous croyez.
Tout s'emboite parfaitement. Comme les pièces d'un puzzle. Comme un trompe-l'oeil qu'il faut regarder depuis un point précis pour en voir le dessin.
Évidemment, il y a des leçons à tirer de cette histoire. Sur l'importance de la vie d'autrui, sur le désir d'immortalité, sur la liberté, la fatalité, sur le fait de régner… Des perspectives discrètes, glissées avec tact dans le roman. Et Yélana gagne énormément en profondeur quand on comprend ses motivations.

Et puis, le final était époustouflant ! L'épilogue, en particulier, était agréablement surprenant. D'ordinaire, c'est une partie assez insipide qui n'apporte que peu de choses – ce n'est clairement pas le cas ici.
Dernier détail, on connaît enfin l'origine du nom de la série, et sa signification n'est pas des moindres.
Tout y était. J'étais bluffée.

Je suis presque embarrassée d'avoir eu si peu de plaisir à lire le volume 2. En fait, maintenant que je sais tout, je comprends beaucoup mieux certains choix narratifs – et même certains personnages. À l'origine n'appréciant pas trop le duo principal (Tadeck et Yoran), je comprends désormais l'intérêt de leurs caractères et leurs pouvoirs. C'était nécessaire.
Mais à mon sens, Intemporia aurait gagné à n'être qu'un diptyque. le tome 2, qui était bel et bien un tome de transition, s'attarde trop à décrire la recherche de l'héritier (alors qu'on sait tous que c'est Yoran qui accèdera au trône). Je l'ai lu en diagonale en attendant que la révélation arrive.

Fin de partie pour nos héros. La Reine a été placée en difficulté mais ses pouvoirs sont toujours aussi vertigineux et le sort du monde n'est pas encore scellé.

Yoran souhaite toujours avant tout assurer la protection de la plaine et de sa famille mais maintenant c'est le royaume en entier qu'il désire soustraire de l'emprise maléfique de Yélana.

L'amitié et l'amour suffiront-ils à vaincre la Reine ? Ne sont-ils pas toujours manipulés ? Il va leur falloir trouver ce que la Reine cherche afin de terminer une partie commencée avant même leur naissance...

Un tome final dense et complexe qui ravira les adeptes de fantastique et de vrais héros. La communauté est au centre du récit avec le thème du sacrifice nécessaire.

J'ai adoré cette lecture qui évoque en filigrane la petitesse et la grandeur de l'homme. Chacun reste en définitive confronté à lui-même et à ses limites.

L'univers créé est cohérent et les personnages évoluent jusqu'à la dernière page. Les pièces s'emboîtent avec virtuosité.

A conseiller !
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