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Une épopée sur la première moitié du vingtième siècle, dans laquelle on suit l'histoire d'une fratrie de la Finlande aux États-Unis. Les finlandais ne sont pas réputés pour être primesautiers, et ce livre ne montrera pas le contraire.

Aïno, jeune fille dans une Finlande soumise à la domination russe, est attirée par les idées de Karl Marx, pour une société plus juste et des conditions de vie moins précaires, en cela aidée par l'amour qu'elle porte au jeune leader de la section locale des socialistes. Mais, la réaction de l'ordre établi sera terrible : morts, prison, torture et elle fuira en Amérique où elle rejoint ses deux frères sur la côte Ouest, non loin de la Columbia River.
Elle sera là aussi confrontée à la précarité pour les hommes en bas de l'échelle, bucherons ou pécheurs, et fera de sa vie un long combat pour défendre leurs droits, aux dépens de son propre bonheur parfois.

Mon intérêt pour l'histoire s'est montré quelquefois un peu moindre, certaines parties étant trop détaillées (j'avoue ne pas avoir tout compris aux explications techniques sur le travail des bucherons), certaines se répétant un peu. J'ai eu aussi du mal à m'attacher au personnage d'Aïno très idéaliste, faisant passer ses convictions avant le bonheur de ceux qui l'aiment.

Mais ce pavé de plus de 800 pages reste une épopée instructive et passionnante. Elle remet en mémoire la dureté du début du vingtième siècle, pour les travailleurs, ne disposant d'aucune sécurité, travaillant dans des conditions pénibles et dangereuses pour des salaires de misère. Elle décrit aussi comment certains au péril de leur vie se sont battus pour faire progresser les droits des travailleurs, dans un pays qui se voulait libre, mais qui a souvent été dominé par le pouvoir de l'argent.

J'ai aussi apprécié les nombreux personnages qui peuplent ce roman au côté d'Aïno. Beaucoup sont finlandais d'origine, et l'auteur inclut dans son roman un peu de ce pays, par les termes utilisés, par les traits de caractères de ces hommes et femmes, par des allusions à leur mythologie. Les trois membres de la fratrie vont suivre un chemin différent, mais ils resteront tous unis. Il rend aussi hommage par le très beau personnage de Vasutäti, aux indiens, anciens occupants des lieux, à leurs connaissances en matière de médecine et à leur conception de la vie et de la mort.

J'ai aussi aimé la place accordée à la nature, entre mer, rivières et montagnes. L'auteur nous montre aussi comment l'homme va peu à peu domestiquer cette nature, détruire ces forêts majestueuses, fermer les rivières aux migrations des saumons.

Une fresque réussie qui par l'histoire d'une famille et de ses proches nous raconte tout un pan de l'histoire du Nord-Ouest des États-Unis.
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De la Finlande aux États-Unis, cette épopée familiale nous fait parcourir la presque totalité du vingtième siècle, en compagnie d'Aïno dont l'obstination et la ferveur d'un militantisme absolu façonneront le destin.

Dès son adolescence, Aïno est fascinée par la conception socialiste de la société, dans sa volonté d'en finir avec les inégalités flagrantes, et la précarité de ceux qui constituent la base de la pyramide. Elle est d'autant plus séduite que le charisme de son mentor ne la laisse pas indifférente, Mais au début du 20è siècle, les contestataires sont vite repérés, les emprisonnements et la torture tiennent lieu de négociation. A la suite de son frère, Aïno devra fuir son pays.


Dans l'Oregon, l'exploitation de la forêt est juteuse pour les propriétaires, mais beaucoup moins enthousiasmante pour les bucherons , payés une misère et exposés à la mort ou au handicap étant donné leurs conditions de travail. Il n'en faut pas plus à Aïno pour reprendre son activité de militante, dans un pays où la liberté d'expression est constitutionnelle mais expose à de gros problèmes.

