Je ne m'attendais pas à grand chose avec cette BD, et j'ai pourtant beaucoup aimé ma lecture. Je me rends compte que je lis de moins en moins les résumés pour me fier plutôt à mon instinct et à la couverture. Avec ‘
Ceux qui me touchent' et ce cerf qui fait face à un homme, je pensais donc me plonger dans une lecture écologique mais, même si c'est abordé, ce n'est clairement pas l'histoire principale.
Non, le sujet de cette BD, ce sont plutôt les histoires. Il y a celles que l'on voudrait écrire, vivre et il y a celles que l'on vit vraiment, parfois malgré nous. Et c'est ce qui arrive à Fabien. Il avait des rêves d'artiste mais la réalité, et surtout l'arrivée de sa fille Elisa, aussi adorable soit-elle, l'oblige à occuper un poste qu'il abhorre pour subvenir aux besoins de sa famille : un travail à l'abattoir. Durant les histoires du soir avec sa fille, il se surprend à imaginer une autre vie et suite à des signes qu'il interprète comme prémonitoires, il tente de renverser le destin…
Cette BD est criante de vérité, elle transpire la réalité, et c'est pour cela que je l'ai beaucoup aimée. Comme la réalité, elle n'est pas très joyeuse mais que ce soit le ton, les expressions, les situations, tout est vraiment réaliste. C'est l'un des points forts que j'ai aimés. J'ai également été touchée par les dessins emplis de noirceur, qui collent à l'ambiance du livre, mais aussi certaines planches en double colorimétrie qui renversent l'atmosphère.
Enfin la fin m'a brisé le coeur, je n'en dirais pas plus pour ne pas vous gâcher la lecture, mais elle est parfaite pour ce livre : désenchantée.
Je recommande donc cette BD qui pointe du doigt des sujets de société : les galères de thune, les jobs alimentaires, la cruauté des abattoirs, la rue, les différences entre Paris et province, tout en nous rappelant les plaisirs simples du quotidien, qui peuvent égayer une réalité (trop) sombre.