La jeune femme ne lâche rien, même si sa propre sécurité ou son bonheur sont en jeu. La priorité est la justice sociale. On suivra son parcours et celui de ses proches jusque dans les années soixante.

Le roman est passionnant, même s'il est un peu long (pavé de 600 pages). On s'attache à ce personnage hors norme, qui suscite tour à tour l'admiration puis l'agacement quand elle fait preuve d'une obstination délétère. On apprend beaucoup sur le syndicalisme aux États-Unis et sur les conditions de vie des travailleurs, appartenant le plus souvent à des minorités. On découvre les coutumes et les moeurs de la communauté finlandaise immigrée dans l'Oregon.

A la fois instructive et captivante, un excellent roman.

600 pages Calmann-Levy 17 août 2022
#Fairebientôtéclaterlaterre #NetGalleyFrance
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Comme j'ai aimé ce roman éblouissant et passionnant de Karl Marlantes traduit par Suzy Borello !

L'écriture d'une précision et d'une intensité remarquables m'a entièrement absorbée et emmenée dans un lieu qui semble hors du temps mais bien réel pourtant, les camps de bûcherons sur les rives de l'Orégon. Au début du 20ième siècle, c'est la terre d'adoption des immigrants finlandais dont la vie était menacée dans leur pays par l'oppresseur russe.

C'est le cas pour la jeune Aino Koski et ses 2 frères Matti et Ilmari contraints à l'exil ainsi que leur ami Aksel.
Je les ai admiré tous les 4 dans la manière de construire leur vie dans un pays totalement inconnu et comment ils bâtissent leur propre vision d'une Amérique dont ils ne connaissent en arrivant que les terres agricoles, la pêche, la forêt et la Deep River.

Tous ces éléments naturels sont leur unique gagne-pain, un métier dangereux sans aucun droit de protection sociale, un salaire de misère et des conditions de vie effroyables des familles dans les cabanes de bois très rudimentaires. J'ai beaucoup appris sur l'organisation des premières grèves dans les camps de bûcherons, la mise en place fastidieuse des syndicats pour fédérer des corps de métier et leur violente répression.

J'ai admiré la progression des armes de combat d'Aino pour contrer le pouvoir par le pouvoir avec la naissance des coopératives.
Karl Marlantes rend tout ceci très immersif et très intéressant. Son écriture est un mouvement continuel comme le fleuve, fluide et transparente, elle progresse dans le temps et la mémoire.

J'ai ressenti sa passion pour le métier du bois. Karl Marlantes montre toutes les facettes du métier de bûcheron qui est aussi grimpeur, transporteur des grumes sur le fleuve. Comme le meunier d'autrefois qui passait son temps à réparer la rivière plutôt qu'à moudre le blé. L'auteur rend le métier de bûcheron dans sa plus belle acceptation.

J'ai suivi Aino et ses frères avec émotion et un intérêt qui ne cessait de grandir, une lecture addictive de 850 pages qui n'a jamais cessé de me captiver.
C'est une admirable saga familiale riche et intense dans un contexte historique et social dont je connaissais mal la portée.

J'ai vu dans le regard d'Aino, de Matti, d'Ilmari et d'Askel, la beauté poignante de la forêt d'origine, les séquoias majestueux et les gaulthéries flamboyantes.

J'ai lu leur amour pour tout ce qui les entoure, le regret pour leur perte irrémédiable au nom du progrès. A la merci du monopole exclusif d'une grande compagnie forestière et de l'abattage intensif pour les besoins économiques du pays en pleine expansion.

Les descriptions de la forêt, du fleuve sont brèves et puissantes, et laissent une mélancolie tenace sur le passage du temps et sur ce que nous laissons derrière nous.

Faire bientôt éclater la terre est un de mes grands coups de coeur de la rentrée littéraire lu dans le cadre du Prix du Roman FNAC qui fait partie des 30 livres sélectionnés.
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Loin de la contemplation et de la défense de la nature dont notre siècle se préoccupe, le roman de Karl Marlantes nous plonge chez des immigrés finlandais fuyant leur pays sous le joug russe.
Nous sommes en 1904 quand la fratrie Koski arrive à la frontière entre l'Oregon et l'Etat de Washington pour travailler dans l'industrie forestière.
Pas de mythe américain avec le cow-boy et les grandes plaines mais des bûcherons à la tâche dix heures par jour et vivant dans des conditions misérables; leurs existences dépendant du patronat.
Mille dangers attendent ces hommes maigres perchés sur des planches fichées dans les énormes troncs d'arbres. Ils triment sans relâche pour survivre sans perspective de lendemains radieux.
Aino, le fille de la fratrie Koski s'insurge contre cette précarité, la pauvreté, le manque d'hygiène et le travail esclavagiste de ces homme courageux et travailleurs.
Ses frères Matti et Illmari projettent tout de même des désirs. le benjamin Matti doué en mécanique profite des opportunités pour avancer dans l'échelle sociale.
Illmari, l'aîné où des visions existentielles le taraudent sera aider par une chamane indienne et construira son église.
Beaucoup d'autres personnages gravitent autour de ces trois finlandais qui vont traverser les grèves du syndicat IWW, la première guerre mondiale, la Prohibition et le krach bousier de 1929.
Aino est le ciment de cette famille soudée même si parfois cette badasse met en péril son entourage.
Faisant partie des Wobblies, membres du syndicat IWW, elle participe activement au recrutement de travailleurs.
Son combat contre l'injustice l'entraîne à négliger son couple et sa fille. Cependant les années passent et les idéaux de Aino se concrétisent par une coopérative dépendante d'une scierie.
Cette héroïne flamboyante, révoltée contre le capitalisme m'a entrainé vers la grande Histoire du syndicalisme où les grèves, les violences, les arrestations et l'injustice s'entremêlent pour faire vaciller les patrons et même le gouvernement au point que police et plus tard FBI interviennent auprès des" anarchistes "

Ce roman qui éblouit par sa maîtrise est un hommage aux ancêtres de l'auteur installés en 1890 dans l'Etat de Washington.
J'ignore si ses aïeux étaient bûcherons mais avec cette saga familiale nous partageons les vicissitudes de ces travailleurs acharnés qui souhaitaientt une intégration tout en gardant leur culture finlandaise ( la lirette est leur invention).
Ces parcours douloureux seront contrer par la ténacité, les convictions politiques, la corruption engendrant de nouveaux citoyens américains où le business est roi.
Marlantes donne une vision du capitalisme du XIX siècle et un regard particulier sur ces bûcherons sans se soucier de déforestation.
Il ne néglige pas la condition de la femme dont le seul avenir en général est le mariage. Accouchements difficiles, très peu de contraception et le dur labeur de ménagère sont le quotidien de ces femmes au foyer.

Avec cette saga j'ai beaucoup apprécié le déroulement de vie de cette fratrie .

Roman de combat où chante une symphonie wagnérienne : puissant , énergique.
Un bonheur de voyage dans la grande Histoire des Etats-Unis.
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Certes souvent trop détaillé, ce roman emporte malgré tout dans les coulisses de l'Histoire grâce à une fratrie attachante et vibrante de vie. Les Koski, Finlandais émigrés dans les forêts du Washington, avancent pas à pas sur les pages de l'Histoire, leurs tribulations personnelles et leurs regrets se mariant aux tourments de la Terre et à ceux de la société, déchirée par la lutte contre le capitalisme et bientôt par la Guerre outre-Atlantique (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2022/09/21/faire-bientot-eclater-la-terre-karl-marlantes/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Vous avez aimé la saga de la famille Caskey ? Alors vous adorerez celle de la famille Koski !

Fuyant leur Finlande natale et la répression de l'occupant russe qui y sévit en ce début de XXe siècle, ils sont trois dans la fratrie, Ilmari, Aino et Matti, venus le long de la Deep River, entre Oregon et État de Washington, tenter de saisir leur part de rêve américain.

Dans une région où les métiers du bois et la pêche offrent du travail à qui en cherche, ils ne tardent pas à découvrir que la condition ouvrière n'y est pas plus favorable, trimant des journées entières pour quelques cents de l'heure, dans des conditions d'hygiène dans les campements et de sécurité dans les bois, quasi-inexistantes.

Aino la révoltée, déjà en contact avec les aspirations de révolte prolétarienne durant son adolescence, va les mettre en pratique une fois en Amérique et jeter toute sa colère dans la mobilisation des opprimés, les luttes contre les propriétaires et les grèves revendicatrices. Au risque de mettre sa vie en danger, mais aussi celle de ses proches…

Des débuts à la tâche jusqu'aux velléités d'entrepreneuriat en passant par l'économie coopérative, Faire bientôt éclater la terre de Karl Marlantes – traduit par Suzy Borello – tient toutes ses promesses de roman au long cours, mélangeant avec succès la petite histoire des Koski dans la grande histoire des luttes sociales ou plutôt des luttes humaines aux USA.

« La politique n'est qu'une guerre par d'autres moyens. Et il n'y a pas de gloire dans la guerre. »

Et au pays du capitalisme triomphant, la tâche n'est pas simple, quand la lutte syndicat-patronat est un bras de fer fluctuant selon l'offre et la demande, et que le cours du bois souvent à la hausse quand l'expansion économique est là où lorsque le canon se met à gronder en Europe, devient le juge de paix.

Comme un Germinal égaré sur la côte Ouest, Faire bientôt éclater la terre est une réussite, en grande partie imputable au talent de conteur de Marlantes, mais aussi de portraitiste : Ilmari, Vasutati, Jouka, Lempi, Kullerrikki, Aksel et tous les autres restent longtemps dans la tête du lecteur.

Mais la palme revient à Aino, qui rentre en bonne place dans la catégorie des héroïnes marquantes de roman US, indépendante, déterminée mais au coeur prêt à fondre lorsque résonnent les premières notes de la Lördagsvalsen au bras de celui qu'elle aime.

« Les hommes disent toujours qu'ils attendent des excuses, mais ce qu'ils veulent vraiment, c'est qu'on les aime. »

Un dernier mot : à celles et ceux qui craindraient les quelques 900 pages, faites comme d'autres : séparez artificiellement votre lecture en 6 livres. Vous verrez, ça passe crème ! »


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Presque 900 pages pour ce roman, mais je tourne la dernière avec regret,un petit point au coeur de quitter Aino,le magnifique personnage féminin de cette histoire,autour duquel tournent tous les autres aussi attachants et intéressants soient-ils.
Nous faisons connaissance avec la fratrie Koski alors qu'Ilmari, Aino et Matti sont encore adolescents et vivent en Finlande dans un climat politique violent et menaçant du fait de la présence russe,mais pas seulement.
Cette période campe les personnages et les événements fondateurs de leur psychologie, leurs rêves et leurs peurs.
Il mari est le premier à fuir puis Matti et Aino le rejoindront pour s'installer aux USA dans une colonie de bûcherons.
En quittant son pays Aino fuit la violence et emporte avec elle la blessure d'un amour massacré, le poids terrible de la culpabilité et un traumatisme irréparable. Mais elle emporte aussi la passion,le courage , la force de la résistance et une soif de justice intarissable. Fidèle à ses valeurs quoiqu'il lui en coûte, sa vie sera guidée par son charisme. Elle va s'engager corps et âme dans les luttes sociales afin que les salariés sortent du statut "d'esclaves salariés " et que leurs salaires ne se résument pas aux miettes tombées de la table des patrons. Elle adhère au IWW ,workers of thé Word,syndicat fondé en 1905 et qui joua effectivement un rôle prépondérant dans la lutte des classes.
J'ai immédiatement eu un coup de coeur pour cette jeune femme car elle est profondément humaine et ne se résume pas à une héroïne sans peur et sans reproche. Ses choix sont parfois discutables,son entêtement irritant,ses réactions impulsives,mais justement,qu'elle femme! Quelle luminosité dans cet univers de labeurs,de risques,de pauvreté, de peur. Ses frères et tous les personnages qui habitent ce roman sont également des êtres touchants par leur force et keur fragilité conjuguées.
Karl Marlantes nous immerge de 1901 à 1950 dans une Amérique qui se construit,bien loin du rêve qu' elle suscite mais cependant,avec ses horizons ouverts à l'espoir.
Le contexte des splendides forêts de douglas et ses fleuves tumultueux regorgeants de truites arc en ciel et de saumon apporte le souffle d' un nature writing. L'amour augmente cette épopée d'une aspiration romanesque qui,loin de la mièvrerie, décline avec realisme et émotion tous ses torments et sa beauté.
C'est un coup de coeur très sincère même si le fait que ce livre m'ait été offert par Diablotino aurait pu apporter de la subjectivité !
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Dans les dernières années du XIXe siècle et au tout début du XXe, Ilmari, Matti et Aino Koski quittent leur Finlande natale et immigrent séparément en Amérique. La Finlande est alors sous domination russe, et la brutalité de la répression contre la moindre contestation a entraîné la disparition de leur père. Un à un, pour fuir la pauvreté et les persécutions tsaristes, les deux frères et la soeur vont s'embarquer l'un après l'autre pour les États-Unis, et s'installer dans l'état de Washington. Ils rejoignent nombre d'immigrants des pays scandinaves venus travailler dans les métiers du bois ou de la pêche, et ce, dans des conditions à peine imaginables aujourd'hui. On suivra la fratrie pendant quarante ans (1893-1932), mais la farouche activiste « rouge » Aino tient assurément la première place dans ce roman.
***
J'ai commencé Faire bientôt éclater la terre avec une légère inquiétude à cause de la liste de noms présentée au début. S'il y a effectivement beaucoup de personnages dans ce long récit, je n'ai pas éprouvé de difficulté à m'y retrouver. J'ai apprécié que la liste donne des indications de prononciation sur les noms et prénoms. le premier des 5 prologues est glaçant, et on comprend tout de suite que le terrible événement qui y est relaté va influer sur tout le reste du roman. D'ailleurs, chacun des prologues des 5 parties revêt une importance particulière et oriente la lecture. Mon total enthousiasme après la lecture des 200 premières pages s'est trouvé tempéré par la très grande quantité de détails techniques et didactiques sur la coupe des arbres gigantesques de la forêt primaire comme sur les balbutiements du syndicalisme et son évolution, détails qui peuvent être répétitifs. Mais les personnages que l'on côtoie m'ont sincèrement passionnée. Ilmari réussit presque toujours à concilier son mysticisme et son esprit pratique, alors que Matti se comporte souvent comme une tête brûlée, trop prompt à sortir son suukko (couteau finlandais multifonctions). Aino se révèle plus difficile à cerner : excessive, parfois infantile, têtue, curieuse, elle peut passer d'un solide égoïsme à un total altruisme. Grâce à eux, Karl Marlantes nous entraîne dans une aventure extraordinaire, avec des personnages fouillés, aux caractères différents voire antagonistes, aux buts et aux espoirs divers, dont le parcours lui permet de retracer certains pans de l'Histoire américaine pour notre plus grand plaisir.
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Un pavé, mais personnellement un livre magnifique. Il est rempli, d'aventures, de joies, de peine, d'amour.
Faire bientôt éclater la terre de Karl Marlantes, est une saga familiale captivante, un amour fraternel qui fait rêver.

En Finlande, l'année 1891 sera terrible pour les Koski. Sur six enfants, trois décèdent suite au choléra, la famille est soudée, mais ils furent marqué à vie par cette terrible épreuve.

Ils sont aussi sous le joug de l'armée russe, cette dernière avait tous les droits, même de résider chez l'habitant, il fallait leur fournir le gîte et le couvert, tant pis si il n'y avait plus rien pour la famille.

Six ans plus tard, pour échapper à l'enrôlement de l'armée russe, l'espoir d'un avenir plus radieux, Ilmari, le premier des trois enfants restants, s'installe en Oregon comme bûcheron.
Suivra Matti, pour éviter la prison, suite à une altercation avec un officier russe
Puis la dernière Aino, rejoindra aussi ses frères. Elle a intégré un parti révolutionnaire, s'est fait arrêtée et torturée par la police secrète russe.

L'Amérique, l'eldorado de beaucoup de finlandais et autres immigrants de toutes nationalités.
Ils travaillent très dur pour abattre des arbres immenses, dans des conditions très spartiates, autant du côté sécurité, que des logements et autres.
Ils sont payé une misère, pour un travail gigantesque, de l'aube au coucher du soleil. Ils sont tellement fatigués que des accidents se produisaient assez souvent. C'était travail, repas, travail, repas et au lit, sur des planches recouvertes de paille moisie.

La fratrie plus Aksel, un de leur copain vont trimer toute leur vie pour essayer de s'en sortir.
Ilmari, dans sa ferme, Matti comme bûcheron et Aino, la rebelle qui se battra toujours aux côtés des opprimés, les pauvres, contre les gros propriétaires, au prix de sa vie privée et de sa famille.
Aksel, lui c'est la pêche mais on ne fait pas toujours ce qu'on veut.

Un livre passionnant sur les scieries, les immenses forêts près de la Deep River, les essences d'arbres magnifiques, la pêche, les rivières à saumon.
Le courage, la force, la culture, et la passion qui anime cette famille est superbe.
Un récit qui commence en 1891, pour finir dans les années 1960.

N'hésitez pas, les 850 pages, vous ne les verrez pas passer.
Bonne lecture
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Je n'étais pas loin du coup de coeur jusqu'aux 74% de la lecture !

Même romancé, ce livre aborde des pans de l'Histoire mondiale du début 20ème avec l'installation en masse d'immigrés finlandais dans le nord-ouest des Etats-Unis fuyant la domination et la répression de la Russie blanche !

Nous suivons la vie d'une fratrie au pays des bûcherons qui enrichissent les propriétaires des abattages à grande échelle. La plus jeune, Aino, est politiquement engagée et une défenseuse ardue du communisme russe. Elle va passer sa vie à militer et à tenter de faire évoluer un syndicat unique l'IWW (Industrial Workers of the World).

Les travailleurs sont sous-payés, logés pire que des cochons et les tentatives pour faire évoluer leurs conditions sont réprimées dans le sang.

Karl Marlantes déroule l'histoire américaine et son évolution sur le dos d'une masse indiscernable de travailleurs, pas toujours assimilés ! En parallèle, la famille Koski poursuit son adaptation au fil des ans.

Très captivant et très intéressant, j'avais du mal à sortir de cette histoire jusqu'à ce que l'auteur s'étende longuement sur les états d'âme et l'attitude encore plus détestable que d'habitude d'Aino ! Avoir consacré autant de pages à ce personnage absolument pas sympathique m'a démotivée et déséquilibré le roman qui jusque-là ne l'était pas !

Il m'a fallu quelques jours pour m'y replonger, difficilement, mais la suite a quand fait remonter mon plaisir ! Je pense que si ça n'avait pas été un livre offert par l'éditeur je n'aurais pas pris la peine de le finir.

#Fairebientôtéclaterlaterre #NetGalleyFrance #rentreelitteraire2022

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